Notion et signification de « Primary » dans le contexte juridique
Le terme « Primary » est utilisé dans de nombreux contextes en droit et possède des significations différentes selon les domaines juridiques. Alors que dans le langage courant « Primary » sert d’adjectif pour « primaire » ou « originel », dans le contexte juridique, il désigne en particulier des droits, obligations, procédures ou instances prioritaires. Cette contribution examine de manière approfondie la signification et l’utilisation juridiques de « Primary » dans les ordres juridiques nationaux et internationaux.
Bases juridiques et définitions
Signification dans l’espace juridique anglo-américain
Dans l’espace juridique anglo-américain, notamment dans le Common Law, le terme « Primary » présente différentes facettes juridiques. Outre le sens général de « prioritaire », il sert notamment à distinguer les droits, prétentions ou responsabilités primaires des secondaires. Il figure dans de nombreux documents juridiques, décisions de justice et dispositions légales sous diverses combinaisons, telles que « Primary Obligation » (obligation principale), « Primary Beneficiary » (bénéficiaire principal) ou « Primary Liability » (responsabilité principale).
Usage dans le droit allemand
En droit allemand, le terme anglais « Primary » apparaît généralement dans le contexte de traités internationaux, de traductions issues du droit américain ou dans le droit international privé. Ici, on différencie entre droits, obligations ou créances « primaires » et « secondaires », notamment en droit des contrats ou en droit de la responsabilité civile.
Domaines d’application de « Primary » dans différents champs juridiques
Droit des contrats
Obligations primaires de prestation
En droit des contrats, « Primary » désigne fréquemment les obligations principales qui découlent d’un rapport contractuel. Ces obligations primaires déterminent l’objet même du contrat. Par exemple, il s’agit de l’obligation de livrer la marchandise dans un contrat de vente ou celle de payer le prix d’achat.
Obligations secondaires de prestation
À l’inverse, les obligations secondaires naissent en cas de violation des obligations primaires, il peut s’agir par exemple de droits à indemnisation ou de droits de résiliation.
Droit de la responsabilité
Primary Liability (responsabilité principale)
En droit de la responsabilité, « Primary Liability » désigne la responsabilité juridique immédiate d’une partie envers un fait déterminé. Cela s’oppose à la « Secondary Liability », c’est-à-dire à la responsabilité dérivée, notamment dans le cas de la responsabilité des tiers ou de la responsabilité conjointe et solidaire.
Application en cas d’obligations multiples
Notamment dans les relations d’obligations complexes, comme en droit de la responsabilité délictuelle ou en droit de l’environnement, la distinction précise entre « Primary » et « Secondary Liability » est déterminante pour l’attribution des responsabilités et le calcul des dommages et intérêts.
Droit des assurances
Primary Insurance et Excess Insurance
En droit des assurances, on distingue entre la « Primary Insurance », c’est-à-dire l’assurance principale, et l’« Excess Insurance », l’assurance complémentaire. La « Primary Insurance » est tenue d’intervenir en premier en cas de sinistre, avant que la responsabilité ne soit transférée à des polices complémentaires. Cette différenciation est particulièrement pertinente en cas de multi-assurance et dans les concepts d’assurance internationaux.
Droit des sociétés
Primary Shareholder
En droit des sociétés, on rencontre par exemple la notion de « Primary Shareholder », qui fait généralement référence à l’actionnaire principal/majoritaire détenant des droits prioritaires de contrôle et de codétermination. Le terme « Primary » revêt également une importance particulière dans le contexte des droits de vote et des droits de disposer des parts sociales.
Droit de la propriété intellectuelle
Primary Infringement et Secondary Infringement
En droit de la propriété intellectuelle, on distingue entre une violation directe d’un signe distinctif ou du droit d’auteur (« Primary Infringement ») et une atteinte indirecte ou contributive (« Secondary Infringement »). Déterminer si un acte constitue une infraction primaire ou secondaire a des conséquences majeures sur les possibilités de recours et la répartition des responsabilités.
Aspects procéduraux
Primary Jurisdiction
La « Primary Jurisdiction » désigne, en droit international de la procédure civile ou en droit administratif, le droit de décision prioritaire d’un tribunal ou d’une autorité déterminée. Elle fixe quelle instance doit être saisie en premier pour traiter une affaire. Dans les procédures complexes, ce concept permet d’éviter des décisions contradictoires ainsi que d’assurer l’efficacité et la sécurité juridique.
Signification dans le règlement des litiges
En particulier dans les situations transfrontalières, la compétence de la « Primary Jurisdiction » détermine quel pays ou quelle juridiction détient la compétence décisionnelle principale. Dans les litiges contractuels internationaux, les arbitrages ou la poursuite pénale transfrontalière, la détermination de la « Primary Jurisdiction » constitue le fondement du déroulement ordonné de la procédure.
Dimensions internationales de « Primary »
Droit européen
En droit européen, le terme « Primary » apparaît notamment dans le contexte du fonctionnement de l’Union européenne, par exemple pour distinguer le droit primaire (« primary law », tels que les traités de l’UE) du droit secondaire (par exemple les directives, règlements). Le « Primary Law » prime sur le droit subordonné et constitue la base constitutionnelle de l’Union.
Système juridique anglo-américain
Surtout dans l’espace anglo-américain, les droits et obligations sont structurés explicitement selon leur rang (« primary » par rapport à « secondary »), que ce soit en droit matériel ou en droit procédural.
Pertinence et importance pratique
Importance pour la rédaction des contrats
La définition claire des droits et obligations considérés comme « primaires » dans la relation contractuelle est essentielle pour l’interprétation des contrats et la résolution des litiges. Elle a un impact sur les demandes de dommages et intérêts, les droits de refus de prestation et les possibilités de résiliation.
Incidence sur les relations de responsabilité
Le classement d’une responsabilité ou d’un droit en tant que « primary » détermine, dans les relations multipartites, quels sont ceux qui bénéficient du droit ou de l’obligation d’agir ou de s’abstenir prioritairement. Cette différenciation a une importance pratique notamment en cas de responsabilité solidaire, de chaînes contractuelles ou de situations internationales.
Sinistres et couverture d’assurance
Pour la réalisation des droits contre les assureurs, la détermination du fait qu’un assureur accorde la « Primary Coverage » constitue une base importante, en particulier en cas de chevauchement d’assurances ou de sinistres transfrontaliers.
Résumé
Dans le contexte juridique, le terme « Primary » désigne la priorité d’une personne, d’un droit, d’une obligation ou d’une instance sur d’autres. Sa signification s’étend de la responsabilité première en droit de la responsabilité civile à la place centrale de la « Primary Insurance » en droit des assurances, en passant par des aspects procéduraux et internationaux tels que la « Primary Jurisdiction » ou le droit primaire de l’Union européenne. Une bonne utilisation du terme est essentielle pour l’interprétation et l’application pertinentes des normes juridiques dans les contextes nationaux et internationaux.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conditions juridiques applicables aux émissions primaires de valeurs mobilières en Allemagne ?
En cas d’émissions primaires, c’est-à-dire la première émission de valeurs mobilières par une entreprise ou une institution, de nombreux cadres juridiques s’appliquent en Allemagne. La base principale est la loi sur le prospectus des valeurs mobilières (WpPG), qui règle l’établissement, l’approbation et la publication d’un prospectus. Ce prospectus doit contenir toutes les informations essentielles pour les investisseurs potentiels, y compris des renseignements sur l’émetteur, la nature et les risques des titres ainsi que sur l’utilisation des fonds. Avant le placement public, le prospectus doit être approuvé par l’Autorité fédérale de supervision financière (BaFin). Des exceptions existent, par exemple pour les petites émissions ou les placements privés, si certains seuils de volume ou de nombre d’investisseurs ne sont pas dépassés. D’autres lois sont également pertinentes, telles que la loi sur le commerce des valeurs mobilières (WpHG), la loi sur les sociétés par actions (AktG) pour les émissions d’actions et le code des investissements (KAGB) pour les fonds d’investissement. Les émetteurs doivent aussi respecter les dispositions du règlement prospectus de l’UE (Règlement (UE) 2017/1129), qui établit des normes uniformes dans tout l’Espace économique européen. Les violations de l’obligation de prospectus peuvent entraîner des conséquences civiles et pénales, comme des demandes d’indemnisation ou des amendes.
Quelles obligations existent à l’égard de la BaFin dans le cadre d’une émission primaire ?
Dans le cadre d’une émission primaire, l’émetteur est soumis à de nombreuses obligations envers la BaFin. L’obligation centrale est la rédaction et le dépôt du prospectus, qui doit contenir toutes les informations pertinentes relatives à l’émission et à l’émetteur. Le prospectus doit être déposé dans son intégralité auprès de la BaFin avant le début de l’offre publique ou l’admission à la négociation sur un marché réglementé. L’autorité vérifie que le prospectus répond aux exigences légales et contient toutes les informations indispensables. Après approbation, le prospectus doit être publié sans délai, généralement sur le site Internet de l’émetteur et, le cas échéant, via d’autres médias adaptés. Le non-respect de ces obligations peut conduire à l’interdiction de l’émission par la BaFin. Par ailleurs, la BaFin reste impliquée par la suite, notamment à travers les obligations de déclaration en cas de modifications ou d’erreurs dans le prospectus, et peut exiger, le cas échéant, des corrections ou des suppléments. La communication précise et le respect des délais sont alors strictement encadrés.
Quels sont les risques de responsabilité pour les émetteurs lors d’émissions primaires ?
Les émetteurs encourent lors d’émissions primaires des risques de responsabilité importants au regard du droit civil et pénal allemand, surtout en cas d’erreurs dans le prospectus. Si la responsabilité du fait du prospectus est engagée parce que les informations fournies dans le document étaient incomplètes, erronées ou trompeuses, les investisseurs concernés peuvent réclamer des dommages et intérêts sous certaines conditions. Cela s’applique tant aux erreurs commises par négligence qu’aux déclarations ou omissions intentionnelles. La responsabilité peut ainsi concerner l’émetteur, mais aussi les membres des organes, les partenaires de distribution et, le cas échéant, les banques du consortium. Les délais de prescription pour les actions en responsabilité du fait du prospectus sont en principe de deux ans à compter de la connaissance du défaut, au plus tard cinq ans après l’acquisition du titre. En outre, des sanctions administratives par la BaFin et des peines pénales telles que des amendes ou des peines d’emprisonnement sont envisageables, notamment en cas de tromperie intentionnelle.
Existe-t-il des règles juridiques particulières concernant la fixation du prix lors d’une émission primaire ?
Oui, en particulier pour les offres publiques et les introductions en bourse (Initial Public Offerings, IPOs), la fixation du prix est soumise à des principes légaux de transparence et d’égalité de traitement. Le prix d’émission fixé doit être divulgué dans le prospectus ou la méthode de détermination du prix doit être décrite en détail (par exemple via la procédure de bookbuilding, fixation de prix ou modèle d’enchères). Pour les banques et consortiums, la loi sur le commerce des valeurs mobilières (WpHG) s’applique, qui interdit la manipulation des marchés et impose l’obligation d’une fixation de prix adéquate et juste. La BaFin veille au respect de ces dispositions. Le mécanisme de fixation des prix doit garantir que le processus est compréhensible et que tous les investisseurs sont traités de façon égale. Le manquement à ces obligations peut entraîner des actions en justice de la part des investisseurs ainsi que des mesures de surveillance.
Quelles obligations de déclaration et d’information doivent être respectées dans le cadre d’une émission primaire ?
Dans le cadre d’une émission primaire, différentes obligations de déclaration et d’information doivent impérativement être respectées. Cela inclut notamment l’obligation de publication et de dépôt du prospectus. En outre, dans le cadre du règlement européen sur l’abus de marché (MAR, Règlement (UE) 596/2014), les informations privilégiées et les communiqués ad hoc doivent être communiqués au public et à la bourse dans les plus brefs délais. En cas de participation d’actionnaires importants, des obligations de déclaration supplémentaires s’appliquent en vertu de la loi sur le commerce des valeurs mobilières lorsque certains seuils de participation sont dépassés. L’acquisition des titres et la publication des changements significatifs de droits de vote doivent être notifiées à la BaFin et à la bourse. Dans certains cas, il existe également des obligations d’information immédiate en cas de changements importants ou de suppléments au prospectus.
Dans quels cas la rédaction d’un prospectus de valeurs mobilières est-elle facultative lors d’émissions primaires ?
L’obligation d’établir un prospectus lors d’émissions primaires est réglementée par la loi, mais il existe des exceptions. Un prospectus n’est pas requis si l’offre s’adresse exclusivement à des investisseurs qualifiés ou si le montant nominal total de tous les titres offerts par émission est inférieur à 1 million d’euros (sur une période de douze mois). D’autres exceptions concernent les offres faites à moins de 150 investisseurs non qualifiés par État membre de l’UE ou pour des titres d’une valeur nominale minimale de 100 000 euros ou plus. Dans ces cas, une notice d’information sur les valeurs mobilières ou d’autres informations succinctes sont généralement suffisantes. Les conditions exactes et les seuils résultent du règlement prospectus (Règlement (UE) 2017/1129) et de la loi sur le prospectus des valeurs mobilières (WpPG). En cas de doute, les émetteurs devraient prendre conseil auprès d’un professionnel du droit, car une évaluation incorrecte peut entraîner des amendes et des annulations d’opérations.
Quel est le rôle juridique des banques du consortium lors du placement primaire ?
Les banques du consortium jouent un rôle clé d’accompagnement lors des émissions primaires. Juridiquement, elles agissent en tant qu’intermédiaires entre l’émetteur et les investisseurs et sont coresponsables du bon placement des titres. Leurs missions sont définies dans le contrat de consortium et comprennent notamment le conseil, la conduite du processus de bookbuilding, l’organisation de la distribution et, le cas échéant, la prise en charge du risque de placement (souscription ferme). Elles sont responsables solidairement avec l’émetteur de l’exactitude et de l’exhaustivité des informations fournies dans le prospectus, surtout si elles ont activement participé à sa rédaction. Elles doivent également respecter l’ensemble des exigences prudentielles et réglementaires applicables et sont soumises à la supervision de la BaFin. Les banques doivent veiller à ce qu’aucune information confidentielle ne soit divulguée illicitement et que tous les acteurs du marché soient traités équitablement.
Quelles particularités s’appliquent aux émissions primaires d’obligations par rapport aux actions ?
Le cadre juridique diffère selon le type de valeur mobilière. Pour les émissions d’actions, la loi sur les sociétés par actions (AktG) et, pour les sociétés cotées, la loi sur la bourse (BörsG) ainsi que les règlements boursiers sont également applicables, alors que pour les obligations, la loi sur les titres de créance (SchVG) ainsi que les règles spécifiques relatives aux conditions d’émission des obligations s’appliquent tout particulièrement. Parmi celles-ci figurent des mentions obligatoires concernant le taux d’intérêt, la durée, les droits de résiliation et le rang de l’obligation. Pour les deux types d’émissions, en cas d’offre publique, l’obligation de prospectus et les dispositions du règlement prospectus ainsi que de la loi sur le prospectus s’appliquent. Des différences existent également concernant les droits de participation des investisseurs : alors que les actionnaires disposent de droits de vote à l’assemblée générale, les porteurs d’obligations ont généralement des droits de réunion et d’information prévus par la SchVG.