Définition du terme et bases juridiques de l’amende administrative
Le terme amende administrative désigne dans le système juridique allemand principalement une sanction pécuniaire imposée pour une infraction administrative. Il s’agit d’un instrument central de répression des violations de la loi en dehors du droit pénal, servant à la fois à sanctionner un comportement individuel fautif et à prévenir de futures infractions administratives. Les bases juridiques de l’amende administrative sont notamment codifiées dans la Loi sur les infractions administratives (OWiG).
Distinction : amende administrative, peine et avertissement
Amende administrative par rapport à la peine
Contrairement à la peine, qui n’est infligée que pour des infractions pénales et qui peut avoir des conséquences beaucoup plus graves (par exemple, peine d’emprisonnement ou inscription au registre central fédéral), l’amende administrative est appliquée en cas d’infractions administratives. Alors que les procédures pénales prévoient parfois d’importantes atteintes aux droits de la personne concernée, l’amende administrative est conçue comme une mesure plus clémente et plus rapide.
Amende administrative et avertissement
Outre l’amende administrative, un avertissement peut également être prononcé dans le droit des infractions administratives. L’avertissement est généralement utilisé pour les infractions de moindre gravité et peut être assorti ou non d’une amende d’avertissement. Il s’agit d’une mesure moins lourde que l’amende administrative et elle vise essentiellement une fonction d’avertissement.
L’amende administrative dans le droit des infractions administratives (OWiG)
Bases juridiques
La base juridique centrale de l’amende administrative se trouve dans la Loi sur les infractions administratives (OWiG). Selon l’article 1 OWiG, les actes illicites et imputables qui réalisent les éléments d’une loi constituent des infractions administratives, sauf s’ils sont menacés d’une peine en tant qu’infraction pénale. Pour de telles violations, l’OWiG prévoit l’imposition d’une amende administrative.
Procédure de fixation d’une amende administrative
Ouverture de la procédure de sanction administrative
La procédure d’amende administrative est généralement engagée par l’autorité administrative compétente pour les faits concernés (par exemple, l’office d’ordre public ou la police). La procédure se clôt par l’émission d’un avis d’amende, sauf abandon ou recours judiciaire.
Montant de l’amende administrative
Le montant de l’amende administrative dépend des circonstances du cas individuel et des dispositions légales. L’OWiG prévoit à l’article 17, alinéas 1 à 4 que l’amende administrative doit s’élever à au moins 5 euros et – sauf disposition contraire – à un maximum de 1 000 euros. Pour certaines infractions, notamment en matière de circulation routière, il existe des barèmes spécifiques fixés par les catalogues d’amendes correspondants.
Avis d’amende administrative
Par l’avis d’amende administrative, l’autorité compétente informe l’intéressé des griefs retenus, du montant de l’amende fixée et des voies de recours. L’avis d’amende administrative est un acte administratif et ne devient définitif qu’à l’issue du délai d’opposition, sauf si un recours est formé.
Opposition à l’amende administrative
L’intéressé peut former opposition contre l’avis d’amende dans un délai de deux semaines à compter de la notification. En cas d’opposition dans les délais, l’autorité réexamine la procédure et peut annuler, modifier la décision ou transmettre le dossier au tribunal d’instance. La procédure judiciaire d’amende administrative est régie par les articles 67 et suivants de l’OWiG.
Finalités de l’amende administrative
L’amende administrative poursuit plusieurs objectifs. Elle sert à sanctionner un comportement illicite, à préserver l’ordre juridique ainsi qu’à la prévention générale et spéciale. L’objectif est d’inciter tant l’intéressé que la collectivité au respect de la législation.
Types d’amendes administratives en droit allemand
Amende administrative en droit de la circulation routière
Dans le domaine du droit de la circulation routière, l’amende administrative est la sanction la plus fréquente pour des infractions telles que l’excès de vitesse, le non-respect des feux rouges ou l’utilisation du téléphone au volant. Les fondements juridiques sont ici la Loi sur la circulation routière (StVG) ainsi que le catalogue national des amendes administratives.
Amende administrative en droit de l’environnement
En droit de l’environnement également, des amendes administratives sont infligées pour faire respecter les dispositions environnementales. Les violations des prescriptions en matière de protection de la nature, d’élimination des déchets ou du droit de l’eau peuvent être sanctionnées par des amendes spécifiques.
Amende administrative en droit commercial et administratif
Les dispositions en matière de droit commercial et administratif prévoient des amendes administratives en cas de violation des prescriptions, conditions d’autorisation ou règles de licence. Les manquements aux obligations d’enregistrement ou à la réglementation sur la protection des données peuvent également être sanctionnés par des amendes administratives.
Évaluation et paiement de l’amende administrative
Critères d’évaluation
L’évaluation de l’amende administrative dépend de la gravité de l’infraction, des conséquences de la violation, de l’importance du bien juridique protégé ainsi que de la situation économique de l’intéressé (article 17, alinéa 3 OWiG). Une évaluation proportionnée à la faute est légalement requise.
Paiement et exécution
Après le caractère définitif de l’avis d’amende administrative, le montant fixé doit être payé dans un délai précisé dans la décision. L’exécution a lieu selon les dispositions du droit relatif à l’exécution administrative. En cas de non-paiement, des mesures contraignantes telles que la saisie des salaires ou des comptes peuvent être ordonnées.
Amende administrative dans le contexte international
Au niveau européen et international également, des sanctions financières comparables à l’amende administrative allemande sont appliquées. Il convient de citer la « amende » infligée par la Commission européenne en cas de violation du droit de la concurrence (art. 101 et 102 TFUE, art. 23 règlement 1/2003). Des institutions similaires existent aussi hors d’Allemagne, servant de mesures de gestion administrative répressive.
Conséquences juridiques d’une amende administrative
En principe, l’amende administrative n’entraîne pas d’autres conséquences juridiques accessoires comme l’inscription au bulletin n°3 du casier judiciaire ou au registre central fédéral. Des exceptions existent uniquement pour certaines infractions administratives graves, notamment en matière de circulation routière, lorsqu’en plus de l’amende administrative, des points sont inscrits au registre d’aptitude à la conduite (FAER) ou lorsqu’une interdiction de conduire est prononcée.
Prescription de l’amende administrative
La poursuite des infractions administratives et donc l’imposition de l’amende administrative sont soumises à la prescription. Les délais de prescription sont prévus à l’article 31 OWiG et varient de six mois à trois ans selon la gravité de l’infraction administrative. Passé le délai de prescription, aucune amende administrative ne peut plus être prononcée.
Résumé
L’amende administrative est, dans le droit allemand, l’instrument central de sanction des infractions administratives. Elle est réglementée de façon exhaustive par la Loi sur les infractions administratives (OWiG) et s’applique dans de nombreux domaines tels que la circulation routière, l’environnement ou le droit commercial. L’évaluation de l’amende administrative dépend de la loi et des circonstances du cas d’espèce. L’émission d’un avis d’amende administrative ouvre la procédure de fixation de l’amende ; l’intéressé dispose du droit de recours contre cet avis. L’amende administrative remplit à la fois des fonctions préventives et répressives et sert à garantir l’application des lois relatives aux infractions administratives.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conséquences juridiques du paiement d’une amende administrative ?
Le paiement d’une amende administrative a pour effet juridique en général de clore la procédure pour infraction administrative correspondante, l’infraction étant alors considérée comme sanctionnée. L’amende administrative n’est pas une mesure pénale, mais constitue une sanction pour des violations mineures de la loi (souvent en droit administratif, notamment en droit routier). En acquittant l’amende administrative, l’intéressé reconnaît de fait l’infraction constatée et renonce à d’autres voies de recours, sauf si elles ont déjà été utilisées. Il n’y a pas d’inscription au registre central fédéral, mais une inscription peut avoir lieu au registre d’aptitude à la conduite auprès de l’Office fédéral de la circulation automobile, selon le montant de l’amende et la nature de l’infraction. Le paiement libère en principe l’intéressé de toute autre poursuite administrative ou judiciaire pour le même fait. Un remboursement de l’amende déjà payée n’est possible qu’à titre exceptionnel, par exemple si la décision d’amende administrative s’avère ultérieurement illégale.
Comment peut-on contester juridiquement un avis d’amende administrative ?
Il est possible de faire opposition à un avis d’amende administrative, cette opposition devant être introduite, par écrit ou au procès-verbal, auprès de l’autorité compétente dans un délai de deux semaines à compter de la notification. Après une opposition dans les délais, la procédure d’infraction administrative fait l’objet d’une nouvelle vérification. L’autorité compétente peut, après examen, annuler, modifier la décision ou transmettre l’affaire au tribunal d’instance compétent, qui statuera soit sur dossier soit après une audience principale. Dans la procédure judiciaire, l’intéressé dispose des droits d’un mis en cause et peut, par exemple, se faire assister d’un avocat, demander la consultation du dossier ou proposer des témoins. En cas de contestation du jugement du tribunal, un recours en révision devant la Cour d’appel est possible dans certaines conditions, mais uniquement en cas d’erreur de droit spécifique.
Quels délais doivent être respectés dans le cadre de la procédure d’amende administrative ?
Plusieurs délais sont importants dans la procédure d’amende administrative : la poursuite des infractions administratives est d’abord soumise à la prescription, généralement trois mois selon la nature de l’infraction, à moins qu’un avis d’amende administrative ne soit émis. Une fois l’avis émis et notifié, le délai de prescription est généralement de six mois mais peut être interrompu ou recommencer suite à certaines interventions de l’autorité (par exemple audition, actions procédurales spécifiques). Après la notification d’un avis d’amende administrative, l’intéressé doit agir dans les deux semaines pour former opposition. Passé ce délai d’opposition, la décision devient définitive et les recours ultérieurs ne sont admis que de façon très limitée, comme une demande de réintégration dans le délai en cas d’empêchement non fautif.
Dans quelles circonstances une amende administrative peut-elle être annulée ou réduite ?
L’annulation ou la réduction de l’amende administrative peut avoir lieu si des circonstances particulières justifient de s’écarter du montant légalement prévu. Selon l’article 17 de la Loi sur les infractions administratives, le degré de gravité de l’infraction et le reproche imputé à l’auteur doivent être pris en compte lors de la fixation du montant. Des facteurs tels qu’un faible revenu, des charges économiques inhabituelles ou une réparation ultérieure du dommage peuvent conduire à une réduction. En cas de vices de procédure mineurs ou de retard important dans la procédure, une annulation totale de l’amende peut même être envisagée. La décision dépend de l’appréciation de l’autorité compétente ou du tribunal, une justification appropriée étant requise.
Quelles sont les différences entre une amende administrative et une peine ?
Juridiquement, l’amende administrative et la peine se distinguent de manière fondamentale : alors que la peine est infligée en cas d’infraction pénale conformément au Code pénal ou à d’autres lois répressives, l’amende administrative vise la répression d’infractions administratives, donc de violations moins graves – la plupart du temps en droit administratif. Une amende administrative n’a pas de conséquences pénales secondaires, telles que des antécédents judiciaires ou des inscriptions au registre central fédéral, et ne conduit pas à des peines d’emprisonnement. La demande de paiement par avis d’amende administrative constitue un acte administratif et est régie par la Loi sur les infractions administratives, tandis que la sanction pénale relève du Code pénal et du Code de procédure pénale. En outre, la procédure en matière d’amende administrative est généralement moins formelle que la procédure pénale.
Quel est le rôle du registre d’aptitude à la conduite dans le cadre des amendes administratives routières ?
Le registre d’aptitude à la conduite, tenu par l’Office fédéral de la circulation automobile à Flensburg, est un registre central où certaines infractions routières sont enregistrées par l’attribution de points. L’inscription a lieu pour les infractions routières uniquement lorsque l’amende atteint au moins 60 euros et que la violation porte gravement atteinte à la sécurité routière. Les points sont attribués selon la gravité de l’infraction ; lorsque certaines limites de points sont atteintes, des mesures telles que l’avertissement, le stage de sensibilisation ou, en dernier lieu, le retrait du permis de conduire sont encourus. Par contre, les avis d’amende inférieurs à ce seuil ou sans lien direct avec la sécurité ne sont pas inscrits au registre d’aptitude à la conduite.
Est-il possible de récupérer ultérieurement une amende administrative déjà payée ?
Un remboursement d’une amende administrative déjà payée n’est en principe possible que dans certaines conditions juridiques. La Loi sur les infractions administratives prévoit, qu’en cas d’illégalité ultérieure de l’avis d’amende administrative – par exemple, après une réouverture de la procédure réussie ou en cas de constat d’une irrégularité – l’amende payée à tort doit être restituée. Une demande appropriée doit être adressée à l’autorité compétente. Un remboursement peut également avoir lieu si un tribunal annule ultérieurement l’avis d’amende administrative. L’autorité examine alors la réalité des conditions requises et statue sur la base du dossier. Un droit légal à remboursement n’existe que si la base légale du paiement de l’amende administrative disparaît.