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Ordonnance sur la preuve

Ordonnance sur la preuve : définition et importance

L’ordonnance sur la preuve est un instrument central du droit processuel civil et pénal, servant à la prescription par le tribunal de l’administration de la preuve. Elle spécifie quels faits doivent être établis par quels moyens de preuve et constitue la base de la réalisation de l’instruction probatoire au cours du procès. L’ordonnance sur la preuve protège les parties au procès contre des décisions inattendues et garantit une administration de la preuve ordonnée et équitable.

Bases juridiques de l’ordonnance sur la preuve

Ordonnance sur la preuve en procédure civile

En procédure civile allemande, l’ordonnance sur la preuve trouve sa base juridique notamment aux §§ 355 et suivants du Code de procédure civile (ZPO). Après avoir apprécié les faits pertinents pour la décision, le tribunal décide de l’administration des preuves nécessaires à l’établissement des faits en litige. L’ordonnance sur la preuve est impérativement prescrite chaque fois que la preuve doit être apportée par l’audition de témoins, les expertises, l’inspection des lieux ou par documents.

Exigences de fond selon le ZPO

Une ordonnance sur la preuve en procédure civile doit contenir :

  • Les faits précisément désignés sur lesquels la preuve doit être apportée,
  • Le moyen de preuve déterminé (par exemple nom du témoin, document précis, désignation exacte de la mission d’expertise),
  • Le cas échéant, la personne devant être entendue ou consultée comme moyen de preuve.

La formulation précise de la question probatoire est essentielle car le tribunal reste lié, dans son appréciation de la preuve, aux faits énoncés dans l’ordonnance sur la preuve (appelé « cadre de l’administration de la preuve »).

Ordonnance sur la preuve en procédure pénale

En procédure pénale, l’ordonnance sur la preuve est régie par l’article 244 StPO (Code de procédure pénale). Cette disposition prévoit que le tribunal détermine l’objet de l’administration de la preuve ainsi que les moyens par lesquels elle sera réalisée. Contrairement à la procédure civile, la procédure pénale confère au tribunal un pouvoir discrétionnaire plus large quant à l’étendue et à la direction de la procédure de preuve.

Fonctions en procédure pénale

Par l’ordonnance sur la preuve, les parties sont informées de la procédure d’instruction et peuvent y réagir. Surtout lors de la phase d’enquête et pendant l’audience principale, cela garantit l’équité de la procédure et le respect du droit d’être entendu pour tous les participants.

Ordonnance sur la preuve en procédure administrative et autres réglementations procédurales

L’ordonnance sur la preuve joue également un rôle central dans la procédure administrative (§ 98 VwGO), dans la procédure prud’homale (§ 46 ArbGG conjointement avec les §§ 355 et suivants ZPO) et dans la procédure devant les juridictions sociales (§ 118 SGG).

Prérequis et déroulement d’une ordonnance sur la preuve

Conditions pour prononcer une ordonnance sur la preuve

Une ordonnance sur la preuve est prononcée lorsque le tribunal estime, à la lumière des éléments présentés et de la preuve déjà administrée, qu’un fait n’est pas entièrement éclairci mais que la décision en dépend. Le principe de subsidiarité de l’administration de la preuve signifie que le tribunal doit d’abord apprécier les arguments des parties et ne prononcer une ordonnance sur la preuve que si des faits nécessitent des éclaircissements supplémentaires.

Déroulement de l’administration de la preuve

  1. Prononcé de l’ordonnance sur la preuve : Après examen du contexte factuel et du litige, le tribunal décide, lors d’une audience publique et souvent après avoir entendu les parties, quels moyens de preuve seront recueillis sur quels faits.
  2. Notification aux parties : L’ordonnance sur la preuve est communiquée et consignée au procès-verbal.
  3. Mise en œuvre de l’administration de la preuve : L’instruction probatoire décidée (par ex. audition d’un témoin, obtention d’une expertise) se déroule selon l’ordonnance sur la preuve établie.
  4. Appréciation de la preuve : Le tribunal apprécie ensuite les preuves recueillies dans le jugement et statue en tenant compte des faits établis.

Voies de recours et contrôles possibles

Contrôlabilité de l’ordonnance sur la preuve

Contre une ordonnance sur la preuve, il n’existe en principe aucun recours direct, car il s’agit d’une mesure d’administration de la procédure. Un recours n’est généralement possible que dans le cadre de la décision finale. Une exception existe en cas de violations majeures de la procédure par l’ordonnance sur la preuve, notamment concernant le respect du droit d’être entendu.

Effet contraignant de l’ordonnance sur la preuve

Le tribunal est en principe lié par les faits et moyens de preuve fixés dans l’ordonnance sur la preuve. Une extension de la mesure probatoire n’est pas permise sans nouvelle décision et nouvel ordre. Des modifications ou compléments sont possibles par le biais d’une ordonnance sur la preuve additionnelle ou modificative.

Importance de l’ordonnance sur la preuve pour les parties

Sécurité juridique et droit d’être entendu

L’ordonnance sur la preuve assure aux parties le droit d’être entendues et les protège contre les mesures probatoires surprises. Elles peuvent, par consultation du dossier, par demandes et observations, influer sur le contenu et le déroulement de l’administration de la preuve.

Particularités relatives aux demandes de preuve

Lorsqu’une demande de preuve est présentée par une partie, le tribunal doit statuer expressément à ce sujet. Le rejet d’une demande de preuve doit être motivé (§ 244 al. 3-6 StPO, § 244 al. 7 StPO en procédure pénale ; § 286 ZPO en procédure civile).

Résumé

L’ordonnance sur la preuve joue un rôle essentiel dans le droit procédural allemand pour garantir une administration de la preuve ordonnée, transparente et équitable. Elle détermine précisément, dans l’intérêt de la sécurité juridique, quels faits doivent être clarifiés par quels moyens de preuve, donne aux parties la possibilité de formuler des observations et contribue ainsi à sauvegarder les principes fondamentaux d’un procès équitable en matière civile, pénale et administrative.

Questions fréquemment posées

Que se passe-t-il si une ordonnance sur la preuve est entachée d’une erreur ?

Une ordonnance sur la preuve erronée peut avoir des effets graves sur la suite de la procédure. Des erreurs peuvent notamment résider dans une formulation trop imprécise de l’objet de la preuve, ou lorsque le tribunal n’a pas suffisamment respecté le droit d’être entendu des parties. Relèvent également du champ des erreurs la sélection ou le rejet incorrect d’un moyen de preuve. En cas de manquement, la procédure fautive peut être contestée par un recours, tel qu’un recours immédiat (dans certains cas précis) ou par voie d’appel ou de pourvoi. La juridiction supérieure examine alors la conformité de l’ordonnance sur la preuve aux prescriptions procédurales. Selon la gravité de l’erreur de procédure, il peut être nécessaire de répéter la procédure de preuve devant le même ou un autre tribunal. Si l’erreur n’est pas relevée dans les délais, elle peut parfois être réputée régularisée.

Qui peut demander qu’une ordonnance sur la preuve soit rendue ?

L’initiative d’une ordonnance sur la preuve peut émaner du tribunal ou des parties. Les demandeurs ou défendeurs sollicitent fréquemment, dans leurs écritures, la mesure d’administration de la preuve en formulant expressément des demandes de preuve et en précisant les faits à prouver ainsi que les moyens de preuve correspondants. Toutefois, le tribunal n’est pas tenu de faire droit à toutes les demandes ; il doit apprécier de manière autonome si la clarification des faits litigieux requiert une mesure probatoire supplémentaire. Par ailleurs, le tribunal peut ordonner une mesure de preuve d’office, c’est-à-dire sans demande expresse des parties, si cela lui paraît nécessaire pour l’élucidation des faits (principe de l’instruction d’office).

Les objets de la preuve peuvent-ils être ultérieurement complétés ou modifiés au cours du procès ?

Une extension ou modification des objets de la preuve est en principe possible si, en cours de procédure, de nouveaux faits apparaissent ou si des instructions probatoires déjà réalisées soulèvent de nouvelles questions. Le tribunal peut, après avoir entendu les parties, modifier l’ordonnance sur la preuve initiale et préciser, restreindre ou étendre les objets de la preuve. Il est alors nécessaire que les parties aient amplement la possibilité de s’exprimer sur cette modification (principe du droit d’être entendu). L’introduction de nouveaux moyens de preuve en lien avec ces objets complémentaires est également en principe permise, sous réserve du respect des délais d’exclusion procédurale (par exemple, en procédure civile, § 296 ZPO).

L’ordonnance sur la preuve doit-elle toujours être écrite et quelles sont les exigences minimales ?

Selon les règlements de procédure allemands (notamment § 358 ZPO, § 244 al. 3 StPO), une ordonnance sur la preuve doit être généralement émise lorsqu’une mesure probatoire doit être effectuée. L’ordonnance se fait sans formalisme particulier, mais peut être prononcée par écrit ou verbalement à l’audience. Elle doit toujours être consignée au procès-verbal. L’exigence minimale est que l’ordonnance définisse précisément l’objet de la preuve et désigne de façon incontestable le moyen de preuve. Il doit aussi être clairement indiqué pour quel fait précis la preuve doit être rapportée, afin que les parties comprennent la portée de la mesure probatoire et puissent éventuellement se positionner.

Quelle est l’importance de l’ordonnance sur la preuve pour l’appréciation ultérieure de la preuve ?

L’ordonnance sur la preuve délimite de façon contraignante le cadre de la mesure probatoire et fixe ainsi l’orientation dans laquelle un expert ou un témoin doit être entendu. Pour l’appréciation ultérieure de la preuve, il est essentiel que le tribunal se conforme strictement aux objets de la preuve fixés et se base sur eux dans son jugement. Les déclarations ou constatations en dehors de l’ordonnance sur la preuve ne peuvent généralement pas être utilisées, sauf si les parties ont été entendues à ce sujet ou informées expressément de ces points. En pratique, l’ordonnance sur la preuve sert donc de critère pour contrôler la régularité et la légalité de l’administration et de l’utilisation de la preuve.

L’ordonnance sur la preuve est-elle contraignante pour le tribunal et les parties ?

L’ordonnance sur la preuve lie autant le tribunal que les parties, s’agissant des objets de la preuve et des moyens fixés. Le tribunal est en principe obligé de ne recueillir la preuve que sur les faits et avec les moyens énoncés dans l’ordonnance. De même, les parties y sont liées et ne peuvent étendre la mesure à d’autres éléments. Une extension ou modification n’est possible que par une nouvelle ordonnance, qui doit être de nouveau notifiée aux parties. L’effet contraignant garantit la sécurité et l’équité de la procédure pour chacun.

Comment peut-on contester une ordonnance sur la preuve ?

Une ordonnance sur la preuve ne peut être contestée, sauf si la loi prévoit expressément un recours (par exemple en cas de refus d’un expert selon § 406 al. 2 ZPO), généralement qu’à l’occasion d’un recours contre la décision finale. Dans de rares cas, où l’ordonnance entraîne un préjudice irréparable, le recours immédiat est possible. Sinon, une ordonnance erronée ou incorrecte demeure en principe contraignante jusqu’à ce que le jugement soit contrôlé en appel ou en cassation. Les parties peuvent soulever des erreurs dans l’ordonnance au moyen d’une objection (violation du droit d’être entendu, etc.) et de recours ultérieurs.