Lexique juridique

Quorum de décision

Notion et signification générale de la capacité à délibérer

Die Capacité à délibérer est une notion centrale du droit allemand et désigne l’aptitude d’un organe collégial, en particulier d’un organe collectif, à adopter des décisions valides. Elle est pertinente dans de nombreux domaines juridiques, notamment en droit des sociétés, droit des associations, droit public ainsi que dans le domaine des organes parlementaires. La capacité à délibérer garantit que les décisions d’un organe sont légitimées démocratiquement et juridiquement contraignantes. Si l’organe décisionnaire n’est pas capable de délibérer, les décisions prises sont en principe nulles ou contestables.


Conditions et constatation de la capacité à délibérer

Composition et quorum de présence

La détermination précise de la capacité à délibérer découle en général de la loi, des statuts, du règlement intérieur ou d’un contrat de société. En règle générale, un nombre minimum de membres est requis pour pouvoir adopter une décision valide (appelé quorum de présence). Souvent, la capacité à délibérer est acquise dès lors que plus de la moitié des membres ayant le droit de vote sont présents (majorité simple), mais il peut également être exigé un quorum qualifié (par exemple, une majorité des deux tiers).

Constatation de la capacité à délibérer

La constatation de la capacité à délibérer s’effectue généralement au début d’une séance par la direction de l’organe (bureau, présidence, président·e), parfois aussi en cours de séance sur demande d’un membre. Il s’agit d’un point obligatoire de l’ordre du jour et doit, le cas échéant, être consigné dans le procès-verbal. En l’absence de capacité à délibérer, l’organe ne peut prendre de décision juridiquement valable.


Capacité à délibérer selon les différents domaines juridiques

Droit des sociétés

En droit des sociétés, par exemple pour les sociétés anonymes (§ 133 AktG), les sociétés à responsabilité limitée ou les coopératives, la capacité à délibérer revêt une importance particulière. Les conditions sont souvent fixées par la loi ou par les statuts. Pour l’assemblée générale d’une SA, la capacité à délibérer dépend du capital représenté ; pour l’assemblée des associés d’une SARL, des parts sociales présentes.

Droit des associations

Pour les associations, l’article 32 du BGB prévoit que, sauf disposition contraire dans les statuts, la capacité à délibérer existe sans quota minimal. En pratique, les statuts prévoient souvent un quorum, par exemple d’un tiers ou de la moitié des membres ayant le droit de vote.

Droit public et organes communaux

Dans les organes municipaux, conseils et commissions, la capacité à délibérer est déterminée par les dispositions des constitutions communales ou municipales correspondantes. Un certain pourcentage de membres est souvent requis. Dans certains cas, la capacité à délibérer peut également être formellement constatée en cours de séance.

Organes parlementaires

Au Bundestag et dans les parlements régionaux, la capacité à délibérer est expressément réglementée. Selon l’article 45 du Règlement intérieur du Bundestag allemand, le parlement est capable de délibérer lorsque plus de la moitié de ses membres sont présents. La constatation peut se faire par comptage si un doute subsiste.


Conséquences de l’absence de capacité à délibérer

Si un organe n’est pas capable de délibérer lors d’un vote, les décisions prises n’ont aucun effet juridique ou sont contestables. Les décisions prises sans capacité de délibérer valable sont considérées comme nulles ou peuvent, selon la réglementation, être annulées à la demande de d’un tiers.


Assemblée de reconvocation et nouvelle capacité à délibérer

De nombreuses normes et statuts contiennent des dispositions sur la seconde convocation ou des dates de remplacement. Si une assemblée régulièrement convoquée ne peut avoir lieu pour défaut de capacité à délibérer, il suffit souvent, lors d’une nouvelle convocation, que tout membre présent pour assurer la capacité à délibérer. Cette règle vise à éviter les blocages.


Dispositions spéciales, exceptions et bonnes pratiques

Les statuts d’association, contrats de société et règlements intérieurs peuvent déroger aux règles légales standards et prévoir des quorums, délais de convocation et modalités de constatation de la capacité à délibérer spécifiques, sauf disposition impérative contraire. Il convient également de tenir compte des règles particulières applicables aux assemblées virtuelles ou hybrides, qui ont pris de l’importance notamment du fait des lois sur la digitalisation et de la pandémie de COVID-19.


Importance de la capacité à délibérer pour la validité et la sécurité juridique

La constatation et la documentation correctes de la capacité à délibérer sont essentielles pour la validité juridique et la pérennité des résolutions. Les violations de cette condition peuvent entraîner des contestations, des litiges ou la nullité des décisions et nuire à la capacité d’action des sociétés, associations ou organes publics. Il est recommandé de toujours vérifier et documenter rigoureusement la capacité à délibérer afin d’éviter d’éventuels litiges ultérieurs.


Références bibliographiques

  • Code civil allemand (BGB), notamment §§ 32 et 40 BGB (droit des associations)
  • Loi sur les sociétés anonymes (AktG), notamment § 133 AktG (assemblées générales)
  • Loi sur les sociétés à responsabilité limitée (GmbHG)
  • Règlements intérieurs des parlements allemands et des organes de représentation communaux
  • Statuts types d’associations et de sociétés

Cet article fournit une vue d’ensemble complète de la capacité à délibérer et de son importance dans différents contextes juridiques, afin de donner une vision approfondie des conditions légales et des conséquences de cette condition essentielle à la prise de décision des organes.

Questions fréquentes

Comment la capacité à délibérer est-elle constatée juridiquement ?

La constatation de la capacité à délibérer se fait généralement au début d’une assemblée ou séance par la présidente ou le président. Dans le contexte juridique, cela signifie qu’il est vérifié si le nombre minimal de membres ayant droit de vote fixé par le règlement intérieur, les statuts ou la loi – appelé le quorum – est effectivement présent. Cela peut se faire via une liste de présence formelle ou un appel nominal. Dans certains cas, des dispositions spécifiques exigent que la capacité à délibérer soit consignée expressément au procès-verbal. Selon la forme juridique – par exemple en droit des associations (§ 32 BGB), en droit de la copropriété (§ 25 WEG), en droit des SARL ou des sociétés anonymes – les exigences et les conséquences d’un défaut de capacité à délibérer varient. Si, en cours de séance, il apparaît qu’il n’y a plus suffisamment de membres disposant du droit de vote, la capacité à délibérer doit être à nouveau vérifiée.

Que se passe-t-il sur le plan juridique si une assemblée n’est pas capable de délibérer ?

Si une assemblée est constatée non capable de délibérer, aucun vote valable ne peut avoir lieu juridiquement. Toute résolution prise malgré tout est généralement nulle et sans effet juridique. Les suites juridiques sont souvent prévues dans les statuts, le règlement intérieur ou le règlement associatif compétent. Dans de nombreux cas, une nouvelle assemblée doit être convoquée. Il est parfois possible de convoquer une assemblée dite de remplacement ou de reconvocation, qui, dans ce cas, est capable de délibérer indépendamment du nombre de présents, pour autant que cela soit explicitement prévu dans les statuts et annoncé dans la convocation.

La capacité à délibérer peut-elle être contestée a posteriori ?

La contestation a posteriori de la capacité à délibérer est juridiquement possible, notamment lorsqu’il existe un doute sérieux quant à l’atteinte effective du quorum lors de la prise de décision. En règle générale, la contestation s’effectue par action ou requête en justice dans les délais prévus, en fonction de la forme d’organisation concernée et des exigences légales ou statutaires. La charge de la preuve incombe généralement au requérant, qui doit démontrer que le quorum n’était pas atteint au moment de la décision. En cas de déclaration de défaut de capacité à délibérer, les résolutions concernées sont réputées nulles.

Quelles sont les dispositions légales encadrant la capacité à délibérer ?

Les prescriptions légales concernant la capacité à délibérer figurent, selon la forme juridique, dans différentes lois. Pour les associations, ce sont notamment les §§ 32 et suivants BGB, pour les copropriétés l’article 25 WEG, pour les sociétés de capitaux les dispositions correspondantes de la loi sur les SARL (§§ 48 et suivants GmbHG) et de la loi sur les sociétés anonymes (§§ 118 et suivants AktG). Les lois ne posent souvent que des principes, la définition concrète – par exemple, la taille du quorum ou son abaissement lors des assemblées de reconvocation – étant généralement laissée aux statuts concernés. Il est important de ne pas descendre en dessous des seuils légaux et que toute modification statutaire à ce sujet soit conforme à la loi.

Existe-t-il des dispositions spéciales pour les assemblées virtuelles ou hybrides ?

Avec la digitalisation, et notamment en raison de la loi sur la pandémie de COVID-19, des règles particulières ont été instaurées concernant la capacité à délibérer lors des assemblées virtuelles et hybrides. Juridiquement, il faut veiller à ce que soient pris en compte à la fois les membres présents physiquement et ceux présents virtuellement, pour autant que leur participation soit nettement constatée et enregistrée. Il est déterminant que les membres puissent effectivement exercer leurs droits et que l’identité des participants puisse être vérifiée. Les statuts peuvent prévoir des règles différentes, qui doivent toutefois être juridiquement sûres et communiquées en temps utile aux membres.

Comment la capacité à délibérer est-elle déterminée en cas de délégation du droit de vote ?

Juridiquement, la délégation du droit de vote (par exemple via une procuration) dépend en général des statuts et est soumise à des formalités précises. Pour la capacité à délibérer, sont généralement pris en compte tant les membres présents physiquement que ceux valablement représentés. Il est nécessaire que les procurations soient vérifiées et documentées avant le début du vote. Seuls les membres correctement mandatés ont le droit de vote et contribuent à la capacité à délibérer. Les procurations erronées ou invalides peuvent entraîner le non-atteinte du quorum et, de ce fait, la nullité des décisions.

Des votes individuels peuvent-ils rester valables en cas d’incapacité partielle à délibérer ?

Au plan juridique, cela dépend du moment où la capacité à délibérer existait. Si, par exemple, elle est constatée au début de l’assemblée mais que le quorum n’est ensuite plus atteint en raison de départs, toutes les résolutions prises dans cet état d’incapacité sont généralement contestables ou nulles. Seuls les votes individuels pris pendant la période de capacité à délibérer demeurent valables. L’évaluation juridique exacte dépend des statuts et de la jurisprudence applicable. Il est recommandé, en cas de perte de la capacité à délibérer, d’interrompre la séance et de ne la poursuivre qu’après une nouvelle vérification du quorum.