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Paiements de compensation (droit public)

Notion et fondements des paiements compensatoires en droit public

Les paiements compensatoires en droit public constituent un instrument central de compensation des préjudices juridiques ou des charges subies par des personnes, entreprises ou institutions du fait d’actes de puissance publique. Ils servent d’indemnisation financière pour des atteintes ou désavantages causés dans le cadre de réglementations légales, de décisions administratives ou suite à d’autres mesures d’autorité. Contrairement aux revendications de dommages-intérêts en droit privé, les paiements compensatoires relèvent du droit public et reposent sur des bases légales ou jurisprudentielles.

Fondements juridiques

Cadre constitutionnel

L’octroi de paiements compensatoires doit souvent être examiné à la lumière de la Loi fondamentale (GG). En particulier, le droit fondamental à la propriété selon l’article 14 GG joue un rôle essentiel. Les atteintes à la propriété — par exemple par voie d’expropriation ou d’atteinte assimilée à une expropriation — nécessitent, selon la Constitution, une compensation appropriée. D’autres droits fondamentaux peuvent également donner naissance à des droits à compensation, tels que le principe d’égalité de traitement (art. 3 GG) ou le principe de l’État social (art. 20 al. 1 GG).

Dispositions légales

Outre le droit constitutionnel, de nombreuses dispositions de lois ordinaires prévoient des paiements compensatoires. Les exemples importants sont :

  • BauGB: Le Code de l’urbanisme (BauGB) prévoit dans divers cas, notamment lors de mesures de planification, des paiements d’indemnisation ou de compensation.
  • PolG: Les lois de police des Länder réglementent les paiements compensatoires, notamment en cas de réquisition de biens ou de personnes pour des mesures de police (§ 39 PolG NRW).
  • Droit de la protection de l’environnement: Des lois telles que la loi fédérale sur la protection de la nature (BNatSchG) fixent des règles de compensation pour les atteintes à la nature et au paysage.
  • Loi sur la protection contre les infections (IfSG): En cas de perte de revenus ou de fermeture d’entreprise en raison de mesures de protection, des paiements compensatoires ordonnés par l’autorité sont possibles (§ 56 IfSG).

Types de paiements compensatoires en droit public

Les paiements compensatoires peuvent varier selon leur nature et leur motif. Les principales formes incluent :

Indemnisation pour atteinte aux droits de propriété

Lorsque des atteintes à la propriété sont commises par la puissance publique (expropriation, déterminations de contenu et de limite selon l’art. 14 GG), un droit à une indemnisation financière existe généralement, dont le montant doit être déterminé en fonction de la perte effective de valeur.

Compensation pour sacrifice particulier

Lorsqu’une personne est touchée par un acte de puissance publique de manière particulière et au-delà de la norme par rapport au reste de la population, on parle de « sacrifice particulier ». L’exemple classique est l’atteinte assimilée à une expropriation, dans lequel une atteinte donnant droit à compensation existe, sans qu’une base légale (par exemple une loi formelle d’expropriation) ait été adoptée.

Créances compensatoires en cas de mesures légales ou illégales

Les paiements compensatoires peuvent découler aussi bien d’atteintes licites qu’illicites :

  • Atteintes légales: Par exemple lors de mesures dites « analogues à l’état de nécessité », qui répondent à un intérêt général prépondérant, une compensation patrimoniale est accordée (par exemple l’utilisation de biens privés en cas de catastrophe).
  • Atteintes illégales: Dans ce cas, il peut exister, en plus d’un droit à réparation, une créance compensatoire de droit public (réparation des dommages causés par des mesures provisoires ultérieurement reconnues comme illégales).

Conditions préalables et distinctions

Conditions de naissance du droit

Pour qu’une créance à paiement compensatoire naisse, les conditions suivantes doivent généralement être réunies :

  1. Action de la puissance publique: La mesure doit être imputable à un organisme exerçant l’autorité publique.
  2. Préjudice/perte: La personne concernée doit subir un préjudice patrimonial.
  3. Causalité: Le préjudice patrimonial doit résulter directement de la mesure d’autorité.
  4. Absence de compensation par ailleurs: Il ne doit pas exister de prééminence d’autres droits à compensation.
  5. Caractère de sacrifice particulier: En règle générale, la charge ne doit pas toucher tout le monde, mais uniquement une personne ou un groupe clairement déterminé.

Distinction avec d’autres institutions juridiques

  • Responsabilité civile en droit privé et droit administratif: L’octroi de dommages-intérêts suppose généralement un manquement à une obligation ou une illégalité ; les paiements compensatoires doivent souvent être effectués même en l’absence de faute ou d’illégalité.
  • Indemnité d’expropriation: En cas d’expropriation formelle sur la base de la loi, on parle d’indemnité d’expropriation, tandis que les compensations allant au-delà peuvent être qualifiées de paiements compensatoires.
  • Prestations relevant du droit social: Distinction des prestations d’aide ou de soutien, qui n’ont pas pour objet la compensation, mais l’assistance.

Procédure de revendication des paiements compensatoires

Dépôt de la demande et compétence

En règle générale, le paiement compensatoire doit faire l’objet d’une demande auprès de l’autorité administrative compétente. La compétence précise découle de la loi applicable. Il convient de respecter strictement les délais et formalités.

Fixation du montant de la compensation

Le calcul du montant de la compensation s’effectue conformément aux dispositions légales ou, à défaut, selon le principe général de compensation de valeur. Souvent, la valeur vénale au moment de l’atteinte ou de la survenance du dommage est déterminante.

Voie de droit et protection juridictionnelle

En cas de litige sur l’existence ou le montant du paiement compensatoire, la voie du contentieux administratif est ouverte. Les tribunaux administratifs (parfois également les tribunaux sociaux, par exemple en matière de protection contre les infections) statuent sur les recours correspondants.

Importance et rôle en droit public

Les paiements compensatoires remplissent une fonction importante de régulation et d’équité dans le système du droit public. Ils permettent à la puissance publique de réagir de manière flexible aux situations aiguës ou durables et d’atténuer les cas particuliers par une indemnisation. Parallèlement, ils assurent aux personnes concernées une sécurité de planification et garantissent l’acceptation des interventions de l’État.

Perspectives

Avec la complexité croissante des interventions de l’État, par exemple dans la protection de l’environnement et du climat ou lors des pandémies, la réglementation d’une compensation adéquate reste d’une importance grandissante. L’évolution du cadre législatif demeure un sujet permanent pour les organes législatifs et la pratique administrative.


Voir aussi :

  • Expropriation
  • Atteinte assimilée à une expropriation
  • Droit à réparation pour sacrifice particulier
  • Droit à indemnisation
  • Droit administratif

Référence bibliographique :

  • Voir BVerfG, arrêt du 17 décembre 2013 – 1 BvL 5/08
  • Maurer, Droit administratif général, 20e édition 2020
  • Dreier, Commentaire sur la Loi fondamentale, art. 14 GG

Liens externes :

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conditions juridiques à remplir pour un paiement compensatoire en droit public ?

L’octroi d’un paiement compensatoire en droit public requiert en principe que certaines conditions juridiques soient remplies. Il est d’abord nécessaire d’avoir une base légale, qui peut découler, selon le cas d’espèce, de réglementations spéciales, du droit administratif général ou du droit constitutionnel. En général, l’octroi d’un paiement compensatoire suppose qu’une mesure de puissance publique – par exemple une atteinte aux droits de propriété, un dommage causé dans le cadre de la prévention des dangers, ou sur la base de réglementations particulières telles qu’une atteinte assimilée à une expropriation ou un sacrifice particulier donnant droit à indemnisation – ait entraîné une atteinte injustifiée à des droits protégés de personnes privées ou d’entreprises. En outre, la personne concernée doit être en droit de faire valoir une créance, c’est-à-dire avoir été directement et individuellement affectée par la mesure. Enfin, aucune cause d’exclusion ou de refus, telle qu’une faute lourde du demandeur, ne doit exister.

Quelle est la différence entre paiements compensatoires et indemnités en droit public ?

Bien que les deux notions soient souvent utilisées de manière synonyme, il existe, d’un point de vue juridique, des différences précises entre les paiements compensatoires et les indemnités. Les paiements compensatoires visent à compenser financièrement des charges ou désavantages insupportables résultant d’un acte administratif légal ou de l’exécution d’une loi et qui ne devraient pas être supportés par la collectivité. Il s’agit souvent de ce que l’on appelle des sacrifices particuliers imposés à certains citoyens. Les indemnités, en revanche, reposent généralement sur un comportement étatique illicite, comme une expropriation sans base légale ou une atteinte illégale à des positions de propriété. Alors que l’indemnisation vise la réparation ou la compensation de la valeur suite à une atteinte illicite, le paiement compensatoire concerne la prise en charge d’une charge particulière sans que l’action administrative soit illégale.

Quels droits peuvent faire valoir les personnes affectées lorsqu’une mesure d’autorité leur cause un préjudice ?

Les personnes concernées par une mesure d’autorité peuvent, selon le cas d’espèce, faire valoir différents droits. En cas d’une atteinte licite mais insupportable – par exemple dans le cas de sacrifices particuliers donnant droit à indemnisation – il peut exister un droit à paiement compensatoire conformément au principe du sacrifice particulier, qui découle du principe général d’égalité (art. 3 al. 1 GG). En cas d’atteinte illicite, un droit à indemnisation de la responsabilité de l’État peut également exister selon le § 839 BGB en liaison avec l’art. 34 GG. Il existe également des bases juridiques spéciales, par exemple en droit de la police ou de l’ordre public, dans la loi sur la protection contre les infections ou en droit des nuisances. Les droits applicables dans chaque cas dépendent de la situation individuelle et de la législation spécifique pertinente.

Comment le montant d’un paiement compensatoire est-il calculé ?

Le calcul du paiement compensatoire en droit public dépend du préjudice ou dommage subi, qui doit résulter directement et causalement de la mesure de puissance publique. En général, la base de calcul est la perte de valeur du droit affecté ou les frais supplémentaires directement occasionnés, en tenant compte le cas échéant du manque à gagner ou des surcoûts. Selon la réglementation spéciale applicable, par exemple en droit de la construction ou de l’environnement, les critères décisifs et les modalités de calcul sont définis par les lois ou instructions administratives correspondantes. Il appartient éventuellement à la personne concernée d’apporter la preuve de l’étendue du dommage, tandis qu’en cas de litige, le tribunal administratif contrôle ce calcul dans le cadre de l’instruction d’office.

Existe-t-il des délais pour faire valoir des paiements compensatoires et quels sont-ils ?

Les paiements compensatoires en droit public sont en principe soumis à certains délais de forclusion et de prescription. Ceux-ci sont fixés par les dispositions légales applicables, notamment par la base légale spéciale ou, à défaut, par les dispositions du droit civil général, en particulier les §§ 195 et suivants BGB. Par exemple, le délai de prescription général pour les créances de droit public est de trois ans à compter de la connaissance, ou d’une ignorance par négligence grave, des circonstances fondant la créance et de la personne du débiteur. Il existe toutefois aussi des délais plus courts ou plus longs selon la réglementation spéciale, par exemple en droit de la police ou pour les créances en raison d’expropriation illégale. Le non-respect de ces délais conduit en principe à la perte du droit.

Dans quelles circonstances le droit à un paiement compensatoire est-il exclu ?

Un droit à un paiement compensatoire peut être exclu dans différentes circonstances. Tel est le cas, par exemple, lorsqu’il existe une faute du bénéficiaire, c’est-à-dire un partage de responsabilité (§ 254 BGB analogique). Les créances sont également exclues si la réglementation légale l’indique explicitement, par exemple en cas de dommage causé intentionnellement ou en cas d’absence de lien de causalité entre la mesure et le préjudice. En cas de compensation déjà obtenue (par exemple par l’assurance), le cumul peut être exclu. De même, un droit n’existe pas si le préjudice doit être supporté par la collectivité ou ne présente pas le caractère individualisable d’un sacrifice particulier.

Quels recours sont disponibles si un paiement compensatoire demandé est refusé ?

Si une demande de paiement compensatoire est rejetée, la personne concernée peut former un recours contre l’acte administratif de refus. En règle générale, la procédure de réclamation préalable (Widerspruch) est ouverte si elle est prévue (§ 68 et s. VwGO). Si aucune décision positive n’est obtenue suite au recours administratif, la personne concernée peut introduire un recours en annulation ou un recours en obligation conformément au § 42 VwGO devant le tribunal administratif compétent. Dans le cadre de la procédure judiciaire, la recevabilité, la base juridique et le montant du paiement compensatoire font l’objet d’un examen approfondi. D’autres instances peuvent être saisies si la voie de recours ordinaire ne permet pas de résoudre le litige.