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Parapluie de sauvetage de l’euro

Définition et historique du concept de pare-feu de la zone euro

Der Pare-feu de la zone euro désigne un ensemble de mesures et plusieurs mécanismes institutionnalisés mis en place par les États membres de la zone euro dans le cadre de la crise de la dette souveraine européenne à partir de 2010, afin de garantir la stabilité financière de la zone euro et ainsi le bon fonctionnement de l’Union économique et monétaire. Sur le plan juridique, il a initialement été mis en œuvre à titre temporaire, puis remplacé par des instruments permanents. L’expression « pare-feu de la zone euro » est souvent utilisée comme synonyme pour différentes structures d’aide, notamment le Mécanisme européen de stabilisation financière (MESF), la Facilité européenne de stabilité financière (FESF) et, en particulier, le Mécanisme européen de stabilité (MES).

Fondements juridiques du pare-feu de la zone euro

Bases du droit européen

Les fondements juridiques des mécanismes de stabilisation internes à la zone euro sont complexes et soumis au droit primaire et secondaire de l’Union européenne :

Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE)

Selon l’article 122, paragraphe 2, du TFUE, l’Union européenne peut accorder une assistance financière à un État membre confronté à des difficultés dues à des événements exceptionnels échappant à son contrôle. Cet article a constitué la base juridique européenne pour la création d’instruments d’aide temporaires tels que le MESF et la FESF.

Traité instituant le Mécanisme européen de stabilité (Traité MES)

En 2012, par le biais du Traité MES intergouvernemental (accord contractuel en dehors du droit de l’Union), le Mécanisme européen de stabilité (MES) a été institué en tant que mécanisme permanent de gestion de crise. Ce traité fixe notamment l’organisation, le capital, le champ d’application et les procédures de décision.

Modification du TFUE

Pour le filet de sécurité permanent MES, l’architecture contractuelle de l’UE a été complétée par l’article 136, paragraphe 3, du TFUE, qui habilite expressément les États membres à instituer un mécanisme de stabilité.

Droit constitutionnel allemand

En Allemagne, c’est notamment la Cour constitutionnelle fédérale qui s’occupe de la question du pare-feu de la zone euro, surtout en ce qui concerne sa compatibilité avec les exigences de la Loi fondamentale (notamment les principes de démocratie, de responsabilité budgétaire et d’intégration).

Droit budgétaire et réserve parlementaire

Conformément à l’article 115 de la Loi fondamentale, le Bundestag allemand détient le droit budgétaire ; ce que l’on appelle la réserve parlementaire garantit le contrôle parlementaire des fonds publics, en particulier lors d’obligations de paiement internationales.

Théorie de l’essentiel et limitation de la responsabilité

La Cour constitutionnelle fédérale allemande vérifie, dans le contexte des pare-feu de la zone euro, non seulement la limitation des montants de responsabilité de l’Allemagne, mais aussi la participation du Bundestag aux processus décisionnels essentiels.

Structure des pare-feu et cadre juridique

Mécanisme européen de stabilisation financière (MESF)

Der MESF a été lancé en mai 2010 sur la base de l’article 122, paragraphe 2, du TFUE et autorise la Commission à accorder jusqu’à 60 milliards d’euros d’aides financières par emprunt sur le marché des capitaux. La responsabilité est supportée solidairement par tous les États membres de l’UE.

Facilité européenne de stabilité financière (FESF)

Die FESF a été créée en mai 2010 sous forme de société de droit luxembourgeois. Elle pouvait regrouper jusqu’à 440 milliards d’euros de garanties des États de la zone euro. La FESF a octroyé des prêts aux États membres de la zone euro et a également acheté des obligations sur le marché primaire et secondaire.

Mécanisme européen de stabilité (MES)

Der ESM est opérationnel depuis octobre 2012 et constitue depuis lors l’élément central permanent du pare-feu de la zone euro :

  • Forme juridique : Institution financière internationale dotée de la personnalité juridique propre.
  • Membres : États membres de la zone euro
  • Dotation financière : Capital souscrit de 704,8 milliards d’euros, dont 80,5 milliards d’euros libérés.
  • Instruments : Prêts aux États, achats d’obligations souveraines sur le marché primaire et secondaire, recapitalisation des banques, lignes de crédit de précaution.

Procédure de décision au sein du MES

L’organe directeur du MES est le Conseil des gouverneurs, composé des ministres des finances des États membres. L’activation des mesures d’aide requiert une procédure de majorité qualifiée, voire parfois l’unanimité. Les droits et obligations des membres ainsi que les limites de responsabilité sont précisément définis dans le traité MES.

Surveillance et contrôle juridique

Le MES n’est pas soumis à un contrôle juridictionnel complet par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), car il s’agit d’un instrument de droit international public distinct du droit primaire de l’UE ; toutefois, son contrôle s’applique aux éventuels points de contact avec l’ordre juridique de l’Union (notamment l’article 136, paragraphe 3, du TFUE).

Compatibilité avec le droit de l’Union et les principes démocratiques

Clause de non-renflouement (art. 125 TFUE)

Un point de controverse centrale est la dite clause de non-renflouement (art. 125 TFUE), qui interdit que l’UE ou un État membre soit responsable des engagements financiers d’un autre État membre ou se porte garant pour eux. Cette interdiction est néanmoins tempérée juridiquement par la forme d’une aide fondée sur des crédits et par des conditions strictes (programmes d’ajustement macroéconomique).

Principes de conditionnalité et d’intergouvernementalisme

Le recours aux pare-feu est lié à de strictes conditionnalités de politique économique, dont le respect est assuré en permanence (surveillance par la Commission européenne, la BCE et le FMI). Les décisions d’aide sont prises dans un cadre intergouvernemental en dehors du droit ordinaire de l’Union.

Contrôle par la Cour de justice de l’Union européenne et les juridictions nationales

Le MES fait l’objet d’un examen de la part de la Cour de justice de l’Union européenne, en particulier sous l’angle du droit de l’Union. Dans plusieurs décisions, notamment « Pringle » (C-370/12), la compatibilité avec le droit de l’Union a été expressément confirmée. Au niveau national, la Cour constitutionnelle fédérale allemande et la Cour constitutionnelle autrichienne, entre autres, ont rendu des arrêts de référence, insistant sur un strict contrôle budgétaire par les parlements nationaux.

Conséquences et importance du pare-feu de la zone euro en droit de l’Union et en droit international

Le pare-feu de la zone euro constitue un approfondissement de la solidarité et de l’intégration européennes en intégrant de façon pérenne dans l’architecture de l’Union économique et monétaire un instrument de soutien financier d’urgence qui n’était pas prévu jusqu’alors. Son régime juridique relève à la fois du droit de l’Union, du droit national et du droit international public. La répartition précise des contributions, des droits de décision et des mécanismes de contrôle fait l’objet d’un développement continu et d’une évaluation juridique permanente.

Références bibliographiques et dispositions complémentaires

  • Traité portant création du Mécanisme européen de stabilité (Traité MES)
  • Articles 122, 123, 125, 136 TFUE
  • Arrêt de la CJUE, aff. C-370/12 (« Pringle »)
  • Décisions du BVerfG sur la FESF et le MES
  • Loi sur la participation financière à la FESF et au MES

Cet article offre un aperçu complet de la conception juridique, de l’évolution et de la mise en œuvre opérationnelle du pare-feu de la zone euro dans l’espace économique européen.

Questions fréquemment posées

Qui est juridiquement tenu de fournir des fonds dans le cadre du pare-feu de la zone euro selon le droit européen ?

L’obligation de fournir des fonds dans le cadre du pare-feu de la zone euro – en particulier pour le Mécanisme européen de stabilité (MES) – découle pour les États participants du « Traité portant création du Mécanisme européen de stabilité ». Les États membres de la zone euro sont, par ratification et approbation interne, juridiquement tenus de verser les appels de capital dès que le MES accorde une aide à un pays. Le montant précis des versements dépend de la part du capital fixée en annexe du traité. Toute violation de ces obligations contractuelles peut entraîner aussi bien des procédures en manquement au niveau du droit de l’Union que des exigences constitutionnelles nationales en matière budgétaire et d’approbation ; dans ce contexte, les cours constitutionnelles, comme la Cour constitutionnelle fédérale allemande, contrôlent régulièrement la compatibilité avec les principes budgétaires et démocratiques.

Les décisions d’octroi des crédits du pare-feu de la zone euro sont-elles soumises à un contrôle juridique ?

Les décisions d’octroi des crédits du pare-feu de la zone euro sont soumises à des procédures spécifiques de contrôle et d’approbation. Formelle, chaque crédit nécessite l’aval des membres du Conseil des gouverneurs du MES, représentant chaque État membre. Les décisions doivent être prises à l’unanimité, chaque fois dans le respect des prescriptions juridiques nationales – en particulier des réserves d’approbation parlementaire – qui doivent être respectées et appliquées. En outre, il est possible de faire contrôler ces décisions par la Cour de justice de l’Union européenne, notamment au regard du droit primaire européen, de la répartition des compétences ainsi que des droits fondamentaux garantis par l’Union.

Quelles conditions juridiques doivent être remplies avant de pouvoir activer un programme d’aide ?

Avant le déclenchement d’un programme d’aide, une notification conformément à l’article 13 du Traité MES est requise, attestant d’une menace à la stabilité financière de l’ensemble de la zone euro. Ensuite, le gouvernement concerné doit formuler une demande officielle. La Banque centrale européenne et la Commission européenne évaluent, dans le cadre d’un avis, tant la situation économique que la situation financière de l’État membre concerné. En outre, la conclusion d’un mémorandum d’accord sur les conditions politiques est une condition impérative ; le respect de celui-ci fait partie du traité et fait l’objet d’un contrôle régulier.

Quels mécanismes juridiques de protection existent pour les droits des États membres parties ?

Le Traité MES prévoit explicitement des mécanismes de protection juridique pour tous les États membres. Il s’agit notamment de la possibilité de saisir la Cour de justice de l’Union européenne en cas de différend, mais aussi de vastes droits de participation au sein du Conseil des gouverneurs du MES, où les décisions importantes doivent en principe être prises par consensus. Les organes nationaux de contrôle, tels que les parlements et les cours constitutionnelles, participent également au contrôle juridique en surveillant tant les appels de capital que l’affectation des fonds nationaux. Un droit de veto pour les décisions fondamentales constitue un mécanisme juridique important pour la garantie de la codécision.

Qu’en est-il des règles d’immunité du pare-feu de la zone euro et de ses organes ?

Le MES, ainsi que les personnes et organes chargés de sa gestion, bénéficient, selon le traité fondateur, d’immunités étendues. Celles-ci s’appliquent tant à la compétence judiciaire qu’extrajudiciaire et visent à garantir l’exercice indépendant et efficace des missions du MES. Concrètement, cela signifie que les recours contre le MES ne sont recevables devant les juridictions nationales ou européennes que dans des circonstances très limitées – par exemple en cas de violation manifeste des droits fondamentaux ou de dépassement manifeste de ses compétences.

Dans quelle mesure les parlements nationaux sont-ils légalement impliqués dans les décisions du pare-feu de la zone euro ?

La participation des parlements nationaux est juridiquement obligatoire, car tout appel de capital ou octroi de crédits d’ampleur relève des lois budgétaires nationales et des réserves d’approbation parlementaire. Notamment en Allemagne, mais aussi dans d’autres États membres, les cours constitutionnelles estiment qu’il existe une obligation étendue d’information et, le cas échéant, de participation en matière de souveraineté budgétaire. Cela découle, en droit de l’Union, du principe de l’attribution limitée de compétences, ainsi que des prescriptions nationales sur la souveraineté budgétaire.

Quelles sont les conséquences juridiques des manquements aux obligations contractées dans le cadre du pare-feu de la zone euro ?

Les manquements aux obligations prévues par le Traité MES peuvent entraîner différentes conséquences juridiques, parfois graves. Contractuellement, un État membre retardataire peut se voir retirer son droit de vote au sein du Conseil des gouverneurs ; des intérêts moratoires sont en outre dus sur les sommes impayées. L’octroi de tranches de crédit convenues peut également être suspendu ou annulé. Au niveau du droit de l’Union, des procédures en manquement ou, dans les cas graves, des sanctions budgétaires à l’encontre d’États membres défaillants sont également possibles.