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Notion et signification juridique des « membres de la famille »

Définition du terme « membres de la famille »

Le terme « membres de la famille » désigne en droit allemand un groupe de personnes déterminé par la loi, lié à une personne physique ou morale par des liens familiaux, matrimoniaux, de parenté ou d’alliance. La définition concrète et la portée de la notion de « membres de la famille » dépendent du domaine juridique concerné et de la loi spécifique dans laquelle il est utilisé. Cette notion est particulièrement centrale en droit civil, pénal, fiscal, social, du travail et en droit public.

Dispositions légales et définitions

Définition civile (§ 15 AO, § 11 StGB)

Le droit allemand prévoit plusieurs définitions légales de la notion de « membres de la famille ». Une définition particulièrement importante se trouve à l’article 15 de l’Ordonnance fiscale (AO) ainsi qu’à l’article 11 alinéa 1 n°1 du Code pénal (StGB). Selon ces dispositions, sont considérés comme membres de la famille :

  • Époux et partenaires de vie (§ 1 Loi sur le partenariat de vie)
  • Parents (en ligne directe ainsi qu’en ligne collatérale jusqu’au troisième degré)
  • Alliés par mariage (également en ligne directe ainsi qu’en ligne collatérale jusqu’au deuxième degré)
  • Parents d’accueil et enfants d’accueil
  • Beaux-enfants et beaux-parents
  • Frères et sœurs
  • Personnes liées par adoption en ligne directe ou en tant que frères et sœurs

La délimitation exacte des groupes de personnes concernés varie selon le domaine juridique et selon le cas particulier.

Différences concernant la communauté de vie et les fiançailles

Suivant certaines dispositions, les partenaires d’une union de fait non matrimoniale, les fiancés (au sens de l’article 52 du Code de procédure pénale) ainsi que les personnes liées par adoption en ligne directe sont également assimilés.

Signification juridique en droit civil

Droit de refuser de témoigner (§ 383 ZPO)

Les membres de la famille bénéficient selon l’article 383 alinéa 1 n°2 et 3 du Code de procédure civile (ZPO) d’un droit étendu de refus de témoignage. Ils peuvent refuser de témoigner au procès afin de ne pas s’incriminer eux-mêmes ou un proche, ou pour les protéger de certains désavantages. L’objectif est de protéger des relations de confiance particulièrement étroites.

Exigences de forme dans les contrats (§ 1365 BGB, § 138 BGB)

Dans le Code civil allemand (BGB), la notion de membres de la famille joue un rôle particulier, notamment dans les actes entre époux et partenaires de vie, en ce qui concerne le consentement ou la forme, comme par exemple pour la disposition du patrimoine commun (§ 1365 BGB).

Contestation et donation (§ 134 InsO, § 1664 BGB)

En droit des faillites et des donations, il existe des limitations et dispositions concernant les membres de la famille, par exemple en matière de contestation des transferts d’actifs (§ 134 InsO) ou de responsabilité liée à des donations entre membres d’une même famille.

Importance en droit pénal

Droit de refuser de témoigner (§ 52 StPO)

Selon l’article 52 du Code de procédure pénale (StPO), les membres de la famille d’un prévenu peuvent refuser de témoigner. Ce droit vise à protéger de façon particulière les liens familiaux et évite l’auto-incrimination ou l’incrimination de proches.

Circonstances aggravantes ou atténuantes

En droit pénal, les liens familiaux peuvent être reconnus comme circonstances atténuantes ; le Code pénal prévoit dans certains cas, pour des infractions commises au préjudice de membres de la famille, des qualifications spécifiques ou des règles particulières de sanction.

Signification en droit fiscal

Ordonnance fiscale (§ 15 AO)

L’Ordonnance fiscale (AO) contient une définition centrale du concept de membre de la famille et détermine quelles personnes sont considérées fiscalement comme telles. Cette définition est pertinente, par exemple, pour l’impôt sur les donations et successions (avantages lors des transmissions), pour les avantages exonérés d’impôts ainsi que pour la prise en compte fiscale de charges exceptionnelles et pensions alimentaires.

Abus de montage (§ 42 AO)

Dans le cadre de l’article 42 AO (abus de formes juridiques), les contrats conclus entre membres de la famille sont particulièrement examinés. Ici s’applique la règle dite du « principe de comparaison avec les tiers » : ils doivent être conclus comme s’ils avaient été passés avec un tiers indépendant, afin d’être fiscalement reconnus.

Signification en droit social

Communauté de besoins dans le Code social II

En droit social, notamment concernant les prestations du deuxième livre du Code social (SGB II), le statut de membre de la famille est déterminant pour la définition de la « communauté de besoins » (Bedarfsgemeinschaft). Les membres de la famille forment, avec une personne dans le besoin, une communauté de besoins, ce qui est décisif pour le montant et le calcul des prestations.

Obligations de coopération et demandes d’information (§§ 60, 68 SGB I)

Les obligations de coopération et d’information prévues par le Code social sont étroitement liées à la notion de membre de la famille, afin de répondre correctement aux demandes de prestations et aux conditions d’éligibilité.

Signification en droit du travail

Protection spéciale contre le licenciement

En droit du travail, les membres de la famille sont notamment concernés par des règles de protection particulières, telles que la protection spéciale contre le licenciement pour certains groupes, le congé parental ou le congé pour s’occuper d’un proche nécessitant des soins (§§ 3, 4 Loi sur le congé de proche aidant, Loi sur le congé familial).

Signification en droit public

Responsabilité de l’État, partialité et motifs d’exclusion

Pour les organes de l’administration publique, les juges et les juges bénévoles, la qualité de membre de la famille est essentielle, notamment en matière de partialité et de motifs d’exclusion (§ 31 VwVfG, §§ 41 et suivants ZPO).

Autres aspects juridiques

Protection des données et secret professionnel

Les membres de la famille disposent parfois de droits spéciaux d’accès aux données personnelles, par exemple lors de visites à l’hôpital ou en cas de directives anticipées. Ils bénéficient également d’une protection particulière dans le cadre du secret professionnel (par exemple dans le domaine médical).

Droit des successions

En droit des successions, appartenir aux membres de la famille est déterminant pour le droit à l’héritage légal et à la réserve héréditaire, ainsi que pour l’impôt sur les successions.

Résumé

La notion de « membres de la famille » est définie et précisée de manière centrale dans de nombreuses lois allemandes. Sa détermination exacte dépend toujours de l’objectif et du champ d’application de la norme concernée. Les membres de la famille bénéficient, dans différents domaines juridiques, de droits spéciaux, de mécanismes de protection et font l’objet d’une considération particulière lors de certains actes juridiques. Une compréhension précise de cette notion est indispensable en pratique pour une application et une évaluation correctes de divers cas juridiques.

Réglementations complémentaires et références bibliographiques

Les principaux fondements légaux pour la définition et l’étendue de la notion de membre de la famille sont notamment :

  • § 15 Ordonnance fiscale (AO)
  • § 11 Code pénal (StGB)
  • Code de procédure pénale (StPO) § 52
  • Code de procédure civile (ZPO) § 383
  • Code civil allemand (BGB)
  • Loi sur l’insolvabilité (InsO)
  • Code social (SGB), en particulier SGB I et II

Ces dispositions définissent la notion de « membres de la famille » dans leur champ d’application spécifique et doivent être consultées pour une étude plus approfondie.

Questions fréquemment posées

Quand les membres de la famille bénéficient-ils d’un droit légal d’information vis-à-vis des autorités ou institutions ?

D’un point de vue juridique, les membres de la famille ne bénéficient en principe d’aucun droit général d’information auprès des autorités ou institutions, sauf habilitation expresse prévue par la loi. En matière de protection des données, notamment selon le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), les renseignements concernant les données personnelles sont en principe réservés à la personne concernée elle-même. Ce n’est que dans certaines circonstances, par exemple en présence d’une procuration, d’une représentation légale (par ex. pour des mineurs ou des personnes sous tutelle) ou en cas de décès de la personne concernée, qu’un droit d’accès peut exister. Ces dispositions se trouvent notamment dans le BGB (Code civil allemand), le SGB (Code social), le StGB (Code pénal) ou dans des lois spéciales, comme la loi sur les droits des patients. Par ailleurs, les médecins peuvent être déliés du secret professionnel selon § 203 StGB et § 9 MBO-Ä (Code de déontologie médicale type) si le patient y consent expressément ou s’il existe une exception légale.

Les membres de la famille ont-ils droit à la succession si aucun testament n’existe ?

En cas d’absence de testament ou de contrat de succession (succession légale), les §§ 1924 et suivants du BGB déterminent de manière exhaustive l’ordre successoral parmi les membres de la famille. Les héritiers légaux de première ordre, à savoir les descendants (enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants) du défunt, sont appelés en priorité. Viennent ensuite les héritiers du deuxième ordre (parents et leurs descendants, c’est-à-dire frères et sœurs, neveux, nièces), et ainsi de suite. Les époux et partenaires de vie enregistrés disposent d’un droit successoral propre (§ 1931 BGB), qui entre en concurrence avec les héritiers par parenté et dépend du régime matrimonial. S’il n’existe plus d’héritier légal, la succession revient à l’État (héritage du fisc selon § 1936 BGB). Les époux et partenaires de vie relèvent des héritiers de premier et deuxième ordre et voient leur quotient héréditaire déterminé selon le lien de parenté et le régime matrimonial.

Quels sont les droits juridiques des membres de la famille en cas de placement selon la loi PsychKG ou le BGB ?

L’internement ordonné par les autorités selon la loi sur les personnes atteintes de troubles psychiques des Länder (PsychKG) ou selon § 1906 BGB (mesures privatives de liberté) constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux. Les membres de la famille peuvent former opposition contre de telles mesures, à condition d’être légitimés, souvent en tant que représentants légaux (tuteur, curateur) ou par procuration. Outre des requêtes urgentes en référé devant le tribunal compétent, ils peuvent également être autorisés à prendre position dans la procédure tutélaire ou à présenter des expertises. Les droits d’intervention et d’information respectifs sont régis dans le droit de la tutelle (§§ 1896 et suivants BGB) ainsi que dans les différentes lois régionales PsychKG.

Quels droits à l’information et de codécision ont les membres de la famille lors de soins médicaux ?

D’un point de vue juridique, les membres de la famille n’ont en principe aucun droit automatique à l’information ou à la codécision lors d’un traitement médical, tant que la personne concernée est capable de consentir. Le secret médical selon § 203 StGB interdit généralement la communication d’informations médicales, sauf si la personne concernée délie expressément le médecin du secret ou si une procuration existe. En cas d’incapacité juridique ou de minorité, des règles particulières s’appliquent : les représentants légaux (parents, tuteurs) agissent et décident pour la personne concernée, mais la participation des membres de la famille reste alors également réglementée de façon stricte. Les médecins ont l’obligation, en particulier concernant la volonté présumée du patient, d’associer les proches, principalement quand le patient n’est plus en mesure de décider lui-même (cf. §§ 630d, 630e BGB).

Les membres de la famille ont-ils droit à un congé spécial en cas de décès d’un proche ?

Le droit à un congé spécial rémunéré en cas de décès d’un membre de la famille n’est pas expressément réglementé dans la loi fédérale sur les congés payés (BUrlG). Selon § 616 BGB, les salariés peuvent bénéficier, sous certaines conditions, du maintien du salaire pour une « période relativement courte » lorsqu’ils sont empêchés de travailler pour une raison personnelle — tel que le décès d’un proche — sans qu’il y ait faute de leur part. Les catégories de membres de la famille concernées ainsi que le nombre de jours prévus relèvent généralement des conventions collectives, accords d’entreprise, contrats de travail ou usages professionnels. En règle générale, le droit concerne le décès du conjoint, des enfants ou des parents, parfois aussi des frères et sœurs. La durée varie habituellement entre un et trois jours.

Existe-t-il un droit à un congé de proche aidant ou un congé familial pour les membres de la famille ?

Les membres de la famille ont un droit à un congé d’absence pour prendre soin d’un proche selon la Loi sur le congé de proche aidant (PflegeZG) et la Loi sur le congé familial (FPfZG). Selon § 3 PflegeZG, les salariés peuvent prendre jusqu’à dix jours ouvrables (absence à court terme) pour organiser ou assurer eux-mêmes les soins en cas d’urgence de proches nécessitant une assistance (prestation de remplacement du salaire : allocation d’aide à la prise en charge). Une absence pour une prise en charge prolongée peut être demandée pour un maximum de six mois (congé de proche aidant) ainsi que, pour mieux concilier travail et soins, pour une période allant jusqu’à 24 mois en travaillant au moins 15 heures par semaine (congé familial). La demande peut être faite par ceux qui s’occupent de proches en ligne directe, tels que conjoints et partenaires de vie, parents, grands-parents, enfants, beaux-parents ou frères et sœurs. Les règlements prévoient des obligations de déclaration et de justificatif ainsi que des dispositions en matière de sécurisation de l’emploi et de réintégration.

Dans quels cas les membres de la famille peuvent-ils assurer une représentation ?

Le droit de représentation des membres de la famille est réglementé de façon différenciée en droit allemand. En principe, ils ne peuvent faire valoir des droits juridiquement valables pour autrui que s’ils sont habilités à cet effet, par procuration, mesure de tutelle ou en vertu d’une représentation légale. En présence d’enfants mineurs, l’autorité parentale (§§ 1626 et suivants BGB) s’applique généralement ; pour les personnes majeures, la désignation d’un tuteur par le tribunal selon §§ 1896 et suivants BGB est nécessaire, sauf si d’autres dispositions préalables ont été prises. Depuis le 1er janvier 2023, un droit limité de représentation d’urgence entre époux s’applique (§ 1358 BGB) pour les situations médicales aiguës, permettant aux conjoints de se représenter mutuellement pour certaines affaires médicales si l’autre n’est plus capable de décider lui-même. En dehors de ces situations particulières, l’action des membres de la famille n’est juridiquement valable que s’il existe une légitimation appropriée.