Lexique juridique

Rapporteur

Définition et signification générale du rapporteur

Le terme « rapporteur » désigne, dans un contexte juridique, une personne ou un organe auquel il revient, au sein de commissions, juridictions, autorités ou instances parlementaires, d’enquêter, de préparer et d’exposer de manière structurée les faits et les bases de décision à l’intention du collège concerné ou d’une instance supérieure. Le rapporteur fournit ainsi une aide essentielle à la prise de décision grâce à la présentation et à l’évaluation des faits et questions juridiques pertinents.

Dans le contexte procédural et législatif, la notion revêt une importance centrale, car elle contribue de manière décisive à systématiser la prise de décision et à favoriser la formation de l’opinion. Le rôle du rapporteur est réglementé dans divers domaines juridiques et inscrit dans différentes procédures.


Rapporteur dans la jurisprudence

Rapporteur au sein des tribunaux

Dans la procédure judiciaire, le rapporteur est un membre de la formation de jugement chargé de préparer les faits litigieux et les questions juridiques pour la décision du tribunal. Les modalités précises de cette fonction varient selon la juridiction et le code de procédure.

Nomination et missions

  • Tribunaux d’instance, tribunaux régionaux, cours d’appel : En règle générale, chaque affaire se voit attribuer un rapporteur dans le cadre du plan de répartition des affaires. Il est responsable de la gestion du dossier, de l’exposé des faits et de l’élaboration d’un avis.
  • Missions : Ses principales tâches consistent en l’analyse factuelle et juridique de l’affaire, la préparation d’un projet de jugement ou d’une proposition de décision, ainsi que la présentation orale au sein de la formation de jugement.

Importance en procédure civile

Conformément à l’article 522, alinéa 1 et à l’article 540 du Code de procédure civile allemand (ZPO), un rapporteur est désigné en procédure civile pour présenter à la formation de jugement les résultats essentiels de la procédure et préparer une proposition de décision. Il procède notamment à l’évaluation factuelle et juridique des arguments des parties.

Rôle en procédure pénale

En droit pénal, par exemple, l’article 194 du Gerichtsverfassungsgesetz (GVG) prévoit la désignation d’un rapporteur par le président de la formation de jugement, chargé de rédiger un rapport détaillé sur les faits et l’administration de la preuve et de formuler une proposition de décision.


Rapporteur dans le processus législatif

Rapporteur dans les parlements et commissions

Dans le travail parlementaire, les rapporteurs jouent un rôle clé dans la préparation et le suivi des procédures législatives. Ils sont responsables, au sein de leur groupe ou de leur commission, de certains thèmes ou projets de loi.

Profil de mission

  • Élaboration des rapports : Le rapporteur structure la situation factuelle et juridique, expose l’état d’avancement du dossier et formule des recommandations de résolution pour le parlement ou la commission.
  • Représentation de la position : Au sein des organes et en plénière, le rapporteur expose la position, le rapport et la recommandation de résolution devant les autres membres.
  • Coordination : La concertation avec d’autres commissions et la communication entre groupes parlementaires font également partie de ses missions.

Bases juridiques

Les dispositions relatives à l’activité de rapporteur résultent du règlement intérieur du parlement concerné, du règlement des commissions ainsi que d’autres règlements de gestion.


Rapporteur en droit européen

Parlement européen

Au Parlement européen, le terme désigne un député nommé par la commission compétente pour rédiger un rapport sur un acte juridique ou une initiative politique. Le rapporteur participe de manière déterminante à l’élaboration de résolutions parlementaires, de recommandations ou de projets législatifs.

Déroulement de la procédure

Selon l’article 51 du règlement intérieur du Parlement européen, la commission désigne un rapporteur qui établit un rapport au nom de la commission. Celui-ci comprend un projet de résolution ou une recommandation législative ainsi que d’éventuelles propositions d’amendements.

Responsabilités

Le rapporteur coordonne le travail sur le dossier concerné, négocie avec les rapporteurs fictifs des autres groupes et présente la position du Parlement devant le Conseil et la Commission.


Rapporteur dans la procédure administrative

Dans les procédures administratives, par exemple au sein des commissions de recours, le rapporteur assume une fonction d’information et d’évaluation. Il examine la situation factuelle et juridique et formule une recommandation de décision à l’attention de l’organe décideur.


Statut procédural

Indépendance et obligation

Le rapporteur est en principe indépendant et soumis uniquement à l’ordre juridique. Il doit exposer les faits de façon impartiale et formuler ses recommandations de manière objective. Il lui incombe de prendre en compte de façon exhaustive toutes les circonstances et intérêts pertinents.

Responsabilité collégiale

La compétence décisionnelle demeure toujours au sein de l’organe collégial (chambre, section, commission). Le rapport du rapporteur sert de base mais n’est pas contraignant pour la prise de décision.


Qualification juridique et portée du concept

La notion de « rapporteur » n’a pas de signification étroite, limitée à un seul type de procédure. Le rapporteur se distingue plutôt par une fonction déterminante dans le processus décisionnel, fondée sur une connaissance approfondie du dossier, de la situation de fait et des règlements applicables.


Références bibliographiques et sources

  • Code de procédure civile allemand (ZPO), notamment §§ 312, 522, 540
  • Loi sur l’organisation judiciaire (GVG), § 194
  • Règlement intérieur du Bundestag allemand, §§ 70 et suivants
  • Règlement intérieur du Parlement européen
  • Code de procédure administrative (VwVfG)
  • Commentaire du ZPO, Münchener Kommentar, volume 2
  • Commentaire du GVG, Löwe-Rosenberg

Résumé

Le rapporteur constitue, dans le contexte juridique, un lien essentiel entre la recherche des faits, l’analyse juridique et la prise de décision collégiale. Il traite de façon systématique les informations pertinentes afin de faciliter ces décisions et propose des recommandations, tout en restant toujours soumis à l’ordre juridique et au principe d’impartialité. La définition précise du rôle varie selon le règlement de procédure applicable et les exigences spécifiques de chaque organe.

Questions fréquemment posées

Quand le rapporteur intervient-il dans une procédure juridique ?

Un rapporteur intervient dans les procédures juridiques principalement au sein des organes de décision collégiaux, tels que les tribunaux comprenant plusieurs juges, les commissions parlementaires ou autres organes. Dans les procédures judiciaires, par exemple, il est désigné par le président de la formation de jugement, qui lui confie la responsabilité de préparer minutieusement l’affaire. Il analyse le dossier, reconstitue les faits et l’historique procédural, et prépare la prise de décision au moyen de projets et de propositions de décision. Son intervention commence généralement dès que la procédure est pendante devant la formation concernée et se poursuit jusqu’à la décision finale. En contexte parlementaire, il joue par exemple le rôle de relais entre la commission et la plénière, en présentant les rapports sur les résultats des délibérations. Le rapporteur agit toujours dans le respect des règles de procédure applicables, et sa mission peut être distinguée clairement, dans le temps et quant au contenu, de celle du président et des autres membres de l’organe décisionnel.

Quelles missions assume le rapporteur dans la procédure judiciaire ?

Le rapporteur prend en charge, dans la procédure judiciaire, des missions multiples et d’importance juridique. Parmi ses obligations principales figurent l’établissement exhaustif des faits et l’analyse du dossier dans le respect de toutes les règles de procédure applicables, par exemple conformément aux articles 276 et 331 du ZPO pour la procédure civile. Il doit analyser le contenu du dossier judiciaire, distinguer les points litigieux et non litigieux, et fournir à ses collègues une vue d’ensemble structurée et juridiquement fondée. En outre, il présente des propositions de décision, prépare des projets de jugement et informe les autres membres de l’état d’avancement du dossier ainsi que des suggestions pour la prise de décision. Lors de l’audience, le rapporteur présente régulièrement l’exposé initial des faits et répond aux questions des autres membres, tout en maintenant en tout temps sa neutralité et son objectivité. Il participe également de manière décisive à la rédaction des jugements ou des décisions.

Le rapporteur est-il soumis à des instructions ?

Le rapporteur n’est en principe soumis à aucune instruction de la part des parties ou des autres acteurs de la procédure dans le cadre de ses missions, et il agit de façon indépendante et sous sa propre responsabilité. Sa mission est toutefois intégrée au principe collégial, ce qui signifie qu’il relève, dans le processus décisionnel, de la formation plénière ou de la formation de jugement, et est ainsi tenu à la volonté commune de l’organe. Les décisions de justice sont donc toujours rendues par l’ensemble du collège (par exemple la chambre ou la section), et non par le seul rapporteur. Néanmoins, le contenu de ses rapports et propositions sert souvent de base à la décision. Toute instruction ayant pour objet d’influencer le fond du rapport est juridiquement exclue ; toutefois, des orientations formelles, par exemple concernant le calendrier ou la procédure de rapport, peuvent être données par le président.

Quels sont les droits du rapporteur au cours de la procédure ?

Le rapporteur bénéficie, au cours de la procédure, de certains droits garantis par la loi et le règlement intérieur. Il a par exemple le droit de consulter tous les dossiers et moyens de preuve pertinents, de proposer des démarches supplémentaires pour l’administration de la preuve et de participer à l’organisation du déroulement de la procédure. Son droit d’information vis-à-vis de la formation de jugement est particulièrement important : il l’autorise à présenter ses rapports et analyses juridiques en temps utile, avant les délibérations ou les audiences. Il dispose souvent du droit de présenter en premier devant l’organe la situation factuelle et juridique ainsi que de poser ses propres questions aux parties. Dans un contexte parlementaire, il peut exercer le droit de parole en plénière ou devant les commissions. Grâce à ces droits, le rapporteur contribue de façon déterminante à l’information et à la préparation des autres membres de l’organe.

Quelle est l’importance du rapporteur en procédure de recours ou devant une juridiction supérieure ?

En recours ou devant les juridictions supérieures, telles que l’appel ou la cassation, le rapporteur joue un rôle particulier car il réexamine les dossiers souvent complexes des juridictions inférieures, évalue la recevabilité et le bien-fondé du recours, et synthétise les points essentiels de la procédure à l’intention de la juridiction ou de l’organe décisionnaire. Il élabore des rapports détaillés et des propositions de décision qui permettent au collège de se faire une vision d’ensemble structurée de l’ensemble de la procédure. Son rôle prend d’autant plus d’importance dans les affaires volumineuses ou juridiques complexes, car il veille à ce qu’aucun aspect pertinent ne soit omis et que la procédure soit conforme aux exigences matérielles et procédurales. Il exerce également, dans ce contexte, une fonction de contrôle du respect des exigences procédurales et formelles.

Comment le rapporteur est-il choisi et nommé ?

Le choix et la nomination du rapporteur se fondent sur les règles internes du tribunal, de l’organe ou de l’instance concernés. Cette tâche incombe souvent au président de la formation de jugement ou au président de la commission compétente, qui désigne un rapporteur approprié en fonction de la répartition des affaires et d’éventuelles spécialisations. Idéalement, la sélection prend en compte la compétence, l’expérience et la charge de travail des candidats potentiels. La nomination peut, dans certains cas, se faire par tirage au sort ou selon un principe de rotation. Cette nomination n’est pas susceptible de recours, c’est-à-dire qu’en principe les parties ne peuvent pas la contester. La désignation du rapporteur doit être consignée au dossier. En cas d’exception — par exemple en cas de suspicion de partialité ou d’empêchement — un changement de rapporteur peut s’avérer nécessaire, conformément aux règles de procédure formelles également dans ces situations.

Quel rôle particulier le rapporteur joue-t-il dans les procédures judiciaires internationales ?

Dans les procédures judiciaires internationales, par exemple devant les juridictions européennes ou internationales (telles que la Cour de justice de l’Union européenne ou la Cour pénale internationale), le rapporteur tient un rôle de médiateur supplémentaire. Il est responsable de tenir compte des différentes traditions juridiques, versions linguistiques et spécificités interculturelles et de traiter le dossier en prenant en compte les règlements de procédure applicables. Sa mission concerne fréquemment aussi bien la coordination des travaux de traduction que l’explication de questions juridiques complexes entre membres de systèmes juridiques différents. En outre, le rapporteur rédige régulièrement dans les procédures internationales des rapports et propositions servant de base aux projets de jugement, rapports qui sont souvent publiés afin d’assurer la transparence et la traçabilité. Son action constitue ainsi un élément central pour garantir une procédure équitable, transparente et juridiquement sûre au niveau international.