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Préface

Notion et définition de la préface

Das Préface est un élément typique des œuvres écrites, en particulier dans les livres, les publications scientifiques, les contrats et d’autres documents volumineux. Il s’agit d’une section autonome précédant le texte principal, qui contient souvent des informations sur la genèse, les objectifs, le public cible ou la méthodologie de l’œuvre. En règle générale, la préface est rédigée par l’auteur, mais elle peut aussi l’être occasionnellement par d’autres personnes liées à l’œuvre.

Qualification juridique de la préface

Évaluation au regard du droit d’auteur

La préface, en tant que partie d’une œuvre littéraire au sens de la loi sur le droit d’auteur (§ 2 UrhG), est en principe protégeable. L’auteur originel de la préface est la personne qui a rédigé cette section de façon intellectuelle et créative. Si la préface est écrite par une autre personne que l’auteur du texte principal, des droits d’auteur distincts sont également envisageables. La reproduction, l’adaptation ou la publication de la préface nécessite, tout comme pour le texte principal, le consentement du titulaire des droits concerné.

Particularités des préfaces rédigées par des tiers

Si une préface est rédigée par une personne externe, par exemple par une personnalité connue, les dispositions sur la protection du droit d’auteur s’appliquent de manière indépendante à cette section du texte. L’utilisation du texte principal sans la préface est juridiquement possible ; toutefois, l’utilisation de la préface sans le consentement de son auteur peut constituer une violation du droit d’auteur.

Caractère juridique dans le domaine contractuel

On retrouve des préfaces non seulement dans les œuvres littéraires, mais aussi dans des documents juridiques tels que les contrats, les conditions générales, les procès-verbaux ou les statuts. Dans ce contexte, la préface fait office d’introduction ou de préambule.

Force obligatoire juridique des préfaces

Les préfaces ou préambules n’ont en règle générale aucune valeur contraignante juridique directe, sauf si les parties à un contrat s’y réfèrent expressément dans le texte du contrat ou intègrent la préface comme partie obligatoire du document principal. Souvent, les préfaces servent d’aide à l’interprétation en expliquant les éléments de contexte, les objectifs du contrat, la motivation des parties ou les circonstances de son élaboration.

Portée pour l’interprétation contractuelle

Dans le cadre de l’interprétation d’un contrat conformément aux §§ 133, 157 BGB, une préface ou un préambule revêt une importance significative : il peut être utilisé pour déterminer la volonté réelle et l’intérêt des parties, en particulier lorsque certaines clauses contractuelles sont ambiguës ou peu claires.

Aspects relatifs à la responsabilité

Des questions de responsabilité peuvent survenir en lien avec les préfaces, par exemple en cas de propos diffamatoires, trompeurs ou illicites. L’auteur ou la personne ayant rédigé la préface porte la responsabilité de ces déclarations, ce qui peut être particulièrement pertinent lors de publications dans des collectifs, des revues ou des monographies scientifiques.

Droits de la personnalité

Lorsqu’une préface fait référence à des personnes physiques, notamment par la citation de noms, de propos ou de jugements de valeur, les droits de la personnalité (§§ 823, 1004 BGB) ainsi que le droit général à la personnalité peuvent être concernés. Les allégations erronées ou discriminatoires dans la préface peuvent donner lieu à des fondements de demandes civiles, par exemple pour interdiction ou indemnisation.

Fonction et importance dans la science juridique

Les préfaces dans les œuvres juridiques remplissent une fonction propre. Elles permettent de mentionner les circonstances particulières de l’élaboration de l’ouvrage, la réception de la littérature antérieure, le soutien de tiers ou des contextes sociétaux et politico-juridiques. Les soutiens et commanditaires sont également souvent cités dans la préface. Il est alors juridiquement et éthiquement nécessaire de séparer la préface du contenu scientifique proprement dit, afin de garantir la transparence des éventuels conflits d’intérêts.

Pertinence pratique et recommandations pour la rédaction

Séparation entre texte principal et préface

D’un point de vue juridique, il est conseillé d’opérer une séparation claire entre la préface et le texte principal, notamment lorsque plusieurs auteurs sont impliqués ou que des tiers interviennent. L’indication de la paternité et, le cas échéant, la documentation écrite de l’accord à la publication doivent être conservées à des fins de preuve.

Dédicaces et remerciements

Les dédicaces ou remerciements sont fréquemment exprimés dans la préface. Par souci des intérêts de toutes les parties, cela doit se faire avec leur connaissance et, dans le cas d’une mention nominative, avec leur consentement, afin d’éviter tout risque en ce qui concerne le droit à la personnalité.

Conclusion

La préface est une partie protégée et d’importance juridique de nombreuses œuvres écrites. Sa portée juridique concerne notamment les questions de droit d’auteur, d’interprétation contractuelle ainsi que les aspects relatifs à la responsabilité et aux droits de la personnalité. Une rédaction soigneuse et transparente des préfaces revêt une signification pratique et juridique, tant dans le contexte scientifique, littéraire que contractuel.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les exigences juridiques pour une préface dans les travaux scientifiques ?

Une préface dans les travaux scientifiques n’est en principe pas une obligation juridique, mais un élément facultatif. Toutefois, elle peut revêtir une certaine pertinence juridique, notamment lorsqu’elle contient des remerciements à des institutions de financement, des entreprises ou des personnes ayant contribué de manière financière, matérielle ou intellectuelle à la réalisation du travail. Si, par exemple, un financement par des tiers est passé sous silence, cela peut enfreindre les obligations de transparence ou de publication prévues, par exemple, par les contrats de financement ou les organismes de soutien à la recherche. Par ailleurs, la préface ne doit contenir aucune déclaration discriminatoire, nuisible à la réputation ou diffamatoire, puisque l’auteur en répond personnellement selon les principes généraux du droit civil et pénal. Dans certains cas, des éditeurs ou des universités peuvent imposer des exigences particulières sur la préface afin d’éviter tout conflit avec des droits d’auteur ou des droits de la personnalité.

Quels sont les points relatifs au droit d’auteur à prendre en compte lors de la rédaction d’une préface ?

Du point de vue du droit d’auteur, la préface est reconnue comme une œuvre linguistique autonome et bénéficie d’une protection si elle constitue une création intellectuelle personnelle. Si des textes tiers, citations ou formulations extérieures sont utilisés dans la préface, les dispositions usuelles du droit d’auteur s’appliquent : il convient notamment de mentionner les sources de manière appropriée et, le cas échéant, d’obtenir une autorisation d’utilisation si l’emprunt dépasse le cadre de l’usage libre selon § 24 UrhG. La mention ou la reproduction de noms, de citations ou de remerciements à des tiers requiert en outre leur consentement, dans la mesure où la publication porte atteinte à leurs droits sur leur propre parole ou image. En cas de rééditions ou de traductions, il convient de vérifier que les droits liés à la préface et au texte principal peuvent être réglés de manière distincte.

Le contenu d’une préface peut-il avoir des conséquences juridiques pour l’auteur ?

Oui, le contenu d’une préface peut avoir d’importantes conséquences juridiques pour l’auteur. Cela vise en particulier les propos diffamatoires ou factuellement inexacts qui y seraient tenus. Selon la gravité et les effets, cela peut entraîner des demandes civiles en cessation, en rétractation ou en réparation, et peut être sanctionné pénalement (par exemple injure, diffamation ou calomnie). Les atteintes à la protection des données (par exemple la mention illicite d’un nom sans consentement) peuvent également entraîner des sanctions. Par ailleurs, les manquements à l’intégrité scientifique, comme le non-respect des obligations de divulgation de financements ou de conflits d’intérêt dans la préface, peuvent donner lieu à des mesures disciplinaires.

Existe-t-il des prescriptions juridiques spécifiques pour la préface dans l’édition ?

Dans l’édition, il existe tant des dispositions contractuelles que des prescriptions relevant du droit d’auteur. En principe, le contrat d’édition détermine la portée et le contenu autorisés pour une préface, en particulier s’il existe des auteurs distincts pour celle-ci. Il est fréquent que le contrat prévoie que l’éditeur se réserve le droit de modifier ou de refuser une préface, notamment si des droits de tiers peuvent être affectés ou si le contenu est jugé préjudiciable à l’activité commerciale. En cas de recours à un auteur externe pour la rédaction de la préface, un accord spécifique sur les droits d’utilisation et la rémunération doit être conclu. Il est aussi souvent précisé comment et par qui les remerciements dans la préface peuvent être effectués, afin d’éviter les litiges juridiques.

Comment respecter les droits de la personnalité de tiers dans une préface ?

Lors de la rédaction d’une préface, il est impératif de respecter la protection des droits de la personnalité des tiers. Cela concerne en particulier la mention de personnes, les remerciements ou les références à des circonstances personnelles, professionnelles ou autres permettant d’identifier des individus. Sans consentement exprès, aucune donnée personnelle telle que nom complet, fonction ou informations sensibles ne doit être publiée. Les atteintes au droit à l’autodétermination informationnelle peuvent donner lieu à des actions en cessation, en réparation, voire à des amendes. La prudence est de rigueur surtout pour les personnes privées vivantes, alors que pour les personnes historiques ou défuntes, le respect des droits post-mortem de la personnalité doit être pris en compte.

Une préface peut-elle être protégée de manière autonome par le droit d’auteur ?

Une préface est en principe protégée en tant qu’œuvre linguistique autonome par le droit d’auteur, à condition qu’elle atteigne le seuil de la création (§ 2 UrhG). L’auteur de la préface est le rédacteur concerné, ce qui revêt une importance particulière si la préface émane d’une personne autre que l’auteur principal. L’éditeur ou le responsable de la publication doit donc acquérir explicitement les droits d’utilisation relatifs à la préface, faute de quoi ceux-ci demeurent auprès de l’auteur de celle-ci. Cette situation juridique s’applique quelle que soit la protection des autres parties de la publication.

Une préface peut-elle constituer une violation du droit de la concurrence ?

Oui, en particulier dans le cadre du droit de la concurrence (UWG), une préface peut entraîner une infraction à la concurrence, notamment lorsque des affirmations trompeuses concernant des produits, services ou concurrents y sont énoncées. Le même principe s’applique à la publicité clandestine (par exemple : remerciements non signalés à des sponsors à caractère publicitaire) ou à la publicité comparative sans fondement, qui peuvent donner lieu à des avertissements ou à des injonctions. Les préfaces dans les éditions à vocation commerciale doivent donc être relues avec attention pour garantir l’objectivité et l’absence d’intentions publicitaires.