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Ordonnance sur les recours militaires

Définition et portée de l’Ordonnance sur les recours militaires

L’Ordonnance sur les recours militaires, abrégée OMR, est une loi fédérale allemande centrale qui régit la configuration et l’exercice du droit de réclamation au sein des forces armées et pour les réservistes. Elle précise les droits de participation et de collaboration normés à l’article 17a de la Loi fondamentale et garantit la possibilité de faire contrôler les mesures de service par une instance indépendante. L’Ordonnance sur les recours militaires instaure ainsi des règles fondamentales de procédure pour le système interne de protection juridique de la Bundeswehr.

Base légale et champ d’application

Fondement juridique

L’Ordonnance sur les recours militaires a été adoptée comme loi autonome par la deuxième loi modifiant les dispositions de droit du service du 19 décembre 1956 (BGBl. I 1956, 999) et a fait l’objet de plusieurs révisions depuis. Elle constitue la source juridique centrale pour la procédure de dépôt de réclamation au sein des forces armées allemandes. Sa version actuelle est régulièrement adaptée afin de tenir compte des évolutions du droit constitutionnel, administratif et du droit du service.

Champ d’application

L’Ordonnance sur les recours militaires s’applique aux militaires de la Bundeswehr ainsi qu’aux réservistes en activité de service (§ 1 OMR). Elle ne s’applique pas au personnel civil des forces armées. Outre les militaires et réservistes actifs, le droit de réclamation peut également être exercé par d’anciens militaires, dans la mesure où la réclamation présente un lien avec leur ancienne fonction de service.

Contenu et structure de l’Ordonnance sur les recours militaires

Principes fondamentaux du droit de recours

L’Ordonnance sur les recours militaires garantit aux militaires une protection juridique effective et progressive contre les mesures de service. Elle permet de contester directement les mesures et règlements affectant personnellement les intéressés dans le cadre du service, et offre un déroulement structuré pour le dépôt et le traitement des réclamations. Le droit de recours constitue un élément essentiel de la structure interne de la Bundeswehr, servant à protéger contre les violations du droit et l’arbitraire.

Types de recours

Recours simple

Le recours simple (§§ 1-7 OMR) vise les mesures, omissions et décisions de service affectant directement le militaire. Il a pour objectif de corriger les erreurs individuelles de décision.

Recours disciplinaire

Le recours disciplinaire (§§ 17 et suivants OMR) porte sur les mesures liées à la discipline. L’accent est mis ici sur le contrôle des mesures disciplinaires, telles que les avertissements, l’arrestation disciplinaire et les amendes.

Recours en matière de personnel

En matière de personnel (promotions, mutations, évaluations, etc.), il convient de noter que certaines décisions sont réglées par des voies de recours spécifiques, notamment par la Loi sur les soldats (SG) et le droit des carrières des soldats.

Recours collectifs

L’Ordonnance sur les recours militaires autorise également les recours collectifs (§ 8 OMR), permettant à plusieurs militaires de déposer une réclamation conjointe, par exemple en cas d’intérêts de groupe.

Déroulement de la procédure selon l’Ordonnance sur les recours militaires

Dépôt de la réclamation

La réclamation doit être déposée par écrit ou par voie électronique (§ 6 OMR) ; dans des cas exceptionnels, elle peut aussi être enregistrée oralement au procès-verbal. En règle générale, le dépôt doit intervenir dans le mois qui suit la prise de connaissance de la mesure ou de son omission (§ 6 al. 1 OMR).

Compétence et voies de recours

La réclamation doit être adressée à l’autorité militaire supérieure par l’intermédiaire du supérieur hiérarchique direct (§ 7 OMR). La procédure suit, en principe, le principe de la voie hiérarchique ascendante, c’est-à-dire que les instances de recours interviennent dans l’ordre de la hiérarchie militaire. Une fois les voies de recours épuisées, la réclamation est définitivement tranchée ou, le cas échéant, transmise au ministère fédéral de la Défense.

L’intervention du médiateur parlementaire de la Bundestag allemand (§ 8 OMR) est possible si des violations particulières des droits fondamentaux ou obligations fondamentales sont invoquées.

Procédure d’enquête

L’autorité chargée du dossier doit élucider complètement les faits et prendre sa propre décision. Sont régulièrement entendus le requérant ainsi que les tiers concernés. La décision doit être notifiée au requérant et motivée de manière détaillée (§ 11 OMR).

Protection juridictionnelle

Si l’instance militaire rejette la réclamation, il existe la possibilité d’un recours ultérieur, notamment par requête en décision judiciaire auprès du tribunal du service militaire (§§ 17a-f OMR). Il s’agit d’une instance judiciaire de type administratif spécialement compétente pour les litiges du service relevant des militaires.

Rapport avec d’autres voies de recours

L’Ordonnance sur les recours militaires constitue le principal instrument de protection juridique en droit du service militaire. Elle doit, en principe, être épuisée avant d’emprunter la voie contentieuse administrative (exclusion de l’action devant le juge administratif tant que la réclamation n’a pas été rejetée sans succès, § 17a al. 2 OMR). Ce n’est qu’après clôture de la procédure de recours que le recours aux juridictions civiles ou administratives est possible.

Dispositions particulières et effets juridiques

Droits de demande et de participation selon l’OMR

L’Ordonnance sur les recours militaires établit des droits étendus à l’audition, à la consultation du dossier et à la motivation des décisions. Les droits des personnes de confiance, du médiateur parlementaire ainsi que ceux des représentants élus des militaires sont également réglementés en détail (§§ 5, 8, 11 OMR).

Conséquences en cas de recours accepté

Si une réclamation est acceptée, la mesure contestée est corrigée. Cela peut comprendre le retrait d’une mesure disciplinaire, la modification d’une évaluation de service ou l’annulation d’une décision administrative illégale.

Protection juridique et protection contre les représailles

Le dépôt d’une réclamation ne doit entraîner aucun préjudice dans la suite de la relation de service pour le requérant (§ 15 OMR). L’Ordonnance sur les recours militaires prévoit expressément des dispositions pour la protection contre les discriminations et pour la préservation de la personnalité et de la dignité des requérants.

Signification et objectif

L’Ordonnance sur les recours militaires constitue, en Allemagne, un instrument central garantissant l’État de droit au sein de la Bundeswehr. Elle fait partie intégrante de la « conduite intérieure » et assure les droits des militaires face à la hiérarchie et à l’administration militaire. Par la possibilité de déposer une réclamation et d’obtenir un contrôle judiciaire des mesures de service, l’Ordonnance sur les recours militaires contribue de manière essentielle à la garantie des droits fondamentaux et au renforcement de la protection juridique dans le domaine militaire.

Références et liens complémentaires

  • Ordonnance sur les recours militaires (OMR), texte actuel : gesetze-im-internet.de
  • Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne, art. 17a LF
  • Loi sur les soldats (SG)
  • Jurisprudence des tribunaux du service militaire et de la Cour administrative fédérale

Remarque : L’Ordonnance sur les recours militaires est continuellement adaptée aux évolutions législatives et jurisprudentielles en vigueur. Une consultation régulière des textes de loi actuels et des publications officielles est déterminante pour son application.

Questions fréquemment posées

Qui peut déposer un recours selon l’Ordonnance sur les recours militaires ?

Est en principe habilité à déposer un recours au sens de l’Ordonnance sur les recours militaires (OMR) tout militaire dont les droits personnels ou les intérêts juridiques sont affectés par une mesure de service ou son omission (§ 1 al. 1 OMR). Cela concerne tous les militaires de la Bundeswehr, sans distinction de grade ou de carrière. Le droit de recours n’existe toutefois que lorsqu’aucune compétence exclusive d’une juridiction militaire ou civile n’est prévue, ou qu’aucune disposition particulière, comme en matière de représentation légale selon la loi sur la participation des militaires, ne s’applique. Il importe que la demande indique une atteinte concrète ou individuelle, puisque des mesures de service purement générales sans lien individuel ne donnent pas droit à réclamation.

Quels délais doivent être respectés lors du dépôt d’un recours ?

Selon § 6 al. 1 OMR, une réclamation doit en principe être déposée dans le mois suivant la notification de la mesure ou son omission. En cas de non-respect de ce délai, le traitement correct du recours, notamment dans le cadre de l’effet suspensif, n’est plus garanti. Cependant, l’Ordonnance sur les recours militaires autorise, à titre exceptionnel, la restitution à l’état antérieur (§ 7 al. 1 OMR) si le militaire n’a pu respecter le délai sans faute grave de sa part. Un non-respect du délai peut entraîner le rejet formel de la réclamation, sauf si l’un des cas d’exception cités est présent et qu’une demande de restitution a été présentée et motivée à temps.

Comment se déroule la procédure en cas de recours militaire ?

La procédure prévue par l’Ordonnance sur les recours militaires est en principe structurée en deux étapes. Tout d’abord, la réclamation doit être déposée auprès du supérieur hiérarchique disciplinaire direct (§ 5 al. 1 OMR – recours initial). Celui-ci doit examiner la réclamation et y statuer dans un délai d’un mois (§ 8 al. 1 OMR). Si ce premier recours n’aboutit pas ou qu’aucune décision n’est rendue dans le délai imparti, un nouveau recours (dite réclamation complémentaire) peut être introduit auprès du supérieur hiérarchique suivant ou, le cas échéant, directement auprès du ministère fédéral de la Défense (§ 9 OMR). La procédure est gratuite, aucune représentation par avocat n’est obligatoire. Pendant toute la procédure, les principes du droit administratif, notamment l’audition, la consultation du dossier et le droit d’être entendu, doivent être respectés.

Quelles conséquences juridiques résultent du dépôt en temps utile d’un recours militaire ?

Le dépôt en temps utile d’un recours militaire ne confère en principe pas d’effet suspensif à la mesure contestée (§ 17 al. 2 OMR), sauf si l’exécution immédiate n’a pas été expressément ordonnée. La mesure attaquée demeure donc en principe exécutoire. En cas de décision favorable, la mesure et ses effets sont à annuler dans la mesure où cela est juridiquement possible et admissible. Si la mesure est annulée par le tribunal ou dans le cadre du second recours, un droit à indemnisation civile naît pour le militaire, dans la mesure où un préjudice financier résulte de la mesure (§ 62 Ordonnance disciplinaire militaire en liaison avec § 4 OMR).

Dans quels cas un recours militaire est-il irrecevable ?

Un recours militaire est notamment irrecevable lorsque les voies de recours sont expressément exclues, par exemple pour les règles d’évaluation, la convocation au service militaire ou les mesures relevant de l’organisation interne sans effet individualisé. Les instructions générales de service qui concernent tous les militaires de la même manière ne peuvent pas non plus être contestées par la voie du recours militaire tant qu’aucune atteinte individuelle n’est en cause. La recevabilité fait également défaut si l’affaire a déjà été définitivement jugée, si une autre procédure spéciale est prévue par la loi ou si le délai de recours est dépassé.

Quelle est l’importance du droit d’être entendu dans la procédure de recours militaire ?

Le droit d’être entendu constitue un droit fondamental procédural essentiel dans la procédure de recours militaire, garanti par l’article 32 OMR. Le requérant a le droit, avant toute décision définitive, de présenter ses observations, de formuler des demandes de preuve et de consulter les pièces déterminantes du dossier. Le non-respect de ce droit conduit généralement à l’illégalité de la décision et impose une nouvelle décision en tenant compte du droit d’être entendu. La garantie de ce droit couvre aussi la convocation à une audition orale et la possibilité de produire des documents ou informations pertinents.

Quel rôle joue le Médiateur parlementaire (Wehrbeauftragte) dans le cadre de l’Ordonnance sur les recours militaires ?

Le Médiateur parlementaire (Wehrbeauftragte) du Bundestag remplit, conformément à l’article 45b LF et à l’article 7 de l’Ordonnance sur les recours militaires, une fonction de contrôle et de conseil, mais non de décision dans la procédure de recours militaire. Tout militaire a le droit de s’adresser directement et librement au Médiateur sans avoir à épuiser préalablement la procédure de recours militaire (§ 7 al. 1, 2 OMR). La procédure de recours proprement dite demeure toutefois intacte, de sorte que les réclamations et recours déposés auprès du Médiateur ne remplacent pas le respect des délais OMR. Le Médiateur peut examiner les plaintes, signaler les dysfonctionnements au Bundestag et formuler des recommandations, mais ne peut pas prendre de décisions contraignantes.