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Période d’acquisition des droits

Période d’acquisition de droits – Notion, fondements juridiques et importance

Définition de la période d’acquisition de droits

La période d’acquisition de droits (Anwartschaftszeit) est un terme fréquemment utilisé dans le droit allemand pour désigner des périodes déterminées, devant être accomplies afin de pouvoir faire valoir des créances, des droits ou des prestations résultant de dispositions légales ou contractuelles. Elle joue un rôle central notamment en droit social, pour les prestations de retraite, d’assurance, ainsi qu’en droit du travail. La période d’acquisition de droits vise généralement à limiter l’ouverture du droit à prestation et garantit que des droits ou prestations ne peuvent être revendiqués qu’après une durée minimale fixée d’assurance ou de cotisation.

Fondements juridiques et domaines d’application

Droit de l’assurance

En droit des assurances, la période d’acquisition de droits désigne le laps de temps devant s’écouler entre le début de la relation d’assurance et la survenance du premier sinistre afin qu’un droit à prestation naisse. Des exemples typiques sont les assurances-vie ou d’incapacité professionnelle, où une période d’acquisition vise notamment à prévenir les abus (aléa moral). Les dispositions concernant la période d’acquisition sont généralement précisées dans les conditions générales d’assurance (AVB) de chaque type d’assurance et trouvent leur fondement dans la loi sur le contrat d’assurance (VVG).

Droit de la sécurité sociale

Dans le domaine de la sécurité sociale – en particulier pour l’assurance retraite, l’assurance chômage, l’assurance maladie et l’assurance dépendance –, la période d’acquisition de droits constitue un critère central d’ouverture des droits à prestation :

  • Assurance retraite : Ici, la période d’acquisition est souvent appelée « période de stage ». Selon l’article 50 du SGB VI, un droit à la retraite exige une durée minimale d’assurance (« période de stage générale ») de cinq ans, avec des règles spéciales de durée, comme 15 ou 35 ans, selon le type de retraite.
  • Assurance chômage : Selon le § 142 SGB III, un droit à l’allocation chômage n’existe que si, au cours des 30 derniers mois précédant la notification du chômage, au moins douze mois de période d’acquisition ont été accomplis par une activité soumise à cotisations.
  • Assurance maladie : Pour certaines prestations (par exemple l’indemnité maladie après une incapacité de longue durée), une durée minimale d’assurance est requise.
  • Assurance dépendance : Dans l’assurance dépendance sociale selon le SGB XI, une période d’acquisition de deux ans au cours des dix dernières années est nécessaire pour avoir droit aux prestations.

Droit du travail

En droit du travail, le terme de période d’acquisition de droits apparaît surtout dans le cadre des systèmes de prévoyance professionnelle, notamment en matière de retraite d’entreprise (BetrAVG). C’est la période à partir de laquelle un salarié acquiert des droits à prestations non susceptibles de caducité, par exemple selon § 1b BetrAVG.

Droit de la fonction publique et conventions collectives

Dans la fonction publique et en droit des fonctionnaires, la période d’acquisition désigne en général le temps d’activité en tant que stagiaire, notamment lors de la préparation à une titularisation dans un rapport de service de droit public, et constitue une condition préalable à certains droits de statut ou de retraite.

Conséquences juridiques et portée de la période d’acquisition

Le respect de la période d’acquisition est une condition préalable à l’ouverture des droits. Avant d’avoir accompli la période d’acquisition, il n’existe en général aucun droit à prestation, même si d’autres conditions sont remplies. Certaines interruptions, par exemple liées à des périodes non prises en compte ou à des lacunes d’assurance, peuvent retarder ou empêcher l’accomplissement de la période d’acquisition.

Dans certains domaines, comme l’assurance retraite légale, des périodes dites de substitution (par exemple, chômage, service militaire ou scolaire) peuvent toutefois être prises en compte dans la période d’acquisition. Cela est régi au cas par cas par les dispositions législatives concernées.

Interruptions, prise en compte et spécificités

Interruptions et prise en compte

La prise en compte de périodes dépourvues d’assurance, de cotisations ou d’activité dépend du domaine juridique et des règles législatives applicables. En droit de la retraite, par exemple, les périodes d’éducation des enfants, de chômage ou de service militaire sont souvent reconnues comme périodes de substitution.

Parallélisme de périodes d’acquisition

Il peut arriver que différentes périodes d’acquisition soient courues en parallèle pour des droits distincts. Par exemple, une personne peut être doublement assurée en retraite et en assurance chômage lors d’un emploi.

Transférabilité et déchéance

La période d’acquisition n’est pas toujours transférable d’un domaine juridique à un autre. Dans certains cas, les droits acquis sont perdus ou une nouvelle période commence, par exemple après une interruption prolongée de l’obligation d’assurance ou lors d’un changement de système (notamment du privé vers le régime légal d’assurance maladie).

Distinction avec des notions connexes

Il convient de distinguer la période d’acquisition d’autres termes similaires tels que période de stage, délai de carence ou durée minimale d’assurance, bien qu’ils soient parfois employés comme synonymes dans le langage courant. Sur le plan juridique, des différences existent quant à la finalité, à la date de départ ou à la naissance du droit.

  • Période de stage désigne le plus souvent la durée minimale d’assurance requise pour ouvrir droit aux prestations.
  • Délai de carence désigne en revanche la période au terme de laquelle une prestation, bien que le droit soit déjà acquis, peut être octroyée pour la première fois.

Importance et portée pratique

La période d’acquisition occupe une place essentielle dans le système juridique allemand, car elle conditionne l’accès aux prestations sociales, patronales ou assurantielles. Elle vise à prévenir les effets d’aubaine, à protéger contre les abus et fait partie intégrante du financement et de la pérennité des différents systèmes de prestations.

En raison de la complexité des règles applicables, la période d’acquisition peut avoir des conséquences notables sur la protection sociale, l’acquisition de droits et la perception des prestations. En droit social tout particulièrement, une connaissance précise des périodes d’acquisition et des périodes prises en compte s’avère essentielle.

Littérature et références complémentaires

  • BeckOK Sozialrecht, Définition et organisation de la période d’acquisition (commentaire sur le SGB VI, SGB III)
  • Commentaires concernant la loi sur le contrat d’assurance (VVG)
  • Schaub, Manuel de droit du travail, Prévoyance professionnelle, Droit à acquisition définitive des droits à prestations

Remarque : La durée précise et la prise en compte de la période d’acquisition sont déterminées par le texte législatif concerné et peuvent être modifiées, notamment suite à des changements législatifs. Pour un cas concret, il est recommandé de consulter les dispositions applicables au domaine juridique concerné.

Questions fréquemment posées

Quelle est la durée de la période d’acquisition dans l’assurance retraite légale ?

La période d’acquisition dans l’assurance retraite légale, également appelée « période de stage », est d’une importance centrale pour l’ouverture du droit à pension. La période de stage standard pour une pension de retraite de base est, conformément à l’article 50 du SGB VI, en principe de cinq ans. Pour certains types de pensions (par exemple pensions d’invalidité ou pensions de survivant), il existe cependant des périodes d’acquisition différentes, souvent plus courtes. La période de stage englobe les mois calendaires pendant lesquels des cotisations obligatoires, volontaires ou des périodes de substitution spécifiques existent. Les périodes non contributives, comme l’éducation des enfants ou la perception de l’allocation chômage I, peuvent également être prises en compte. Il est décisif que la période d’acquisition soit prouvée de manière continue et documentée afin qu’un droit à pension légale puisse naître.

Quelles périodes sont prises en compte pour la période d’acquisition ?

Pour l’accomplissement de la période d’acquisition, différents types de périodes sont pris en compte. Il s’agit notamment des périodes de cotisation obligatoire issues d’une activité soumise à cotisations, des périodes de cotisation volontaire, des périodes de service militaire ou civil ainsi que de nombreuses périodes de substitution, par exemple en raison de persécutions politiques ou de circonstances de guerre. Sont également reconnues, entre autres, les périodes de perception de l’allocation chômage I, d’indemnité maladie, d’indemnité de transition ou encore les périodes d’éducation des enfants, de même que les périodes de prise en charge non professionnelle. Ne sont en revanche pas retenues, entre autres, les périodes de perception de l’allocation chômage II (Hartz IV) ni les périodes d’études, sauf si des cotisations volontaires ont été versées pour ces dernières.

Est-il possible de régulariser rétroactivement les périodes manquantes pour l’acquisition de droits ?

Il est en principe possible de régulariser certaines périodes manquantes, notamment au moyen de cotisations volontaires, si aucune pension n’a encore été versée et que la durée minimale d’assurance n’est pas atteinte (§ 197 SGB VI). Une régularisation est possible par exemple pour les assurés ayant suivi une formation scolaire ou universitaire après leur seizième anniversaire dès lors qu’aucune cotisation n’a été versée pour cette période. Toutefois, cela n’est possible que pour des périodes allant jusqu’à un âge limite déterminé (généralement jusqu’à la fin de la 45e année). En outre, la régularisation est limitée aux cinq dernières années, sauf exceptions. La demande de régularisation doit être présentée activement par l’assuré.

Une interruption de la période d’acquisition influe-t-elle sur le droit à pension ?

Une interruption au sein de la période d’acquisition est en principe admissible et n’entraîne pas automatiquement la perte du droit à pension, dès lors que le nombre de mois cotisés requis est atteint sur l’ensemble de la carrière d’assuré. Il n’est donc pas nécessaire que la période d’acquisition soit accomplie d’un seul tenant. De longues périodes sans cotisations, qui ne peuvent être reconnues ni comme périodes de prise en compte ni comme périodes de substitution, allongent toutefois la durée jusqu’à l’accomplissement de la période de stage. Il est important que les assurés puissent fournir un justificatif sans faille des périodes prises en compte.

Quelles périodes d’acquisition s’appliquent aux pensions d’invalidité ?

L’ouverture du droit à une pension d’invalidité est soumise à des périodes d’acquisition spéciales. Outre la période de stage générale de cinq ans (§ 50 al. 1 SGB VI), l’assuré doit justifier, au cours des cinq années précédant la survenance de l’invalidité, d’au moins 36 mois calendaires de cotisation obligatoire pour une activité assurée (§ 43 al. 1 phrase 1 n° 2 SGB VI). Cette période additionnelle vise à garantir que la protection sociale cible avant tout les personnes exerçant actuellement une activité professionnelle. Des dispositions transitoires peuvent s’appliquer au cas par cas, par exemple en présence de certaines maladies ou d’évolutions atypiques.

La perception de l’allocation chômage II affecte-t-elle la période d’acquisition ?

Depuis la législation en vigueur (état : 2024), les périodes de perception de l’allocation chômage II (anciennement aide sociale ou aide chômage) ne sont, en principe, pas prises en compte en tant que périodes de cotisation obligatoire pour l’assurance retraite légale. Une exception ne concerne que les périodes antérieures à 2011, pour lesquelles des cotisations ont pu être versées sous certaines conditions. Pour la période d’acquisition, cela signifie que ces périodes depuis 2011 ne sont reconnues qu’en tant que périodes de prise en compte, sans obligation de cotisation ; il n’y a pas de contribution directe à la période de stage. Ceci peut avoir pour conséquence que, malgré une longue période de chômage, aucun droit à certaines pensions (comme la pension d’invalidité) ne s’ouvre s’il n’existe pas un nombre suffisant de périodes de cotisation obligatoire.