Présomption de cohabitation – définition juridique et signification
Die Présomption de cohabitation est un concept juridique central du droit de la famille et du droit pénal allemand. Il concerne la présomption de rapports sexuels entre deux personnes dans certaines situations, sans qu’il soit nécessaire de prouver ce fait en détail. La présomption de cohabitation intervient notamment lors de l’examen de la paternité, de l’adultère et dans des contextes pénaux. L’article suivant propose une présentation complète et structurée du concept, de son origine, de sa fonction juridique ainsi que de sa signification dans la jurisprudence actuelle.
Évolution historique de la présomption de cohabitation
L’application de la présomption de cohabitation remonte au droit romain. Déjà à cette époque, certaines conséquences juridiques étaient liées à la preuve du rapport sexuel. En droit allemand, la présomption de cohabitation fut surtout codifiée aux XIXe et XXe siècles et s’est précisée avec le développement du droit de la famille et du droit pénal. Toutefois, la modernisation du droit de la filiation et l’introduction des analyses ADN ont modifié l’importance de la présomption de cohabitation au cours des dernières décennies.
Fonction et domaines d’application
Signification en droit de la famille
En droit de la famille, la présomption de cohabitation joue traditionnellement un rôle dans la détermination de la paternité. Selon l’article 1600d alinéa 2 du Code civil allemand (BGB), l’homme est présumé père d’un enfant s’il a eu des rapports sexuels avec la mère durant la période de conception. Si la mère était mariée, l’ancien droit prévoyait la présomption que l’époux avait eu des relations sexuelles avec la mère durant la période en question (dite présomption de satisfaction ou de rapport sexuel). Ainsi s’établissait la présomption légale de paternité de l’époux selon l’article 1592 n°1 BGB.
Cette présomption peut être réfutée par une procédure de contestation, notamment par la preuve de l’absence de rapports sexuels dans la période concernée. Grâce aux possibilités des expertises modernes en matière de filiation (analyses ADN), la présomption de cohabitation a néanmoins perdu de son importance pratique en droit de la famille, mais reste d’une pertinence normative pour le déroulement des procédures.
Conditions de la présomption de cohabitation en droit de la famille
- Existence d’un mariage ou d’un partenariat entre la mère et l’époux
- Vie marital habituelle et dite vie commune durant la période de conception
- Absence de preuve de raisons importantes s’opposant au rapport sexuel (par ex. absence prolongée du domicile)
- Réfutation possible par preuve contraire (expertise de filiation)
Signification en droit pénal
En droit pénal, la présomption de cohabitation peut être notamment pertinente dans les délits d’atteintes aux mœurs. Dans certains cas, on présume que l’auteur a eu des rapports sexuels avec la victime lorsque, dans un logement commun, aucune autre personne n’était présente et qu’aucune preuve contraire n’existe. Cette présomption peut et doit toutefois toujours être étayée ou écartée par des faits concrets.
Un cas typique d’application se trouve en relation avec les §§ 176 et suivants du StGB (abus sexuel sur mineurs), où la présomption de cohabitation a parfois été utilisée à titre complémentaire dans l’appréciation des preuves.
Appréciation juridique et charge de la preuve
Effet de la présomption
La présomption de cohabitation est une présomption légale au sens de l’article 292 du Code de procédure civile allemand (ZPO). Elle facilite dans certaines constellations l’établissement des faits, car elle dispense le demandeur de la charge de la preuve, tant qu’aucune objection concrète ou preuve ne vient contredire la présomption.
Réfutation et contestation
L’inversion de la charge de la preuve induite par la présomption de cohabitation est réfragable (lat. « praesumptio iuris tantum »). Elle peut notamment être réfutée lorsqu’une séparation prolongée des parties, une absence avérée de rapports sexuels ou la présence à des endroits différents durant la période concernée sont prouvées. L’introduction des tests génétiques de filiation a donc été perçue comme un progrès important dans la jurisprudence pour remettre efficacement en cause la présomption de cohabitation.
Signification et évolutions actuelles
Bien que la signification pratique de la présomption de cohabitation ait diminué avec les progrès techniques réalisés dans le domaine du diagnostic de filiation, elle demeure un élément important pour l’interprétation de règles juridiques civiles et pénales, historiques et parfois toujours en vigueur. Elle illustre la manière dont le droit gère pragmatiquement des situations de vie typiques et facilite la charge de la preuve en droit matériel comme en procédure.
Littérature et ressources complémentaires
- Code civil allemand (BGB)
- Code pénal allemand (StGB)
- Commentaires juridiques sur le droit de la famille et le droit pénal, en particulier sur la filiation et la charge de la preuve
- Articles scientifiques et jurisprudence sur le développement et l’importance actuelle de la présomption de cohabitation
Résumé
La présomption de cohabitation est une supposition légale quant à la tenue de rapports sexuels dans certaines conditions juridiques. Elle joue surtout un rôle déchargé pour les relations juridiques en droit de la famille (droit de la filiation) et est invoquée exceptionnellement en droit pénal. La présomption peut être renversée par des preuves du contraire et a aujourd’hui, en raison des tests génétiques, une importance pratique limitée, restant cependant pertinente sur le plan normatif et historique.
Questions fréquentes
Quelles sont les conséquences juridiques de la présomption de cohabitation en droit de la famille allemand ?
La présomption de cohabitation revêt une importance significative en droit de la famille allemand, notamment en matière de reconnaissance légale de la paternité. Conformément à l’article 1592 BGB, le mari de la mère est considéré légalement comme le père d’un enfant dès lors que l’enfant naît pendant le mariage. La présomption de cohabitation y rattache la supposition que l’époux a eu des relations sexuelles avec la mère durant la période légale de conception. Pour les procédures de contestation de paternité, cela signifie que l’époux est présumé être le père biologique jusqu’à preuve du contraire. Celui qui souhaite contester la paternité doit présenter de manière précise et, le cas échéant, prouver qu’un rapport sexuel n’a pas pu avoir lieu (par exemple en raison d’une longue absence, d’une incapacité ou d’une impossibilité médicale). Compte tenu de cette présomption, le tribunal considère d’abord la paternité comme établie, ce qui fait peser la charge de la preuve sur la personne qui conteste.
Comment peut-on réfuter la présomption de cohabitation lors d’une procédure de contestation de paternité ?
La réfutation de la présomption de cohabitation dans une procédure de contestation de paternité est possible uniquement sous certaines conditions spécifiques à exposer par la partie requérante. La jurisprudence exige que soient apportées des indications concrètes, plausibles et suffisamment détaillées démontrant qu’aucune relation sexuelle n’a eu lieu entre le père présumé et la mère pendant la période légale de conception. Cela peut, par exemple, être prouvé par une absence prolongée, une maladie, une impuissance durable ou d’autres circonstances excluant toute relation sexuelle. Des affirmations générales sont généralement insuffisantes. Si le demandeur n’apporte pas la preuve contraire, la présomption légale de paternité, soutenue par la présomption de cohabitation, demeure même en cas de doutes. En cas de doutes sérieux quant à la paternité, le tribunal peut ordonner une expertise génétique.
Quelle est la portée de la présomption de cohabitation par rapport à une expertise génétique ?
La présomption de cohabitation est une présomption légale particulièrement pertinente lors de la première évaluation de la paternité et à l’ouverture d’une procédure de contestation. Elle perd néanmoins son importance dès lors que des indices clairs ou des preuves sont apportées contre la paternité biologique. L’expertise judiciaire de filiation est le moyen de preuve central afin d’établir la filiation biologique réelle. Si l’expertise prouve sans équivoque l’absence de paternité biologique, la présomption de cohabitation s’efface et la paternité légale est annulée. La présomption peut ainsi être réfutée par des preuves contraires, en premier lieu par une expertise génétique.
La présomption de cohabitation s’applique-t-elle également aux couples non mariés ?
La présomption de cohabitation prévue à l’article 1600d BGB n’a généralement d’effet juridique que dans le cadre d’un mariage existant. Pour les couples non mariés, cette présomption n’existe pas, car la paternité n’est pas légalement présumée du fait du mariage avec la mère, mais s’établit via la reconnaissance de paternité ou la décision judiciaire. Cette présomption ne bénéficie donc qu’aux époux et non aux partenaires non mariés ou aux pères supposés sans reconnaissance légale formelle.
La présomption de cohabitation joue-t-elle également un rôle dans un contexte de droit des étrangers ?
Oui, notamment dans le contexte du droit des étrangers, par exemple pour l’acquisition de la nationalité allemande à la naissance (§ 4 StAG) ou pour le regroupement familial, la présomption de cohabitation a un rôle à jouer. Si l’enfant naît pendant le mariage d’une mère allemande, l’époux est juridiquement considéré comme le père, à moins que la paternité n’ait été valablement contestée. Cette présomption a ainsi des effets directs sur les situations relevant du droit de séjour ou de la nationalité. En cas de doute, une expertise de filiation peut toutefois être exigée, afin d’exclure les fraudes ou abus.
Quels sont les délais à respecter concernant la présomption de cohabitation dans la procédure de contestation de paternité ?
La contestation de la paternité est soumise à des délais légaux stricts selon l’article 1600b BGB. Le délai de contestation est en principe de deux ans à compter du moment où la personne ayant qualité pour agir a eu connaissance des circonstances remettant la paternité en cause (par ex. doute sur la filiation). Si la présomption de cohabitation n’est pas réfutée dans ce délai lors de la procédure de contestation, la paternité légale subsiste. Une contestation tardive est en principe exclue, sauf en cas exceptionnel, par exemple pour des raisons particulièrement graves.
La présomption de cohabitation est-elle conforme à la Constitution ?
La construction juridique de la présomption de cohabitation a déjà été examinée à plusieurs reprises par les juridictions et jugée conforme à la Constitution. Elle vise à protéger le bien de l’enfant et la sécurité juridique pour toutes les parties concernées en apportant de la clarté sur la filiation. Toutefois, il convient, dans chaque cas d’espèce, de garantir le droit de l’enfant et du père légal à la connaissance de leur filiation ainsi que le droit de la contester. La Cour constitutionnelle fédérale a insisté sur le fait que la présomption de cohabitation ne doit pas conduire à rendre inattaquable une paternité légale et qu’il doit toujours rester des possibilités effectives de clarification véritable de la filiation.