Définition et cadre juridique du Partnership
Une Partnership est une désignation courante dans le droit international pour une forme juridique de société de personnes. Surtout dans la Common Law, en particulier aux États-Unis et au Royaume-Uni, la Partnership joue un rôle central dans le droit des sociétés. Le terme désigne une relation légalement réglementée entre deux ou plusieurs personnes physiques ou morales qui exploitent ensemble une entreprise dans le but de réaliser des bénéfices. Dans la Common Law, on distingue différentes formes de Partnerships, chacune ayant des conséquences juridiques spécifiques en matière de responsabilité, de représentation et de fiscalité.
Distinction : la Partnership comparée à d’autres formes de société
La Partnership se distingue fondamentalement des sociétés de capitaux telles que la Limited Company (Ltd.) ou la Corporation (Inc.). Alors que les sociétés de capitaux possèdent leur propre personnalité juridique et que le risque des associés (actionnaires) est limité à leur apport de capital, la Partnership est généralement une société de personnes sans personnalité juridique propre (avec des exceptions, comme la Limited Liability Partnership), dans laquelle les associés (partners) sont en principe responsables sur la totalité de leur patrimoine personnel.
Formes juridiques de la Partnership
Dans l’espace juridique anglo-saxon, il existe plusieurs variantes de la Partnership. Les plus importantes sont :
General Partnership (GP)
Die General Partnership est la forme classique de la Partnership. Au moins deux partners s’associent contractuellement pour exploiter ensemble une entreprise. Les caractéristiques sont :
- Responsabilité : Chaque associé est personnellement, de manière illimitée et solidairement responsable des dettes de la General Partnership.
- Représentation : Chaque partenaire est habilité à conclure des actes juridiques engageant la société, sauf convention contraire dans le contrat.
- Constitution : Aucun capital minimum n’est requis. Dans la plupart des juridictions, la Partnership naît de façon informelle par accord.
- Bénéfices et pertes : Ceux-ci sont généralement répartis selon la convention ou, à défaut, à parts égales entre les associés.
Limited Partnership (LP)
Die Limited Partnership est une variante comprenant au moins un General Partner à responsabilité illimitée et au moins un Limited Partner à responsabilité limitée.
- Responsabilité : Le General Partner est responsable de façon illimitée comme dans la General Partnership. Les Limited Partners ne sont responsables qu’à concurrence de leur apport.
- Fonction : Les Limited Partners sont en règle générale exclus de la gestion et se limitent au rôle d’apporteur de capitaux.
- Obligations d’enregistrement et de publication : Dans de nombreux systèmes juridiques, la Limited Partnership doit être enregistrée dans le registre du commerce.
Limited Liability Partnership (LLP)
Die Limited Liability Partnership combine les éléments d’une société de personnes avec une limitation de responsabilité.
- Responsabilité : Chaque associé n’est responsable que de façon limitée, le plus souvent à concurrence de son apport ou selon les dispositions du contrat.
- Personnalité juridique : La LLP est considérée dans de nombreux droits comme une personne morale indépendante.
- Caractéristiques : Elle est particulièrement utilisée par les professions libérales telles qu’architectes ou experts-comptables, si la réglementation nationale le permet.
Réglementation et fondements juridiques
Rédaction des contrats et organisation interne
Les relations juridiques entre associés sont régies par un Society Agreement, un Partnership Agreement ou un Partnership Deed. En l’absence de contrat écrit, ce sont les lois applicables dans la juridiction concernée qui s’appliquent, comme par exemple le Partnership Acts au Royaume-Uni (Partnership Act 1890) ou les Uniform Partnership Acts aux États-Unis.
- Organisation de la gestion : Les compétences, processus de décision et droits de veto y sont définis.
- Entrée et sortie des associés : Les conditions du changement d’associé constituent un élément essentiel du contrat.
- Cessation du Partnership : Le contrat fixe les modalités de dissolution, liquidation et répartition.
Pouvoir de représentation
En règle générale, chaque associé détient, dans une General Partnership, le pouvoir de représentation extrajudiciaire et judiciaire. Toutefois, ce pouvoir peut être précisé ou limité par accord contractuel. Dans une Limited Partnership, le pouvoir de représentation est en principe réservé aux General Partners.
Obligations de publicité et de transparence
Alors que la General Partnership n’est en général soumise à aucune obligation d’inscription selon le droit britannique ou américain, la LP et la LLP sont en principe soumises à des obligations étendues de publicité et de déclaration, relatives notamment à la structure de la société, à la gestion et aux apports des associés. Ces obligations visent à garantir la transparence et la protection des créanciers.
Aspects fiscaux
Dans de nombreux systèmes juridiques, les Partnerships sont considérées fiscalement comme des sociétés transparentes :
- Principe de transparence : La société elle-même n’est pas imposée ; les bénéfices et pertes sont directement attribués aux associés et imposés entre leurs mains.
- Exceptions : Certaines formes, notamment la LLP, peuvent être traitées fiscalement comme des sociétés de capitaux, si la législation nationale le prévoit.
Responsabilité et protection des créanciers
Selon la forme de la Partnership, différents principes de responsabilité s’appliquent :
- General Partnership : Responsabilité illimitée et personnelle des associés, y compris pour les erreurs des autres associés.
- Limited Partnership : Responsabilité limitée des Limited Partners, responsabilité illimitée des General Partners.
- LLP : En principe, la responsabilité de tous les associés est limitée à leur apport ; en cas de faute délictuelle, une responsabilité personnelle peut toutefois être engagée à titre exceptionnel.
Les créanciers d’une Partnership peuvent, en principe, faire valoir leurs droits tant sur les biens de la société que, selon la forme juridique, sur le patrimoine personnel des associés.
Dissolution et liquidation
Une Partnership prend en général fin à l’échéance de la durée convenue, au décès, à la faillite ou au retrait d’un associé, ou encore par décision unanime des associés. Les actifs de la société sont à réaliser collectivement, les dettes à régler et d’éventuels soldes restants à répartir selon la convention de répartition des bénéfices.
Responsabilité postérieure à la sortie
Pour les engagements déjà contractés, une responsabilité postérieure de l’associé sortant peut subsister. La durée et l’étendue de cette responsabilité postérieure dépendent des dispositions légales de la juridiction concernée et des stipulations contractuelles.
Portée internationale et champs d’application
La Partnership est une forme juridique centrale dans de nombreux pays de tradition anglo-américaine. Elle est notamment répandue parmi les petites et moyennes entreprises, les start-ups ainsi que les professions libérales. Dans les opérations internationales, la Partnership est souvent choisie pour sa flexibilité comme structure juridique pour les joint-ventures ou sociétés de projet transfrontaliers.
Partnerships en Allemagne
En droit allemand, il n’existe pas de forme sociétaire qui corresponde exactement à la Partnership. Les sociétés comparables sont la Gesellschaft bürgerlichen Rechts (GbR), l’offene Handelsgesellschaft (OHG) et la Kommanditgesellschaft (KG). Toutefois, la Partnerschaftsgesellschaft (§§ 1 et suiv. Partnerschaftsgesellschaftsgesetz – PartGG) constitue une forme spécifique destinée à la coopération entre membres des professions libérales.
Littérature et liens web
- Partnership Act 1890 (UK)
- Uniform Partnership Act (USA)
- Partnerschaftsgesellschaftsgesetz (Allemagne)
Remarque : La structure juridique et la fonction du Partnership peuvent varier considérablement selon le droit national. L’évaluation juridique précise doit toujours se faire sur la base des lois pertinentes de chaque pays.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les exigences juridiques à respecter lors de la constitution d’une partnership ?
La création d’une partnership suppose en principe l’existence d’un contrat de société de droit civil, qui peut certes être conclu oralement, mais est dans la pratique presque toujours rédigé par écrit. Il est particulièrement nécessaire que soient réunis les éléments essentiels de la constitution en vue de la réalisation d’un but commun par une exploitation commerciale commune, ainsi que la coopération de plusieurs personnes. Pour certaines formes de partnership, comme la Partnerschaftsgesellschaft (§§ 1 et suiv. PartGG), un contrat écrit de société et l’enregistrement au registre des partnerships auprès du tribunal compétent sont impératifs. En outre, des exigences déontologiques spécifiques s’appliquent notamment aux professions libérales (par ex. experts-comptables, Rechtsanwälte, médecins), issues de lois professionnelles spécifiques ou de règlements d’ordre professionnel. Les obligations de déclaration et d’immatriculation fiscales (TVA, impôt sur le revenu, immatriculation commerciale) doivent également être remplies en temps utile. Enfin, les modalités de responsabilité et les règles de représentation doivent être définies clairement dans le contrat afin d’éviter des conflits ultérieurs et de renforcer la sécurité juridique.
Comment la responsabilité est-elle organisée au sein d’une partnership ?
Au sein d’une partnership, les associés sont en principe personnellement et solidairement responsables vis-à-vis des tiers pour les dettes de la société, sauf limitation de la responsabilité prévue par la loi ou le contrat. Pour la Partnerschaftsgesellschaft selon la Partnerschaftsgesellschaftsgesetz (PartGG), il est possible, dans certaines conditions, de limiter la responsabilité à l’associé intervenant ou à l’assurance de responsabilité civile professionnelle concernée, par exemple dans le cas d’une Partnerschaftsgesellschaft à responsabilité professionnelle limitée (PartGmbB). Toutefois, des recours entre associés restent possibles selon les modalités du contrat de société. La responsabilité s’étend également en général aux dommages causés pendant l’activité (assurance de responsabilité professionnelle), c’est pourquoi une couverture d’assurance adéquate peut être légalement obligatoire, en particulier pour les professions de conseil ou soumises au secret professionnel.
Quelles missions et quels droits incombent juridiquement à chaque associé ?
Chaque associé bénéficie par la loi notamment de droits de co-gestion, de participation et de contrôle. Cela concerne par exemple la participation à la prise de décision (votes), la gestion, le droit à l’information et à la consultation des documents, ainsi qu’éventuellement le droit de vote en assemblée des associés. L’organisation précise des droits et obligations, y compris l’étendue du pouvoir de gestion ou de la participation aux résultats et pertes, peut être détaillée dans le contrat de société. Par ailleurs, les associés sont tenus de soutenir l’objet de la société et de s’abstenir de tout acte entrant en concurrence avec la partnership (obligation de non-concurrence).
Quelles particularités juridiques s’appliquent à la cessation d’une partnership ?
La cessation d’une partnership peut résulter de l’expiration du terme convenu au contrat, d’une résiliation, du décès d’un associé, d’une décision judiciaire ou d’une faillite. Il convient d’observer en particulier les dispositions légales du Code civil allemand (BGB §§ 705 et suiv.) et éventuellement de la Partnerschaftsgesellschaftsgesetz. Il est en règle générale nécessaire d’établir un bilan de liquidation, de répartir les actifs et de régulariser les dettes. Pour les partnerships de professions réglementées, des obligations de déclaration auprès des chambres ou autorités compétentes doivent aussi être respectées. Par ailleurs, la radiation de la partnership au registre des partnerships doit être demandée si elle y était inscrite.
Quelles considérations juridiques pour les partnerships transfrontalières ?
Pour les partnerships transfrontalières, il faut particulièrement tenir compte des règles de conflit du droit international privé. Il faut déterminer quelle loi nationale s’applique à la constitution, à l’organisation interne et à la responsabilité, et si la législation étrangère fixe des exigences particulières en droit des sociétés ou des professions réglementées. Selon les cas, il peut être nécessaire de remplir des formalités de reconnaissance et d’enregistrement dans les deux pays concernés, d’observer des particularités fiscales et des obligations de déclaration à l’étranger. Une double autorisation professionnelle et des obligations de déclaration auprès des institutions professionnelles compétentes peuvent également être exigées. La gestion des transferts de données, de la protection des données et des obligations de confidentialité doit respecter la conformité dans chaque pays impliqué.
Comment sont réglés juridiquement les différends entre associés ?
Les litiges entre associés sont principalement réglés conformément aux dispositions du contrat de société, en particulier si celui-ci prévoit des mécanismes de résolution des conflits tels que l’arbitrage ou la médiation. Sinon, les règles légales générales s’appliquent, en l’occurrence les §§ 705 et suiv. du BGB ou les dispositions spécifiques du PartGG ou d’autres lois spéciales. Une action entre associés peut, par exemple, porter sur l’exclusion d’un associé, une demande en dommages-intérêts pour manquement aux obligations ou une demande d’information. Sauf indication contraire, le tribunal civil compétent localement et matériellement est compétent.
Quelles obligations de publicité et de transparence s’appliquent aux partnerships ?
Les obligations de publicité et de transparence d’une partnership dépendent de sa forme juridique et de son activité. Pour la Partnerschaftsgesellschaft selon le PartGG, une inscription au registre des partnerships est requise, avec publication de certains éléments du contrat tels que le nom, le siège, l’objet social et les associés concernés. Contrairement aux sociétés de capitaux, les partnerships sont en principe dispensées de l’obligation de publication des comptes, sauf si elles exercent une activité commerciale ou sont, de par leur forme juridique, soumises à une obligation comptable selon le HGB. Les obligations fiscales de transparence restent inchangées. Des obligations de déclaration et de rapport auprès des organisations ou autorités professionnelles compétentes peuvent également continuer à s’appliquer, en particulier pour les professions réglementées.