Offre de preuve : notion et fondements juridiques
Das Offre de preuve est un concept central du droit allemand de la procédure civile ainsi que d’autres codes de procédure. Il désigne l’acte processuel d’une partie informant le tribunal des moyens de preuve par lesquels elle souhaite prouver ses allégations. L’offre de preuve constitue ainsi une partie importante de la procédure probatoire et est étroitement liée aux obligations procédurales de la partie.
Définition et importance de l’offre de preuve
Une offre de preuve existe lorsqu’une partie communique au tribunal, de manière précise, à quel fait contesté et par quel moyen de preuve concret elle souhaite apporter la preuve. Il s’agit d’une condition formelle à la réalisation de la preuve par le tribunal. La procédure n’exige donc pas seulement l’exposé d’une affirmation factuelle mais aussi l’offre d’un moyen de preuve suffisamment déterminé.
Distinction d’autres notions
L’offre de preuve doit être distinguée de la simple affirmation d’un fait et de la convocation ou désignation d’un témoin dans le cadre de la décision de preuve. Elle fait partie de l’initiative probatoire, condition nécessaire à la réalisation de la preuve judiciaire.
Offre de preuve en droit de la procédure civile allemande
L’offre de preuve est réglementée par la Code de procédure civile (ZPO) en particulier aux §§ 284 et suivants ZPO. Elle revêt une importance particulière dans le cadre de la charge de l’allégation et de la preuve.
Forme et contenu de l’offre de preuve
Une offre de preuve valable exige que la partie
- désigne un fait litigieux, concret et important,
- indique le moyen de preuve concret (par exemple témoin, document, expertise, inspection),
- et désigne le moyen de preuve de façon suffisamment précise pour permettre une administration judiciaire de la preuve.
L’offre de preuve doit être formulée de manière suffisamment précise pour que le tribunal puisse comprendre à quel fait et par quel moyen la partie souhaite apporter la preuve.
Exemples d’offres de preuve
- « Afin d’établir que l’accident a eu lieu le 01.01.2022 à 08:00 heures, le témoin Max Mustermann est proposé. »
- « Pour prouver que la livraison a eu lieu le 10.02.2023, le protocole de livraison original du 10.02.2023 est présenté. »
Délais et rattrapage des offres de preuve
L’offre de preuve doit intervenir le plus tôt possible dans la procédure, généralement déjà dans les écritures préparatoires conformément à l’article 282 ZPO. Selon l’article 296 ZPO, le tribunal peut rejeter les offres de preuve tardives si leur admission devait retarder la procédure. L’exigence d’accélération dans le procès civil impose une gestion économique de la procédure.
Importance pour la procédure probatoire et l’administration de la preuve
Le tribunal ne décide, conformément à l’article 358 ZPO, de procéder à l’administration de la preuve que sur la base de moyens de preuve offerts. S’il n’existe pas une offre de preuve formellement conforme et relative au fait contesté, il n’y a en principe pas d’administration judiciaire de la preuve. Le tribunal peut rejeter ou ne pas tenir compte des initiatives probatoires ou offres de preuve qui ne remplissent pas les exigences légales.
Conséquences d’une offre de preuve insuffisante ou erronée
Une offre de preuve insuffisante ou manquante entraîne généralement le rejet de l’allégation de fait par la partie au cours du procès, cette dernière supportant alors la charge de la preuve. En particulier lorsque des faits décisifs sont en jeu, cela peut entraîner la défaite complète au procès.
Offre de preuve dans d’autres codes de procédure
Procédure pénale
En matière pénale, les §§ 244 et suivants du Code de procédure pénale (StPO) régissent l’offre de preuve. La requête en preuve diffère en cela de l’offre de preuve dans le procès civil, même si, sur le fond, elle lui est comparable. Ici aussi, il est nécessaire d’indiquer de façon motivée le moyen de preuve et le fait nécessitant preuve.
Procédure administrative et autres domaines
En procédure administrative (§§ 98 et suivants VwGO), procédure devant les juridictions sociales (§§ 103 et suivants SGG) ainsi qu’au cours de la procédure devant les juridictions du travail (§§ 58 et suivants ArbGG), l’obligation d’une offre de preuve suffisante s’applique, avec certaines spécificités. L’offre de preuve doit ici être adaptée et motivée afin de permettre une administration de la preuve.
Jurisprudence et doctrine concernant l’offre de preuve
La jurisprudence des cours d’appel et de la Cour fédérale a précisé, dans de nombreux arrêts, les exigences posées à l’offre de preuve. Il a ainsi été précisé, par exemple, que le tribunal ne doit agir que sur la base de moyens de preuve suffisamment déterminés et présentés en temps voulu (voir BGH, décision du 22.11.2016 – VI ZR 47/15). La désignation du moyen de preuve ne doit pas être vague ou spéculative, mais répondre aux exigences de la recherche de la vérité.
Résumé et importance de l’offre de preuve pour la procédure
L’offre de preuve revêt une importance décisive pour l’issue du litige puisqu’elle constitue la base de l’administration judiciaire de la preuve. Le soin apporté à sa formulation et à son dépôt dans les délais peut influencer de manière déterminante les chances de succès. Le respect des dispositions légales et la précision de l’offre de preuve sont indispensables pour faire valoir pleinement ses droits procéduraux et garantir le bon déroulement de la procédure.
Questions fréquemment posées
Quelles exigences doit remplir une offre de preuve en procédure civile ?
En procédure civile, une offre de preuve doit satisfaire à certaines exigences minimales afin que le tribunal puisse y répondre. L’offre de preuve doit tout d’abord être déterminée et motivée. Cela signifie que la partie supportant la charge de la preuve doit désigner concrètement le fait à prouver et indiquer précisément par quel moyen de preuve (par exemple témoin, document, expertise) elle entend le prouver. Pour les témoins, il convient de les nommer individuellement et, si possible, de préciser ce qu’ils doivent attester. Pour les documents, ceux-ci doivent être introduits dans la procédure ou du moins suffisamment précisés pour permettre une identification certaine. Les offres générales ou requêtes d’investigation qui ne font que renvoyer de façon générale à des moyens inconnus ne suffisent pas. De plus, l’offre de preuve doit être présentée à temps, c’est-à-dire au plus tard à la fin de l’audience, sauf si le droit procédural (par exemple § 296 ZPO) autorise des exceptions.
Quand une offre de preuve est-elle irrecevable ou tardive ?
Une offre de preuve peut être considérée comme irrecevable si elle ne porte pas sur un fait décisif ou se limite à de simples allégations de fait qui ne justifient de toute manière pas l’administration de la preuve. Des offres de preuve tardives, présentées après expiration des délais judiciaires ou après la clôture des débats, peuvent être rejetées conformément à l’article 296 ZPO si leur admission devait entraîner un retard du procès et que ce retard ne peut être justifié. Le tribunal peut également rejeter les requêtes de preuve si le fait à prouver n’est pas contesté ou déjà admis, ou si le moyen de preuve est inadéquat, inapproprié ou inaccessible. Les offres de preuve faites au hasard (« fishing expeditions ») ne sont pas retenues.
Le tribunal doit-il accepter toute offre de preuve ?
Non, le tribunal n’est pas tenu d’accepter toutes les offres de preuve. Certes, il lui incombe en principe de suivre les offres de preuve si elles sont pertinentes et appropriées et si l’offre est régulière et faite dans les délais (principe de l’instruction d’office dans le cadre des demandes des parties). Cependant, le tribunal peut notamment rejeter une offre de preuve si elle est sans importance, manifeste, tardive ou irrecevable, ou si elle porte sur des faits déjà considérés comme prouvés (article 244, alinéa 3 StPO pour le procès pénal ou article 286 ZPO pour le procès civil). Le refus doit être écrit et motivé.
Quel rôle joue l’offre de preuve en procédure pénale ?
En procédure pénale, l’offre de preuve remplit une fonction similaire, mais non identique à celle du procès civil. Le ministère public et la défense peuvent présenter des offres de preuve en désignant des témoins, experts, documents ou objets matériels à examiner. Ces offres doivent être précisément désignées dans la requête et se rapporter à un fait concret à produire. Le tribunal, en vertu du principe de l’instruction d’office (principe de l’investigation, article 244 II StPO), est ici dans l’obligation d’aller plus loin dans l’examen des preuves offertes, mais il peut aussi refuser des demandes de preuve (par exemple pour absence d’importance, évidence, retard ou rejet en tant que preuve exploratoire).
Qu’est-ce qu’une demande de preuve exploratoire et quelle est la différence avec la requête d’investigation ou l’offre de preuve ?
Une demande de preuve exploratoire consiste à demander une mesure de preuve simplement en raison d’une supposition qu’un certain état de fait pourrait exister, sans pour autant disposer d’éléments concrets ou d’une affirmation précise à cet égard. Contrairement à une offre de preuve différemment formulée, ceci n’est généralement pas admis. En revanche, une requête d’investigation vise à demander au tribunal d’ordonner une mesure d’instruction de sa propre initiative, ce qui diffère de l’offre de preuve où il n’existe pas encore assez d’allégations factuelles concrètes. Les deux types de demandes se distinguent donc de l’offre de preuve classique par le fait que cette dernière doit être liée à un fait allégué de manière précise et à un moyen de preuve concret.
Quel est le rapport entre offre de preuve et administration judiciaire de la preuve ?
L’offre de preuve est une condition impérative à l’administration judiciaire de la preuve. Le tribunal ne peut procéder à cette dernière que si une offre de preuve conforme existe, portant sur un fait nécessitant preuve et déterminant pour la décision. Ce n’est qu’à ce moment que les moyens de preuve sont utilisés, par exemple l’audition de témoins, l’examen de documents ou la commande d’une expertise. Avant l’administration de la preuve, le tribunal vérifie si les exigences de l’offre sont remplies et procède à la preuve si toutes les conditions sont réunies et qu’aucune raison de refus n’existe.