Définition et cadre juridique de l’orientation professionnelle
L’orientation professionnelle désigne l’ensemble des mesures d’information, de conseil et de soutien individuel concernant l’orientation professionnelle, le choix d’une formation ou d’un métier ainsi que le développement de carrière. Elle constitue un élément de la politique de promotion de l’emploi et s’adresse aussi bien aux jeunes qu’aux adultes. Les principaux acteurs en Allemagne sont l’Agence fédérale pour l’emploi, les chambres, d’autres organismes publics ainsi que des prestataires privés. L’orientation professionnelle est soumise à de nombreuses réglementations, notamment dans le Code social (SGB), mais aussi dans la législation sur la protection des données et sur la formation professionnelle.
Bases légales de l’orientation professionnelle
Orientation professionnelle selon le Code social (SGB)
Le texte de référence central pour l’orientation professionnelle publique est le Livre III du Code social (SGB III). Selon l’article 29 SGB III, les agences pour l’emploi ont l’obligation de conseiller les jeunes et les adultes, y compris les personnes en situation de handicap. Leur mission comprend le développement des compétences de choix professionnel, l’information sur les conditions du marché de l’emploi et de la formation, ainsi que sur les perspectives de développement professionnel. L’exécution de cette mission est une obligation relevant de la puissance publique et doit respecter les principes de neutralité et de protection des intérêts.
Protection des données et secret professionnel
L’exercice de l’orientation professionnelle implique généralement le traitement de données à caractère personnel. Les dispositions du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et de la Loi fédérale sur la protection des données (BDSG) doivent alors être strictement respectées. Des dispositions particulières figurent notamment à l’article 69 SGB X, qui soumet les processus de conseil et de placement au secret social. La transmission ou l’utilisation de données personnelles n’est admissible que dans le cadre des habilitations légales.
L’orientation professionnelle dans le cadre de la scolarité obligatoire et de la planification des parcours éducatifs
Les lois scolaires des Länder imposent à l’école de participer à l’orientation et au conseil professionnels. Les écoles coopèrent à cet effet avec l’Agence pour l’emploi et d’autres partenaires. Les réglementations régionales prévoient souvent la tenue de séances d’information sur les métiers, de stages en entreprise ainsi que d’entretiens individuels.
Orientation professionnelle et droit au libre choix de la profession
Selon l’article 12, paragraphe 1 de la Loi fondamentale, tout individu dispose du droit de choisir librement sa profession, son lieu de formation et d’emploi. L’orientation professionnelle vise à rendre effectif ce droit fondamental en informant sur les possibilités de formation et de mise en œuvre ainsi qu’en proposant des mesures de soutien.
Orientation professionnelle par l’Agence fédérale pour l’emploi
Missions et compétences
Conformément à l’article 29 SGB III, l’orientation professionnelle constitue une mission propre de l’Agence fédérale pour l’emploi. Elle s’adresse prioritairement aux jeunes lors de la transition de l’école vers l’emploi, mais elle est également ouverte aux adultes, notamment en cas de réorientation professionnelle ou de formation continue. Les services englobent le conseil, le diagnostic d’aptitude, la découverte de secteurs professionnels ou des conseils sur les possibilités de financement.
Droit légal à l’orientation professionnelle
Un droit à l’orientation professionnelle est établi par le SGB III. Toute personne en demande de conseil peut s’adresser à tout bureau de l’Agence pour l’emploi. En cas de refus, d’absence ou d’insuffisance de conseil, ou d’informations erronées, la voie du recours administratif est ouverte, permettant notamment un recours ou une action en justice contre des décisions (par exemple, refus d’aides liées à l’orientation professionnelle).
Exigences de qualité et contrôle
Afin de répondre à l’obligation légale de fournir un conseil neutre et adapté aux besoins individuels, il existe des instructions internes ainsi qu’une supervision externe par la Cour fédérale des comptes et les commissions spécialisées. La qualité du service de conseil fait donc l’objet de multiples contrôles pour garantir la conformité juridique et l’absence de discrimination.
Orientation professionnelle dans le cadre de la promotion de l’emploi et de la réinsertion
Orientation professionnelle pour les jeunes et les adultes
Tandis que pour les jeunes, l’accent est mis sur le choix de la formation et l’entrée dans la vie professionnelle, l’orientation professionnelle pour les adultes s’adresse aux personnes en situation de transition, par exemple après un licenciement, un congé parental, une maladie ou dans le contexte de la numérisation. Pour les personnes en situation de handicap, l’article 33 SGB IX prévoit des dispositions particulières pour la participation à la vie professionnelle, incluant explicitement l’orientation professionnelle.
Orientation professionnelle pour des groupes spécifiques
Selon la situation de vie et les besoins particuliers, il existe des réglementations spécifiques pour l’orientation professionnelle :
- Personnes en situation de handicap : Dispositions spécifiques prévues par le SGB IX
- Réfugiés et migrants : Mesures relevant du droit de séjour, accès au conseil même sans statut de séjour
- Chômeurs de longue durée : Conseil dans le cadre de la (ré-)intégration professionnelle, avec prestations complémentaires d’insertion
Relations juridiques dans le cadre du droit privé
Orientation professionnelle par des prestataires privés
À côté de l’orientation professionnelle réglementée par la loi, il existe une offre de services privés. Dans ce cas, la liberté contractuelle prévaut ; le contenu, le coût, l’étendue et les modalités du conseil sont déterminés par contrat. Les règles générales du Code civil allemand (BGB), en particulier le droit du contrat de service (§§ 611 et suivants du BGB), s’appliquent. Des normes complémentaires de qualité professionnelle ou sectorielle ainsi que la réglementation de la responsabilité en cas de conseil erroné s’y ajoutent.
Responsabilité et conséquences juridiques du conseil erroné
Un conseil individuel erroné, par exemple une information inexacte ou une absence d’avertissement, peut engager la responsabilité civile dans le domaine privé. L’orientation professionnelle dispensée par l’Agence fédérale relève, en cas de manquement, du contrôle de l’État ; ici, des recours administratifs tels que l’opposition ou une action devant le tribunal social sont possibles.
Cadre concurrentiel et droit de la concurrence
Les prestataires privés d’orientation professionnelle sont soumis à la loi contre la concurrence déloyale (UWG). Les déclarations publicitaires trompeuses ou mensongères, surtout en ce qui concerne l’aptitude ou les chances de réussite de certains choix de formation ou de carrière, peuvent faire l’objet d’avertissements ou d’interdictions.
Conclusion et portée juridique
L’orientation professionnelle est en Allemagne un champ de services largement encadré sur le plan juridique, assuré par des institutions publiques et privées. Elle articule différentes exigences relevant du droit social, de la protection des données, du droit du travail et de l’éducation, tout en soutenant le droit fondamental de libre choix de la profession. Les personnes concernées ont accès à des offres publiques gratuites comme à des prestations privées, chacune relevant de relations juridiques spécifiques. Le respect des prescriptions juridiques vise à protéger les personnes conseillées et à garantir des services qualifiés et équitables dans le domaine de l’orientation et de la planification de carrière.
Questions fréquemment posées
Quels droits légaux ont les personnes en demande de conseil à l’orientation professionnelle gratuite ?
En vertu de l’article 29 SGB III, toute personne a un droit à l’orientation professionnelle fournie par l’Agence pour l’emploi. Ce droit s’applique tant aux élèves, étudiants, qu’aux personnes en activité et aux demandeurs d’emploi. L’orientation est gratuite et comprend un conseil indépendant et individuel relatif au choix de carrière ou d’études, aux possibilités de qualification et de formation continue, ainsi qu’à l’insertion sur le marché du travail. Les conseils sont confidentiels, c’est-à-dire que les données personnelles sont protégées selon le RGPD et les articles 67 et suivants du SGB X et ne sont transmises à des tiers qu’avec consentement. Un refus de conseil n’est licite qu’à titre exceptionnel et pour un motif valable dans le respect du principe d’égalité de traitement (§ 3 SGB III). En cas de violation du droit au conseil, il est possible d’introduire une réclamation auprès de l’organisme compétent ou d’exercer un recours (par exemple dans le cadre d’une procédure d’opposition).
Dans quelle mesure existe-t-il une obligation de confidentialité lors de l’orientation professionnelle ?
Les conseillers et conseillères en orientation sont soumis à une obligation stricte de confidentialité selon les articles 67 et suivants du SGB X et le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Les informations obtenues à l’occasion de l’accompagnement ne doivent en principe pas être transmises à d’autres personnes ou institutions, sauf consentement exprès de la personne conseillée. Une exception peut toutefois être fondée sur une base légale, par exemple lorsque la transmission est indispensable à l’exécution d’une mission légale. La violation du secret professionnel peut entraîner des sanctions disciplinaires, statutaires et, le cas échéant, pénales (§ 203 StGB).
Quelles sont les obligations de responsabilité en cas de conseil fautif en orientation professionnelle ?
Les conseillers et les institutions concernées peuvent être tenues responsables en cas de conseil fautif ou manifestement négligent, notamment lorsqu’un dommage avéré peut être démontré. La responsabilité de la puissance publique découle de l’article 34 de la Loi fondamentale associé à l’article 839 du BGB. Toutefois, il convient que le lien causal entre le conseil erroné et le préjudice soit clairement établi. Pour les prestataires privés, les principes de responsabilité civile et le droit des contrats s’appliquent en complément. Les personnes concernées peuvent réclamer une indemnisation dès lors qu’une violation fautive et un dommage directement imputables au conseil sont établis.
Quelles sont les bases légales qui régissent l’orientation professionnelle en Allemagne ?
Le fondement légal central de l’orientation professionnelle est le Livre III du Code social (SGB III), en particulier les articles 29 à 36 SGB III, qui définissent le champ d’application, la mise en œuvre, la compétence et les droits relatif au conseil. D’autres lois pertinentes sont le Code social I (SGB I) sur les droits sociaux généraux, le droit de la protection des données (RGPD, SGB X), la Loi sur la formation professionnelle (BBiG), ainsi que les lois d’exécution régionales et les règles sur l’égalité et la lutte contre la discrimination telles que la Loi générale sur l’égalité de traitement (AGG). Par ailleurs, des circulaires et directives administratives organisent et précisent le processus de conseil.
Les mineurs peuvent-ils recourir eux-mêmes aux services d’orientation professionnelle ?
Les mineurs sont en principe autorisés à recourir eux-mêmes aux services d’orientation professionnelle dans la mesure où cela ne comporte aucune obligation juridique (comme la conclusion d’un contrat). Selon l’article 104 du BGB, ils sont juridiquement limités, ce qui implique qu’en matière de démarches engageantes (signature de contrats d’apprentissage ou inscription à des formations payantes), l’accord des représentants légaux est requis. L’Agence pour l’emploi et de nombreuses autres institutions ont développé des procédures spécifiques pour garantir les droits et le bien des jeunes, dans le respect de la législation relative à la protection des données pour les mineurs.
Quels sont les droits des personnes conseillées en matière d’enregistrement et de suppression de leurs données ?
Les personnes en demande de conseil bénéficient, selon les articles 15 et suivants du RGPD et les articles 67 et suivants du SGB X, du droit de demander l’accès aux données enregistrées les concernant, ainsi que la rectification, la suppression ou la limitation du traitement des données erronées. La collecte, le traitement et l’utilisation de données personnelles dans le cadre de l’orientation professionnelle ne sont admissibles qu’avec habilitation légale ou consentement exprès de la personne concernée. Les données personnelles doivent être effacées dès qu’elles ne sont plus nécessaires ou à l’expiration des délais légaux de conservation. Les personnes concernées peuvent également s’opposer au traitement de leurs données, sauf si des intérêts juridiques prépondérants s’y opposent.
Quelles différences juridiques existent entre orientation professionnelle publique et privée ?
L’orientation professionnelle publique est soumise à des obligations strictement réglementées par le droit social et d’autres dispositions de droit public (en particulier SGB III, BBiG, SGB X, RGPD). Les services sont généralement gratuits, obligatoirement neutres et soumis à des exigences strictes en matière de protection des données et d’égalité de traitement. L’orientation professionnelle privée repose principalement sur des contrats civils, c’est-à-dire un contrat de conseil et éventuellement le droit du contrat de service (§§ 611 et suivants du BGB), ce qui peut entraîner des différences en matière de dommages-intérêts et de responsabilité. Les prestataires publics sont soumis à des restrictions légales telles que l’interdiction de la discrimination (AGG), la loi sur la protection des données et le principe de transparence des coûts, tandis que chez les prestataires privés, le contenu du service est régi par le contrat et les conditions générales. L’encadrement par les autorités publiques y est moindre, mais les prestataires privés doivent néanmoins respecter les normes juridiques fondamentales (telles que la protection des consommateurs, la protection des données).