Notion et définition de la pédérastie
Le terme « pédérastie » provient du grec ancien (παῖς, pais = garçon, ἐράω, erao = aimer) et désignait à l’origine une forme de relations, notamment répandue en Grèce antique, entre des hommes adultes et de jeunes garçons. Aujourd’hui, dans les pays germanophones, ce terme est utilisé principalement comme synonyme des actes sexuels entre adultes et enfants ou adolescents de sexe masculin. Dans la terminologie juridique et des sciences sociales moderne, la notion relève de l’histoire et a majoritairement été remplacée par les notions de « d’abus sexuel d’enfants » ou « d’abus sexuel de mineurs », afin d’offrir une désignation précise et neutre.
Développement historique de la pédérastie
La Grèce antique
Dans l’Antiquité, la pédérastie était surtout connue en Grèce antique comme une institution sociale mêlant dimensions pédagogiques, sociales et sexuelles. D’un point de vue historique, ces relations faisaient partie du système éducatif, mais il convient de noter qu’aujourd’hui ce terme fait l’objet d’une évaluation juridique complètement différente.
Évolution de la compréhension juridique
Avec l’évolution des normes pénales modernes et la prise en compte d’un intérêt accru à la protection des mineurs, les actes sexuels entre adultes et mineurs sont devenus un interdit pénal strict. De nombreuses conventions internationales et codifications nationales sont consacrées à la protection de l’autodétermination sexuelle des enfants et des adolescents.
La pédérastie en droit moderne
Qualification pénale
Allemagne
En droit allemand, tout acte sexuel d’un adulte avec un enfant de moins de 14 ans est puni selon l’article 176 du Code pénal (StGB) sous l’appellation « abus sexuel d’enfants ». L’abus sexuel de mineurs est aussi réprimé conformément aux articles 182, 174 et suivants du StGB, notamment en cas de rapport de dépendance ou de différence d’âge empêchant un consentement valable.
Le terme « pédérastie » n’apparaît plus dans la législation actuelle ; il subsiste dans certains anciens commentaires ou textes de loi, où il est remplacé par des désignations plus précises.
Principales dispositions pénales :
- § 176 StGB : Protection des enfants de moins de 14 ans contre les actes sexuels (indépendamment du consentement de l’enfant)
- § 182 StGB : Protection des mineurs de moins de 16 ou 18 ans contre les actes sexuels d’adultes, en particulier en cas d’exploitation d’une situation de contrainte, de manque de maturité ou d’abus d’autorité
- § 174 StGB : Abus de personnes confiées et de rapports de dépendance
Autriche
En Autriche, des faits similaires sont prévus dans le Code pénal, en particulier dans les articles 206 et suivants du StGB (Abus sexuel d’enfants/incapables ou d’adolescents). L’accent est aussi mis sur la protection contre l’exploitation des situations de pouvoir ou de dépendance et une interdiction stricte de tout contact sexuel avec des incapables. Ici aussi, le terme « pédérastie » n’est plus utilisé ; dans la littérature historique, il apparaît encore pour désigner des comportements punissables.
Suisse
Le Code pénal suisse réglemente, à l’article 187 StGB, les « actes sexuels avec des enfants » et, à l’article 188 StGB, les « actes sexuels avec des personnes dépendantes ». L’autodétermination sexuelle des mineurs est au cœur de la protection pénale ; le terme de pédérastie y est aussi désormais obsolète.
Droit international
Fondements du droit international
Les normes internationales, telles que la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (art. 34), engagent les États signataires à protéger les enfants contre « l’exploitation sexuelle et les abus sexuels ». La Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) exige aussi, aux art. 8 et 14, la protection de la vie privée et interdit la discrimination fondée sur l’âge.
Conventions pénales
- Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels (Convention de Lanzarote)
- Convention de La Haye sur la protection des enfants
Les deux conventions exigent explicitement la poursuite pénale nationale des actes sexuels commis par ou sur des enfants.
Conséquences et sanctions juridiques
Peine encourue
La peine encourue pour les actes sexuels sur enfants dépend de la gravité des faits, de l’âge de la victime et de la relation entre auteur et victime. En Allemagne, Autriche et Suisse, les auteurs risquent de longues peines d’emprisonnement, voire, dans les cas les plus graves, une peine maximale accrue. Une détention de sûreté peut aussi être prononcée.
Prescription
Compte tenu de la particulière vulnérabilité des victimes mineures et des retards fréquents dans les dépôts de plainte, les délais de prescription ont été, dans de nombreux pays, considérablement allongés ou parfois supprimés, conformément aux recommandations internationales.
Conséquences professionnelles et sociales
En plus des sanctions pénales, d’autres conséquences peuvent s’ajouter, telles que l’interdiction d’exercer une profession, le retrait de l’autorité parentale, la suspension du permis de conduire (en cas de mise en danger d’autrui) et l’inscription au registre des délinquants sexuels. L’opprobre social et l’exclusion sont aussi des conséquences fréquentes.
Distinction avec d’autres notions
Aujourd’hui, le terme « pédérastie » est largement remplacé en droit pénal et public par « abus sexuel d’enfants » ou « abus sexuel de mineurs ». En contexte médico-légal ou psychologique, on utilise souvent le terme « pédophilie », qui renvoie cependant à une préférence sexuelle et non à un acte en tant que tel.
Débat autour du terme et de son usage
Étant donné la signification actuelle du terme « abus », la notion de « pédérastie » est controversée en raison de sa portée historique et de sa proximité avec certaines pratiques culturelles de l’Antiquité ; elle est largement supplantée dans le discours moderne par « abus sexuel ». Cependant, la littérature scientifique et juridique emploie encore ce terme historique pour désigner certains phénomènes culturels ou historiques, mais non pour qualifier d’actes pénalement réprimés à ce jour.
Littérature et liens web
- Code pénal (Allemagne), version actuelle
- Code pénal (Autriche), version actuelle
- Code pénal suisse, version actuelle
- Convention de Lanzarote du Conseil de l’Europe
- §§ 176, 174, 182 StGB
- Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant : Texte complet
Remarque : Cet article a pour seul but d’apporter une information objective. Son contenu est soumis à la législation en vigueur dans chaque pays et peut évoluer dans le temps.
Questions fréquemment posées
La pédérastie est-elle punissable en Allemagne ?
La pédérastie désigne des relations ou des actes sexuels entre hommes adultes et garçons mineurs et est clairement régie par le droit pénal en Allemagne. Selon le Code pénal (§ 176 StGB – Abus sexuel d’enfants), tout acte sexuel impliquant une personne de moins de 14 ans est interdit et poursuivi comme crime. Pour les jeunes de 14 à 18 ans, d’autres dispositions protectrices s’appliquent (§ 182 StGB – Abus sexuel de mineurs). Les actes entre adultes et mineurs impliquant une relation de dépendance ou une exploitation sont également punissables. La possession, la diffusion et la production de représentations d’abus sexuel de mineurs sont également des infractions (§ 184b StGB). Les peines vont de l’amende à plusieurs années de prison, en particulier en cas de violence, menaces ou autres circonstances aggravantes.
Quelles sont les conséquences pénales en cas d’abus sexuel avéré dans le contexte de la pédérastie ?
Quiconque est reconnu coupable d’abus sexuel d’un enfant (moins de 14 ans) selon le droit allemand encourt une peine d’emprisonnement d’au moins un an à quinze ans. Dans les cas moins graves, le minimum peut être réduit, mais la peine reste volontairement élevée afin d’assurer la protection particulière des enfants. En cas de violence ou de menace, la peine se trouve aggravée. Dans les cas les plus graves — comme la récidive, les actes commis en bande, une atteinte psychique ou physique grave de la victime, ou une exploitation particulière d’un rapport de dépendance — des peines renforcées peuvent être infligées, ainsi qu’une détention de sûreté après l’exécution de la peine.
Quelles sont les dispositions légales relatives à l’âge de protection ?
L’âge de protection en droit pénal désigne l’âge minimal à partir duquel une personne peut prendre en toute autonomie des décisions sexuelles juridiquement valables. En Allemagne, il est généralement fixé à 14 ans ; il est interdit d’avoir des rapports sexuels avec des moins de 14 ans. Entre 14 et 16 ans, les contacts sexuels avec une personne de plus de 21 ans sont interdits en cas d’exploitation d’une situation de contrainte ou d’immaturité sexuelle. Entre 16 et 18 ans s’appliquent les dispositions relatives à l’abus de personnes confiées, en cas de rapport de dépendance ou d’autorité. Ces règles servent à protéger les mineurs contre toute exploitation sexuelle.
Existe-t-il des différences dans le traitement de la pédérastie en droit allemand par rapport à d’autres pays ?
Oui, il existe des différences internationales tant en ce qui concerne l’âge de protection que le traitement des actes sexuels entre adultes et mineurs. Alors que l’Allemagne applique des limites d’âge claires et des dispositions protectrices étendues, ces normes diffèrent à l’échelle mondiale : dans certains pays, l’âge de protection est plus bas ou plus élevé et les sanctions pour de tels actes ou leur représentation varient. De plus, le niveau de protection des victimes ou l’existence de procédures spéciales pour mineurs varie également. Dans de nombreux autres systèmes de droit (par ex. les pays anglo-saxons), des termes comme « statutory rape » sont utilisés, qui se rapportent exclusivement à l’âge, indépendamment de l’exploitation.
Comment procède-t-on lors d’une enquête en cas de soupçon ?
En cas de soupçon initial d’actes pédérastiques, le parquet ouvre une enquête. Celle-ci comprend en règle générale les auditions de témoins et des victimes, la saisie de supports de données ainsi que la coopération avec les services de protection de la jeunesse et des professionnels spécialisés. En outre, des mesures de protection des témoins sont prises pour protéger particulièrement la victime. Comme il s’agit d’un délit poursuivi d’office, les autorités doivent agir, même sans plainte d’un tiers. Des méthodes d’enquête sous couverture ou la coopération internationale (par exemple pour les délits commis sur internet) sont également souvent mises en œuvre.
Existe-t-il des délais de prescription pour les infractions pédérastiques ?
Pour la poursuite des infractions sexuelles commises sur des enfants, des délais de prescription allongés ou suspendus sont applicables en Allemagne. En général, le délai commence à courir seulement à compter du 30e anniversaire de la victime, afin de permettre des plaintes ultérieures, après dépassement d’un traumatisme par exemple. Selon la gravité de l’infraction, la prescription maximale peut aller jusqu’à 20 ans ou plus. Pour les faits les plus graves, tels qu’ayant entraîné la mort, la prescription peut être totalement exclue.
Que faire en cas de soupçon d’actes pédérastiques ?
En cas de soupçon, il convient de contacter immédiatement les autorités de poursuite pénale (police, parquet) ou des structures spécialisées dans la prise en charge. Il ne faut pas procéder soi-même à la collecte de preuves pour ne pas compromettre l’enquête. L’intérêt supérieur de l’enfant doit toujours primer ; un accompagnement confidentiel et professionnel — également par les services de protection de la jeunesse, médecins ou psychologues — est nécessaire. L’enquête sera ensuite diligentée par les autorités compétentes.