Lexique juridique

Part

Notion et signification de la part en droit

Le terme « part » décrit, dans un contexte juridique, la participation d’une personne, généralement physique ou morale, à une entité juridiquement indépendante, le plus souvent une société, une association ou un bien. La part confère différents droits et obligations et constitue la base des droits de membre, de gestion et des droits patrimoniaux dans de nombreux rapports juridiques.

En droit allemand, la notion de part est centrale en droit des sociétés, mais aussi en droit des successions, en droit des biens et en droit fiscal. Sa structuration, sa transmissibilité ainsi que ses effets juridiques dépendent de la forme juridique concernée, du contrat de société ou des dispositions légales applicables.


Part en droit des sociétés

Classification fondamentale

En droit des sociétés, la part désigne la participation juridique et économique au sein d’une société. Il convient de distinguer les sociétés de capitaux (p. ex. société anonyme, SARL) des sociétés de personnes (p. ex. société civile, SNC, SCS).

Part dans les sociétés de capitaux

Dans les sociétés de capitaux telles que la SARL et la SA, les parts sont généralement appelées parts sociales (SARL) ou actions (SA) :

  • Structure de propriété : Les parts déterminent la structure de propriété ainsi que la répartition des droits de vote et des dividendes.
  • Effet patrimonial : Les détenteurs de parts ont droit aux distributions et, le cas échéant, à un produit de liquidation, proportionnellement à leur participation.
  • Transmissibilité : Les actions sont en principe librement transmissibles (§ 68 AktG), tandis que les parts de SARL sont généralement soumises à l’exigence d’un acte notarié (§ 15 GmbHG).

Droits et obligations des détenteurs de parts

  1. Droits sociaux : Participation à l’assemblée générale, droit d’information, droit de vote, droits des minorités.
  2. Droits patrimoniaux : Droit à la participation au bénéfice, droits de souscription en cas d’augmentation de capital, part au produit de liquidation.
  3. Obligation de loyauté et obligations de versement complémentaire : Notamment dans les sociétés à responsabilité limitée et si le contrat de société le prévoit.

Part dans les sociétés de personnes

Dans les sociétés de personnes, on parle de parts sociales ou de quotes-parts de participation :

  • Qualité d’associé : La part sociale constitue la base de la qualité d’associé avec l’ensemble des droits et obligations qui en découlent.
  • Parts non matérialisées : Les parts ne sont généralement pas matérialisées par un titre et leur transfert exige une forme particulière ainsi qu’un accord spécifique.
  • Réglementation individuelle : La structuration concrète de la part découle principalement du contrat de société (par exemple, règles concernant la répartition des bénéfices et pertes, les droits de vote, les modalités de cession).

Part en droit des biens

En droit des biens, la part vise notamment la copropriété ordinaire (§ 1008 BGB). Celle-ci décrit la participation proportionnelle à la propriété d’un bien (p. ex. indivision) :

  • Propriété en indivision : La copropriété se compose de parts idéales ; chaque copropriétaire détient une part de l’ensemble du bien, et non d’une partie spécifique.
  • Droits de disposition : Il est, en principe, possible de disposer librement de sa propre part (§ 747 BGB), mais la disposition de l’ensemble requiert l’accord de tous (§ 744 al. 1 BGB).
  • Responsabilité et administration : La responsabilité et la gestion dépendent de la taille de la part ; les décisions nécessitent généralement la majorité en fonction des quotes-parts.

Part en droit des successions

En droit des successions, la part joue un rôle central dans la répartition de la succession :

  • Quote-part successorale : Indique le pourcentage de participation d’un cohéritier dans la succession (§ 2032 BGB).
  • Communauté héréditaire : Chaque cohéritier est, au départ, uniquement propriétaire de la succession globale, et non de biens particuliers (communauté héréditaire indivise).
  • Partage : Ce n’est qu’au moment du partage que les cohéritiers deviennent propriétaires de biens distincts, à hauteur de leur part héréditaire.

Part en droit fiscal

Du point de vue fiscal, il est pertinent de déterminer si, et dans quelle mesure, les parts constituent des sources de revenus, des participations ou des opérations fiscalement imposables :

  • Participation à des sociétés de capitaux : Ceci entraîne notamment des conséquences fiscales sur les dividendes, plus-values de cession et donations – par exemple selon la méthode de l’imposition partielle des revenus ou dans le cadre du prélèvement forfaitaire.
  • Part d’associé entrepreneur : Dans les sociétés de personnes, la part d’associé entrepreneur est déterminante pour le traitement fiscal des revenus (§ 15 al. 1 n° 2 EStG).
  • Évaluation : À des fins fiscales, l’évaluation des parts s’effectue souvent selon la valeur vénale (p. ex. en cas de donation, succession ou cessation d’activité).

Actes juridiques et transfert de parts

Les parts peuvent être transférées, grevées ou nanties conformément à la forme juridique respective et aux dispositions légales applicables :

  • Exigence de forme : La cession de parts de SARL requiert un acte notarié (§ 15 al. 3 GmbHG) ; les actions peuvent être cédées sans formalité si elles sont au porteur (§ 68 AktG).
  • Exigences d’approbation : La cession de parts sociales dépend souvent de l’accord de la société ou des autres associés (vinculation).
  • Inscriptions au registre : Pour les sociétés de capitaux, en particulier les SARL, la modification d’associé doit être déclarée au registre du commerce (§ 40 GmbHG).

Fractionnement, regroupement et fusion de parts

Dans le cadre de mesures de restructuration, telles que des augmentations de capital ou des transformations, la part est redéfinie :

  • Fractionnement d’actions ou réduction de valeur nominale : Les parts existantes sont alors scindées, par exemple pour augmenter leur négociabilité.
  • Regroupement : Plusieurs parts sont regroupées pour former une part de plus grande valeur.
  • Fusion : Dans le cas de fusions de sociétés, les parts peuvent être transférées à une autre société ; la loi sur les transformations prévoit des dispositions spécifiques à cet effet (§§ 2 et suiv. UmwG).

Conclusion

La notion de part, au sens juridique, recouvre une multitude de formes et de réglementations différentes. Elle revêt une importance centrale en droit des sociétés, en droit des successions et en droit des biens. La structuration juridique ainsi que les droits et obligations liés à une part dépendent essentiellement de la forme juridique, des dispositions légales et des accords contractuels. La cession, la transmission par succession ou le nantissement de parts sont régulièrement soumis à des exigences de forme légales et à des conditions d’accord. Ainsi, la part est une notion clé pour l’attribution, la gestion et la transférabilité des positions patrimoniales et des droits de sociétariat dans l’ordre juridique.

Questions fréquemment posées

Quelles dispositions légales s’appliquent à l’acquisition et au transfert de parts dans une société de capitaux ?

L’acquisition et la transmission de parts sociales, notamment dans des sociétés de capitaux telles que la SARL ou la SA, sont soumises en Allemagne à des prescriptions légales spécifiques. Les principales dispositions se trouvent dans la loi sur les SARL (GmbHG) pour les sociétés à responsabilité limitée et dans la loi sur les sociétés anonymes (AktG) pour les sociétés anonymes. Pour la SARL, la cession de parts exige impérativement un acte notarié (§ 15 GmbHG). De plus, le contrat de société peut prévoir des exigences supplémentaires d’approbation ou des droits de préemption au profit des autres associés. Dans la SA, la transmission des actions se fait en principe sans forme particulière par simple accord et remise (pour les actions au porteur) ou par endossement et remise (pour les actions nominatives), sauf si les statuts prévoient des restrictions. En outre, les transmissions de parts sociales peuvent être soumises à la loi sur les transformations (UmwG) ainsi qu’à des aspects fiscaux, comme la taxe de mutation immobilière ou le délai de spéculation. Pour des formes juridiques spécifiques, telles que la société en commandite, ce sont les règles du HGB qui s’appliquent.

Quels droits et obligations découlent de la possession d’une part ?

La détention d’une part sociale entraîne différents droits et obligations, qui résultent du contrat de société concerné ainsi que des dispositions légales applicables. Parmi les droits essentiels, on compte notamment le droit de vote à l’assemblée générale, le droit à la participation aux bénéfices (dividende) et le droit d’accès et de consultation des documents sociaux. De plus, il existe généralement un droit à une part du produit de liquidation en cas de dissolution de la société. En contrepartie, des obligations s’imposent, telles que l’apport prévu par le contrat de société, d’éventuelles obligations de versement complémentaire, l’obligation de fidélité envers la société et, le cas échéant, des interdictions de concurrence. Dans une société en commandite, il n’existe notamment aucune obligation de versement complémentaire au-delà du montant de l’apport, sauf extension légale.

Comment les parts sont-elles évaluées lors de la vente, d’une succession ou d’une donation ?

L’évaluation des parts sociales revêt une importance particulière dans le contexte juridique lors de transactions telles que la vente, la succession ou la donation. Elle se fonde en principe sur la valeur de marché de la part, c’est-à-dire la valeur que la part pourrait atteindre lors d’une cession sur le marché libre. En cas de succession ou donation, cette valeur est déterminée selon les règles fiscales prévues par la loi d’évaluation (BewG). Pour les parts sociales de SARL, la méthode simplifiée de la valeur de rendement est souvent appliquée. Les contrats de société peuvent prévoir leurs propres modalités d’évaluation, par exemple un standard d’évaluation spécifique ou une expertise préalable. La valeur de rachat, notamment lors du retrait d’un associé ou en cas de participation minoritaire, fait fréquemment l’objet de litiges.

Quelles exigences d’approbation peuvent exister lors du transfert d’une part ?

En plus des prescriptions légales, le contrat de société ou les statuts peuvent prévoir des exigences d’approbation supplémentaires pour toute cession de parts. Dans les SARL, il est d’usage d’insérer des clauses de vinculation qui subordonnent la cession des parts à l’accord de l’assemblée des associés ou à celui de certains associés. Dans les sociétés anonymes, les statuts peuvent subordonner le transfert d’actions nominatives à l’accord de la société (§ 68 AktG). Les associés peuvent aussi disposer de droits de préemption ou de priorité, dans l’intérêt de la protection de la minorité. Si un associé ne respecte pas ces obligations d’approbation, de notification ou les éventuelles interdictions de cession, la transmission est en règle générale provisoirement invalide jusqu’à ce que l’autorisation soit donnée a posteriori.

Comment les droits de vote et les droits aux bénéfices sont-ils définis en cas de parts différentes ?

Le droit de vote et le droit à la répartition des bénéfices d’une part sociale se fondent généralement sur la part nominale du capital social ou du capital de base. Les contrats de société peuvent prévoir des dérogations, par exemple en introduisant des parts préférentielles (avec ou sans droits de vote différents, dividendes privilégiés, etc.). Pour les actions au porteur, chaque action confère un droit de vote ; pour les actions à valeur nominale, le droit de vote dépend de la valeur nominale. Pour la distribution des bénéfices, la participation au capital propre fait référence, sauf disposition contraire dans les statuts ou le contrat de société. Des règles particulières s’appliquent aux coopératives, sociétés en participation et sociétés en commandite, dont les contrats de société peuvent prévoir des exceptions relatives aux droits de vote ou à la participation aux bénéfices.

Quelles sont les considérations juridiques en cas d’insolvabilité d’un associé ?

Si une procédure d’insolvabilité est ouverte sur le patrimoine d’un associé, sa part sociale fait en règle générale partie de la masse d’insolvabilité. Le mandataire judiciaire exerce alors les droits et obligations de l’associé, mais reste soumis aux restrictions prévues par le droit des sociétés, notamment les clauses d’agrément en cas de cession de parts. Beaucoup de contrats de société contiennent des clauses autorisant un droit de résiliation ou d’exclusion spécifique de la part de la société en cas d’insolvabilité. Cependant, la validité de telles clauses est limitée par le droit des actions révocatoires et la protection des créanciers. En cas d’exclusion ou de cession de la part, la contrepartie doit être versée à la masse d’insolvabilité.

Quel est le traitement fiscal lors de l’acquisition ou de la cession de parts ?

Le traitement fiscal des parts est complexe et dépend des circonstances individuelles. L’acquisition ou la cession de parts peut entraîner différents types d’impositions, dont l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés, les droits de donation et de succession, voire l’impôt sur les mutations immobilières en cas de sociétés détenant des biens immobiliers. Pour les personnes physiques, les plus-values de cession de parts sont généralement soumises au prélèvement forfaitaire (§ 20 EStG), sauf en cas de participation significative ou lorsque le vendeur agit dans le cadre d’une entreprise – dans ce cas, le régime de l’imposition partielle des revenus ou le régime de cession d’entreprise (§ 17 EStG) s’applique. Pour les sociétés de capitaux cédant des parts dans d’autres sociétés de capitaux, il existe généralement le bénéfice du régime de la « participation mère-fille ». Pour le traitement fiscal exact, il est conseillé de consulter un professionnel, notamment en cas de situations transfrontalières.