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Préliminaire

Explication du terme : Preliminary en droit

Le terme « Preliminary » est utilisé de manière variée dans le contexte juridique et désigne des mesures, décisions ou phases procédurales prises avant une décision judiciaire définitive (finale) ou avant qu’une conséquence juridique contraignante ne soit établie. Ce mot vient de l’anglais et signifie « provisoire », « préliminaire » ou « préparatoire ». Dans les systèmes juridiques allemands et internationaux, le terme joue un rôle décisif notamment dans les codes de procédure, les contrats et en droit international.


Mesures provisoires (« Preliminary Measures »)

Signification et fonction

Les mesures provisoires, également appelées « préliminary injunctions » ou « preliminary measures », visent à instaurer des règles temporaires au cours d’un litige en cours. Le tribunal peut ainsi préserver une situation existante, interdire ou ordonner certains actes afin de prévenir un préjudice déjà causé ou imminent, et ce, avant que la procédure principale soit terminée.

Domaines d’application typiques

  • Procédure civile : En droit procédural civil, des mesures provisoires ou conservatoires peuvent être ordonnées pour garantir des droits ou préserver l’état actuel avant la décision finale. Parmi les exemples figurent le séquestre, l’ordonnance de référé et les injonctions de paiement provisoires.
  • Arbitrage : En matière d’arbitrage international, le tribunal arbitral peut ordonner des preliminary measures si le demandeur démontre qu’en l’absence de cette mesure, il subirait un préjudice irréparable.
  • Droit administratif : Dans le contentieux administratif, des mesures provisoires peuvent être prononcées afin d’éviter des désavantages graves jusqu’à la décision définitive.

Preliminary Agreements et avant-contrats

Définition et qualification juridique

En droit des contrats, le terme « Preliminary » désigne souvent ce que l’on appelle des obligations précontractuelles ou des déclarations d’intention (Preliminary Agreements, Preliminary Contracts). Ces documents récapitulent les éléments essentiels d’un futur accord définitif, sans toutefois constituer en principe un contrat contraignant – ils peuvent toutefois, sous certaines conditions, avoir une valeur juridiquement obligatoire.

Formes et distinctions

  • Letter of Intent (LOI) : Une déclaration d’intention juridiquement non contraignante par laquelle les parties expriment leur volonté d’engager des négociations contractuelles et une future collaboration.
  • Memorandum of Understanding (MoU) : Un document qui contient les déclarations d’intention et les points essentiels d’un accord ultérieur. La force obligatoire dépend du document concret et des circonstances spécifiques à chaque affaire.
  • Term Sheet : Un document utilisé lors des négociations contractuelles et qui esquisse les principaux paramètres (par exemple, prix, prestations, calendrier) d’un accord envisagé.

Le caractère juridiquement contraignant d’un Preliminary Agreement dépend du fait que les parties aient ou non définitivement réglé tous les points essentiels de la négociation et manifesté expressément leur volonté de s’obliger. Une obligation juridique contraignante peut notamment exister pour les obligations précontractuelles accessoires.


Preliminary Proceedings en procédure

Phases préparatoires de procédure

Dans différents codes de procédure, les phases préparatoires de la procédure sont qualifiées de Preliminary Proceedings. Elles servent à préparer efficacement le procès principal, à clarifier les conditions de recevabilité ou à simplifier la résolution du litige principal.

Exemples courants

  • Procédure pénale : L’enquête préliminaire (Preliminary Investigation) sert à établir un soupçon initial et à rassembler des preuves avant la mise en accusation.
  • Procédure civile : La phase préalable judiciaire comprend l’échange de mémoires, la clarification des compétences et les mesures préparatoires pour déterminer l’objet de la procédure.
  • Arbitrages : La clarification des questions préliminaires procédurales (« Preliminary Objections »), telles que l’arbitrabilité ou la compétence, intervient généralement dans le cadre d’un preliminary proceeding.

Preliminary Rulings (procédure de décision préjudicielle)

Définition et fonction

En droit de l’Union, notamment selon l’art. 267 TFUE, le terme « preliminary ruling » (question préjudicielle) vise une procédure par laquelle une juridiction nationale soumet à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) des questions de droit concernant l’interprétation ou l’application du droit de l’Union. Ces décisions préjudicielles sont contraignantes pour les juridictions nationales et visent à assurer l’application uniforme du droit européen.

Déroulement de la procédure

  1. Demande préjudicielle d’une juridiction nationale à la CJUE
  2. Examen du caractère déterminant de la question de droit à trancher
  3. Appréciation juridique par la CJUE dans le cadre du preliminary ruling
  4. Effet contraignant de la décision sur la procédure initiale et pour les affaires futures similaires

Preliminary Objections et questions préliminaires au procès

Portée des Preliminary Objections

Une « Preliminary Objection » désigne en procédure une exception ou objection visant à constater l’irrecevabilité ou l’incompétence du tribunal. Ces questions préalables sont en règle générale traitées avant l’examen du fond et peuvent mettre fin à la procédure sans qu’il y ait d’analyse au fond.

Exemples

  • Exception d’incompétence du tribunal
  • Irrecevabilité de l’action pour défaut de qualité à agir
  • Obstacles procéduraux tels que l’absence de compétence internationale ou matérielle

Portée en droit international

Application dans les traités et organisations internationales

En droit des contrats internationaux, on utilise des Preliminary Clauses (clauses préliminaires) ainsi que des Preliminary Meetings (réunions préparatoires). Ceux-ci servent à élaborer les bases de négociation, à définir précisément les objets de négociation futurs et à convenir du déroulement ultérieur lors des échanges diplomatiques ou contractuels.


Distinctions d’avec des termes proches

Alors que le terme preliminary dans le domaine juridique désigne principalement des mesures, étapes ou phases préparatoires ou provisoires, des termes apparentés tels que « interim », « provisional » ou « temporary » se distinguent par leur portée, leur effet contraignant et leur fonction au sein d’une procédure ou d’une relation contractuelle.


Conclusion

Le terme « Preliminary » joue un rôle complexe en droit en désignant, dans différents domaines, des éléments et mesures provisoires, préparatoires ou introductifs aux procédures. Que ce soit pour des mesures juridictionnelles provisoires, des démarches préparatoires, des accords précontractuels ou des actions de droit international, preliminary constitue toujours un instrument de sécurisation, de préparation ou de structuration de processus juridiques pertinents, jusqu’à ce qu’une décision définitive ou une règle juridiquement contraignante soit prise.

Questions fréquentes

Quelles sont les conditions juridiques pour la conclusion d’un Preliminary Agreement ?

Les Preliminary Agreements, ou accords précontractuels, doivent remplir certaines conditions juridiques pour être valables et exécutoires. Parmi les plus importantes figurent la capacité juridique des parties et leur accord sur les éléments essentiels du futur contrat. Par ailleurs, le Preliminary Agreement doit clairement exprimer l’intention des parties d’être juridiquement liées. Les exigences de forme dépendent du contrat principal envisagé ; par exemple, les accords préalables à une vente immobilière nécessitent aussi un acte notarié conforme à l’art. 311b BGB pour produire un effet obligatoire. Les droits et obligations précontractuels doivent également être suffisamment déterminés, leur incertitude pouvant rendre l’accord invalide. Enfin, il convient de noter que les Preliminary Agreements n’obéissent à aucun formalisme légal impératif, mais sont soumis au contrôle des clauses contractuelles et à l’exigence de transparence.

Dans quelle mesure les parties peuvent-elles être juridiquement tenues par un Preliminary ?

L’obligation découlant d’un Preliminary Agreement dépend du contenu et de la structuration de l’accord concerné. Différentes obligations peuvent en résulter, telles que l’engagement de négociation, de confidentialité, d’exclusivité ou d’aboutir à un accord final. Il est typique, par exemple, d’être tenu de négocier sérieusement et loyalement le contrat principal (notamment dans le « Letter of Intent »). Si des obligations concrètes sont prévues, telles que la préparation de certains documents ou la réalisation d’audits de due diligence, celles-ci peuvent être juridiquement contraignantes indépendamment de la conclusion définitive du contrat principal. En cas de violation de l’accord par une partie, cela peut donner lieu à des demandes de dommages et intérêts en vertu de l’art. 280 BGB pour manquement à une obligation précontractuelle.

Quelles sont les conséquences juridiques de la résiliation d’un Preliminary Agreement ?

La résiliation d’un Preliminary Agreement dépend de sa qualification juridique. S’il s’agit d’une simple déclaration d’intention (« Letter of Intent »), il n’y a en général pas de lien contractuel fort, de sorte qu’une résiliation unilatérale est possible à moins d’accord contraire. Les Preliminary Agreements juridiquement contraignants nécessitent une résiliation régulière ou extraordinaire, selon l’accord conclu. Les conséquences de la résiliation peuvent notamment consister dans la restitution des prestations déjà effectuées et l’indemnisation des frais engagés. En cas d’interruption fautive des négociations, la partie lésée peut également invoquer, selon les principes de la protection de la confiance ou de la responsabilité précontractuelle (culpa in contrahendo, §§ 311 al. 2, 241 al. 2 BGB), une demande d’indemnisation, par exemple pour les frais engagés inutilement.

Quelles spécificités s’appliquent aux Preliminary Agreements internationaux dans le contexte juridique ?

Les Preliminary Agreements internationaux sont souvent soumis à des cadres juridiques complexes. Il convient tout d’abord de déterminer le droit applicable ; cela résulte soit d’un choix exprès des parties (art. 3 du règlement Rome I) soit, à défaut, de l’art. 4 du règlement Rome I. En outre, des standards internationaux reconnus, tels que les principes UNIDROIT ou les Principles of European Contract Law (PECL), peuvent guider l’interprétation. Les exigences de forme et d’effet obligatoire varient selon la législation des différents pays. Ainsi, les pays anglo-saxons reconnaissent fréquemment les Preliminary Agreements oraux ou sans forme écrite, tandis qu’en Allemagne, des formalités précises sont souvent requises. Une attention particulière est aussi accordée au principe de « Good Faith » (bonne foi) dans le droit anglo-saxon, qui peut imposer des devoirs précontractuels plus étendus qu’en droit allemand.

Quels sont les risques juridiques liés à la conclusion d’un Preliminary Agreement pour les parties ?

Du point de vue juridique, la conclusion d’un Preliminary Agreement comporte plusieurs risques. D’une part, il existe un risque d’engagement involontaire si les parties ne prêtent pas attention aux implications légales ou utilisent des formulations ambiguës. En outre, une interruption fautive des négociations peut entraîner des demandes de dommages et intérêts pour manquement à des obligations précontractuelles (appelées « culpa in contrahendo »). Le risque de vice de forme existe aussi, par exemple si un acte notarié était requis. En cas de promesse de négociations exclusives, la violation de cette obligation peut donner lieu au paiement de pénalités contractuelles élevées. Des risques de nature concurrentielle peuvent également émerger, notamment lorsque des accords préalables restreignent la concurrence entre opérateurs du marché.

Le contenu d’un Preliminary Agreement peut-il être judiciairement exécuté ?

L’exécution judiciaire d’un Preliminary Agreement dépend de son effet contraignant. Dans la mesure où des droits et obligations concrets – tels que des engagements de confidentialité, d’exclusivité ou de négociation – sont clairement et précisément régis, ceux-ci peuvent, selon la configuration concrète, être exécutés devant les tribunaux allemands. Les déclarations d’intention non contraignantes ne fondent toutefois aucune prétention à obtenir la conclusion du contrat principal devant le juge. En cas de comportement contractuellement fautif, des obligations accessoires – telles que des dommages et intérêts pour manquement à une obligation précontractuelle (§§ 311, 280 BGB) – peuvent toutefois être revendiquées. Pour les accords internationaux, la compétence et la reconnaissance des jugements peuvent également poser des difficultés.

Comment les parties peuvent-elles se prémunir contre les inconvénients juridiques des Preliminary Agreements ?

Afin d’éviter tout risque juridique, les parties doivent concevoir les Preliminary Agreements avec le plus grand soin. Cela implique notamment des formulations claires et sans équivoque concernant l’effet obligatoire, les obligations, les clauses de responsabilité et les éventuelles pénalités contractuelles. Il est recommandé d’aborder expressément la question de l’intention d’engagement (volonté de s’obliger), ainsi que la durée, les modalités de résiliation et la loi applicable. Il convient par ailleurs de vérifier le respect des exigences légales de forme, ainsi que les prescriptions de droit de la concurrence et de protection des données. En droit international, il est conseillé d’insérer une clause de choix de loi claire. En cas de doute, il est recommandé de recourir à une assistance juridique afin de minimiser le risque de contentieux ou de responsabilité indésirable.