Prise d’images illicite
Définition et signification
Le terme Prise d’images illicite désigne, dans un contexte juridique, la prise ou la transmission illicite d’images de personnes sans leur consentement. La protection du droit général de la personnalité, du droit à l’image et du respect de la vie privée sont au premier plan. Les prises d’images illicites peuvent concerner aussi bien la sphère privée que professionnelle et sont encadrées par diverses dispositions du droit pénal et civil.
Fondements juridiques en Allemagne
Dispositions pénales
La réalisation de prises d’images illicites constitue, dans certains cas, une infraction pénale selon le droit allemand. Au centre de ces dispositions se trouve § 201a Code pénal allemand (StGB).
§ 201a StGB – Atteinte à la sphère strictement personnelle par prises d’images
Selon § 201a StGB, toute personne qui réalise ou transmet sans autorisation une image d’une autre personne lorsqu’elle se trouve dans un logement ou un espace particulièrement protégé contre les regards est passible de sanctions. Cette disposition protège la sphère intime et strictement personnelle.Éléments constitutifs :
- Prise ou transmission (y compris stockage, diffusion, utilisation)
- Prise de vue d’une autre personne
- Sans son consentement
- Dans un logement ou un espace particulièrement protégé (par exemple salle de bain, cabine d’essayage)
- Extension : la diffusion et la mise à disposition de telles images sont également punissables.
Sanctions pénales : § 201a StGB prévoit une amende ou une peine d’emprisonnement allant jusqu’à deux ans.
Actions civiles possibles
Outre le droit pénal, les prises d’images illicites peuvent aussi fonder des demandes civiles. Les dispositions centrales ici sont celles du Loi sur les droits d’auteur des œuvres d’art (KUG), notamment les articles 22 et 23 KUG, ainsi que le droit général de la personnalité issu de art. 1 al. 1, art. 2 al. 1 Loi fondamentale (LF).
Droit à l’image selon l’art. 22 KUG
La publication d’une image d’une personne n’est en principe autorisée qu’avec son consentement. Sans consentement, il s’agit d’une utilisation ou d’une publication illicite, avec des conséquences juridiques éventuelles.
Exceptions prévues à l’art. 23 KUG
L’absence de nécessité du consentement concerne les images d’actualité, les images où la personne n’est qu’accessoire à un paysage ou à un autre lieu, ainsi que des images de rassemblements, cortèges et événements similaires.
Possibles actions civiles
- Injonction : En cas de menace ou de poursuite de l’atteinte, il est possible d’exiger qu’il y soit mis fin (par exemple par ordonnance de référé).
- Suppression : Droit à la suppression de la prise d’image illicite.
- Réparation du préjudice : En cas d’atteinte fautive à un droit personnel, il est possible d’exiger la réparation du préjudice subi.
- Indemnisation du préjudice moral : Pour des atteintes particulièrement graves, notamment pour des images intimes.
Exemples d’application et pertinence pratique
Prise d’image illicite sur le lieu de travail
Le fait de filmer ou photographier en cachette des collègues ou clients sans leur accord peut avoir des conséquences pénales et civiles. Les employeurs sont tenus de respecter les droits de la personnalité des salariés et ne doivent réaliser des prises d’images qu’avec un consentement explicite.
Environnement public
Même dans les espaces publics, les prises d’images ne sont admises que de façon limitée. Photographier des personnes isolées nécessite leur accord, sauf si l’image relève d’une des exceptions de l’art. 23 KUG (par ex. des images lors d’événements publics).
Communication numérique et réseaux sociaux
La prise, la diffusion ou le partage non autorisés de prises d’images via des messageries ou réseaux sociaux sont également punissables dès lors que la prise est illicite.
Distinction avec les prises d’images autorisées
Toute prise d’image n’est pas illicite. Sont admises :
- Les prises de vue avec le consentement de la personne représentée
- Prises de vue de foules lors d’événements publics
- Prises d’images axées principalement sur un paysage ou un lieu, où les personnes ne sont qu’accessoires
L’essentiel réside toujours dans la balance entre l’intérêt du public à l’information et le droit à la personnalité de la personne représentée.
Conséquences juridiques et sanctions
Sanctions pénales
Quiconque réalise, diffuse ou met à disposition une prise d’image illicite s’expose à des poursuites pénales selon l’art. 201a StGB. L’ampleur de la peine dépend des circonstances du cas d’espèce.
Actions civiles possibles
Les personnes concernées peuvent agir contre les auteurs via des référés, des demandes d’injonction et de suppression ainsi que pour obtenir des dommages et intérêts et/ou une indemnisation morale. Elles disposent également d’un droit à la suppression et, le cas échéant, à la remise des images.
Aspects relatifs à la protection des données
Selon le Règlement général sur la protection des données (RGPD), le traitement de données à caractère personnel – ce qui inclut aussi les images et vidéos – n’est en principe autorisé que sur la base d’un consentement ou d’un autre fondement légal. Les manquements peuvent entraîner des amendes et d’autres mesures administratives.
Réglementations internationales
Hors d’Allemagne aussi, des règles comparables existent pour protéger le droit à la personnalité lors de prises d’images. Dans de nombreux pays, photographier ou filmer autrui sans autorisation est sanctionné pénalement ou civilement. Les conditions et conséquences juridiques concrètes varient toutefois en fonction de la législation nationale.
Conclusion
Die prise d’image illicite est un terme de droit largement réglementé qui sert principalement à la protection de la personnalité et de la vie privée. Les bases légales se trouvent dans le droit pénal et civil, complétées par la réglementation en matière de protection des données. Le respect de ces règles est fondamental tant dans la vie privée que professionnelle, afin d’éviter infractions et sanctions.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conséquences juridiques en cas de prise d’image illicite ?
Une prise d’image illicite constitue, selon le droit allemand, une violation du droit général de la personnalité, et en particulier du droit à l’image (art. 22 KunstUrhG). Selon le cas, cela peut entraîner des conséquences civiles et pénales. Sur le plan civil, la personne concernée peut prétendre à une injonction (art. 1004 BGB analogiquement en lien avec art. 823 al. 1 BGB) ainsi qu’à des dommages et intérêts (art. 823 al. 2 BGB cum art. 22, art. 33 KunstUrhG). Des demandes d’indemnisation pécuniaire sont également possibles, notamment en cas d’atteinte grave aux droits de la personnalité. Sur le plan pénal, c’est l’art. 201a StGB (« atteinte à la sphère strictement personnelle par prises d’images ») qui s’applique, avec à la clé une amende voire, pour les cas les plus graves, une peine d’emprisonnement allant jusqu’à deux ans. D’autres coûts sont également pertinents, tels que les frais de justice, de réponse ou de mise en demeure. En cas de récidive, des peines et dommages plus importants peuvent s’appliquer.
Quand une prise d’image constitue-t-elle une atteinte au droit ?
Une prise d’image est juridiquement illicite et constitue une atteinte au droit dès lors qu’elle intervient sans le consentement de la personne concernée et qu’aucune autorisation légale ne s’applique. Est déterminant le fait que l’image ait été prise dans un lieu privé et non public, notamment si la sphère strictement personnelle est touchée, comme dans un domicile, une cabine d’essayage ou des toilettes. Même dans l’espace public, des prises d’images peuvent être illégales, par exemple si la personne représentée est affectée de manière justifiée par les circonstances de la prise, comme dans des situations compromettantes ou lors d’enregistrements secrets. La publication, diffusion ou utilisation d’une telle image aggrave en règle générale l’atteinte. L’illicéité n’est levée que dans les cas expressément prévus par la loi, par exemple pour les images d’actualité (art. 23 KunstUrhG).
Dans quels cas une prise d’image sans consentement est-elle malgré tout autorisée ?
Le droit à l’image n’est pas absolu. L’art. 23 al. 1 KunstUrhG prévoit quatre exceptions autorisant l’absence de consentement : 1) pour les images d’actualité présentant un intérêt public légitime pour l’information, 2) pour les représentations où la personne n’est qu’accessoire à un paysage ou un lieu, 3) pour les images de rassemblements, cortèges et situations similaires auxquels la personne a participé, et 4) pour les images réalisées sans commande et servant l’intérêt supérieur de l’art. D’autres exceptions sont possibles en cas de légitime défense ou d’état de nécessité (par ex. collecte de preuves lors d’infractions). Chaque exception doit néanmoins rester d’interprétation stricte et faire l’objet d’un examen approfondi des intérêts en présence.
Comment une personne concernée peut-elle se défendre contre une prise d’image illicite ?
Les personnes concernées disposent de différents moyens juridiques pour se défendre contre des prises d’images illicites. Il est d’abord possible d’agir à l’amiable, par exemple via une mise en demeure par avocat exigeant cessation, suppression et éventuellement indemnisation. Si cette demande n’est pas respectée, une interdiction par voie de référé peut être ordonnée par le juge. Par ailleurs, une procédure pénale peut être engagée par dépôt de plainte (§ 201a StGB). En cas d’atteinte grave, il est possible d’intenter une action pour indemnisation pécuniaire, injonction ou suppression devant le tribunal civil compétent. Des mesures techniques ou organisationnelles, comme le signalement de contenus illicites aux exploitants de plateformes, peuvent également être utiles à titre complémentaire.
Qui supporte la charge de la preuve en cas de litige sur une prise d’image illicite ?
En principe, dans un procès civil, la charge de la preuve incombe à celui qui se prévaut d’un fait. Dans les cas de prises d’images illicites, la personne représentée doit établir et prouver qu’une image a été réalisée sans son consentement et qu’aucune exception ne s’applique. L’auteur ou l’utilisateur de la prise doit prouver qu’il disposait d’un consentement valide ou qu’une exemption légale existait. L’identification de la personne sur l’image incombe également au demandeur. La preuve se fait souvent par production de l’image litigieuse, témoignages ou métadonnées numériques.
Quel est le délai de prescription des actions relatives à une prise d’image illicite ?
Les demandes liées à une prise d’image illicite sont soumises à des délais de prescription différents selon leur nature. Pour les actions en cessation et suppression, la prescription est en principe de trois ans selon l’art. 195 BGB, à compter de la fin de l’année durant laquelle la demande est née et la personne concernée a eu connaissance de la violation et de l’auteur ou aurait pu en avoir connaissance sans faute lourde (art. 199 BGB). Les demandes en dommages et intérêts sont également soumises à la prescription triennale, mais en cas de violation continue (par ex. publication persistante), le délai court à compter de la fin de l’atteinte. Les actions pénales fondées sur l’art. 201a StGB se prescrivent en principe au bout de trois ans (art. 78 al. 3 n° 5 StGB), avec des exceptions possibles selon les cas.