Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Rechtsbegriffe (allgemein)»Procédures de preuve

Procédures de preuve

Notion et portée de la procédure de preuve en droit

Das Procédure de preuve représente un élément central des procédures judiciaires dans différents domaines du droit, en particulier en droit civil, pénal et administratif. Elle régit la manière dont les faits pertinents pour la décision d’un litige sont établis devant le tribunal. L’objectif de la procédure de preuve est de permettre au juge de se forger une conviction quant à l’existence ou non des faits contestés, par l’utilisation de moyens de preuve admis et dans le respect des procédures légales prescrites.

Cadre juridique de la procédure de preuve

Principes de base et fonction

La procédure de preuve est généralement réglementée par les codes de procédure, tels que la Code de procédure civile (ZPO), le Code de procédure pénale (StPO) ainsi que le Code de procédure des juridictions administratives (VwGO) . Ces lois déterminent les moyens de preuve recevables, la manière d’initier et de conduire la procédure de preuve, ainsi que les principes à respecter lors de l’appréciation des preuves.

La procédure de preuve vise à établir les circonstances de fait pertinentes pour la résolution d’un litige. Elle garantit que la décision judiciaire se fonde non sur de simples suppositions ou allégations, mais sur des faits établis de manière vérifiable.

Principes juridiques dans la procédure de preuve

Les principes centraux de la procédure de preuve sont :

  • Die Règle de la charge de la preuve : Détermine qui supporte le risque lorsque le fait ne peut être prouvé.
  • Der Principe d’immédiateté : Le tribunal est tenu de recueillir les moyens de preuve directement, c’est-à-dire lui-même et non par des tiers, dans la mesure du possible.
  • Der Principe de la libre appréciation des preuves : Le tribunal est libre dans l’appréciation des preuves, à condition que sa motivation soit compréhensible (§ 286 ZPO).
  • Der Principe de publicité et d’oralité : La procédure de preuve a généralement lieu en audience publique et de façon orale.

Déroulement de la procédure de preuve

Ouverture de la procédure de preuve

La procédure de preuve est en règle générale ouverte par une demande de preuve. La partie qui supporte la charge de la preuve sollicite du tribunal la constatation de certains faits par des moyens de preuve appropriés. Le tribunal décide alors de l’admissibilité des moyens de preuve proposés et fixe une audience de preuve.

Mise en œuvre de la procédure de preuve

L’administration de la preuve s’effectue au moyen de différents moyens de preuve, dont l’admissibilité et la force probante sont à chaque fois règlementées par la loi :

Aperçu des moyens de preuve

  1. Témoignage : Déclarations de personnes ayant une perception personnelle des faits contestés.
  2. Preuve par documents : Présentation de pièces écrites destinées à établir certains faits.
  3. Preuve par expert : Recours à des avis d’experts sur des questions techniques.
  4. Preuve par inspection directe : Le tribunal constate les faits par ses propres perceptions sensorielles (par exemple, visite d’un lieu d’accident ou examen d’un objet).
  5. Audition de partie : Audition d’une des parties sur des faits la concernant.

Administration des preuves

La production des preuves a lieu devant le tribunal compétent dans le cadre d’une administration structurée des preuves. Le tribunal veille à ce que les moyens de preuve soient régulièrement introduits et documentés.

Appréciation des preuves

À l’issue de l’administration de la preuve, le tribunal apprécie librement les preuves selon sa conviction (§ 286 ZPO). Le jugement doit exprimer explicitement les raisonnements relatifs à l’appréciation des preuves.

Particularités selon le type de procédure

Procédure de preuve en matière civile

En procédure civile, la charge de la preuve incombe généralement à la partie qui allègue un fait favorable à ses intérêts. Le déroulement de la procédure de preuve est principalement régi par les §§ 355 et suivants du ZPO. L’administration des preuves est assurée par le juge, ou dans certains cas, par un juge délégué ou commis.

Un instrument particulier est la procédure indépendante de preuve (§§ 485 et suivants ZPO), qui sert à la préservation anticipée des preuves en dehors ou avant une procédure principale. Elle s’applique notamment en cas de risque de perte de preuve ou pour la clarification judiciaire de questions de preuve, par exemple en cas de défauts de construction.

Procédure de preuve en matière pénale

En matière pénale, la procédure de preuve est essentiellement marquée par le principe d’investigation d’office. Le tribunal est tenu de rechercher la vérité d’office (§ 244 StPO). Les moyens de preuve retenus sont similaires à ceux de la procédure civile. En outre, la demande de preuve bénéficie d’une protection particulière. Un refus de la demande de preuve doit être motivé en détail.

Procédure de preuve en contentieux administratif

En contentieux administratif, les règles sont en principe similaires à celles de la procédure civile. Selon § 98 VwGO, les dispositions du ZPO sont applicables par analogie. L’appréciation des preuves a également lieu selon la libre conviction du tribunal.

Irrecevabilité et interdictions d’utilisation de la preuve

La procédure de preuve est traversée par des interdictions d’utilisation de preuves. Les preuves obtenues en violation des règles de procédure ou des droits fondamentaux ne peuvent, sous certaines conditions, pas être exploitées. Ces interdictions visent à garantir une procédure équitable et à protéger les droits fondamentaux procéduraux.

Procédure indépendante de preuve

Définition et objectif

La procédure indépendante de preuve, conformément aux §§ 485 et suivants ZPO, est une procédure judiciaire autonome visant exclusivement à la conservation des preuves et à la clarification de questions de preuve, sans qu’une procédure au fond ne soit pendante. Elle doit notamment permettre d’éviter des litiges ou de préserver des preuves qui, par la suite, risqueraient d’être impossibles ou difficiles à obtenir.

Déroulement de la procédure indépendante de preuve

La procédure indépendante de preuve est ouverte par une requête précisant le fait à prouver et le moyen de preuve proposé. Après administration de la preuve, le tribunal dresse un procès-verbal du résultat, qui pourra être produit comme élément de preuve dans une éventuelle procédure au fond.

Aspects internationaux de la procédure de preuve

Dans le contexte international, les règles relatives à l’administration de la preuve sont notamment régies par la Convention de La Haye sur la preuve du 18 mars 1970 et par des règlements européens (par exemple sur l’administration transfrontalière de la preuve en matière civile et commerciale). Ces dispositions régissent la prise de preuves transfrontalière, notamment lorsque des témoins ou des moyens de preuve se trouvent à l’étranger.

Importance de la procédure de preuve pour la recherche de la vérité juridique

La procédure de preuve est essentielle à l’exactitude des décisions judiciaires et à la réalisation de la justice procédurale. Elle garantit que les tribunaux basent leurs décisions sur des faits objectifs et assure la protection des droits des parties dans le cadre d’une procédure ordonnée.


Conclusion :
La procédure de preuve est un élément complexe, réglementé de manière détaillée dans les procédures judiciaires, qui constitue le cœur de l’établissement des faits. Son application rigoureuse et le respect des règles procédurales sont des conditions essentielles à l’équité et à la légalité des décisions rendues par les juridictions allemandes. Des formes particulières, telles que la procédure indépendante de preuve, ainsi que des normes nationales et internationales, garantissent une sécurité juridique exhaustive de l’administration et de l’appréciation des preuves.

Questions fréquemment posées

Quels délais s’appliquent à la procédure de preuve et comment sont-ils calculés ?

Divers délais s’appliquent à la procédure de preuve, qui varient selon le type de moyen de preuve, la phase de la procédure et les réglementations propres à chaque Land. Il s’agit habituellement de délais pour la production de documents (§ 142 ZPO), pour la désignation des témoins ou pour la présentation d’une demande dans la procédure indépendante de preuve (§§ 485 et suivants ZPO). Le calcul de ces délais se fait en principe selon les articles 186 à 193 BGB, sauf mention de règles spécifiques. Les délais fixés par le tribunal (par exemple pour la prise de position ou l’offre de preuve) courent à compter de la notification de la décision concernée ; les délais légaux résultent de la loi, comme par exemple un délai de deux semaines pour répondre. Le non-respect d’un délai peut avoir des conséquences importantes, telles que l’exclusion de moyens de preuve (§ 296 ZPO) ou le rejet d’allégations tardives. Des prorogations sont possibles sur requête, tant qu’il n’existe pas de délai de forclusion ou que des intérêts prépondérants de la partie adverse ne s’y opposent pas. Dans la procédure indépendante de preuve, des délais s’appliquent également pour l’exécution et la suspension éventuelle de la procédure.

Dans quels cas le tribunal peut-il rejeter des demandes de preuve ?

Le tribunal peut rejeter une demande de preuve dans certaines circonstances, par exemple si le moyen de preuve proposé est inapte à prouver le fait à établir, si la demande est tardive ou si le fait allégué est déjà considéré comme prouvé ou non contesté (§ 244 al. 3 StPO, § 296 ZPO). Un rejet a également lieu lorsque le fait n’est pas pertinent pour la décision, c’est-à-dire est sans conséquence juridique (§ 284 ZPO). En matière civile, l’économie de la procédure joue aussi un rôle, de sorte que le juge peut écarter les demandes de preuve tardives, comme celles qui n’ont pas été annoncées conformément à l’article 282 ZPO lorsque leur admission retarderait le règlement du litige. En procédure pénale, les critères sont plus stricts : une demande de preuve ne peut être rejetée que dans des conditions strictement définies, telles qu’une insignifiance manifeste ou l’inaccessibilité du moyen de preuve.

Comment se déroule la procédure indépendante de preuve et quels en sont les avantages ?

La procédure indépendante de preuve vise principalement à la sauvegarde des preuves avant tout procès, notamment lorsqu’une constatation rapide s’impose ou lorsqu’une partie envisage d’intenter une action, mais ignore encore suffisamment les faits. La demande est adressée au tribunal matériellement et territorialement compétent et doit préciser le fait à prouver, le moyen de preuve souhaité (par exemple, une expertise), ainsi que l’intérêt de la partie à la conservation de la preuve (§ 487 al. 2 ZPO). Le tribunal ordonne l’administration de la preuve qui se déroule en règle générale sans autres mesures d’instruction. Les parties, ainsi que le cas échéant l’expert, sont convoquées, et les résultats sont consignés au procès-verbal. L’avantage de la procédure réside dans le fait que les faits constatés sont valablement documentés pour un éventuel procès ultérieur, ce qui permet un gain de temps précieux. Ceci s’avère particulièrement important en cas de risque de perte de preuve, comme dans les cas de dommages matériels nécessitant une réparation rapide.

Une demande de preuve peut-elle se limiter à l’audition de certains témoins et dans quels cas cela est-il judicieux ?

Une demande de preuve peut, en principe, être limitée à un ou plusieurs témoins nommément désignés. Cette limitation est particulièrement judicieuse lorsque certaines personnes possèdent une connaissance exclusive de faits déterminants pour la décision, ce qui permet de rendre la procédure de preuve plus efficace. Il n’existe aucune obligation de désigner tous les témoins possibles ; il appartient au demandeur de démontrer que le témoin désigné a eu les perceptions décisives. L’indication précise du fait à prouver et du témoin est requise (§ 373 ZPO). Toutefois, si le tribunal estime que la preuve est incomplète ou qu’un témoin supplémentaire apparaît nécessaire, il peut ordonner, à son appréciation du juge (§ 358 ZPO), l’audition d’autres témoins.

Quel est le rôle de l’obligation de coopération des parties lors de l’administration de la preuve ?

Selon l’article 138 ZPO, les parties sont tenues de collaborer à l’établissement des faits, notamment en contestant de manière circonstanciée les allégations adverses et en désignant des moyens de preuve sur les faits litigieux. Elles doivent suivre les indications utiles du juge et contribuer à l’élucidation complète de l’affaire. Dans le cadre de l’administration des preuves, elles sont notamment tenues, à la demande du tribunal, de présenter des documents (§ 142 ZPO), de citer des témoins et de signaler les convocations. Si une partie ne satisfait pas à ses obligations de coopération, le tribunal peut en tenir compte à son détriment, par exemple en retenant l’aveu (§ 138 al. 3 ZPO) ou en statuant sur la charge de la preuve. En particulier dans la procédure indépendante de preuve, un défaut de collaboration – tel que le refus de remettre des objets à expertiser – peut entraîner d’importants désavantages.

Dans quelles conditions le recours à un expert peut-il être refusé ?

Un expert peut être récusé pour les mêmes motifs qu’un juge, notamment en cas de crainte de partialité (§§ 406, 42 ZPO). La partie doit présenter une requête motivée, énonçant clairement les raisons de la récusation, par exemple des liens professionnels ou personnels antérieurs avec l’une des parties, la preuve d’un parti pris ou un manque de neutralité dans son rapport écrit ou oral. La demande doit être déposée immédiatement après la connaissance du motif. Le tribunal statue ensuite, le cas échéant après avoir recueilli les observations de l’expert, sur la récusation. Si la demande est acceptée, le tribunal désigne un nouvel expert.

Que se passe-t-il si un moyen de preuve est perdu ou inutilisable pendant la procédure ?

Si, au cours de la procédure, un moyen de preuve venait à être perdu ou rendu inutilisable, le tribunal doit examiner comment et dans quelle mesure l’administration de la preuve peut se poursuivre. Par exemple, en cas de perte de documents, leurs copies, duplicatas ou retranscriptions peuvent être utilisés. Si un objet est détruit, notamment lors d’une procédure indépendante de preuve avant le début d’une instance principale, le procès-verbal ou un rapport déjà établi peut servir de fondement. Il convient dans tous les cas de vérifier si le défaut du moyen de preuve peut porter préjudice à une partie. On applique alors, le cas échéant, la notion de charge de la preuve secondaire ou le tribunal apprécie la conduite procédurale lors de sa libre appréciation des preuves selon § 286 ZPO. Si la destruction du moyen de preuve est imputable à une partie, cela peut entraîner des conséquences procédurales défavorables, telles que l’inversion de la charge de la preuve ou le rejet de certaines allégations.