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Registre de transparence

Notion et fonction du registre de transparence

Le registre de transparence est un registre central en Allemagne qui sert à consigner et divulguer l’identité des bénéficiaires effectifs des personnes morales et des sociétés de personnes immatriculées. Il a été instauré dans le but de lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et d’autres formes de criminalité organisée. Les bases juridiques reposent principalement sur la Loi sur le blanchiment d’argent (GwG), qui a été régulièrement adaptée lors de la transposition des directives européennes contre le blanchiment d’argent.

Bases juridiques du registre de transparence

Dispositions européennes

La création du registre de transparence résulte d’exigences posées par le droit européen, notamment la quatrième et la cinquième directive de l’Union européenne sur le blanchiment d’argent (Directive (UE) 2015/849 et Directive (UE) 2018/843). L’objectif est d’accroître la transparence quant à la structure de propriété des entreprises et de garantir la traçabilité des avoirs.

Transposition nationale et législation

En Allemagne, le registre de transparence a été créé par la loi de transposition de la quatrième directive européenne sur le blanchiment de capitaux (nouvelle version GwG), avec effet au 26 juin 2017. Il est tenu électroniquement par Bundesanzeiger Verlag conformément à l’article 18 GwG. Les exigences légales concernant la nature et l’étendue des informations à inscrire ont été considérablement élargies par la loi sur le registre de transparence et l’information financière du 25 juin 2021 (TraFinG Gw).

Obligation d’inscription et bénéficiaires effectifs

Entités juridiques soumises à l’obligation d’inscription

Sont tenus de s’inscrire au registre de transparence :

  • Personnes morales de droit privé (par exemple GmbH, AG, fondation)
  • Sociétés de personnes immatriculées (par exemple oHG, KG, société de partenaires)
  • Les fiduciaires ainsi que certaines fondations et trusts ayant leur siège ou leur administration en Allemagne

Notion de bénéficiaire effectif

Le bénéficiaire effectif, selon l’article 3 GwG, est la personne physique qui, en dernier ressort, possède ou contrôle l’entité concernée. Le contrôle peut être exercé directement ou indirectement, par exemple à travers une participation au capital de plus de 25 % ou des droits de vote correspondants. Si aucun bénéficiaire effectif ne peut être identifié, il s’agit alors du représentant légal, du gérant ou de l’associé de l’entité.

Contenu et portée des informations à inscrire

Pour chaque bénéficiaire effectif, les données suivantes doivent être inscrites dans le registre de transparence :

  • Prénom et nom
  • Date de naissance
  • Lieu de résidence
  • Nature et étendue de l’intérêt économique
  • Nationalité

L’étendue des obligations de déclaration dépend de la structure de participation et de contrôle de chaque entité.

Consultation et droits d’utilisation

Droits d’accès

Le registre de transparence est en principe accessible au public (§ 23 GwG). Cependant, les droits d’accès varient selon les catégories suivantes :

  • Personnes assujetties à la GwG (par exemple banques, notaires)
  • Autorités dans le cadre de leurs missions légales
  • Toute personne, sauf si des intérêts dignes de protection s’y opposent

Pour les demandes privées, l’accès est limité aux données essentielles des bénéficiaires effectifs. Les autorités et les assujettis obtiennent des informations plus étendues lorsque la vérification s’avère nécessaire dans le cadre de leurs obligations de diligence.

Exceptions et protection des données à caractère personnel

Le législateur prévoit des mesures de protection spécifiques pour les bénéficiaires effectifs si leurs intérêts légitimes sont menacés par la consultation du registre. Dans de tels cas, une exclusion totale ou partielle de l’accès peut être demandée.

Obligations déclaratives, délais et amendes administratives

Procédure de déclaration et délais

Les obligations d’inscription doivent être remplies par les organes de représentation ou les associés de l’entité concernée. La déclaration s’effectue par voie électronique, immédiatement après la connaissance des informations pertinentes ou, en cas de modification, au plus tard dans les quatre semaines. Avec la loi TraFinG, la fiction de notification a été supprimée, obligeant ainsi toutes les entités à une déclaration active.

Sanctions en cas de manquements

Les infractions aux obligations déclaratives prévues par la GwG peuvent être sanctionnées par de lourdes amendes (§ 56 GwG). Le montant dépend de l’importance de la violation, de la taille de l’entreprise et des circonstances particulières. En outre, les signalements particulièrement graves, répétés ou tardifs sont publiés sur une plateforme Internet publique (« liste des sanctions »).

Importance du registre de transparence dans la pratique

Le registre de transparence constitue un instrument essentiel dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il aide les autorités, les entités assujetties et le grand public à identifier la structure réelle de propriété des entreprises et autres entités juridiques. Grâce à une transparence accrue, le législateur vise à dévoiler les structures illégales et à renforcer l’intégrité du secteur financier et économique.

Évolutions futures

Les exigences juridiques du registre de transparence évoluent constamment. Les ajustements prévus ou déjà apportés au droit de l’Union ainsi que les projets de loi nationaux – notamment pour améliorer la coopération et l’interface avec d’autres registres – influenceront la future conception et l’importance du registre.


Remarque : L’article ci-dessus propose une vue d’ensemble complète sur la structure juridique et l’importance du registre de transparence en Allemagne. Pour toute question concrète, il est recommandé de consulter la législation en vigueur et les avis officiels.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les obligations juridiques des entreprises en matière d’inscription au registre de transparence ?

Les entreprises sont, conformément à la Loi sur le blanchiment d’argent (GwG), tenues d’inscrire immédiatement et de leur propre initiative leurs bénéficiaires effectifs dans le registre de transparence. Ceci concerne en principe les personnes morales de droit privé, les sociétés de personnes immatriculées ainsi que certaines fondations et trusts, dès lors qu’ils ont leur siège en Allemagne ou y sont administrés. L’obligation de notification couvre la collecte et la transmission de toutes les informations pertinentes concernant les bénéficiaires effectifs, telles que prénom, nom, date de naissance, lieu de résidence, nature et étendue de l’intérêt économique ainsi que la nationalité. Même en l’absence de bénéficiaires effectifs, cela doit être inscrit explicitement. Tout manquement à l’obligation de notification constitue une infraction administrative pouvant être sanctionnée par de lourdes amendes. Depuis le 1er août 2021, la dite fiction de notification n’existe plus ; cela signifie que même si les données sont déjà enregistrées au registre du commerce ou dans d’autres registres, une inscription supplémentaire au registre de transparence reste requise.

Qui est considéré par la loi comme bénéficiaire effectif au sens du registre de transparence ?

Un bénéficiaire effectif est, selon l’article 3 GwG, une personne physique qui détient en dernier ressort la propriété ou le contrôle sur une entreprise ou une personne morale. Cela est défini légalement par une participation directe ou indirecte supérieure à 25 % du capital, des droits de vote ou par un contrôle équivalent, tel que le droit de nommer ou révoquer la direction. Pour les fondations ou structures analogues, cela vise principalement les bénéficiaires et les personnes exerçant une influence déterminante. Si aucun bénéficiaire effectif ne peut être identifié malgré des efforts raisonnables, le représentant légal, le gérant ou l’associé doit alors être renseigné (bénéficiaire effectif fictif).

Quelles sanctions et amendes s’appliquent en cas de manquement aux obligations d’inscription au registre ?

La Loi sur le blanchiment d’argent prévoit aux articles 56 et suivants des amendes administratives importantes pour les violations des obligations de transparence. Le non-respect de l’obligation de notification, les déclarations incomplètes ou tardives ainsi que la transmission de fausses données peuvent être sanctionnés d’une amende allant jusqu’à 150 000 euros (pour une première violation simple) ou – en cas d’infractions graves, répétées ou systémiques – jusqu’à 1 million d’euros ou 2 % du chiffre d’affaires annuel. Les amendes sont publiées dans le registre de transparence (dite pratique du « Naming & Shaming »). Dans les cas particulièrement graves ou de récidive, il existe également un risque de mesures de surveillance supplémentaires par les autorités compétentes.

Quels délais doivent être observés pour l’inscription et la mise à jour des données dans le registre de transparence ?

Les informations concernant le bénéficiaire effectif doivent être inscrites dans le registre de transparence « sans délai », c’est-à-dire sans retard fautif, dès leur connaissance ou dès la naissance de l’obligation de notification. Toute modification des informations, par exemple lors d’un changement de bénéficiaire effectif, doit également être communiquée immédiatement. Pour le premier enregistrement, différentes périodes transitoires ont été accordées aux diverses formes de sociétés suite à la modification législative : jusqu’au 31 décembre 2022 (sociétés anonymes, SE, KGaA), 31 mars 2023 (GmbH, coopératives, coopératives européennes et sociétés de partenaires) ainsi que 30 juin 2023 (principalement pour les sociétés de personnes immatriculées). Toute omission après ces délais est susceptible de sanction.

Qui a accès au registre de transparence et comment la protection des données est-elle assurée ?

Le registre de transparence est en principe un registre électronique accessible à toute personne présentant un intérêt légitime lié à la lutte contre le blanchiment d’argent ou le financement du terrorisme. Certains organismes, comme les autorités de surveillance, les autorités judiciaires et fiscales ainsi que les assujettis à la GwG, bénéficient d’un accès complet. Le grand public, quant à lui, dispose d’un accès limité, les données personnelles particulièrement sensibles, comme le lieu de résidence ou la date de naissance, n’étant généralement pas affichées. Les personnes concernées peuvent, sous certaines conditions, demander une restriction d’accès, notamment lorsque la publication met en péril des intérêts dignes de protection ou en cas de risques accrus (§ 23 al. 2 GwG).

Existe-t-il des exceptions à l’obligation d’inscription au registre de transparence ?

Les exceptions ne sont possibles que dans de très rares cas. Il peut être dérogé à l’obligation d’inscription lorsque toutes les informations requises concernant les bénéficiaires effectifs sont déjà disponibles de façon électronique dans un autre registre public (par exemple, le registre du commerce) (dite fiction de notification). Cette possibilité, fréquemment utilisée par le passé, a été supprimée depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le registre de transparence et l’information financière de 2021. Depuis, le registre de transparence fonctionne comme un registre exhaustif, obligeant en principe toutes les sociétés assujetties à s’inscrire activement. Seules les sociétés civiles non immatriculées (GbR) ou d’autres sociétés informelles peuvent exceptionnellement en être dispensées ; dans ce cas, il est toutefois nécessaire de demander un avis juridique au cas par cas.

Quelles sont les obligations de documentation et de conservation dans le cadre du registre de transparence ?

Les entreprises sont non seulement tenues d’inscrire les bénéficiaires effectifs, mais doivent également documenter et conserver les informations recueillies et communiquées à cet effet pendant au moins cinq ans à compter de la notification ainsi qu’à partir de la fin de la relation d’affaires avec le bénéficiaire effectif (§ 8 GwG). De plus, les organes de direction doivent s’assurer que les données sont à jour en permanence et qu’elles résistent à tout contrôle des autorités de surveillance. L’obligation de preuve porte notamment sur l’exactitude, l’exhaustivité et l’actualité des informations, y compris les justificatifs relatifs à l’identité et aux relations de participation des personnes inscrites.