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Parallèle

Notion et définition de « parallèle » en droit

Le terme « parallèle » est utilisé dans divers domaines juridiques et contextes. Sa signification en droit recouvre aussi bien la désignation de situations qui se déroulent simultanément ou côte à côte, que celles présentant une structure comparable mais indépendante l’une de l’autre. Ci-après, les principales facettes juridiques de la notion de « parallèle » sont exposées.

Signification générale et interprétation

Dans le langage courant, « parallèle » désigne la simultanéité ou la similarité de phénomènes, d’actions ou d’objets. En droit, ce terme remplit diverses fonctions. Il peut se référer à des procédures parallèles, à des droits, créances ou rapports contractuels parallèles. Son interprétation juridique précise découle toutefois du contexte particulier et du domaine spécialisé concerné.

Procédures et instances parallèles

L’une des utilisations les plus fréquentes du terme dans le domaine juridique concerne les procédures parallèles. Il s’agit de plusieurs procédures judiciaires ou administratives menées simultanément, indépendamment les unes des autres ou en lien matériel entre elles.

Procédures judiciaires parallèles

Des procédures judiciaires parallèles peuvent survenir tant au niveau national qu’international. Elles apparaissent notamment lorsque des objets de litige identiques ou similaires sont pendants devant différentes juridictions ou instances. Dans le contexte international, on parle également de « litispendance » (« lis pendens ») pour désigner de tels litiges parallèles.

Conséquences juridiques des procédures parallèles

La coexistence parallèle de plusieurs procédures peut entraîner diverses conséquences juridiques, par exemple :

  • Risque de décisions contradictoires
  • Suspension ou interruption de la prescription
  • Conflits de compétence entre tribunaux
  • Application de dispositions concernant la concentration ou la jonction des procédures
Solutions et réactions juridiques

Le législateur et la jurisprudence font face à la conduite parallèle de procédures à l’aide de divers instruments, parmi lesquels :

  • Dispositions nationales et européennes sur la concentration des procédures
  • Principe de concentration de l’instance
  • Règles sur la reconnaissance mutuelle des décisions
  • Dispositions pour déterminer la juridiction saisie en premier (« action pendulaire »)

Procédures administratives parallèles

On rencontre également des procédures parallèles dans la pratique administrative, notamment en présence de plusieurs procédures de demande ou d’autorisation en cours ayant un objet similaire. La méthode retenue dépend alors souvent des règles spécifiques en matière de compétence, de priorité et de concentration prévues par la loi.

Rapports juridiques parallèles

Le terme « parallèle » s’applique également aux situations juridiques existant indépendamment les unes des autres, mais présentant des similitudes ou poursuivant les mêmes objectifs.

Créances parallèles

Un exemple pratique est celui des créances parallèles : une personne juridique peut, dans certains cas, faire valoir plusieurs créances indépendantes envers une même personne ou entité, se rapportant certes au même état de fait, mais issues de fondements juridiques différents (par ex. contractuel et légal, ou responsabilité délictuelle et contractuelle). En doctrine, on parle alors de concours ou de cumul de créances.

Rapports contractuels parallèles

Des relations contractuelles parallèles existent lorsque plusieurs contrats, ayant un objet identique ou similaire, lient les mêmes ou différentes parties, chacun agissant juridiquement de façon autonome. Cela peut être pertinent pour les questions de responsabilité, l’étendue des obligations ou l’application de certains principes juridiques.

« Parallel Imports » en droit

La notion de « parallèle » revêt une importance particulière dans le contexte de l’importation parallèle. Celle-ci concerne l’acquisition et la distribution de produits importés sans l’accord du fabricant d’un autre État, à condition que ceux-ci y aient été mis en circulation avec son consentement.

Importation parallèle en droit de la propriété intellectuelle

En droit de la propriété intellectuelle, et notamment en droit des marques et des brevets, l’importation parallèle soulève d’importantes questions relatives au principe d’épuisement des droits ainsi qu’à la licéité des modes de distribution. L’autorisation des importations parallèles est fortement influencée par le droit de l’Union européenne et précisée par la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne.

Évolutions et réglementations parallèles dans la loi

Le terme « parallèle » peut concerner les évolutions législatives parallèles, les développements doubles ou la synchronisation des règles de droit. Cela est particulièrement important au niveau international ou supranational, lorsque plusieurs États adoptent des systèmes juridiques comparables ou parallèles, notamment dans le cadre de l’harmonisation de directives.

Édictation parallèle de normes

En droit public, on parle de législation ou d’édiction parallèle de normes lorsque des législateurs à différents niveaux étatiques adoptent des règles similaires. En droit de la concurrence, par exemple, ce phénomène se retrouve au niveau national et européen.

Jurisprudence et doctrine

La notion de « parallèle » et ses modalités ont été traitées dans de nombreuses décisions de justice et publications juridiques. La jurisprudence se réfère régulièrement à la compréhension de ce terme dans le contexte des procédures, créances et importations parallèles, et développe des critères pour la distinction et l’articulation de situations parallèles.

Distinction d’autres concepts apparentés

Il convient de distinguer « parallèle » au sens de simultané ou équivalent de termes comme « identique » ou « analogue ». Tandis que « parallèle » insiste sur l’autonomie tout en soulignant la similitude, « identique » implique une complète superposition, et « analogue » une transposition à une situation comparable mais non identique.

Résumé

La notion de « parallèle » occupe en droit un rôle multiple. Elle désigne non seulement la simultanéité factuelle ou procédurale, mais surtout la coexistence autonome de faits, situations ou règles juridiques comparables, mais pas nécessairement identiques. Sa portée dépend du contexte et des règles applicables, notamment en droit civil, procédure, propriété intellectuelle ainsi qu’en droit international et européen.

Questions fréquemment posées

Dans quels contextes juridiques utilise-t-on le terme « parallèle » ?

Le terme « parallèle » est utilisé de manière très variée dans le langage juridique, en particulier en relation avec le droit de la concurrence, le droit des contrats et parfois le droit des brevets. Par exemple, en droit des marques, on parle d’importations parallèles quand des marchandises sont importées sans le consentement du titulaire de la marque depuis un autre pays. En droit de la concurrence, il existe des procédures parallèles, notamment lorsque plusieurs tribunaux ou autorités traitent simultanément d’une situation analogue. En droit des contrats, on peut rencontrer des contrats parallèles ou des engagements parallèles, lorsque plusieurs parties s’engagent séparément de manière comparable, sans que ces obligations soient interdépendantes. Dans ces contextes, la question se pose régulièrement de savoir comment juridiquement résoudre les recoupements, doublons et éventuels conflits entre les faits ou conséquences juridiques « parallèles ».

Que recouvre, du point de vue juridique, la notion d’importations parallèles et quelles sont les règles à respecter ?

Les importations parallèles, en droit, désignent l’importation de produits originaux en provenance d’autres pays sans la participation ou l’accord du titulaire initial de la marque ou du droit d’auteur dans le pays de destination. Selon le droit européen, cela concerne notamment la règle dite de l’épuisement : une fois qu’un produit de marque a été mis sur le marché de manière licite dans l’Espace économique européen (EEE), il est en principe possible de le revendre librement à l’intérieur de l’EEE, sans que le titulaire de la marque puisse s’y opposer. Il existe toutefois d’importantes exceptions, notamment lorsque l’importation parallèle porte atteinte aux intérêts légitimes du titulaire, par exemple en cas de modification de l’état du produit. De plus, les importations parallèles sont parfois soumises à d’autres exigences réglementaires, notamment en droit pharmaceutique, douanier ou en matière de responsabilité du fait des produits. Le non-respect de ces règles peut donner lieu à des actions en cessation et en dommages-intérêts.

Quelles particularités s’appliquent aux procédures judiciaires parallèles (procédures parallèles) en droit allemand et européen ?

Des procédures parallèles existent lorsque deux ou plusieurs juridictions doivent statuer simultanément sur le même fait ou un fait très similaire. En droit allemand de la procédure civile, l’article 261, alinéa 3, n° 1 du ZPO prévoit que le tribunal saisi en premier déclenche l’effet dit de « litispendance » : les procédures ultérieures identiques sont alors irrecevables. Au niveau européen, il s’agit principalement du règlement « Bruxelles Ia » qui applique aussi le principe de priorité : en cas de procédures parallèles, d’autres actions sont déclarées irrecevables dès qu’une juridiction compétente a déjà été saisie. Ces règles visent à éviter des décisions contradictoires et des litiges inutiles.

Comment sont traités juridiquement les contrats parallèles et quels risques présentent-ils ?

Des contrats parallèles existent lorsque plusieurs contrats juridiquement indépendants mais similaires ou de contenu comparable lient les mêmes ou différentes parties et se recoupent dans le temps. Leur traitement juridique dépend largement de chaque situation concrète. Un risque découle par exemple de conflits d’obligations, de doubles paiements ou de problèmes d’exécution lorsque les engagements issus des contrats parallèles se recoupent ou se contredisent. La jurisprudence tente de résoudre ces conflits par l’interprétation des contrats, la prise en compte de la volonté des parties, et, le cas échéant, par l’application de l’article 139 du BGB (« nullité partielle »). Dans les cas plus complexes, cela peut conduire à des actions en dommages-intérêts ou à des restitutions.

Quels défis découlent des droits de protection dits parallèles en droit des brevets ?

En droit des brevets, des procédures parallèles ou des délivrances parallèles de brevets peuvent conduire à la « double protection » (double brevet) ou à des « brevets parallèles », pour lesquels une même invention fait l’objet de brevets nationaux et européens valides simultanément. Cela peut exposer des tiers à une double revendication, ce que certaines réglementations nationales, comme l’article 8 de la loi allemande sur les brevets (« interdiction de double brevet »), viennent limiter. Toutefois, des brevets parallèles peuvent aussi exister dans différents pays avec des scopes de protection divergents, ce qui entraîne des problématiques complexes de licences, de contentieux et de gestion stratégique. La coordination et la gestion stratégique de tels droits parallèles représentent un enjeu essentiel en droit international des brevets.

Que signifie « lois applicables parallèlement » et comment les conflits sont-ils résolus en droit ?

Des lois applicables parallèlement désignent la situation dans laquelle plusieurs dispositions légales s’appliquent simultanément à une même situation, par exemple lorsque le droit national et le droit européen entrent en conflit. Ces collisions sont tranchées par le principe de primauté, en particulier la primauté du droit de l’Union : selon la jurisprudence constante de la CJUE, en cas de conflit, le droit européen prévaut sur le droit national, dans la mesure où ce dernier est incompatible avec le droit de l’Union. Alternativement, dans certains domaines (par ex. droit de l’environnement, protection des consommateurs), des lois spéciales nationales peuvent s’appliquer si aucune réglementation européenne exhaustive n’existe. Les conflits sont résolus par interprétation, principes de conflit et de primauté d’application, voire par décision juridictionnelle.

Comment le droit de la concurrence traite-t-il les accords ou comportements parallèles entre entreprises ?

Le droit de la concurrence, particulièrement le droit des cartels, aborde la question de savoir dans quelles conditions des comportements parallèles d’entreprises (par ex. hausses de prix simultanées) deviennent problématiques au regard du droit des cartels. Toute parallélisme n’entraîne pas une infraction à ce droit ; la condition est généralement l’existence d’un comportement concerté au sens de l’article 101, paragraphe 1, TFUE (ancien article 81 CE). Si les autorités constatent que les entreprises ont coordonné leurs actions, et non agi indépendamment, cela constitue une infraction à l’interdiction des ententes. La distinction entre une simple observation du marché admissible et une entente illicite est souvent délicate et s’opère au cas par cas à l’aide d’analyses comportementales, de séries d’indices et de prises de preuves. Les sanctions vont des amendes jusqu’à des injonctions de cessation.


N’hésitez pas à nous poser vos questions détaillées sur des cas d’application concrets.

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