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Personnes particulièrement assujetties

Définition et cadre juridique du terme « Personnes particulièrement assujetties »

Le terme « personnes particulièrement assujetties » désigne, selon le droit allemand, les personnes physiques ou morales qui, sur la base de dispositions légales spécifiques, sont soumises à des obligations particulières de diligence, de déclaration ainsi qu’à des devoirs de comportement ou de rapport. Les personnes particulièrement assujetties jouent un rôle central, notamment dans la prévention du blanchiment d’argent, dans la protection des données, pour les exigences de conformité ainsi qu’en lien avec le registre de transparence et certains droits de surveillance.

Bases légales

Les exigences légales pour les personnes particulièrement assujetties sont principalement codifiées dans la loi sur le blanchiment d’argent (GwG), mais aussi dans d’autres réglementations spéciales telles que la loi sur le secteur bancaire (KWG), la loi sur la supervision des assurances (VAG), la loi sur le commerce des valeurs mobilières (WpHG), la loi fédérale sur la protection des données (BDSG) ainsi que dans la loi sur le registre de transparence (TraFinG Gw). Les réglementations respectives précisent qui est considéré comme particulièrement assujetti, quelles obligations de diligence doivent être respectées et quelles sont les conséquences juridiques en cas de violation.


Personnes particulièrement assujetties selon la loi sur le blanchiment d’argent (GwG)

Définition du terme et champ d’application

Dans le contexte de la loi sur le blanchiment d’argent, sont qualifiées de personnes particulièrement assujetties celles qui, en raison de leur activité commerciale, sont confrontées à des risques accrues de blanchiment ou de financement du terrorisme. L’article 2 GwG énumère en détail les catégories concernées. Font notamment partie de ces parties assujetties :

  • Établissements de crédit et établissements financiers
  • Entreprises d’assurance
  • Professions juridiques (notaires, avocats, commissaires aux comptes, experts-comptables, conseillers fiscaux)
  • Agents immobiliers et administrateurs de biens immobiliers
  • Commerçants de biens dès certains seuils lors de paiements en espèces
  • Opérateurs de jeux d’argent

Obligations de diligence selon la GwG

Les personnes particulièrement assujetties selon la GwG doivent notamment remplir les obligations suivantes :

Obligations générales de diligence (§§ 10 et suivants GwG)

  • Identification de la partie cocontractante et, le cas échéant, de la personne agissant pour son compte
  • Clarification et vérification du bénéficiaire effectif
  • Collecte et évaluation des relations d’affaires et des transactions sous l’angle du risque de blanchiment
  • Obligations de documentation et de conservation de tous les documents pertinents
  • Mise en place d’un système de gestion basé sur les risques pour prévenir le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme

Obligations de vigilance renforcées (§ 15 GwG)

  • Mise en œuvre de mesures renforcées en cas de risques accrus, notamment pour les personnes politiquement exposées ou en cas d’opérations inhabituelles

Obligations de déclaration (§ 43 GwG)

  • Déclaration immédiate des soupçons à la Cellule de renseignement financier (FIU)

Mesures de sécurité internes (§ 6 GwG)

  • Nomination d’un responsable de la prévention du blanchiment d’argent
  • Formation du personnel
  • Mise en place de mécanismes de contrôle internes et vérification du respect des obligations légales


Sanctions et mesures de surveillance

Réglementation relative aux amendes

Les violations des obligations en tant que personne particulièrement assujettie entraînent d’importantes conséquences. Les §§ 56 et suivants de la GwG prévoient de nombreux cas de sanctions administratives. Le montant des amendes peut, selon le revenu ou le chiffre d’affaires de la personne assujettie, atteindre des millions, voire des milliards d’euros.

Contrôle et surveillance

Le respect des obligations est contrôlé par les autorités de surveillance compétentes telles que l’Autorité fédérale de supervision financière (BaFin), les chambres de commerce et d’industrie ainsi que d’autres autorités spécialisées. Ces autorités sont habilitées à vérifier la conformité à travers des inspections, contrôles ou injonctions.


Personnes particulièrement assujetties dans le contexte de la protection des données et de la transparence

Obligations de diligence en matière de protection des données

En droit de la protection des données, en particulier selon le Règlement général sur la protection des données (RGPD) et la loi fédérale sur la protection des données (BDSG), les « responsables » et « sous-traitants » sont définis comme des parties particulièrement assujetties. Ils sont tenus de prendre des mesures techniques et organisationnelles pour garantir la protection des données à caractère personnel.

Obligations d’inscription au registre de transparence

La loi de transposition de la quatrième directive anti-blanchiment de l’UE oblige notamment les personnes particulièrement assujetties, telles que les personnes morales et sociétés de personnes inscrites, à déclarer et actualiser en permanence les véritables bénéficiaires effectifs auprès du registre de transparence. Cette mesure accroît la transparence des structures d’entreprise et sert à combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.


Autres domaines d’application des personnes particulièrement assujetties

Supervision des services financiers

Les établissements relevant de la loi sur le secteur bancaire, c’est-à-dire les banques et prestataires de services financiers, font partie des personnes particulièrement assujetties classiques. Ils sont soumis à des obligations de contrôle, de déclaration et de documentation accrues dans le cadre de la supervision financière.

Secteur immobilier

Outre les réglementations mentionnées ci-dessus, une conformité stricte est particulièrement exigée dans le secteur immobilier. Les agents immobiliers et gestionnaires d’immeubles doivent vérifier l’origine des fonds avant et pendant la relation d’affaires, évaluer les risques et signaler eux-mêmes tout soupçon.

Réglementations nationales et européennes comparables

Des obligations similaires découlent aussi de directives européennes, notamment la directive anti-blanchiment de l’UE. Celles-ci doivent régulièrement être transposées en droit national et ont pour objet d’instaurer un cadre homogène à l’échelle européenne pour les personnes particulièrement assujetties.


Conséquences pratiques et synthèse

Le statut de personne particulièrement assujettie en droit allemand s’accompagne d’obligations légales étendues en matière de diligence, de déclaration et d’organisation. Les groupes de personnes et d’entreprises concernés doivent se tenir continuellement informés des évolutions législatives et adapter en conséquence leurs processus internes, afin de minimiser les risques de responsabilité et d’amendes. Le rôle des personnes particulièrement assujetties est fondamental dans la lutte contre la criminalité économique, le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme, dans la promotion de la transparence dans la vie économique ainsi que pour la protection globale des données à caractère personnel.

Sources juridiques et bibliographiques

  • Loi sur le blanchiment d’argent (GwG)
  • Loi sur le secteur bancaire (KWG)
  • Règlement général sur la protection des données (RGPD)
  • Loi fédérale sur la protection des données (BDSG)
  • Loi sur le registre de transparence et l’information financière (TraFinG)
  • Directives européennes sur la prévention du blanchiment d’argent

La connaissance approfondie et la mise en œuvre des obligations pour les personnes particulièrement assujetties constituent une condition essentielle pour l’activité conforme à la loi dans de nombreux secteurs économiques.

Questions fréquemment posées

Quelles obligations légales de déclaration s’appliquent aux personnes particulièrement assujetties selon la loi sur le blanchiment d’argent ?

Les personnes particulièrement assujetties sont soumises, en vertu de la loi sur le blanchiment d’argent (GwG), à de nombreuses obligations de déclaration. Celles-ci comprennent notamment l’obligation de déclarer rapidement à la Cellule de renseignement financier (FIU) tout soupçon de blanchiment ou de financement du terrorisme. Cette obligation de déclaration existe indépendamment du montant concerné et s’applique tant aux transactions réalisées qu’aux tentatives de transactions. L’omission de déclaration constitue une infraction administrative et peut entraîner des amendes considérables. Par ailleurs, la GwG impose également l’obligation de signaler toute divergence au registre de transparence ainsi que de transmettre certaines informations lors de contacts avec d’autres assujettis, par exemple concernant l’identité du bénéficiaire effectif.

Quelles sont les obligations de diligence incombant aux personnes particulièrement assujetties dans le cadre de leur activité ?

Dans le cadre de leur activité, les personnes particulièrement assujetties doivent respecter des obligations de diligence étendues. Celles-ci comprennent l’identification et la vérification de l’identité de la partie cocontractante et, le cas échéant, de la personne agissant pour son compte ainsi que du bénéficiaire effectif. Il s’agit notamment d’obtenir et de contrôler les documents et informations appropriés – comme des papiers d’identité, des extraits du registre du commerce ou une structure de propriété claire. Une surveillance continue de la relation d’affaires est également requise, y compris la réalisation de contrôles basés sur les risques, l’observation et l’analyse des transactions pour détecter toute anomalie. Si de nouveaux risques apparaissent ou en cas de modification de la relation, les obligations de diligence doivent être réexaminées en fonction du cas.

Quelles obligations de documentation les personnes particulièrement assujetties doivent-elles respecter ?

Dans le cadre des exigences en matière de prévention du blanchiment, les personnes particulièrement assujetties sont tenues de documenter de manière compréhensible toutes les informations et pièces recueillies dans le cadre des obligations de diligence et de surveillance, et de les conserver pendant au moins cinq ans. Ces preuves doivent pouvoir être présentées à tout moment à l’autorité de surveillance compétente. La documentation inclut notamment les justificatifs d’identité, les déclarations de bénéficiaire effectif, la correspondance relative aux transactions suspectes, les analyses de risques réalisées et les mesures de gestion des risques. Les lignes directrices internes, attestations de formation des employés et, le cas échéant, les résultats d’audits doivent également être documentés de façon exhaustive.

Quelles sanctions menacent en cas de violation des obligations de lutte contre le blanchiment d’argent ?

Les violations des obligations prévues par la loi sur le blanchiment d’argent peuvent donner lieu à des sanctions parfois lourdes. Celles-ci vont de l’avertissement à des amendes, jusqu’à des peines privatives de liberté de plusieurs années, notamment en cas de manquements intentionnels ou répétés aux obligations de déclaration et de diligence ou en cas de participation à des opérations de blanchiment. Les autorités administratives, notamment la BaFin ou les autorités de surveillance régionales compétentes, peuvent également ordonner la publication des sanctions (« naming and shaming »). Les dirigeants d’entreprise peuvent aussi être tenus personnellement responsables. Outre les conséquences pénales et administratives, des mesures disciplinaires ou professionnelles, telles que le retrait d’autorisation ou l’exclusion d’associations professionnelles, peuvent également être encourues.

Dans quelle mesure existe-t-il des particularités sectorielles pour les personnes particulièrement assujetties ?

Selon le secteur, il existe pour les personnes particulièrement assujetties des exigences juridiques parfois différentes, allant au-delà des obligations générales de la GwG. Les banques et prestataires de services financiers sont soumis à des exigences généralement plus strictes, notamment en matière de surveillance des transactions ou pour les relations d’affaires internationales. Les agents immobiliers doivent par exemple recueillir et déclarer des informations minimales spécifiques lors de transactions immobilières. Les notaires et avocats occupent une position particulière en raison du secret professionnel du mandat, ce qui implique pour eux des obligations de déclaration et des exceptions spécifiques. De manière transversale à tous les secteurs, une approche orientée sur les risques doit cependant toujours être adoptée, l’évaluation de la situation de menace individuelle devant être analysée et prise en compte de manière appropriée.

Comment garantir la protection des données à caractère personnel lors de l’exécution des obligations de lutte contre le blanchiment ?

Les personnes particulièrement assujetties sont légalement tenues, lors du traitement de données à caractère personnel – par exemple dans le cadre de l’identification ou de la déclaration –, de respecter les exigences du Règlement général sur la protection des données (RGPD) ainsi que les réglementations spéciales en matière de protection des données. Le traitement ne doit intervenir qu’aux fins de l’exécution des obligations de lutte contre le blanchiment. Les données doivent être protégées contre tout accès non autorisé et conservées uniquement le temps prévu par la GwG. À l’issue de la période légale de conservation, les données doivent être supprimées ou anonymisées conformément à la protection des données. Les violations de la protection des données sont sanctionnées non seulement par la réglementation relative au blanchiment d’argent, mais également par le droit de la protection des données.