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Radiodiffusion internationale

Définition du terme et classification de la radiodiffusion internationale

Le terme radiodiffusion internationale désigne, dans un contexte juridique, les formes de radiodiffusion qui sont reçues en dehors du territoire national ou qui sont destinées à l’étranger. Il s’agit notamment de programmes envoyés d’un État vers des États étrangers, ainsi que de services de radiodiffusion spécifiquement conçus pour des groupes cibles étrangers. La radiodiffusion internationale englobe diverses formes de prestations médiatiques : particulièrement la radio, la télévision et de plus en plus aussi les offres médiatiques basées sur internet.

Développement historique de la radiodiffusion internationale

Aperçu historique

Les débuts de la radiodiffusion internationale remontent aux années 1920, lorsque des gouvernements et des entreprises privées commencèrent à transmettre des actualités et des programmes culturels à l’étranger via des émetteurs à ondes courtes. Au fil des décennies, la radiodiffusion internationale s’est développée comme un outil important de communication politique extérieure et de relations publiques internationales.

Radiodiffusion internationale en droit international public

Dans le cadre du droit international, il s’agit notamment du droit d’un État à diffuser des émissions de radiodiffusion au-delà des frontières, mais aussi de l’obligation de respecter les droits souverains des autres États. Cela recoupe les principes fondamentaux du droit international de la radiodiffusion, tels que le principe de souveraineté et la non-atteinte à l’ordre juridique interne d’autres États.

Fondements juridiques de la radiodiffusion internationale

Sources juridiques internationales

La diffusion transfrontalière de programmes radio et télévisés fait l’objet de nombreux accords internationaux et conventions multilatérales :

  • Union internationale des télécommunications (UIT) : Règle les aspects techniques et de gestion des fréquences concernant la diffusion transfrontalière des ondes de radiodiffusion.
  • Conventions européennes : Par exemple, la Convention européenne sur la télévision transfrontière (European Convention on Transfrontier Television, ECTT) des États membres du Conseil de l’Europe, qui fixe des standards minimaux pour les services télévisés transfrontaliers.
  • Conventions de l’UNESCO : Protègent la diversité culturelle et la liberté d’information dans les échanges médiatiques internationaux.

Droit national : Focus sur l’Allemagne

Bases juridiques générales

En Allemagne, le terme radiodiffusion internationale n’est pas explicitement défini, mais son activité est encadrée par les normes pertinentes :

  • Loi fondamentale (Grundgesetz, GG) : L’article 5 GG garantit la liberté de la radiodiffusion ; cela inclut également les programmes reçus à l’étranger ou destinés à l’étranger.
  • Traité d’État sur la radiodiffusion (ou Traité d’État sur les médias, MStV) : Réglemente l’autorisation et la configuration de la radiodiffusion, y compris les dispositions relatives aux offres internationales. Le § 3 MStV (Exigences générales applicables à la radiodiffusion) est particulièrement pertinent et peut s’appliquer aussi aux prestataires étrangers.
  • Loi sur Deutsche Welle (DWG) : Fondation juridique spécifique pour la radiodiffusion internationale allemande Deutsche Welle, réglementant la mission, le financement, le contrôle et les principes des programmes.

Exigences et restrictions

Le législateur national doit réguler la radiodiffusion internationale de manière à respecter les obligations internationales ainsi que les intérêts nationaux :

  • Obligations d’autorisation : Pour les prestataires diffusant à l’étranger depuis l’Allemagne, une obligation d’autorisation nationale peut exister. Pour les prestataires purement étrangers, il n’existe toutefois aucune obligation directe tant que les programmes ne sont pas également diffusés en Allemagne.
  • Contenus des programmes et conformité : Les offres diffusées de l’Allemagne vers l’étranger se soumettent aussi aux exigences allemandes concernant le contenu (par ex. protection de la jeunesse, publicité ou devoir de diligence journalistique), en particulier si les programmes doivent influencer la formation de l’opinion publique.
  • Financement et contrôle : À l’exemple de la Deutsche Welle, le financement est assuré par des fonds publics et un contrôle parlementaire est prévu. Le respect de l’indépendance éditoriale vis-à-vis de l’État est un principe central.

Particularités de la délivrance des licences et des compétences

La délivrance des licences de radiodiffusion internationale peut soulever des questions complexes, notamment :

  • Pour les programmes entrant dans plusieurs systèmes juridiques nationaux ou pouvant être reçus mondialement par différents moyens techniques (satellite, Internet) ;
  • En cas de question sur la législation applicable, en particulier lorsque l’État émetteur et l’État de réception prévoient des réglementations différentes ;
  • Dans la régulation des nouveaux programmes internationaux basés sur Internet (mot-clé : services OTT), qui ne relèvent pas toujours directement des normes classiques en matière de radio et télévision.

Dans les procédures impliquant plusieurs pays, la compétence dans l’Union européenne est généralement déterminée selon le principe du pays d’origine, tel que prévu dans les directives pertinentes (par ex. la directive SMA).

Différences entre radiodiffusion nationale et radiodiffusion internationale

Radiodiffusion intérieure vs. radiodiffusion internationale

  • Groupes cibles : La radiodiffusion internationale s’adresse explicitement à des groupes d’auditeurs à l’étranger, tandis que la radiodiffusion intérieure vise le territoire national.
  • Objectifs juridiques : Tandis que la radiodiffusion intérieure vise principalement l’information nationale et la formation de l’opinion, la radiodiffusion internationale se concentre souvent sur la transmission de l’image du pays et le dialogue international.
  • Mécanismes de contrôle : La radiodiffusion intérieure est soumise à des systèmes de contrôle et de surveillance plus développés et adaptés aux besoins nationaux. En radiodiffusion internationale, ce sont les obligations internationales et une plus grande liberté des programmes qui priment.

Liberté de la presse, liberté d’expression et limites de la radiodiffusion internationale

Droits fondamentaux au niveau national et international

La configuration juridique de la radiodiffusion internationale est étroitement liée à la protection de la liberté d’expression et de la presse :

  • En droit national, ces droits fondamentaux sont protégés par l’art. 5 GG et les dispositions pertinentes des constitutions des Länder.
  • Au niveau international, c’est notamment l’art. 10 CEDH (Convention européenne des droits de l’homme) ainsi que l’art. 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) qui valent, protégeant de fait aussi la radiodiffusion internationale, tout en prévoyant des exceptions pour la sécurité nationale, l’ordre public, la santé ou la morale.

Censure et entrave à la radiodiffusion internationale

Si la diffusion vers l’étranger est protégée dans de nombreux États, les offres internationales sont, dans certains pays cibles, limitées techniquement ou juridiquement (par ex. par brouillage des signaux, refus de licence ou poursuites légales contre les utilisateurs). La question de la légitimité des contre-mesures est controversée en droit international et en matière de droits humains.

Critères de contrôle et voies de recours

Mécanismes de contrôle pour la radiodiffusion internationale de service public

La radiodiffusion internationale de droit public (comme pour la Deutsche Welle) est soumise à une surveillance propre de ses programmes, à des obligations de contrôle et de rapport devant des organes de surveillance ainsi qu’au Bundestag allemand. L’indépendance du reportage est conforme à une exigence centrale du droit national et international.

Voies de recours et mécanismes de plainte

  • Protection juridictionnelle individuelle : Les particuliers ne peuvent, sauf exception, agir contre des contenus ou actions de prestataires de radiodiffusion internationale, par exemple en cas d’atteinte aux droits de la personnalité, à la protection des données ou aux droits d’auteur.
  • Exécution transnationale du droit : En cas de violation d’accords internationaux sur les médias, les États peuvent engager des procédures de plainte auprès d’organisations internationales (par ex. auprès du Conseil de l’Europe).

Appréciation constitutionnelle et en droit international

Reconnaissance constitutionnelle

La radiodiffusion internationale est protégée par les principes constitutionnels allemands concernant la liberté d’expression, la liberté d’information et le pluralisme des médias. Il convient parallèlement de préserver les intérêts nationaux de protection, notamment en ce qui concerne la sauvegarde de l’ordre fondamental libre et démocratique, la lutte contre la désinformation et la propagande, ainsi que la sécurité.

Obligation en droit international et diversité internationale

La République fédérale d’Allemagne ainsi que d’autres États sont tenus de respecter et de promouvoir la liberté des médias dans les échanges médiatiques internationaux, tant que celle-ci ne contrevient pas à des normes impératives du droit international ou ne porte pas atteinte aux droits de tiers.

Conclusion

La radiodiffusion internationale est un instrument essentiel de la communication et de la formation de l’opinion à l’échelle internationale. Sa configuration juridique résulte d’une interaction entre normes nationales et internationales. Sont essentiels la garantie de la liberté de la presse, d’opinion et d’information, la préservation des intérêts de souveraineté et la protection contre les contenus illicites. L’équilibre entre la libre circulation transfrontalière des médias et la fonction réglementaire de l’État exige une adaptation constante du cadre juridique, notamment face à de nouveaux modes de diffusion technique et aux défis politiques mondiaux.

Questions fréquemment posées

Quand la réception de la radiodiffusion internationale en Allemagne est-elle soumise à des restrictions légales ?

La réception de la radiodiffusion internationale est, en principe, protégée en Allemagne par le droit à la liberté d’information consacré à l’article 5 de la Loi fondamentale. Cependant, la réception peut être soumise à des restrictions légales si l’écoute ou la diffusion de certains contenus contrevient à d’autres lois, comme le Code pénal (§§ 86 ou 130 StGB ; propagande d’organisations anticonstitutionnelles, incitation à la haine). De plus, la possession ou l’utilisation de certains équipements techniques destinés à la réception de fréquences interdites est limitée par la loi sur les télécommunications (TKG). Alors que l’utilisation privée de la réception satellite ou Internet est généralement autorisée, la réception ciblée et la diffusion de contenus dangereux pour l’État, notamment destinés à déstabiliser ou à inciter contre l’ordre constitutionnel, peuvent donner lieu à des mesures étatiques. Notamment, dans le contexte d‘interdictions d’émettre selon le § 111 TKG ou lors de sanctions à l’encontre d’États, la réception ou la redistribution technique de certains programmes peut être interdite.

Quelles sont les conditions juridiques applicables à la diffusion de radiodiffusion internationale en Allemagne ?

La diffusion de signaux de radiodiffusion étrangers en Allemagne est soumise à des règles réglementaires. Quiconque rediffuse de la radiodiffusion internationale, par exemple via le câble, le multiplex terrestre ou publiquement via Internet, a généralement besoin d’une autorisation conforme au droit des médias conformément au Traité d’État sur les médias (MStV) au niveau régional. L’autorité régionale compétente examine si l’émetteur remplit les exigences en matière de protection de la jeunesse et des consommateurs, de directives publicitaires et de pluralisme. Dans les cas où l’émetteur est contrôlé par un État ou diffuse intentionnellement de la désinformation (par ex. dans le cadre de sanctions de l’UE contre la Russie), des interdictions précises de diffusion peuvent être émises aussi bien au niveau européen que national. En cas d’absence d’autorisation ou de non-respect de telles interdictions, de fortes amendes et des injonctions peuvent être prononcées.

La réalisation de traductions ou d’adaptations d’émissions de radiodiffusion étrangères est-elle permise par le droit d’auteur ?

La licéité au regard du droit d’auteur de la réalisation de traductions ou d’adaptations d’émissions de radiodiffusion étrangères est régie par la loi sur le droit d’auteur (UrhG). En principe, les émissions de radiodiffusion sont protégées en tant qu’œuvres ou droits voisins. Les traductions, doublages ou adaptations ne sont autorisés que si une autorisation du titulaire des droits – c’est-à-dire l’organisateur de la radiodiffusion étrangère ou son mandataire – a été obtenue. Sans consentement, ces adaptations ne sont généralement autorisées que dans le cadre des usages légalement permis, par exemple pour des citations (§ 51 UrhG) ou dans un cadre limité pour la recherche (§ 60 UrhG). L’utilisation non autorisée peut entraîner des conséquences civiles et, le cas échéant, pénales.

Quelles autorités de surveillance sont compétentes pour les plaintes ou les procédures d’autorisation liées à la radiodiffusion internationale ?

Le régime de surveillance et d’autorisation de la radiodiffusion internationale en Allemagne relève pour l’essentiel des autorités régionales de régulation des médias. Elles examinent l’autorisation et surveillent le respect des règles, y compris pour des programmes issus de l’étranger. En cas de violation d’une interdiction d’émission ou des principes de programmation, les programmes peuvent être interdits (§ 109 MStV). S’agissant des questions européennes, en particulier pour les prestataires à l’échelle de l’Union, la Commission pour l’autorisation et la surveillance (ZAK) peut également intervenir. Si des plaintes concernant des contenus pénalement pertinents sont déposées, les autorités de poursuite pénale ou l’Office fédéral de la justice (BfJ) peuvent également être compétents. En cas de lien avec des questions de télécommunications, l’Agence fédérale des réseaux intervient également.

Comment les réglementations nationales et internationales relatives à la radiodiffusion internationale s’articulent-elles ?

Les prescriptions nationales, notamment le Traité d’État sur les médias, la loi sur les télémédias et la loi sur les télécommunications, s’inscrivent toujours dans le contexte des obligations européennes, telles que la directive sur les services de médias audiovisuels (directive SMA). En cas de conflit avec des dispositions du droit international ou du droit de l’Union, ces dernières prévalent généralement. Dans le cadre de régimes de sanctions, par exemple du Conseil de l’UE, l’autorité de contrôle des médias allemande peut agir sur la base des prescriptions européennes et bloquer des programmes étrangers au niveau national. Les accords internationaux, comme la Convention européenne sur la télévision transfrontière (ECTT), réglementent également la diffusion transfrontalière et fixent des exigences en matière de coopération et de reconnaissance mutuelle. Ainsi, le droit allemand de la radiodiffusion internationale doit toujours être interprété à la lumière des dispositions du droit international et européen.

Quelles sanctions risquent ceux qui diffusent ou reçoivent illicitement des programmes de radiodiffusion étrangers sous le coup d’une interdiction ?

La diffusion non autorisée de programmes étrangers pour lesquels aucune licence n’a été obtenue est considérée comme une infraction administrative au sens du Traité d’État sur les médias et sanctionnée par des amendes pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros (§ 115 MStV). Si des programmes sont diffusés malgré une interdiction (par ex. en cas de sanctions), des mesures techniques visant à bloquer ces offres sur Internet (dites mesures de géoblocage) peuvent également être ordonnées en plus d’amendes supplémentaires. En présence de contenus pénalement répréhensibles, des poursuites pénales peuvent en outre être engagées, par exemple pour incitation à la haine (§ 130 StGB) ou soutien à des organisations interdites (§ 129a StGB). L’utilisation d’équipements de réception non autorisés peut également être sanctionnée administrativement (§§ 146, 149 TKG), jusqu’à la saisie des appareils.