Définition et bases juridiques de la politique économique (UE)
Die Politique économique de l’Union européenne (UE) englobe toutes les mesures et réglementations par lesquelles l’UE et ses États membres interviennent dans la régulation et l’influence de l’ensemble de l’ordre économique et de l’évolution économique sur le marché intérieur ainsi qu’à l’international. La politique économique dans l’UE est largement encadrée juridiquement et constitue l’un des domaines politiques centraux de l’Union. Les fondements juridiques découlent principalement du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), complétés par le Traité sur l’Union européenne (TUE) ainsi que par divers actes de droit dérivé.
Bases juridiques primaires
Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE)
Der TFUE contient les principales normes juridiques relatives à la politique économique européenne. Les articles 2, 3 et 5, en particulier, déterminent la répartition des compétences entre l’Union et les États membres, tandis que la partie III (titres VIII à X) comporte des dispositions détaillées sur la politique économique, l’emploi et la politique sociale ainsi que la politique monétaire.
Articles 2 et 3 TFUE : Compétences
L’article 2 TFUE distingue la compétence exclusive, la compétence partagée et la compétence d’appui de l’Union. La politique économique, en particulier la coordination des politiques économiques des États membres, relève de la compétence partagée (art. 4, §1 et 2 TFUE) avec un accent particulier sur la coordination.
Article 5 TFUE : Principe de subsidiarité
Le principe de subsidiarité selon l’art. 5 TFUE exige que l’UE n’agisse que dans la mesure où les objectifs de l’action envisagée ne peuvent pas être suffisamment réalisés par les États membres.
Union économique et monétaire (UEM)
Un élément central de la politique économique européenne est l’ Union économique et monétaire (UEM). Le titre VIII (art. 119 à 144 TFUE) réglemente les principes, objectifs et procédures pour la coordination et la surveillance de la politique économique ainsi que pour l’introduction et la gestion de l’euro.
Article 119 TFUE : Objectif de l’UEM
L’art. 119 TFUE prévoit l’établissement du marché intérieur commun ainsi que l’introduction progressive d’une monnaie commune comme objectifs à atteindre par une politique économique coordonnée et une politique monétaire uniforme, tout en respectant les principes d’une économie de marché ouverte caractérisée par la libre concurrence.
Articles 121 et suivants TFUE : Procédure de coordination
La coordination à moyen terme s’effectue dans le cadre du Semestre européen conformément à l’art. 121 TFUE et comprend la définition et le contrôle des orientations générales de politique économique, y compris la surveillance macroéconomique.
Article 126 TFUE : Procédure de déficit
La « procédure de déficit excessif » selon l’art. 126 TFUE ainsi que le protocole correspondant (n° 12) constituent le fondement juridique du mécanisme de surveillance budgétaire. En cas de non-respect des exigences budgétaires, des sanctions peuvent être déclenchées.
Droit dérivé et règlements de l’UE
La surveillance économique et budgétaire repose sur un ensemble d’actes juridiques et de cadres, notamment le fameux Pacte de stabilité et de croissance et plusieurs ensembles de règlements comme le « Six-Pack » et le « Two-Pack », qui contiennent des règles de procédure détaillées pour le contrôle fiscal et la surveillance macroéconomique.
Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC)
Le PSC vise à limiter les déficits budgétaires et l’endettement public des États membres et est codifié dans plusieurs règlements (notamment le règlement (CE) n° 1466/97, 1467/97 et règlements modificatifs). Parmi ses instruments figurent :
- Mécanismes d’avertissement précoce en cas d’écart par rapport aux objectifs budgétaires
- Sanctions contre les États membres en cas de déficits persistants
- Vérification régulière des données budgétaires
Le Semestre européen
Das Semestre européen est un cycle annuel de coordination des politiques économique et budgétaire au sein de l’UE. La structure juridique de ce mécanisme repose sur divers actes du droit dérivé, complétés par des recommandations et des orientations du Conseil.
Instruments politiques et procédures
Méthode ouverte de coordination
Outre les réglementations contraignantes, la « méthode ouverte de coordination » (MOC) s’applique comme procédure flexible. Elle se caractérise par l’échange de bonnes pratiques, le benchmarking, des lignes directrices et des rapports, sans caractère juridiquement contraignant, mais favorise l’harmonisation horizontale entre gouvernements.
Procédure législative
Toutes les dispositions légales de la politique économique européenne résultent en règle générale de la procédure législative ordinaire (art. 294 TFUE), avec la participation du Conseil de l’UE et du Parlement européen. Dans certains cas, comme pour des mesures budgétaires, des procédures spéciales avec des acteurs et des règles de décision différents peuvent s’appliquer.
Répartition des tâches : UE et États membres
Les compétences économiques restent formellement du ressort des États membres dans les domaines essentiels. L’UE exerce des fonctions de coordination, de surveillance et de soutien. Toutefois, les dispositions des traités, en particulier concernant la discipline budgétaire et la coordination, sont obligatoires.
Obligations nationales de mise en œuvre
Les États sont notamment tenus de soumettre leurs budgets économiques au Conseil et à la Commission pour évaluation (art. 126, §3 TFUE). Les mesures nationales contraires aux prescriptions de l’UE peuvent faire l’objet d’une procédure en manquement selon l’art. 258 TFUE.
Compétences institutionnelles
Commission européenne
La Commission européenne, en tant que « gardienne des traités », veille au respect de la discipline économique, prend des initiatives, publie des rapports pays et des recommandations, et peut engager des procédures en manquement en cas d’infractions.
Conseil de l’Union européenne et Conseil européen
Il appartient au Conseil de fixer les grandes orientations et de statuer sur les recommandations, sanctions ou mesures correctives après consultation finale. Le Conseil européen intervient dans les orientations stratégiques.
Banque centrale européenne (BCE)
La BCE est responsable de la politique monétaire et financière des États membres de la zone euro. Elle dispose d’une indépendance dans le cadre de son mandat, lequel repose sur la stabilité des prix (art. 127 et suivants TFUE).
Application du droit et sanctions
Procédure de déficit
En cas de dépassement des valeurs de référence pour le déficit public (3 % du PIB) ou pour le niveau d’endettement public (60 % du PIB), la procédure de déficit est enclenchée. Des sanctions telles qu’amendes, gel de fonds ou exigences budgétaires et économiques renforcées sont possibles.
Procédure en manquement
La Commission peut saisir la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) contre les États membres en cas de manquement. La CJUE peut rendre des arrêts contraignants et, si nécessaire, imposer des astreintes.
Politique économique au-delà de l’UEM
Indépendamment de l’Union économique et monétaire, il existe de nombreuses autres compétences économiques, telles que la politique de concurrence et des aides d’État (art. 101 et suivants, 107 et suivants TFUE), la politique commerciale (art. 206, 207 TFUE), la politique de la consommation et de l’environnement, qui influencent également la conception et la gestion de l’économie et sont régies par une multitude d’actes législatifs, de directives et de règlements.
Perspectives d’avenir et évolution juridique
La politique économique de l’UE est en constante évolution. Des défis tels que la gestion de crise (par exemple lors de la pandémie de COVID-19), la politique climatique (Green Deal), la numérisation et l’évolution du cadre de stabilité entraînent régulièrement des adaptations des bases juridiques ainsi que de nouveaux actes et instruments de coordination.
Résumé :
La politique économique de l’Union européenne est largement encadrée sur le plan juridique et repose sur une interaction complexe entre droit primaire, droit dérivé, recommandations et procédures de coordination. Elle inclut des exigences fiscales, des procédures de surveillance et de sanction, un cadre législatif et des mécanismes de coopération entre l’Union et les États membres ainsi que les attributions essentielles des institutions européennes. L’évolution continue des règles et des structures garantit la flexibilité et permet une adaptation aux défis actuels.
Questions fréquemment posées
Comment les compétences économiques sont-elles réparties entre l’Union européenne et les États membres ?
Les compétences économiques sont fixées par le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), notamment dans les articles 119 à 144. En principe, la politique économique relève d’une compétence partagée entre l’UE et ses États membres. Tandis que les États membres restent libres de définir leur politique économique, ils sont tenus de l’aligner sur les grandes orientations fixées au niveau de l’Union dans le cadre d’une « méthode ouverte de coordination » (art. 120 et 121 TFUE). L’UE peut établir des cadres et mécanismes contraignants de coordination, tels que la définition des grandes orientations, principalement adoptées par le Conseil et sur proposition de la Commission. Cependant, la mise en œuvre reste essentiellement de compétence nationale ; l’UE ne peut pas imposer directement la régulation ou le pilotage des mesures économiques, mais peut seulement émettre des recommandations ou, dans le cadre de procédures de surveillance macroéconomique, engager des sanctions. L’élément central de gouvernance est le Semestre européen, dans lequel les mesures et objectifs de politique économique et budgétaire sont surveillés et coordonnés.
Quel rôle jouent les règles relatives aux aides d’État dans le cadre juridique de la politique économique européenne ?
Les règles relatives aux aides d’État sont essentielles en droit européen, notamment aux articles 107 à 109 TFUE. Elles déterminent dans quelle mesure les subventions publiques ou autres avantages accordés par les États membres aux entreprises sont compatibles avec le marché intérieur. Le principe de base est l’interdiction des aides d’État, sauf exceptions, notamment pour la promotion de régions défavorisées, la recherche et le développement ou la gestion de crises. Toute aide d’État doit en principe être notifiée à la Commission européenne et soumise à son approbation (procédure de notification). La Commission vérifie si la mesure fausse ou non la concurrence et le commerce entre les États membres. Les aides illégales peuvent être récupérées. Le contrôle des aides vise à garantir le respect de la concurrence loyale et l’égalité de traitement sur le marché intérieur.
Quelles règles juridiques s’appliquent au Pacte de stabilité et de croissance de l’UE ?
La base du Pacte de stabilité et de croissance (PSC) se trouve dans le droit primaire (art. 121 et 126 TFUE) ainsi que dans les actes de droit dérivé correspondants (notamment le règlement (CE) n° 1466/97 et n° 1467/97). L’objectif est d’assurer une discipline budgétaire durable dans les États membres et d’éviter des déficits excessifs. Au cœur du dispositif : la procédure de déficit excessif. Les États membres doivent élaborer leur budget conformément aux critères de Maastricht (déficit budgétaire maximal de 3 % et dette publique maximale de 60 % du PIB). En cas d’infraction, des recommandations sont d’abord émises ; en cas de récidive, des mesures renforcées sont possibles, telles que des dépôts non rémunérés, des amendes ou même des réductions de fonds. Le contrôle juridictionnel par la Cour de justice européenne est limité aux aspects de procédure, mais pas à l’appréciation économique et aux recommandations des organes.
Quelle est la situation juridique concernant la protection de la libre circulation des capitaux dans la politique économique européenne ?
La libre circulation des capitaux et des paiements est consacrée aux articles 63 à 66 TFUE et fait partie des libertés fondamentales du marché intérieur. Toute restriction de la circulation des capitaux entre les États membres ainsi qu’entre les États membres et les pays tiers est en principe interdite. Des exceptions ne sont possibles que dans des cas précisément définis, par exemple pour la lutte contre le blanchiment de capitaux, la fraude fiscale ou pour des raisons d’ordre et de sécurité publics. Le contrôle de la conformité au droit européen est strict ; les restrictions nationales doivent être proportionnées et appropriées et ne pas dépasser ce qui est nécessaire pour atteindre l’objectif. La jurisprudence de la CJUE a développé et précisé le droit des capitaux notamment en période de crises économiques et bancaires.
Quelle est la portée juridique des libertés fondamentales telles que la liberté d’établissement et la libre prestation de services pour la politique économique européenne ?
La liberté d’établissement (art. 49-55 TFUE) et la libre prestation de services (art. 56-62 TFUE) sont des piliers juridiques fondamentaux du marché intérieur européen. Elles garantissent aux entreprises et aux particuliers le droit d’exercer des activités économiques dans chaque État membre dans des conditions équivalentes. Les règles de l’UE harmonisent largement les conditions, par exemple via la directive sur les services, les directives bancaires et les régulations sur les marchés de capitaux. Les restrictions nationales ne sont permises que si elles répondent à des motifs impérieux d’intérêt général, sont appropriées et proportionnées. La CJUE exerce un contrôle strict et a donné, à travers sa jurisprudence sur la formule Cassis de Dijon, des impulsions déterminantes à l’intégration économique.
Quel rôle jouent les actes juridiques de l’UE – en particulier règlements et directives – dans la mise en œuvre des mesures de politique économique ?
Les règlements de l’UE (art. 288 TFUE) ont une portée générale, sont obligatoires dans tous leurs éléments et sont directement applicables dans chaque État membre sans mesures nationales de transposition. Ils sont souvent utilisés en droit de la concurrence, de la surveillance des marchés financiers et du droit budgétaire. Les directives, en revanche, n’engagent les États membres que sur l’objectif à atteindre, leur laissant le choix de la forme et des moyens pour la mise en œuvre. De nombreuses mesures de politique économique, par exemple en droit du travail ou en politique environnementale à impact économique, sont coordonnées par le biais de directives. Le défaut ou la mauvaise transposition peut donner lieu à une procédure en manquement, qui peut être tranchée par la CJUE.
Comment la fonction de surveillance de la Commission européenne en matière de politique économique est-elle juridiquement encadrée ?
La Commission européenne exerce une fonction centrale de surveillance et d’exécution, fondée sur plusieurs textes juridiques. Elle vérifie le respect des orientations de politique économique énoncées dans le TFUE et dans les actes de droit dérivé, telles que l’observation des règles budgétaires, la conformité aux règles en matière d’aides d’État ou la mise en œuvre des dispositions du marché intérieur. En cas de manquement, la Commission peut engager une procédure en manquement, émettre des avis ou prendre des décisions contraignantes. Il est également envisageable que la Commission formule des recommandations ou des avertissements dans le cadre du Semestre européen. En outre, la Commission est autorisée à initier des mesures d’urgence en cas de risques systémiques imminents et à évaluer régulièrement le respect des exigences légales.