Lexique juridique

Portrait

Notion et portée juridique de l’image

Définition et principes généraux

Das L’image désigne juridiquement la représentation d’une personne identifiable par des moyens visuels tels que la photographie, la peinture, le dessin, l’enregistrement vidéo ou des formes de reproduction comparables. Le critère central est la possibilité d’identifier la personne : le fait qu’une représentation soit considérée comme une image au sens de la loi dépend essentiellement de la possibilité pour des tiers de reconnaître, en raison de ses caractéristiques extérieures ou du contexte, la personne représentée comme une personnalité individuelle, ou de pouvoir la déterminer comme telle.

Évolution historique

Historiquement, les images ont acquis de l’importance dès les premières représentations figuratives d’individus. Cependant, les réglementations sur la protection des données et des droits de la personnalité n’ont été codifiées de manière complète qu’au vingtième siècle, protégeant de façon de plus en plus efficace le droit à la personnalité quant aux prises de vues. En Allemagne, la base juridique centrale est principalement le Kunsturhebergesetz (KUG) de 1907 jusqu’à aujourd’hui.


L’image en droit allemand

Fondements juridiques

La protection de l’image selon le Kunsturhebergesetz (KUG)

La loi sur le droit d’auteur sur les œuvres artistiques (§§ 22-24 KUG) prévoit que les images d’une personne ne peuvent, en principe, être publiées ou diffusées qu’avec le consentement de la personne concernée. Ce consentement est l’expression du droit à l’autodétermination concernant la représentation de sa propre personne.

Droits de la personnalité et protection des données

La protection de l’image constitue un élément essentiel du droit général de la personnalité selon l’article 1 paragraphe 1 en liaison avec l’article 2 paragraphe 1 de la Loi fondamentale (Grundgesetz – GG). S’y ajoutent les dispositions du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et de la loi fédérale sur la protection des données (BDSG) lorsqu’il s’agit de traitements ou de diffusions numériques d’images à caractère personnel.


Éléments constitutifs : Quand y a-t-il image au sens juridique ?

Possibilité d’identification de la personne représentée

Pour la qualification juridique d’une représentation en tant qu’image, il est décisif que l’identité de la personne soit accessible à des tiers. Cela peut résulter de la reproduction visuelle des traits du visage, de caractéristiques distinctives, de propriétés corporelles ou d’autres facteurs identifiants. L’identification peut aussi découler du contexte ou de l’accompagnement textuel d’une image, notamment si le nom de la personne est mentionné.

Formes de représentation

La protection de l’image couvre toutes les formes de représentation visuelle :

  • Photographies
  • Peintures et dessins
  • Films et vidéos
  • Caricatures et satires
  • Montages et collages
  • Images numériques et deep fakes

Conditions juridiques de la publication et de la diffusion

Exigence de consentement

La publication ou la diffusion d’une image requiert en principe le consentement préalable, éclairé et libre de la personne représentée (§ 22 KUG). Ce consentement peut être donné expressément ou tacitement, mais il doit en cas de doute être prouvé par la personne qui publie.

Exceptions à l’exigence de consentement

Selon le § 23 KUG, il existe des exceptions spécifiques à l’obligation de consentement :

1. Images issues du domaine de l’actualité : Les images de personnes d’actualité peuvent être publiées sans consentement lorsque l’intérêt public à l’information le justifie.

2. Personnes comme accessoires : Les images où les personnes apparaissent seulement en accessoire à côté d’un paysage ou d’un autre lieu ne nécessitent pas de consentement.

3. Manifestations, défilés et événements similaires : Les images prises dans le cadre de manifestations publiques peuvent, sous certaines conditions, être publiées sans consentement.

4. Intérêt artistique supérieur : Les images dont la publication sert un intérêt artistique supérieur peuvent également relever du régime dérogatoire.

Limites aux exceptions

Même en présence d’une exception à l’obligation de consentement, la protection du droit général de la personnalité demeure applicable (§ 23 al. 2 KUG). La publication est interdite si elle porte atteinte à un intérêt légitime de la personne représentée ou, en cas de décès, de ses proches. Il convient alors de mettre en balance, notamment, les intérêts de la personne concernée et l’intérêt public à la publication.


Dispositions spécifiques de protection et questions de responsabilité

Protection des personnes décédées

La protection de l’image subsiste en principe après le décès. Selon le § 22 phrase 3 KUG, le consentement peut être donné après le décès par les proches de la personne concernée. La durée de protection est en règle générale de dix ans après la mort.

Enfants et mineurs

Pour les mineurs, le consentement ne peut être donné que par les représentants légaux (§ 22 KUG). La protection particulière de la vie privée des enfants est garantie par une interprétation stricte des dispositions de protection.

Responsabilité et actions en cessation

En cas de publication non autorisée d’une image, il existe des droits à l’injonction, à la suppression, à l’indemnisation et éventuellement à une compensation pécuniaire. Ces droits peuvent résulter du KUG ainsi que des §§ 823, 1004 du Code civil allemand (BGB) en liaison avec la protection de la personnalité.


Réglementations internationales et européennes sur la protection de l’image

Distinction avec le droit européen sur la protection des données

Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) considère les données d’image comme des données à caractère personnel et les soumet à la protection étendue du droit européen. Cela concerne en particulier les images destinées au traitement, au stockage ou à la publication numériques. Le traitement n’est licite que s’il repose sur une base légale, telle que le consentement.

Limites des droits à l’image à l’international

Les législations étrangères en matière de protection du droit à l’image et de droit de la personnalité varient fortement, allant de systèmes très protecteurs à des systèmes plutôt libéraux (par ex. aux États-Unis). Il convient donc, lors de publications internationales, de vérifier le droit applicable.


Protection du droit à l’image dans la pratique : questions fréquentes

Photographier dans l’espace public

La simple prise d’une image dans un espace public est légalement admise, cependant sa publication nécessite en règle générale le consentement des personnes représentées, sauf si une exception s’applique.

Images et droit du travail

Dans le cadre des relations de travail, la publication de photos de collaborateurs nécessite en principe leur consentement, le lien hiérarchique n’impliquant pas un devoir de consentir à la publication d’une image.


Sanctions en cas d’atteinte au droit à l’image

Actions civiles

Les atteintes peuvent donner lieu à des actions en cessation, suppression, indemnisation et dommages-intérêts. La base légale se trouve notamment dans le droit de la personnalité et le Kunsturhebergesetz.

Sanctions pénales

Le KUG prévoit, à son article 33, également des sanctions pénales. La diffusion, publication ou transmission non autorisée d’une image peut être punie d’une amende ou d’une peine d’emprisonnement.


Résumé

Das L’image constitue une forme essentielle du droit de la personnalité, largement protégée en droit allemand par la loi sur le droit d’auteur sur les œuvres artistiques ainsi que par la réglementation sur la protection des données. La publication et l’utilisation des images nécessitent, en règle générale, le consentement de la personne concernée, sous réserve d’exceptions. La protection de l’image englobe des conséquences civiles et pénales étendues en cas de violation et se caractérise par un cadre réglementaire international, européen et national complexe. La pratique requiert toujours une mise en balance attentive entre la protection de la personnalité et l’intérêt public à l’information.

Questions fréquemment posées

Qui a le droit de décider de la publication d’une image ?

En principe, la décision de publier une image revient à la personne représentée elle-même. Ce droit découle du droit à l’image propre, codifié en Allemagne aux §§ 22, 23 du Kunsturhebergesetz (KUG). Selon le § 22 KUG, la diffusion ou l’exhibition publique d’images n’est en principe autorisée qu’avec le consentement de la personne représentée. Ce consentement doit être obtenu avant la publication et peut, en l’absence de stipulation contraire, être révoqué à tout moment. Pour les mineurs, le consentement des parents ou tuteurs légaux est nécessaire. Il n’est possible de se passer d’un consentement exprès que dans certains cas exceptionnels prévus par la loi (voir § 23 KUG, par exemple pour les images relevant de l’actualité). En cas d’atteinte au droit à l’image, la personne concernée dispose de plusieurs moyens juridiques, notamment des droits à cessation, suppression et indemnisation.

Quelles exceptions à l’obligation de consentement sont prévues par la loi ?

Le Kunsturhebergesetz énumère à son § 23 KUG certaines exceptions dans lesquelles une image peut être publiée sans le consentement de la personne représentée. Il s’agit principalement des images d’actualité, des images où les personnes apparaissent seulement en tant qu’accessoires à côté d’un paysage ou d’un autre lieu, des représentations de manifestations, défilés ou événements similaires auxquels la personne concernée a pris part, ainsi que des images non réalisées sur commande et dont la diffusion sert un intérêt artistique supérieur. Pour toutes ces exceptions, il est néanmoins indispensable de procéder à une mise en balance soigneuse des intérêts, notamment en ce qui concerne le droit de la personnalité et l’intérêt public à la diffusion. Une publication ne peut jamais avoir lieu si elle porte atteinte aux intérêts légitimes de la personne concernée (§ 23 al. 2 KUG).

Quels droits ont les personnes en cas de publication illicite d’images ?

Si des images sont publiées sans le consentement requis ou en méconnaissance des exceptions prévues par la loi, la personne concernée dispose de divers droits légaux. Ceux-ci comprennent notamment le droit à cessation (pour empêcher toute diffusion ou publication ultérieure de l’image), le droit à suppression (par exemple la suppression de photos sur Internet), ainsi qu’un droit à indemnisation si la publication a causé un dommage matériel ou moral. In fine, la personne peut demander des dommages-intérêts pour atteinte à sa personnalité, notamment si la violation est grave. Par ailleurs, l’auteur de la violation peut également être poursuivi pénalement (selon § 33 KUG).

Combien de temps le droit à l’image persiste-t-il après le décès d’une personne ?

Le droit à l’image ne prend pas automatiquement fin avec le décès de la personne concernée. Selon le § 22 phrase 3 KUG, il perdure pendant dix ans après le décès. Pendant cette période, le droit de décider de la publication de l’image appartient aux proches, l’ordre de priorité étant fixé par la loi (par ex. conjoint, enfants, parents). À l’issue de ce délai, le droit à l’image s’éteint définitivement et les images peuvent en principe être librement utilisées. Toutefois, une protection posthume de la personnalité peut également s’appliquer, notamment si une publication porte indûment atteinte à la mémoire du défunt.

Quelle est l’importance de la déclaration de consentement pour l’utilisation légale des images ?

Une déclaration de consentement valable est la condition essentielle pour la publication légale d’images. Elle doit intervenir avant la publication et se référer sans ambiguïté à l’utilisation prévue (objectif, étendue, durée). Il est généralement recommandé d’obtenir un consentement écrit afin de pouvoir en justifier en cas de litige. Le consentement peut être révoqué, sauf si des intérêts légitimes à une utilisation ultérieure s’y opposent (par exemple, publications déjà imprimées). Les consentements obtenus par fraude, contrainte ou erreur ne sont pas juridiquement valables. La transmission des images à des tiers doit aussi être expressément convenue, sinon un nouveau consentement est requis.

Quand une image relève-t-elle de l’actualité ?

Il est souvent sujet à débat juridique de déterminer si une image relève ou non de l’actualité. Sont généralement visés les clichés qui concernent un événement d’actualité ou une personnalité publique dont la publication présente, en raison de sa contribution au débat public et à l’information de la société, un intérêt particulier. Une évaluation au cas par cas est toujours requise. Toute image représentant une célébrité ne remplit pas automatiquement cette condition ; il faut également mettre en balance les droits de la personnalité et l’intérêt public à l’information. Les situations sensibles comme la vie privée, l’état de santé ou les deuils sont, même pour les personnalités connues, généralement protégées et ne justifient pas une exception au consentement.

À quoi faut-il particulièrement veiller lors de la publication de photos sur Internet ?

La publication d’images sur Internet est soumise aux mêmes exigences légales que dans les autres médias, mais ses conséquences sont souvent bien plus graves et difficiles à corriger. En raison de la diffusion mondiale et de la réplication rapide par des tiers, il convient d’être particulièrement prudent quant au respect des consentements et des exceptions. De plus, la suppression ultérieure d’images peut s’avérer difficile, le contenu pouvant avoir déjà été largement partagé. Sur les réseaux sociaux et plateformes de partage, il convient également de tenir compte de leurs conditions d’utilisation, notamment en ce qui concerne la cession de droits et d’éventuelles publications à l’étranger. Une violation du droit à l’image sur Internet peut entraîner des actions en cessation et des demandes de dommages-intérêts importantes.