Lexique juridique

Ozone

Aspects juridiques de l’ozone

L’ozone est une molécule d’oxygène triatomique (O₃) qui se forme aussi bien lors de processus naturels qu’anthropiques. Alors qu’il constitue dans la stratosphère un bouclier essentiel contre les rayons ultraviolets, il représente dans les couches basses de l’atmosphère un gaz irritant nocif pour l’environnement et la santé. Les règles relatives à la gestion de l’ozone, sa production et ses émissions, ainsi que sa surveillance et son contrôle, sont réglementées de manière exhaustive à travers divers domaines juridiques. La présentation suivante met en lumière les aspects juridiques pertinents de l’ozone dans le contexte du droit de l’environnement, du droit de la protection du travail, du droit de la sécurité des produits et d’autres réglementations applicables.


L’ozone en droit de l’environnement

Ozone et droit de la protection contre les immissions

La gestion de l’ozone dans l’environnement est principalement régie par la Loi fédérale sur la protection contre les immissions (BImSchG) ainsi que de nombreuses réglementations européennes et nationales. En raison des propriétés dangereuses pour la santé de la molécule d’ozone, notamment à des concentrations proches du sol, il existe des valeurs limites et des procédures de mesure juridiquement contraignantes pour surveiller la pollution par l’ozone.

Directives et règlements européens

La directive 2008/50/CE relative à la qualité de l’air ambiant et à un air pur pour l’Europe établit un cadre pour l’évaluation et le contrôle des concentrations de polluants, dont l’ozone. Elle impose notamment aux États membres de maintenir des réseaux nationaux de surveillance, de contrôler régulièrement les concentrations d’ozone, et d’informer le public en cas de dépassement des seuils pertinents.

Législation nationale et valeurs limites

En Allemagne, la 39e Ordonnance fédérale sur la protection contre les immissions (39. BImSchV) fixe en particulier les valeurs limites pour l’ozone. Cette ordonnance prévoit entre autres des valeurs-cibles et des seuils d’information pour la concentration d’ozone dans l’air extérieur. En cas de dépassement de certains seuils, les autorités sont tenues d’informer sur les risques et, le cas échéant, de prendre des mesures. Le dépassement des seuils peut entraîner l’application de mesures conformément à l’article 47, paragraphe 1, de la BImSchG, pouvant aller jusqu’à des restrictions de circulation ou des arrêts temporaires d’exploitation.

Ozone et étude d’impact environnemental

L’ozone, en tant que polluant atmosphérique pertinent, fait régulièrement partie des études d’impact sur l’environnement (EIE) conformément à la loi sur l’étude d’impact environnemental (UVPG). Pour tout projet susceptible d’augmenter les précurseurs de l’ozone (par exemple, installations industrielles), la production potentielle d’ozone doit être prise en compte et évaluée.


Ozone en droit de la protection du travail

Valeurs limites d’exposition professionnelle et évaluation des risques

Pour l’ozone, des valeurs limites professionnelles strictes s’appliquent, conformément à la règle technique sur les substances dangereuses (TRGS 900 « Valeurs limites d’exposition professionnelle »). Même à faible concentration (dès 0,1 ppm), l’ozone peut irriter les voies respiratoires. Les employeurs sont tenus, au sens strict du règlement sur les substances dangereuses (GefStoffV), de mettre en œuvre des mesures de protection suffisantes pour garantir le respect des valeurs limites légales. Cela inclut des mesures techniques et organisationnelles ainsi que, le cas échéant, la mise à disposition d’un équipement de protection individuelle adéquat.

Obligations de déclaration et de documentation

Lorsque des activités sur le lieu de travail impliquent la libération ou l’utilisation d’ozone, ces opérations doivent être documentées. Les employeurs doivent réaliser une évaluation des risques conformément aux articles 5 et 6 de la loi sur la santé et la sécurité au travail (ArbSchG) et vérifier et adapter régulièrement les mesures en place.


Ozone en droit de la sécurité des produits et des produits chimiques

Classification, étiquetage et restrictions

Sur le plan juridique, l’ozone doit également être pris en compte sous l’angle de la sécurité des produits. Le règlement européen REACH (CE n° 1907/2006) ainsi que le règlement CLP (CE n° 1272/2008) régissent la classification, l’étiquetage et l’emballage des substances chimiques et des mélanges. L’ozone est classé comme substance pouvant faire l’objet de restrictions explicites, car il est considéré comme toxique par inhalation aiguë.

Réglementations spécifiques pour les installations de production d’ozone

Les appareils produisant ou libérant de l’ozone sont soumis en Allemagne à la législation sur la sécurité des appareils et des produits (ProdSG). Ils doivent faire l’objet d’une procédure d’évaluation de la conformité et répondre à toutes les exigences de sécurité applicables. Les applications de l’ozone, notamment dans les stations de traitement de l’eau ou les purificateurs d’air, sont souvent régulées en outre par des règles techniques et normes spécifiques telles que la DIN 19627 (« Installations d’ozone pour le traitement de l’eau »).


Ozone, protection de la santé et droit des consommateurs

Obligations d’information et protection des consommateurs

Les fabricants de dispositifs et de produits émettant de l’ozone sont tenus, conformément à la loi sur la sécurité des produits (ProdSG), de donner des informations détaillées sur les risques potentiels pour la santé. En cas de dépassement des valeurs limites, les consommateurs peuvent faire valoir des droits au titre de la loi sur la responsabilité du fait des produits (ProdHaftG) ou du Code civil allemand (BGB) si des dommages surviennent.

Obligations de notification en cas d’émissions d’ozone

En cas de soupçon de danger lié à l’ozone (par exemple, en raison d’appareils défectueux), une obligation de notification peut incomber aux fabricants et metteurs sur le marché conformément à l’article 26 ProdSG. Les autorités sont tenues d’informer le public des pollutions à l’ozone ou des dangers concrets en cas de dépassement des valeurs établies (notamment via la 39. BImSchV).


Ozone dans le contexte international

Accords relatifs à la protection de la couche d’ozone

Alors que l’ozone situé près du sol est considéré comme un polluant, l’ozone stratosphérique est essentiel à la protection UV de la Terre. Ceci est l’objet d’accords internationaux tels que la Convention de Vienne de 1985 pour la protection de la couche d’ozone et le Protocole de Montréal de 1987. La mise en œuvre de ces accords s’effectue au niveau national, principalement via la loi sur l’exécution des mesures chimiques relatives à la couche d’ozone (ChemOzonSchichtV), qui réglemente strictement la production et l’utilisation de substances appauvrissant la couche d’ozone.


Dispositions pénales et administratives liées à l’ozone

Les violations des prescriptions du droit des immissions, du droit des produits chimiques ou du droit de la sécurité des produits en lien avec l’ozone sont poursuivies par des amendes ou des sanctions pénales. Les normes pertinentes figurent notamment dans les articles 62 et 65 de la BImSchG ainsi que dans les règlements et mesures produits spécifiques applicables.


Résumé

L’ozone est réglementé de manière très complexe sur le plan juridique. Le cadre réglementaire va de la protection contre les immissions, la protection au travail et la sécurité des produits, jusqu’aux accords internationaux pour la protection de la couche d’ozone stratosphérique. Le respect des valeurs limites légales, la réalisation d’études d’impact environnemental et d’évaluations des risques, ainsi que les obligations d’information et de notification sont au centre de la réglementation sur l’ozone. Les violations des dispositions applicables peuvent entraîner des sanctions sévères. Il est donc essentiel, lors d’activités ou concernant des produits liés à l’ozone, de toujours veiller au respect des réglementations et valeurs limites en vigueur.

Questions fréquemment posées

Quelles exigences légales s’appliquent à la gestion de l’ozone dans les lieux de travail ?

La gestion de l’ozone sur le lieu de travail est soumise en Allemagne à des exigences légales strictes afin de protéger la santé des employés. Le règlement déterminant est le règlement sur les substances dangereuses (GefStoffV), qui classe l’ozone comme substance dangereuse. Selon l’article 6 de la GefStoffV, les employeurs doivent réaliser une évaluation des risques dans laquelle le risque sanitaire lié à l’exposition à l’ozone sur le lieu de travail est systématiquement identifié et évalué. Les Règles techniques pour les substances dangereuses (TRGS), notamment la TRGS 900, fixent des valeurs limites contraignantes (AGW) pour l’ozone, actuellement de 0,1 ppm (0,2 mg/m³) pour la concentration moyenne d’ozone durant un poste de 8 heures. De plus, le règlement sur les lieux de travail (ArbStättV) prescrit des mesures pour limiter la concentration d’ozone dans les espaces intérieurs. Les employeurs doivent assurer une ventilation suffisante et des mesures de protection appropriées ainsi qu’instruire régulièrement le personnel à la manipulation sécurisée de l’ozone. Les infractions à ces exigences peuvent être sanctionnées comme infractions administratives ou pénales au sens de la loi sur la santé et la sécurité au travail (ArbSchG).

Existe-t-il une obligation d’autorisation pour les appareils de production d’ozone ?

Les appareils produisant de l’ozone, tels que les ozonisateurs utilisés par exemple pour la désinfection, la neutralisation des odeurs ou le traitement de l’eau, sont soumis en Allemagne à une surveillance du marché et, le cas échéant, à une obligation d’autorisation. S’appliquent ici notamment la loi sur la sécurité des produits (ProdSG) et des normes européennes spécifiques telles que la Directive Machines 2006/42/CE. Les personnes responsables de la mise sur le marché doivent effectuer une évaluation de conformité avant la première utilisation et apposer le marquage CE. De plus, pour les dispositifs de désinfection chimique, la réglementation européenne sur les biocides (règlement (UE) n° 528/2012) est pertinente. Selon cette réglementation, les générateurs d’ozone commercialisés comme produits biocides ne peuvent être mis à disposition et utilisés que si eux-mêmes et leur substance active (ozone comme substance active biocide) figurent dans la « liste des substances actives approuvées ». Les fabricants et importateurs doivent également respecter l’obligation de fiche de données de sécurité et garantir une utilisation compétente.

Quelles sont les obligations de déclaration et d’information lors de l’utilisation de l’ozone ?

Pour certaines applications de l’ozone, une déclaration ou une notification auprès des autorités compétentes est requise. En particulier pour la mise en service d’installations de production d’ozone, par exemple dans les stations d’eau potable, cabinets médicaux ou industries, une déclaration peut être nécessaire conformément à l’article 7 de la Loi fédérale sur la protection contre les immissions (BImSchG), dans la mesure où une émission pertinente d’ozone ou d’autres substances dangereuses est attendue. Par ailleurs, dans le cadre de la législation sur les produits chimiques, l’obligation de notification selon l’article 16 de la Loi sur les produits chimiques (ChemG) doit être envisagée dès lors que de nouvelles substances chimiques dangereuses ou mélanges sont utilisés pour la première fois à usage professionnel. Pour les installations à potentiel de danger élevé, le règlement sur les incidents majeurs s’applique également, impliquant notification préalable à l’autorité de surveillance et surveillance continue.

Quelles obligations de documentation s’appliquent lors de l’utilisation de l’ozone ?

Sur le plan juridique, il est nécessaire de documenter en détail toutes les opérations liées à l’utilisation de l’ozone. L’obligation de documentation s’étend à l’évaluation des risques (base : article 6 GefStoffV), à la rédaction et la mise à jour des consignes d’exploitation conformément à l’article 14 GefStoffV, ainsi qu’à la consignation des formations et des instructions du personnel (article 14, alinéa 2 GefStoffV). En outre, les protocoles de mesures de la concentration d’ozone, les rapports de maintenance et de contrôle des appareils, et les registres d’incidents (par exemple en cas de perturbations ou de dépassement des valeurs limites) doivent être conservés pendant au moins 10 ans. Les autorités peuvent exiger à tout moment d’accéder à cette documentation.

Existe-t-il des dispositions particulières pour l’élimination des matériaux contaminés par de l’ozone ?

Oui, l’élimination des matériaux contaminés par de l’ozone est soumise à des dispositions environnementales particulières. L’ozone lui-même se transforme rapidement en oxygène, mais les traitements à l’ozone peuvent générer des résidus contaminés et matériaux considérés comme déchets dangereux. Selon la loi sur l’économie circulaire (KrWG) et le règlement sur le catalogue des déchets (AVV), ces déchets, selon leur dangerosité, doivent être classés dans les groupes de déchets correspondants et remis à une entreprise de gestion des déchets agréée. De plus, la déclaration de l’élimination à l’autorité compétente et la preuve de cette élimination peuvent être obligatoires (article 50 KrWG).

Quels sont les risques de responsabilité liés à une mauvaise gestion de l’ozone ?

Une mauvaise gestion de l’ozone peut entraîner des risques de responsabilité civile, administrative et/ou pénale. En droit du travail, les employeurs répondent des dommages à la santé des employés en cas de non-respect des prescriptions de sécurité (§ 618 BGB, § 823 BGB). En droit de l’environnement, des amendes et des sanctions pénales sont prévues par le droit pénal environnemental (§ 324a StGB), notamment en cas de libération illégale d’ozone ou de sous-produits d’ozone causant des nuisances environnementales. En outre, la loi sur les infractions administratives (OWiG) prévoit de lourdes amendes en cas de non-respect des mesures de protection prescrites ou des obligations de documentation. En cas d’infractions graves, une interdiction d’exploiter ou la confiscation des installations peut être prononcée.