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Prise d’images interdite

Notion et signification de la prise d’images interdite

Die prise d’images interdite désigne la création ou la transmission non autorisée d’images d’une personne dans certaines situations ou lieux bénéficiant d’une protection particulière. Cette notion revêt une importance particulière en droit de la protection des données et en droit pénal, et trouve en Allemagne sa base légale notamment à travers l’article 201a du Code pénal (StGB). Cette protection vise principalement à empêcher les atteintes à la sphère intime et au droit de la personnalité des personnes concernées.


Bases juridiques

Code pénal (StGB) – Article 201a Prises d’images interdites

Selon l’article 201a StGB, la prise ou la transmission d’images réalisées sans consentement d’une autre personne dans un logement ou dans un espace spécialement protégé contre la vue d’autrui est punissable. Cette disposition protège les personnes contre la surveillance secrète et la documentation non autorisée dans des situations où elles bénéficient d’une protection particulière de leur vie privée.

Éléments constitutifs de l’infraction

  • Prise/transmission : La réalisation ou la transmission en direct de l’image suffit.
  • Représentation de la personne : Il doit être reconnaissable qu’une personne est représentée.
  • Logement ou espace spécialement protégé : Cela inclut les salles de bains, cabines d’essayage, sanitaires, chambres à coucher et autres pièces privées comparables.
  • Sans consentement : Le consentement de la personne représentée est impérativement requis.
  • Prise d’image non autorisée : La prise doit être effectuée de manière illicite.

Conséquences juridiques

La prise d’images interdite est sanctionnée par une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans ou une amende. La tentative est également punissable. En outre, les images illicites peuvent être confisquées et détruites.


Distinction par rapport à d’autres infractions

Atteinte à la sphère de vie strictement personnelle (art. 201 StGB)

La protection des conversations contre les enregistrements non autorisés est spécifiquement réglementée et ne relève pas directement de l’art. 201a StGB, mais de l’art. 201 StGB (« Atteinte à la confidentialité de la parole »).

Atteinte au droit à l’image (art. 22 et suivants de la KunstUrhG)

Selon les dispositions de la loi sur le droit d’auteur artistique (KunstUrhG), les portraits ne peuvent être diffusés ou exposés publiquement qu’avec le consentement de la personne représentée. La simple réalisation d’une image, sans diffusion ultérieure, ne constitue généralement pas une infraction à la KunstUrhG, mais peut être couverte par l’art. 201a StGB si la situation privée protégée est concernée.


Aspects de droit civil

Demandes d’injonction et de dommages-intérêts

Indépendamment de la répression pénale, une prise d’image non autorisée peut également donner lieu à des actions en justice civile. Les personnes concernées disposent notamment des possibilités suivantes :

  • Injonction : Il est possible d’agir par voie d’action en injonction contre la prise d’images illicite.
  • Dommages-intérêts : En cas de préjudice immatériel, tel qu’une atteinte au droit de la personnalité, une indemnisation appropriée peut être due (art. 823 du BGB en lien avec l’art. 1 al. 1 et art. 2 al. 1 GG).

Droit à l’effacement

Les personnes concernées ont droit à la suppression ou à la destruction des images réalisées sans autorisation afin d’assurer la restauration de leurs droits de la personnalité.


Appréciation au regard de la protection des données

RGPD et BDSG

La prise et le traitement d’images sont considérés comme une collecte et un traitement de données à caractère personnel au sens de l’article 4 du RGPD. Dès lors, toute prise, conservation ou transmission nécessite une base légale suffisante. Le consentement de la personne concernée est en principe requis, à l’exception de rares cas.

Vidéo-surveillance

En cas de vidéo-surveillance dans des lieux publics ou privés, s’appliquent également l’art. 4 du BDSG et l’art. 6 du RGPD. Là aussi, les prises d’images secrètes sont généralement interdites, notamment lorsqu’elles sont réalisées dans des zones particulièrement protégées.


Exceptions et motifs de justification

Consentement de la personne concernée

L’exception la plus significative à la répression pénale est le consentement exprès de la personne concernée, à condition qu’il soit valable au moment de la prise.

Intérêts légitimes justificatifs

Dans de rares cas, des intérêts légitimes prépondérants, tels que la prévention de dangers imminents ou la poursuite pénale, peuvent justifier une prise d’image. Toutefois, il convient d’opérer une pondération proportionnée, et la prise d’image doit être nécessaire et appropriée à la finalité de prévention ou de preuve.


Exemples pratiques

  • Prises d’images secrètes dans des cabines d’essayage, des toilettes ou des chambres à coucher : Cela constitue dans la pratique des cas typiques d’infractions liées à la prise d’images interdite.
  • Utilisation de smartphones pour prendre des images à l’insu de la personne concernée : La prise dite de photos “upskirting” ou “downblousing” est clairement couverte.
  • Dashcams et bodycams : Il convient ici de prêter attention notamment à la finalité de l’enregistrement, à l’utilisation prévue ainsi qu’au consentement des personnes enregistrées.

Perspective internationale

De nombreux pays disposent de règles similaires pour la protection de la vie privée. Cependant, les mécanismes de protection juridique varient quant au champ d’application, à la gravité de la sanction et à la définition des zones protégées. Les accords internationaux de protection des données et la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) fixent des directives générales, sur la base desquelles des lois nationales sur la prise d’images interdite ont également été adoptées.


Conclusion

La prise d’images interdite constitue un mécanisme central de protection de la vie privée et de l’intimité. Grâce aux dispositions légales, en particulier l’art. 201a StGB, les prises de vue secrètes dans les espaces spécialement protégés sont sanctionnées pénalement. Par ailleurs, les personnes concernées bénéficient également de droits en matière civile et de protection des données. Les particuliers comme les professionnels doivent avoir conscience des risques pénaux et civils liés à la prise d’images dans des zones sensibles et demander un avis juridique en cas de doute ou de situation limite.

Questions fréquemment posées

Quelles peines encourt-on en cas de prise d’images interdite ?

La prise ou la diffusion d’images interdites constitue, conformément à l’art. 201a du Code pénal (StGB), une infraction pénale. Toute personne qui, sans autorisation, réalise ou transmet des images d’une autre personne se trouvant dans un logement ou un espace contre les regards particulièrement protégé, encourt une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à deux ans ou une amende. Il en est de même lorsque des images d’une personne nue sont réalisées ou transmises, peu importe le lieu de la prise. La sanction est plus sévère lorsque l’acte est rendu public ou diffusé à un large public. Outre la sanction pénale, des conséquences civiles menacent, telles que des demandes de dommages-intérêts et d’injonction de la personne concernée, ainsi qu’éventuellement une demande de réparation du préjudice moral et la destruction du matériel image.

Dans quelles situations la prise d’images est-elle généralement interdite ?

Sont interdites en particulier les prises d’images dans les situations où une personne a un droit légitime à la confidentialité et à la vie privée. Cela concerne notamment les espaces privés tels que logements, chambres d’hôtel, cabines d’essayage, salles d’examen médical et toute zone spécialement protégée contre les regards. En outre, dans l’espace public, la prise peut être interdite lorsqu’elle est réalisée en secret et que des personnes sont capturées dans des situations intimes ou gênantes. L’absence de consentement effectif de la personne représentée et l’intérêt légitime à la confidentialité de la situation sont toujours déterminants.

Qu’en est-il de la publication d’images interdites ?

La publication, la diffusion ou la mise à disposition d’images interdites est également punissable et relève de l’art. 201a StGB ou, dans des cas particuliers, de l’art. 22 de la loi sur le droit d’auteur artistique (KUG), qui exige le consentement de la personne représentée pour toute publication. Même si l’image a été réalisée légalement à l’origine, toute divulgation ou publication sans accord de la personne demeure interdite dès lors qu’elle porte sur la sphère privée ou intime. Les plateformes de publication sont également tenues de supprimer ces contenus dès qu’elles en ont connaissance.

Comment les personnes concernées peuvent-elles agir contre une prise d’images interdite ?

Les personnes victimes d’une prise d’images interdite peuvent agir tant sur le plan pénal que civil contre l’auteur de la prise. Sur le plan pénal, il est recommandé de déposer plainte auprès de la police ou du parquet, ce qui déclenchera une procédure d’enquête. Parallèlement, il existe des droits civils à l’injonction, à l’effacement (suppression de l’image), à l’information et, le cas échéant, à des dommages-intérêts ou à une indemnisation pour préjudice moral. Il est également possible de demander une procédure d’urgence (par exemple, une ordonnance de référé) pour assurer rapidement ses droits.

Existe-t-il des exceptions permettant la prise d’images sans consentement ?

Des exceptions n’existent qu’en de rares circonstances dans l’intérêt public, par exemple pour préserver des intérêts prépondérants de la collectivité (p. ex. liberté de la presse dans le cadre de prises documentaires de faits publics) ou à des fins probatoires dans une situation spécifique de légitime défense, d’assistance ou d’enquête légale par les autorités. Cependant, ces exceptions doivent être interprétées strictement et sont toujours soumises à une appréciation de proportionnalité, ainsi qu’à d’autres dispositions légales, notamment en matière de protection du droit à la personnalité et de la dignité humaine.

Quel rôle joue le consentement de la personne représentée ?

Le consentement est un critère juridique central. Toute prise d’images réalisée dans un contexte privé protégé ou montrant une personne dans une situation digne de protection exige le consentement exprès, libre et éclairé de la personne concernée. Celui-ci peut être retiré à tout moment. En l’absence de consentement, la prise et le traitement ultérieur de l’image sont souvent illicites et susceptibles d’entraîner des conséquences pénales et civiles.

La possession de prises d’images interdites est-elle également punissable ?

La simple possession peut être également sanctionnée sous certaines conditions, notamment lorsqu’il s’agit d’images provenant de la sphère intime ou strictement personnelle réalisées sans consentement. Cela concerne tant les auteurs que les personnes qui détiennent sciemment, ont enregistré ou transmis de telles images sans autorisation. La saisie et la destruction du matériel peuvent être ordonnées, indépendamment des sanctions pénales.