Définition et nature juridique du Bundeseisenbahnvermögen
Das Bundeseisenbahnvermögen (BEV) est une administration spéciale de patrimoine du Bund, dotée de la personnalité juridique et directement rattachée à la Fédération en Allemagne. Créée lors de la réforme ferroviaire de 1994, elle est actuellement régie par la loi de réorganisation des chemins de fer (ENeuOG), en particulier à l’article 2 ENeuOG. Le BEV administre notamment des actifs, du personnel et des droits à pension qui n’ont pas été transférés à la Deutsche Bahn AG (DB AG) lors de la privatisation et de la restructuration de l’ancienne Deutsche Bundesbahn (DB) et de la Deutsche Reichsbahn (DR).
Évolution historique et bases juridiques
Réforme ferroviaire et création du BEV
Avec l’entrée en vigueur de la loi de réorganisation des chemins de fer le 1er janvier 1994 (BGBl. I 1993, p. 2378 et suiv.), les chemins de fer d’État en Allemagne ont été fondamentalement réorganisés. Les tâches, compétences et actifs de la Deutsche Bundesbahn et de la Deutsche Reichsbahn ont été, en partie, transférés à la nouvelle Deutsche Bahn AG et, en partie, au Bundeseisenbahnvermögen nouvellement créé.
La base légale du BEV est principalement l’ENeuOG. Selon l’article 2 ENeuOG, le Bundeseisenbahnvermögen est un établissement de droit public fédéral doté de la personnalité juridique, placé sous la tutelle du Ministère fédéral du numérique et des transports.
Objectifs et champ de compétences
Le BEV a pour mission spécifique de gérer et de traiter les charges de pension et de retraite, les actifs ainsi que divers aspects du droit de la fonction publique issus de la relation de service ferroviaire qui n’ont pas été transférés à la DB AG. Les missions principales résultent de l’article 3 ENeuOG.
Le champ d’activité comprend notamment :
- Gestion des biens immobiliers, équipements et autres actifs attribués par la loi
- Exécution des obligations envers les anciens employés, notamment les obligations de pension et les prestations d’aide
- Exercice de missions fiduciaires (par exemple, gestion d’actifs résiduels pour le compte du Bund)
Organisation et administration
Statut juridique et structure interne
Le Bundeseisenbahnvermögen agit en tant qu’entité propre dotée de ses propres organes. Sa structure organisationnelle est définie par le décret d’application de l’ENeuOG et par ses propres statuts.
Le BEV dispose d’un siège central à Bonn ainsi que de plusieurs antennes extérieures afin de garantir une gestion économique et appropriée des missions déléguées. L’organe directeur est la Présidente ou le Président, assisté d’autres membres de la direction.
Surveillance et contrôle juridique
Conformément à l’article 6 ENeuOG, le Bundeseisenbahnvermögen est soumis à la tutelle technique du Ministère fédéral du numérique et des transports. Celui-ci confie au BEV certaines missions et peut donner des instructions pour l’exécution correcte des tâches légales. La vérification des comptes est assurée par la Cour fédérale des comptes selon l’article 111 de la loi fondamentale sur la gestion budgétaire.
Gestion de patrimoine
Objet et étendue du patrimoine
Le Bundeseisenbahnvermögen administre des actifs importants qui n’ont pas été transférés à la Deutsche Bahn AG. Ceux-ci incluent notamment :
- Biens immobiliers et terrains appartenant toujours à la Fédération
- Biens mobiliers, tant qu’ils ne servent pas aux besoins opérationnels de la DB AG
- Autres droits et obligations liés aux missions de l’ancienne Bundesbahn/Reichsbahn, notamment issus d’anciens contrats
Transfert d’immeubles et ventes de terrains
La gestion et l’aliénation des terrains sont effectuées selon des prescriptions légales et budgétaires spécifiques. La vente ou la valorisation des propriétés immobilières intervient souvent en coordination avec d’autres autorités fédérales ainsi qu’en préservant les intérêts fiscaux.
Droit de la fonction publique, du service et des pensions
Transfert du personnel et statut des fonctionnaires
Lors de la réforme ferroviaire, de nombreux fonctionnaires de l’ancienne Bundesbahn et Reichsbahn sont restés au service du Bund. Ils ont été rattachés au secteur du Bundeseisenbahnvermögen et relèvent du régime particulier du service public ferroviaire fédéral.
La qualité d’employeur public incombe de plein droit au Bundeseisenbahnvermögen. Les questions relevant du droit de la fonction publique sont régies par le droit général des fonctionnaires fédéraux et par des règles spécifiques du service ferroviaire.
Pensions et prestations d’aide
Le BEV a pour mission d’assurer la pension et l’aide de l’ensemble des fonctionnaires ferroviaires anciens et actifs. Cela comprend le versement des pensions, les prestations d’aide en cas de maladie et d’autres droits issus du statut de fonctionnaire.
Les litiges relatifs au droit à pension sont tranchés par les tribunaux administratifs. Les bases juridiques se trouvent dans l’ENeuOG, la loi sur les pensions de la fonction publique et d’autres lois spéciales.
Importance et évolution actuelle
Le BEV joue un rôle central dans la gestion des missions nées de la réforme ferroviaire. Malgré l’avancement du traitement des dossiers, des générations d’engagements administratifs et de pension subsistent, obligations que le BEV doit continuer de remplir pour le compte du Bund.
Par une transmission progressive des actifs résiduels, la réduction continue de l’effectif du personnel dans le cadre du départ naturel et la valorisation des actifs restants, le profil de mission du BEV évolue en permanence.
Sources juridiques
- Eisenbahnneuordnungsgesetz (ENeuOG)
- Haushaltsgrundsätzegesetz
- Bundesbeamtengesetz
- Beamtenversorgungsgesetz
Références littéraires et liens complémentaires
- Michael Meyer : Die Bahnreform und das Bundeseisenbahnvermögen, in : NVwZ 1994, p. 281 et suiv.
- Site officiel du Bundeseisenbahnvermögen : bev.bund.de
- Bundesgesetzblatt : Texte de la loi sur la réorganisation des chemins de fer
Cet article offre une explication détaillée du Bundeseisenbahnvermögen d’un point de vue juridique, incluant son évolution historique, sa structure organisationnelle, ses missions légales ainsi que son importance pour le droit de la fonction publique et la gestion du patrimoine fédéral en lien avec la réforme ferroviaire.
Questions fréquemment posées
Quelles bases juridiques régissent les missions et compétences du Bundeseisenbahnvermögen ?
Les bases juridiques du Bundeseisenbahnvermögen (BEV) résultent essentiellement de la loi sur le Bundeseisenbahnvermögen (BEVVG), de la loi de réorganisation des chemins de fer (ENeuOG) ainsi que de prescriptions fédérales complémentaires. Le BEVVG définit en détail les missions et compétences administratives du BEV, notamment concernant la gestion fiduciaire des biens du Bund issus de l’ancienne Deutsche Bundesbahn et de la Deutsche Reichsbahn. L’ENeuOG régit en particulier la réorganisation des entreprises ferroviaires lors de la réforme ferroviaire de 1994 et distingue les responsabilités entre le Bundeseisenbahnvermögen et les nouvelles entreprises d’infrastructure et de transport ferroviaire, en particulier la Deutsche Bahn AG. Par ailleurs, des dispositions du droit de la fonction publique et du droit budgétaire s’appliquent, le BEV demeurant compétent pour les questions de pension et de personnel des anciens fonctionnaires. Au niveau européen, il convient de prendre en compte notamment les règles sur la libre concurrence et la séparation du réseau et de l’exploitation, qui sont concrétisées dans le droit national en ce qui concerne le BEV.
Quelles missions le Bundeseisenbahnvermögen remplit-il en matière de pension des anciens fonctionnaires ?
Le Bundeseisenbahnvermögen assume des missions souveraines spécifiques relatives aux pensions pour les fonctionnaires et bénéficiaires de pensions ayant travaillé auparavant auprès des chemins de fer fédéraux. Cela comprend notamment le calcul, la détermination et le paiement des pensions, la prise en charge des ayants droit survivants ainsi que les autres droits statutaires (par exemple les aides). Les bases juridiques se trouvent dans la Bundesbeamtengesetz (BBG), la Beamtenversorgungsgesetz (BeamtVG) ainsi que dans les dispositions transitoires applicables lors de la réforme ferroviaire. Le BEV agit, pour ces groupes, comme autorité suprême de service et assume la responsabilité des décisions statutaires et relatives aux pensions, ce qui implique dans la pratique une complexité juridique et organisationnelle considérable.
Sous quelle forme le Bundeseisenbahnvermögen possède-t-il la personnalité juridique et comment est-il administré ?
Le Bundeseisenbahnvermögen possède, conformément à l’article 2 BEVVG, la forme juridique d’un établissement public fédéral de droit public ayant son siège à Bonn. Il agit donc en tant que personne morale propre et a la capacité d’ester en justice en son nom propre. Le contrôle juridique est exercé par le Ministère fédéral du numérique et des transports (BMDV). La structure administrative repose sur une organisation à plusieurs niveaux, la direction générale du BEV constituant l’instance centrale de pilotage et de décision. S’y rattachent différentes antennes régionales. Sur le plan administratif, le BEV dispose de sa propre gestion budgétaire et comptable et relève de l’Ordonnance budgétaire fédérale.
Quelles particularités s’appliquent juridiquement aux actifs du Bundeseisenbahnvermögen ?
Le patrimoine du BEV est soumis à un régime particulier : il s’agit principalement des actifs hérités de l’ancienne Deutsche Bundesbahn et de la Deutsche Reichsbahn, gérés à titre fiduciaire par le BEV. Les opérations juridiques portant sur ce patrimoine doivent satisfaire de manière particulière aux exigences du BEVVG et du droit budgétaire. Les ventes, charges ou autres aliénations d’actifs requièrent souvent l’accord ou la notification préalable auprès du BMDV. En outre, des dispositions spécifiques s’appliquent en matière de passifs historiques, de responsabilité et de rétrocessions liées à la réforme ferroviaire, notamment pour les biens immobiliers et terrains d’exploitation devenus inutiles à l’infrastructure ferroviaire.
Quels mécanismes de contrôle et d’audit juridiques existent pour le Bundeseisenbahnvermögen ?
Le BEV est soumis à de nombreux mécanismes de contrôle : outre la tutelle technique du BMDV, la Cour fédérale des comptes, et le cas échéant le Bundestag en matière de contrôle budgétaire, exercent un droit de vérification. S’agissant des prestations de pension versées aux fonctionnaires, le contrôle est également assuré par des services d’audit spécialisés et, le cas échéant, par les juridictions compétentes dans le cadre du contentieux administratif et social. Des audits internes et des cabinets externes mandatés surveillent en outre en continu la bonne gestion selon le droit en vigueur.
Quelle est la relation juridique du Bundeseisenbahnvermögen avec les entreprises d’infrastructure ferroviaire et la Deutsche Bahn AG ?
Depuis la réforme ferroviaire de 1994, l’ancienne compagnie ferroviaire nationale a été transformée en entreprises de droit privé, en particulier la Deutsche Bahn AG. Le BEV est depuis strictement distinct de ces entreprises sur le plan juridique et organisationnel. Tandis que la DB AG et ses filiales agissent en tant que sociétés anonymes selon la loi sur les sociétés par actions (AktG), le BEV reste ancré dans le droit public. Les transferts d’actifs, les mutations de personnel et les contrats d’infrastructure nécessitent chacun une base légale explicite et sont encadrés par la tutelle et le contrôle juridiques afin d’éviter tout mélange d’intérêts publics et privés. Il n’existe donc aucune autorité d’instruction ou influence directe du BEV sur les décisions opérationnelles de la DB AG.
Quelles spécificités juridiques existent pour les biens fonciers et immobiliers du Bundeseisenbahnvermögen ?
La vente, la gestion et l’utilisation des anciens biens immobiliers ferroviaires sont soumises à des prescriptions juridiques complexes. Les terrains devenus définitivement inutiles à l’exploitation ferroviaire peuvent être vendus conformément à l’article 8 BEVVG ainsi qu’à l’article 63 BHO. À cet égard, il convient de respecter la loi dite sur les installations ferroviaires (EBAnlG), qui concerne notamment les aspects relatifs à l’infrastructure ferroviaire, à la protection de l’environnement et au droit de l’urbanisme. Les droits de tiers, principalement les servitudes existantes, droits de superficie ou d’utilisation issus tant de la période d’exploitation antérieure que de la privatisation, doivent être vérifiés soigneusement au cas par cas. En outre, dans le cadre du changement d’affectation, il existe souvent une obligation de consultation des autorités publiques et de respect des procédures d’appel d’offres.