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Procédure pénale (droit pénal)

Notion et portée du droit de procédure pénale

Le droit de procédure pénale désigne la branche du droit public qui réglemente l’ensemble des dispositions légales régissant l’organisation de la procédure visant à constater et à sanctionner des infractions pénales. Il sert à la mise en œuvre du droit de punir de l’État et détermine les étapes de la poursuite pénale, de la décision judiciaire et de l’exécution des peines. Le droit de procédure pénale garantit à la fois une poursuite efficace des infractions et la protection des droits du prévenu ainsi que des autres parties au procès.

Classement systématique et objectifs

Le droit de procédure pénale possède une structure systématique propre, qui se reflète particulièrement dans le Code de procédure pénale allemand (StPO). Il se distingue du droit pénal matériel en ce qu’il fixe les règles de procédure selon lesquelles le droit pénal matériel doit être appliqué. Les principaux objectifs du droit de procédure pénale sont :

  • État de droit et procès équitable
  • Respect de la Constitution et des droits fondamentaux dans le cadre de la poursuite pénale
  • Garantir une administration efficace de la justice pénale
  • Protection des innocents contre la condamnation injustifiée

Sources du droit de procédure pénale

Droit national de procédure pénale

La principale source du droit de procédure pénale en Allemagne est le Code de procédure pénale (StPO). Des règles complémentaires se trouvent dans la loi sur l’organisation judiciaire (GVG), la loi sur la justice des mineurs (JGG), la loi sur les infractions administratives (OWiG) ainsi que d’autres dispositions spéciales.

Droit de procédure pénale supranational

Les règles internationales ayant une incidence sur la procédure pénale découlent notamment de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), de la Loi fondamentale (art. 101 et suivants GG), ainsi que de directives de l’UE qui fixent des normes minimales pour les procédures pénales.

Principes de la procédure pénale

Le droit de procédure pénale est marqué par de nombreux principes fondamentaux de procédure, qui servent à la fois à protéger les parties et à découvrir la vérité :

Principe de légalité (principe d’officialité)

Les autorités de poursuite pénale sont en principe tenues d’engager des investigations dès qu’elles ont connaissance d’une infraction (principe de légalité, § 152 al. 2 StPO).

Principe d’accusation (principe de séparation)

Une séparation entre l’exercice des poursuites et le jugement assure une procédure équitable (§ 151 StPO).

Principe de publicité

Les audiences sont en règle générale publiques (§ 169 GVG), afin de garantir la transparence et le contrôle.

Présomption d’innocence et procès équitable

La présomption d’innocence (art. 6 al. 2 CEDH) et le droit à un procès équitable sont des piliers essentiels du droit de procédure pénale.

Principe de l’oralité et de l’immédiateté

Le tribunal doit en principe procéder à l’administration des preuves lors de l’audience principale à l’oral et se forger une impression directe des témoins ou des preuves (§ 250 StPO).

Déroulement et étapes de la procédure pénale

Le droit de procédure pénale organise la procédure pénale en plusieurs étapes bien distinctes :

1. Instruction préparatoire

La phase d’instruction commence avec le soupçon initial d’une infraction. Le ministère public dirige l’enquête en tant que « maître de la procédure », en collaboration avec la police. L’objectif est de clarifier les faits. La procédure se termine par un classement, une ordonnance pénale ou une mise en accusation (§§ 152-170 StPO).

Mesures lors de l’enquête

  • Perquisition et saisie
  • Arrestation et détention provisoire
  • Surveillance des communications électroniques

2. Phase intermédiaire

Dans la phase intermédiaire, le tribunal compétent examine, après la mise en accusation, s’il existe suffisamment de soupçons (un soupçon suffisant) pour ouvrir la procédure principale (§§ 199 et suivants StPO).

3. Procédure principale

Lors de la procédure principale, l’accusation est examinée en audience publique par le tribunal. Les preuves sont recueillies, les témoins entendus et la défense entendue. La procédure principale se termine par le jugement (§§ 226-275 StPO).

4. Procédure de recours

Des recours tels que l’appel et la révision sont prévus contre les jugements (§§ 296 et suivants, 333 et suivants StPO).

  • Appel : Contrôle des faits et des questions de droit devant une autre instance.
  • Révision : Contrôle portant exclusivement sur les erreurs de droit.

5. Exécution des peines

Après que le jugement est passé en force de chose jugée, l’exécution des mesures de détention s’effectue conformément au Code de l’exécution des peines (StVollstrO).

Personnes impliquées dans le procès pénal

Le droit de procédure pénale connaît différents participants à la procédure, chacun ayant des droits et obligations spécifiques :

  • Ministère public : dirige la phase d’instruction et représente l’accusation.
  • Prévenu / mis en examen / accusé : dispose de droits étendus à la défense.
  • Défenseur : assiste le prévenu et veille au respect de ses droits.
  • Juge : décideurs indépendants.
  • Témoins et experts : apportent des éléments de preuve.
  • Partie civile, demandeur en réparation, victime et plaignant privé : peuvent participer à la procédure dans la mesure prévue.

Instruction des preuves et moyens de preuve

Le droit de procédure pénale réglemente l’administration des preuves et les moyens de preuve admissibles. En principe, les moyens de preuve suivants sont reconnus :

  • Témoins
  • Experts
  • Actes et documents
  • Objets matériels
  • Déclarations de l’accusé

L’appréciation des preuves relève du tribunal et s’effectue librement, mais ne doit pas enfreindre les interdictions légales de preuve.

Procédures particulières

Le droit de procédure pénale prévoit diverses procédures particulières, notamment :

  • Procédure d’ordonnance pénale (§§ 407 et suivants StPO) : procédure écrite sans audience principale en cas de faits simples.
  • Procédure abrégée (transaction pénale selon § 257c StPO) : Accord entre le tribunal, le ministère public et le défenseur sur la peine.
  • Procédure applicable aux mineurs : adaptée aux particularités des prévenus mineurs, sous l’application du JGG.

Importance et réformes

Le droit de procédure pénale est en évolution constante. Les réformes portent régulièrement sur des aspects tels que la protection des victimes, la numérisation des procédures pénales, l’adaptation aux exigences internationales et l’équilibre entre poursuite efficace des infractions et protection des droits fondamentaux individuels.


Résumé : Le droit de procédure pénale réglemente la procédure pénale étatique, de l’engagement des poursuites à la décision judiciaire jusqu’à l’exécution de la peine. Sa mission centrale consiste à instaurer un équilibre respectueux de l’État de droit entre une lutte efficace contre la criminalité et la garantie des droits des parties. Au fil du développement de la société et des influences internationales, le droit de procédure pénale reste un domaine dynamique et de haute importance.

Questions fréquemment posées

Quels sont les droits d’un prévenu dans la procédure pénale ?

Le prévenu bénéficie dans la procédure pénale de garanties procédurales particulières, issues à la fois du Code de procédure pénale (StPO), de la Loi fondamentale et de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Parmi ses droits les plus importants figurent le droit d’être entendu, le droit de garder le silence, le droit de se faire assister d’un défenseur ainsi que le droit à la consultation du dossier (par le défenseur). Lors de l’enquête, le prévenu doit être informé de ses droits, notamment du droit de garder le silence et du droit de consulter un défenseur à tout moment. Le prévenu n’est pas tenu de contribuer à sa propre incrimination (principe du nemo tenetur). Il a ensuite le droit de présenter des demandes de preuve, de participer aux audiences et à l’instruction, et de s’exprimer ou de faire une déclaration à la fin de l’instruction. La violation de ces droits peut, dans certains cas, entraîner l’irrecevabilité d’éléments de preuve ou même l’annulation du jugement.

Dans quels cas la détention provisoire peut-elle être ordonnée et quelle est la procédure?

La détention provisoire ne peut être ordonnée que dans des conditions légales strictes (§§ 112 et suivants StPO). Elle suppose un fort soupçon d’infraction ainsi que l’existence d’un motif de détention, tel qu’un risque de fuite, de dissimulation ou de récidive. La détention est ordonnée par le juge d’instruction à la demande du ministère public. Le prévenu doit être entendu avant l’ordonnance et il convient d’examiner si des mesures moins contraignantes, comme des obligations de pointage, seraient suffisantes. La détention est réexaminée régulièrement, sa durée est limitée et une détention prolongée requiert un contrôle judiciaire particulièrement intensif. Il est possible de faire appel de la décision de placement en détention. Si la procédure s’achève par un classement ou un acquittement, le prévenu peut en outre obtenir une indemnisation en vertu du StrEG.

Quel est le rôle du défenseur dans la procédure pénale ?

Le rôle du défenseur est de protéger les droits procéduraux et les intérêts légitimes du prévenu et d’œuvrer autant que possible à l’allégement de sa situation. Juridiquement, le défenseur est un organe indépendant de la justice, doté de compétences particulières : il s’agit notamment du droit à la consultation du dossier, de la présentation de demandes de preuve, de la participation et de l’intervention lors des auditions, du droit au dernier mot ainsi que du droit d’exercer des recours. Dans certains cas – par exemple en cas d’accusations graves ou si le prévenu ne peut pas se défendre seul – la désignation d’un défenseur d’office est légalement prévue (§ 140 StPO). Le défenseur est également tenu au secret professionnel et, dans l’exercice de sa mission, à des limites légales, par exemple pour la dissimulation d’infractions ou le recel.

Que signifie le principe « in dubio pro reo » ?

Le principe « in dubio pro reo » – le doute profite à l’accusé – constitue un principe fondamental de l’État de droit dans le procès pénal. Il oblige le tribunal, lors de l’appréciation des preuves, à adopter la version des faits la plus favorable à l’accusé lorsqu’il subsiste, après épuisement de toutes les possibilités de preuve, des doutes quant à sa culpabilité. Ce principe trouve son fondement dans l’art. 20 al. 3 GG et l’art. 6 al. 2 CEDH. Il ne s’applique pas à chaque incertitude, mais seulement si le tribunal ne parvient pas à une conviction meilleure après une instruction exhaustive. Les doutes restants doivent être expressément exposés dans les motifs du jugement. L’omission de cette appréciation constitue un vice de procédure révisable et peut entraîner l’annulation du jugement.

Quels sont les recours possibles en procédure pénale ?

Dans le procès pénal allemand, l’accusé (ainsi que le ministère public) dispose de différents recours, notamment l’appel, la révision et la plainte. L’appel est possible contre les jugements des tribunaux d’instance et aboutit à une réévaluation complète en fait et en droit par l’instance supérieure ; de nouvelles preuves peuvent être produites. La révision se limite en règle générale au contrôle des erreurs de droit et est possible contre les jugements des tribunaux régionaux et régionaux supérieurs. Par ailleurs, lors de la phase préliminaire et de l’enquête, il est possible de former une plainte ou d’autres requêtes (par exemple en restitution, demande d’examen de la détention). Les délais et les formes prescrits sont impératifs, leur non-respect peut entraîner la perte du recours. Les recours ont, dans certains cas, un effet suspensif.

Selon quelles règles est effectuée l’appréciation des preuves dans la procédure pénale ?

L’appréciation des preuves en procédure pénale relève essentiellement de la juridiction saisie et est soumise au principe de la libre appréciation de la preuve (§ 261 StPO). Le tribunal doit apprécier soigneusement et exhaustivement l’ensemble des éléments de preuve et sans être lié à des règles formelles de preuve. Aucune règle formelle ne doit être appliquée (interdiction des « théories de preuve »), mais toutes les preuves doivent être examinées de façon critique, en tenant compte des facteurs objectifs et subjectifs. Il convient en particulier d’examiner si les moyens de preuve sont exploitables, s’il existe des contradictions et quelle est la crédibilité des déclarations. Le résultat de l’appréciation doit être exposé et justifié de manière compréhensible dans le jugement ; une appréciation insuffisante ou contradictoire peut constituer un motif de révision. Le principe « in dubio pro reo » mentionné ci-dessus doit toujours être respecté.

Qu’est-ce qu’une ordonnance pénale et quelles en sont les conséquences juridiques ?

L’ordonnance pénale est une procédure simplifiée selon les §§ 407 et suivants StPO, visant un traitement rapide des affaires pénales, notamment pour les infractions mineures. Le ministère public demande au tribunal d’instance de prononcer une ordonnance pénale, permettant ainsi de fixer une peine sans audience principale. Le prévenu dispose de deux semaines après signification pour former opposition. À défaut, l’ordonnance pénale a la force d’un jugement passé en force de chose jugée et est exécutée. En cas d’opposition, le procès a lieu ; tous les droits et obligations procéduraux d’un procès pénal normal s’appliquent alors. L’ordonnance pénale peut porter notamment sur une amende, une interdiction de conduire, des peines accessoires et, le cas échéant, une peine privative de liberté avec sursis d’un an maximum. Une inscription au casier judiciaire est également possible. L’ordonnance pénale n’ouvre pas la voie d’un appel, mais seulement d’une opposition.