Notion et nature de l’ordonnance de référé
Die ordonnance de référé est un instrument de protection spécifique du droit processuel allemand. Il s’agit d’une décision judiciaire qui établit une situation provisoire concernant une relation juridique litigieuse afin d’éviter des préjudices essentiels ou de préserver des situations existantes. Ainsi, l’ordonnance de référé permet la mise en œuvre rapide et efficace de mesures provisoires jusqu’à la résolution définitive du litige principal.
Bases légales de l’ordonnance de référé
Code de procédure civile (ZPO)
L’ordonnance de référé est ancrée dans plusieurs domaines juridiques. En procédure civile, elle est principalement réglementée aux §§ 935 et suivants du Code de procédure civile (ZPO). La loi distingue ici entre l’ordonnance de sûreté (§ 935 ZPO) et l’ordonnance de règlementation (§ 940 ZPO).
Code de la justice administrative (VwGO)
En procédure administrative, les dispositions figurent à l’article 123 VwGO. Cette disposition permet d’accorder une protection contre des actes administratifs ou de réglementer des relations juridiques avec les administrations.
Code de la procédure sociale (SGG) et Code de procédure fiscale (FGO)
Parallèlement, le Code de la procédure sociale (§ 86b SGG) ainsi que le Code de procédure fiscale (§ 114 FGO) contiennent des normes adaptées à l’ordonnance de référé dans leurs propres procédures.
Conditions de délivrance d’une ordonnance de référé
Motif de l’ordonnance
Der Motif de l’ordonnance est avéré lorsque, sans l’ordonnance, il existe un risque que l’exécution du droit ou de la demande soit empêchée ou rendue sensiblement plus difficile. La requérante ou le requérant doit ainsi convaincre le tribunal de l’existence d’une « urgence » nécessitant une décision judiciaire rapide.
Demande de l’ordonnance
Ein Demande de l’ordonnance requiert la probabilité prépondérante que le droit matériel invoqué dans la procédure principale existe. La vraisemblance est ici suffisante, il n’est pas nécessaire d’établir la preuve complète ; des attestations sur l’honneur, documents ou autres éléments de preuve peuvent être présentés.
Subsidiarité de l’ordonnance de référé
Le tribunal vérifie si des mesures moins contraignantes suffisent à garantir la protection réclamée par le requérant. L’ordonnance de référé est subsidiaire et irrecevable si le but peut être atteint par une saisie conservatoire, une exécution provisoire ou d’autres mesures prévues.
Types d’ordonnance de référé
Ordonnance de sûreté
L’ordonnance de sûreté conformément à l’article 935 ZPO vise à préserver provisoirement l’existence d’un droit ou d’un objet, afin d’éviter qu’il ne soit compromis (but de protection).
Ordonnance de règlementation
Selon l’article 940 ZPO, le tribunal peut, par une ordonnance de règlementation, instaurer une situation provisoire si cela est nécessaire pour prévenir des inconvénients majeurs ou empêcher une violence imminente (but de règlementation).
Formes particulières
Selon le domaine du droit en cause, il existe de nombreuses règles particulières pour certaines situations, par exemple en droit de la famille (§ 49 FamFG), en droit du travail ou en droit public (par ex. §§ 32, 123 VwGO).
Procédure et compétence
Dépôt de la requête
L’ordonnance de référé est délivrée sur requête. La demande écrite doit exposer de manière précise la demande ainsi que les motifs de l’ordonnance et les justifier par des éléments de preuve.
Décision et procédure
En règle générale, le tribunal statue dans le cadre d’une procédure sommaire, souvent sans audience orale (procédure écrite), mais peut organiser une audition. La décision est rendue par ordonnance et doit être signifiée à la partie adverse.
Caractère urgent et effet immédiat
L’ordonnance de référé se caractérise par une urgence particulière et peut, dans des cas exceptionnels, être rendue même sans avoir entendu la partie adverse (« sans audience », article 937 al. 2 ZPO). Elle est immédiatement exécutoire, mais généralement limitée dans le temps et reste valable jusqu’à la décision au principal ou jusqu’à sa révocation par le tribunal.
Effets et exécution de l’ordonnance de référé
Effet obligatoire et caractère provisoire
L’effet de l’ordonnance de référé est provisoire. Elle impose aux parties, voire à des tiers, le respect des mesures ordonnées, mais n’a pas d’effet constitutif sur la procédure principale. L’obligation cesse avec la décision au principal ou par révocation expresse.
Exécution forcée
L’ordonnance constitue un titre exécutoire (§ 929 ZPO). Son exécution se fait selon les règles de la ZPO ou des juridictions spécialisées concernées.
Moyens de protection juridique
Voies de recours
L’ordonnance de référé peut en principe faire l’objet d’un recours immédiat (§ 567 et suiv. ZPO), ou, en procédure administrative, d’un recours ou d’autres voies de droit (par exemple, demande de sursis à exécution). Les délais et conditions sont réglementés par la loi.
Demande de révocation ou de modification
L’ordonnance de référé peut, à la demande d’une partie concernée, être modifiée ou révoquée par le tribunal, si les circonstances de fait ou de droit ont significativement changé.
Abus et responsabilité
Protection contre les abus
Le tribunal peut subordonner l’ordonnance à la fourniture d’une garantie par le demandeur (§ 921, § 936 ZPO), afin de compenser d’éventuels dommages causés au défendeur si l’ordonnance s’avère infondée.
Obligation de réparation du préjudice
Si l’ordonnance de référé s’avère finalement injustifiée, le défendeur peut avoir droit à une indemnisation contre le demandeur (§ 945 ZPO).
Exemples d’application
Les ordonnances de référé sont largement utilisées en procédure civile, administrative, sociale et fiscale, par exemple pour la sécurisation de créances alimentaires, la protection provisoire contre des mesures administratives, la conservation d’emplois ou la défense contre des atteintes imminentes à des droits immatériels comme les droits sur le nom, la marque ou le droit d’auteur.
Distinction par rapport aux autres instruments de protection
L’ordonnance de référé doit être distinguée de la saisie conservatoire, qui vise uniquement la sécurisation de créances pécuniaires, et de l’exécution provisoire du jugement, qui se base sur la décision au principal. L’ordonnance de référé, en revanche, est plus large et permet des mesures provisoires individualisées pour la protection de diverses positions juridiques.
Résumé :
L’ordonnance de référé est un instrument central de la protection juridique provisoire dans de nombreuses procédures en droit processuel allemand. Elle permet une protection effective des intérêts opposés et compense la lenteur du procès au fond. L’ordonnance est soumise à des conditions strictes et à un contrôle visant à éviter tout abus et à garantir la sécurité juridique. La connaissance des dispositions pertinentes et des procédures applicables est indispensable pour une utilisation correcte de l’instrument du référé.
Questions fréquemment posées
Comment se déroule la procédure de délivrance d’une ordonnance de référé ?
La procédure de délivrance d’une ordonnance de référé est en principe marquée par l’urgence. La demande doit être déposée par écrit auprès du tribunal compétent et comporter des indications précises sur la protection juridique provisoire demandée ainsi qu’une motivation détaillée. Le demandeur doit rendre vraisemblables l’existence d’une prétention (le droit matériel) et d’un motif d’ordonner (l’urgence ou le risque d’un préjudice irréparable). La présentation des éléments peut se faire par attestations sur l’honneur, documents ou autres moyens de preuve. Le tribunal statue souvent sans audience (« par ordonnance »), mais il peut, selon le cas, organiser une audience ou procéder à d’autres investigations. Si la situation est particulièrement urgente, le tribunal peut, sur demande, décider ex parte, c’est-à-dire sans audition préalable de la partie adverse. La décision sur l’ordonnance de référé intervient généralement par ordonnance et est immédiatement exécutoire. Cette ordonnance peut faire l’objet d’un recours immédiat devant la juridiction supérieure.
Selon quels critères le tribunal examine-t-il une ordonnance de référé ?
Lorsqu’il statue sur une ordonnance de référé, le tribunal vérifie notamment l’existence de la prétention (le droit matériel à protéger, par exemple une interdiction, une demande de restitution ou la suspension d’un effet) et du motif d’ordonner. Le demandeur doit apporter suffisamment d’indices concrets rendant son droit vraisemblable. Le motif d’ordonner est admis si l’absence d’une mesure judiciaire immédiate expose la partie à des désavantages majeurs, à une perte de droits ou à une privation de la protection recherchée. Le tribunal vérifie en outre la proportionnalité de la mesure sollicitée et met en balance les intérêts de protection des deux parties, notamment en ce qui concerne les conséquences pour l’adversaire, si l’ordonnance de référé s’avérait ensuite mal fondée.
Quelles sont les conséquences d’une violation du droit d’être entendu lors du prononcé d’une ordonnance de référé ?
Si une ordonnance de référé est rendue sans permettre à la partie adverse d’être entendue, cela constitue certes une atteinte aux droits procéduraux, mais reste en principe admissible en cas d’urgence. Le tribunal doit toutefois donner à la partie adverse la possibilité de s’exprimer, du moins après le prononcé de l’ordonnance, et peut ensuite, le cas échéant, révoquer ou modifier l’ordonnance. Un refus total du droit d’être entendu enfreindrait l’art. 103 al. 1 GG (Loi fondamentale) et peut être contesté par un recours immédiat. Dans certains cas, la loi prévoit expressément une audition préalable, par exemple en matière de droit de garde ; dans d’autres cas, il peut être dérogé à cette exigence si l’urgence est exceptionnelle et que l’audition irait à l’encontre de l’objectif de l’ordonnance. La procédure exacte dépend de chaque cas et de la base juridique concrète.
Quelle est la durée d’une ordonnance de référé et comment peut-elle être levée ?
Une ordonnance de référé est en principe limitée dans le temps, jusqu’à ce qu’une décision définitive soit prise au fond. Elle constitue une mesure provisoire, c’est-à-dire qu’elle produit ses effets jusqu’à la décision ou la clôture de l’affaire principale, tant que le motif de l’ordonnance subsiste. L’ordonnance peut être levée ou modifiée par le tribunal d’office ou sur demande, dès que les conditions de son prononcé ne sont plus réunies, si de nouveaux faits sont apparus ou si la partie adverse a suffisamment pris position sur le fond. De plus, elle peut être limitée dans sa durée par la décision elle-même. Les objections contre l’ordonnance peuvent être formulées par recours (en particulier la réclamation immédiate) ou via des procédures de recours et de levée auprès du tribunal qui l’a rendue.
Quels frais sont liés à une ordonnance de référé ?
Les frais d’une procédure de référé dépendent de la valeur du litige, fixée par le tribunal. Des frais de justice sont dus et – en cas de représentation par avocat – des honoraires d’avocat. Les frais de procédure sont moins élevés dans la protection provisoire que dans la procédure au fond, mais une procédure urgente et des requêtes multiples peuvent entraîner des coûts supplémentaires. La partie perdante supporte en principe les frais de la procédure de référé ainsi que ses propres frais d’avocat. Si la procédure au fond n’est pas engagée, le tribunal statue, après avoir entendu les parties, sur la répartition des frais, généralement en tenant compte des perspectives de succès de la requête.
Dans quels domaines du droit l’ordonnance de référé trouve-t-elle application ?
Une ordonnance de référé peut être appliquée dans de nombreux domaines du droit. Elle est particulièrement importante en droit civil (par ex. injonctions, sécurisation de droits), en droit de la famille (par ex. autorité parentale, droit de visite, protection contre la violence), en droit administratif (par ex. sécurisation de titres de séjour ou de prestations sociales) et en droit du travail (par ex. maintien dans l’emploi ou protection contre le licenciement). Elle suppose toujours qu’une mesure provisoire soit nécessaire ou qu’une sécurisation du droit soit exigée jusqu’à la décision au fond. Les bases légales varient selon la procédure, par exemple §§ 935 et suiv. ZPO en droit civil, § 123 VwGO en droit administratif ou § 49 FamFG en droit de la famille. Tous les domaines ont en commun que la protection provisoire n’a pas de caractère définitif, mais vise à garantir une solution provisoire.