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Propagande, anticonstitutionnelle

Définition et signification de la « propagande hostile à la Constitution »

Le terme « propagande hostile à la Constitution » désigne les actes, déclarations ou publications dirigés contre l’ordre fondamental libéral et démocratique de la République fédérale d’Allemagne, poursuivant le but de l’abolir ou de le saper. Ce terme englobe tant les attaques idéologiques que pratiques contre l’ordre constitutionnel et revêt une importance particulière en droit constitutionnel, en droit pénal et en droit administratif. Le principal objectif est la protection de l’ordre fondamental libéral et démocratique tel qu’il est consacré dans la Loi fondamentale.

Distinction avec le terme propagande

La propagande, au sens général, désigne toute forme de communication systématique visant à influencer l’opinion afin de diriger les attitudes ou les comportements d’individus ou de groupes. La propagande hostile à la Constitution est une forme spécifique, dont les contenus diffusés visent à agiter contre les principes fondamentaux de la Constitution.

Cadre juridique

Fondement constitutionnel

La Loi fondamentale garantit la liberté d’opinion (art. 5 al. 1 LF), mais y fixe des limites, notamment pour protéger l’ordre fondamental libéral et démocratique ainsi que la paix publique. La propagande hostile à la Constitution dépasse ces limites.

Caractéristiques essentielles de l’ordre fondamental libéral et démocratique

L’ordre fondamental libéral et démocratique comprend en particulier :

  • Le respect des droits de l’homme consacrés par la Loi fondamentale,
  • la souveraineté du peuple,
  • la séparation des pouvoirs,
  • la responsabilité du gouvernement,
  • la légalité de l’administration,
  • l’indépendance des tribunaux,
  • le principe du multipartisme et
  • l’égalité des chances pour tous les partis politiques.

La propagande hostile à la Constitution vise délibérément ces principes fondamentaux.

Pertinence pénale

Le Code pénal (StGB) contient plusieurs dispositions concernant la propagande hostile à la Constitution :

§ 86 StGB – Diffusion de moyens de propagande d’organisations anticonstitutionnelles

Cette infraction sanctionne la diffusion, la mise à disposition du public, la fabrication, l’offre, la détention et l’introduction de moyens de propagande d’organisations interdites. Cela inclut les écrits, supports sonores, images ou autres supports remplissant, au sens de l’art. 86 al. 1 StGB, un but de propagande pour des partis interdits, associations ou leur idéologie. Il faut nécessairement qu’il s’agisse d’organisations interdites selon l’art. 9 al. 2 LF ou § 129 StGB.

§ 86a StGB – Utilisation de signes d’organisations anticonstitutionnelles

Outre l’interdiction des moyens de propagande, l’utilisation de signes (par exemple emblèmes, symboles, slogans) d’organisations anticonstitutionnelles est également punissable lorsqu’elle est utilisée dans le cadre de la propagande hostile à la Constitution.

Autres dispositions pénales

D’autres dispositions pertinentes sont par exemple, le § 130 StGB (incitation à la haine), le § 90a StGB (outrage à l’État et à ses symboles) et le § 111 StGB (incitation publique à commettre des infractions), lorsque la propagande vise intentionnellement à provoquer des infractions contre l’État ou à fomenter la haine.

Aspects de droit administratif

Interdiction des associations et des partis

Les organisations, associations et partis animés d’un objectif hostile à la Constitution peuvent être interdits conformément à l’art. 9 al. 2 LF et au § 3 VereinsG. Après interdiction, toute propagande en faveur de ces organisations est en principe prohibée.

Indexation et saisie

La diffusion de moyens de propagande hostiles à la Constitution peut entraîner leur indexation. Les autorités sont habilitées à saisir ou confisquer ces documents (§ 94 StPO). Cela vaut également pour les contenus numériques.

Protection de la jeunesse

La propagande hostile à la Constitution est également soumise au traité des États sur la protection des jeunes dans les médias (JMStV) et peut être classée comme dangereuse pour la jeunesse. L’Office fédéral pour la protection de l’enfance et de la jeunesse dans les médias (ex-BPjM) dresse la liste des supports concernés.

Rapport à la liberté d’opinion

La liberté d’opinion trouve ses limites dans les lois générales, pour la protection de la jeunesse et des droits de la personnalité (art. 5 al. 2 LF). La propagande hostile à la Constitution n’est pas couverte par la liberté d’opinion lorsqu’elle combat les piliers fondamentaux de la Constitution ou incite à la violence et à l’arbitraire.

Limites inhérentes à la Constitution

Selon la jurisprudence constante de la Cour constitutionnelle fédérale, le combat contre l’ordre fondamental libéral et démocratique ne fait pas partie de la liberté d’opinion protégée. Il convient toujours de procéder à une pondération au cas par cas.

Pertinence pratique, application et sanctions

Enquêtes et procédures pénales

Les parquets poursuivent les infractions de propagande dans le cadre des enquêtes pénales. Les procédures engagées pour diffusion, possession, fabrication ou importation de moyens de propagande hostiles à la Constitution peuvent être sanctionnées par des peines de prison ou d’amende. Il existe également des possibilités de saisie et de destruction de ces supports.

Mesures de prévention

Les écoles, la police et d’autres autorités coopèrent dans le cadre de la prévention contre les idéologies extrémistes au sens du § 86 StGB. Les offres éducatives et de sensibilisation visent à contrer la propagande hostile à la Constitution.

Différences entre la propagande hostile à la Constitution d’extrême droite, d’extrême gauche et religieuse

La propagande hostile à la Constitution peut émaner de différentes orientations idéologiques :

  • Propagande d’extrême droite : Négation de la Shoah, contenus glorifiant le national-socialisme ou antisémites.
  • Propagande d’extrême gauche : Appels à la violence contre l’ordre étatique ou social en place, refus des institutions démocratiques.
  • Propagande religieuse extrémiste : Appels à l’établissement d’un ordre théocratique et rejet des droits démocratiques fondamentaux.

Le cadre juridique et la sévérité des peines dépendent du contenu, de la portée et du danger présenté par chaque type de propagande.

Propagande hostile à la Constitution sur Internet

Avec la numérisation, les possibilités de diffusion de la propagande hostile à la Constitution se sont considérablement élargies. Internet et réseaux sociaux servent de canaux de diffusion. L’application du droit se fait aussi bien par des règlements nationaux comme la loi sur l’application des réseaux (NetzDG) que par la coopération internationale en matière de poursuites pénales.

Résumé

La propagande hostile à la Constitution constitue une attaque grave contre les fondements de l’État démocratique. Le droit allemand prévoit de nombreuses dispositions à l’échelle constitutionnelle, pénale et administrative, qui visent à identifier, poursuivre et empêcher de telles attaques dès leur apparition. Le terme propagande hostile à la Constitution recouvre toutes les démarches susceptibles de mettre en danger ou d’abolir l’ordre fondamental libéral et démocratique. En raison de la multiplication des voies de diffusion – notamment dans l’espace numérique – la lutte efficace contre la propagande hostile à la Constitution demeure un défi permanent et important pour l’État et la société.

Questions fréquemment posées

Quand la propagande est-elle considérée comme hostile à la Constitution au sens du droit allemand ?

Selon le droit allemand, la propagande est considérée comme hostile à la Constitution lorsqu’elle vise à porter atteinte à l’ordre fondamental libéral et démocratique, à l’abolir ou à agir contre l’ordre constitutionnel ou l’intégrité de la République fédérale d’Allemagne. Les dispositions pertinentes se trouvent notamment dans le Code pénal (StGB), comme le § 86 (diffusion de moyens de propagande d’organisations anticonstitutionnelles) et le § 86a (utilisation de signes d’organisations anticonstitutionnelles). Il s’agit de déterminer si la déclaration ou le support provient d’une organisation qualifiée d’hostile à la Constitution ou la soutient. Sont réputées hostiles à la Constitution notamment les organisations pour lesquelles il existe des indices d’actions contre l’ordre fondamental libéral et démocratique. Ce sont donc l’objectif poursuivi et le contenu de la propagande qui sont déterminants, lesquels doivent explicitement s’opposer aux principes fixés dans la Constitution.

Quelles dispositions pénales régissent la gestion de la propagande hostile à la Constitution ?

Le droit pénal allemand s’appuie principalement sur les §§ 86 et 86a StGB. Le § 86 StGB punit la diffusion de moyens de propagande produits ou diffusés par des organisations anticonstitutionnelles. Il s’agit notamment de tracts, affiches ou contenus numériques servant les idées ou les objectifs de groupes hostiles à la Constitution. Le § 86a StGB sanctionne en outre l’usage de signes de ces groupes, tels que symboles, slogans ou salutations spécifiques. D’autres dispositions peuvent s’appliquer selon le contexte, comme le § 130 StGB (incitation à la haine) lorsque la propagande incite à la haine, à la violence ou à la discrimination. Les prescriptions couvrent aussi la fabrication, l’importation, la détention ou la diffusion de ces supports, y compris par voie numérique, par exemple sur des sites web ou réseaux sociaux.

Qui décide si un moyen de propagande est considéré comme hostile à la Constitution ?

La décision de qualifier un moyen de propagande de hostile à la Constitution, au sens des §§ 86, 86a StGB, revient d’abord au ministère public compétent dans le cadre de l’enquête, souvent sur la base d’expertises de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution ou d’autres organismes spécialisés. In fine, ce sont les juridictions qui, dans le cadre des poursuites, se prononcent sur l’appartenance d’organisations ou de contenus à la catégorie des hostiles à la Constitution. Les critères sont déterminés par la jurisprudence et les rapports des services de protection de la Constitution. Il s’agit toujours d’un examen au cas par cas, en mettant l’accent sur l’objectif hostile à la Constitution et sur l’effet concret.

Existe-t-il des exceptions à l’interdiction des moyens de propagande hostiles à la Constitution ?

La loi prévoit certaines exceptions. Les moyens de propagande visés à l’art. 86 al. 1 StGB ne sont pas punissables lorsqu’ils servent exclusivement à l’éclaircissement civique, à la prévention d’actions anticonstitutionnelles, à l’art, à la science, à la recherche ou à l’enseignement, ou à l’information sur des faits d’actualité ou historiques ou à des fins similaires (art. 86 al. 3 StGB). Les limites de ces exceptions sont précisées par la jurisprudence et exigent que l’utilisation ne soutienne en aucune manière des actions hostiles à la Constitution. À titre d’exemple, la représentation de symboles nazis dans un contexte muséal ou à des fins pédagogiques critiques dans des travaux scientifiques est en principe permise.

Quelle est la signification du terme « signes d’organisations anticonstitutionnelles » dans le contexte juridique ?

Le terme « signes d’organisations anticonstitutionnelles » désigne notamment les symboles, insignes, parties d’uniformes, slogans, formes de salutations, etc., qui permettent objectivement une identification avec l’organisation concernée. Par exemple, la croix gammée pour les organisations national-socialistes ou les slogans associés à ces groupes. Sur le plan juridique, la sanction posée au § 86a StGB dépend du fait qu’un symbole ait été utilisé par un groupe interdit ou déclaré hostile à la Constitution selon la Loi fondamentale. La protection couvre aussi les codes de substitution ou les codes numériques, lorsque ceux-ci sont généralement reconnus comme signes du même groupe.

Comment la gestion de la propagande hostile à la Constitution sur Internet est-elle réglementée ?

Les règles des §§ 86 et 86a StGB s’appliquent également dans l’environnement numérique, c’est-à-dire à la diffusion ou à la mise à disposition de contenus de propagande sur les réseaux sociaux, sites web ou services de messagerie. La Loi sur les télémédias (TMG) et la loi sur l’application des réseaux (NetzDG) prévoient également l’obligation pour les fournisseurs de services de supprimer ou de bloquer les contenus illicites après en avoir eu connaissance. Les autorités poursuivront auteurs, diffuseurs et exploitants de plateformes si de la propagande hostile à la Constitution est rendue publique ou diffusée d’une autre façon. Il demeure que ces contenus sont traités de la même manière au pénal, en ligne comme hors ligne.

Quelles sanctions encourt-on en cas de violations des règles relatives à la propagande hostile à la Constitution ?

Les peines vont de l’amende à des peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans, selon la gravité de l’infraction et du comportement individuel. Les tribunaux peuvent également ordonner la confiscation et la destruction des moyens de propagande concernés. En cas de diffusion à titre professionnel ou organisé de propagande hostile à la Constitution, des peines nettement plus lourdes peuvent être prononcées. De même, la possession de tels supports, notamment lorsque l’intention de diffusion ou d’utilisation est avérée, peut être sanctionnée. L’appréciation de la peine dépend du cas d’espèce et de la culpabilité concrète.