Notion et position de la Bundesprüfstelle en droit allemand
Die Bundesprüfstelle est une autorité fédérale centrale qui joue un rôle déterminant dans le cadre de la protection des mineurs dans les médias. L’activité de la Bundesprüfstelle consiste en priorité à examiner et, le cas échéant, à indexer des contenus médiatiques susceptibles de mettre en danger la jeunesse. Il s’agit d’une autorité supérieure fédérale indépendante, mais dépourvue de personnalité juridique, relevant du ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse. La base légale principale de la Bundesprüfstelle est notamment la Loi sur la diffusion de publications et contenus médiatiques dangereux pour les jeunes (GjSM, auparavant : Loi sur les écrits dangereux pour la jeunesse – GjS), appelée aujourd’hui Traité d’État sur la protection des mineurs dans les médias (JMStV) und Loi sur la protection de la jeunesse (JuSchG) qui la poursuit.
Missions et compétences
Indexation des médias dangereux pour la jeunesse
La Bundesprüfstelle est notamment compétente pour inscrire, sur demande ou d’office, des contenus médiatiques susceptibles de nuire au développement des enfants ou des adolescents ou à leur éducation en tant que personnalités responsables et aptes à la vie en société, sur une liste des médias dangereux pour la jeunesse (indexation).
Ses attributions incluent l’examen de différents types de médias, parmi lesquels :
- Supports physiques (tels que films, supports sonores, livres, périodiques)
- Télémedias (par ex. offres Internet, contenus de streaming)
Types d’indexation
La Bundesprüfstelle peut prendre les décisions suivantes :
- Indexation avec publication de la décision dans la liste officielle (dite « liste de la Bundesprüfstelle »)
- Indexation partielle (par ex. seulement certaines éditions ou versions)
- Radiation de médias déjà indexés après suppression du danger ou expiration d’un délai
Dans tous les cas, il est examiné si le critère de dangerosité pour la jeunesse est rempli au sens des dispositions légales.
Procédures de demande et administratives
Une procédure d’indexation peut être ouverte sur demande d’une autorité compétente, d’un organisme public ou d’une organisation reconnue indépendante de protection de la jeunesse ; une demande individuelle de particuliers n’est pas prévue. Au cours de la procédure, le titulaire des droits concerné (comme les éditeurs ou producteurs) est invité à faire valoir ses observations et à présenter un avis technique.
La décision est prise par un collège composé de membres représentant différents groupes sociaux ainsi que d’une présidence. Les procédures ne sont généralement pas publiques. La décision correspondante est publiée au Bulletin fédéral (‘Bundesanzeiger’).
Conséquences juridiques de l’indexation
L’indexation entraîne des conséquences juridiques considérables. Les médias concernés sont soumis, conformément à la loi sur la protection de la jeunesse, à des restrictions strictes en matière de distribution et de publicité :
- Interdiction de publicité en public et dans les médias
- Interdiction de vente aux enfants et adolescents (§ 15 JuSchG)
- Interdiction d’exposition et d’expédition des supports indexés
- Difficulté accrue de l’offre, y compris en ligne
L’indexation ne conduit pas à une interdiction totale, mais à l’inscription sur la dite « liste des médias dangereux pour la jeunesse », ce qui entraîne des restrictions significatives sur la commercialisation et la publicité.
Bases juridiques
Loi sur la protection de la jeunesse (JuSchG)
Les principales dispositions substantielles relatives à la Bundesprüfstelle résultent aujourd’hui des §§ 17 à 21 JuSchG. Celles-ci réglementent clairement et de façon exhaustive la composition, la compétence et la procédure de la Bundesprüfstelle. Il y est précisé selon quels critères un média peut être considéré comme dangereux pour la jeunesse et comment la procédure d’indexation doit se dérouler.
Traité d’État sur la protection des mineurs dans les médias (JMStV)
Le JMStV régit la protection de la jeunesse dans les médias électroniques à titre public-étatique. Par conséquent, le champ d’application de la Bundesprüfstelle s’étend non seulement aux supports classiques, mais explicitement aux télémedias. Dans le cadre de la Bundesprüfstelle, les contenus sont examinés, tous supports confondus, quant à un risque potentiel pour les mineurs.
Autres dispositions majeures
À mentionner également : la Loi sur la procédure administrative (VwVfG) pour la conduite des procédures administratives ainsi que les dispositions pertinentes du droit administratif concernant les voies de recours et le contrôle juridictionnel des décisions.
Organisation et procédure
Composition des organes
La Bundesprüfstelle est composée d’une présidence, d’assesseurs, ainsi que de représentants de divers groupes sociaux. Cette composition garantit la prise en compte d’intérêts sociaux et étatiques variés au cours de la procédure. Pour chaque procédure d’indexation, des assesseurs spécialisés sont associés en fonction de la catégorie du média.
Déroulement d’une procédure d’indexation
La procédure débute par la réception d’une demande recevable. Suivent :
- Examen et analyse du média concerné
- Ouverture d’une procédure d’audition avec le titulaire des droits
- Convocation du collège pour la décision
- Prise de décision et indexation
- Publication et inscription sur la liste
Les listes sont régulièrement tenues à jour, actualisées et parfois publiées.
Voies de recours
Il est possible de contester une décision de la Bundesprüfstelle devant la juridiction administrative. Les titulaires des droits concernés peuvent former un recours dans le mois et, en cas de rejet, saisir le tribunal administratif. Le contrôle juridictionnel porte alors tant sur la procédure que sur l’appréciation du caractère dangereux pour la jeunesse.
Distinction par rapport à d’autres institutions
La Bundesprüfstelle doit être distinguée des autorités régionales de régulation des médias, compétentes pour les contenus télévisuels et services en ligne dans chaque Land. Tandis que la Bundesprüfstelle gère des listes centrales et est notamment compétente pour l’indexation selon la loi sur la protection de la jeunesse, la surveillance du respect du JMStV auprès des diffuseurs et prestataires de télémedias relève des autorités régionales.
Importance et critique
La Bundesprüfstelle occupe une position clé dans le système allemand de protection de la jeunesse. La pratique de l’indexation fait régulièrement l’objet de débats publics – notamment en tension entre la protection des mineurs dans les médias, la liberté d’expression artistique et d’opinion, ainsi que les mutations dues à la numérisation et aux nouvelles offres médiatiques.
Dans la pratique, il apparaît que le cadre juridique doit constamment être adapté aux évolutions techniques. La Bundesprüfstelle demeure cependant l’organe central pour les décisions officielles d’indexation et leur contrôle.
Bibliographie
- Loi sur la protection de la jeunesse (JuSchG)
- Traité d’État sur la protection des mineurs dans les médias (JMStV)
- Loi sur la procédure administrative (VwVfG)
- Commentaires législatifs et manuels sur la protection des mineurs dans les médias en Allemagne
Cet article propose une présentation complète, détaillée et juridiquement fondée de la notion de Bundesprüfstelle et de sa signification dans le droit allemand de la protection de la jeunesse.
Questions fréquemment posées
Comment se déroule la procédure d’indexation par la Bundesprüfstelle ?
La procédure d’indexation par la Bundesprüfstelle für jugendgefährdende Medien (BPjM) débute généralement par une demande d’indexation, présentée par des entités habilitées (§ 21 al. 1 JuSchG) telles que le ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse, les autorités supérieures de la jeunesse des Länder ou les organismes indépendants reconnus d’aide à la jeunesse. Une fois la demande déposée ou l’initiative prise d’office par l’autorité, un collège composé de douze membres (commission plénière ou restreinte) examine, sur la base des lois applicables, en particulier du JuSchG, si un média est dangereux pour la jeunesse au sens de la loi. Les parties concernées (par exemple les fabricants ou éditeurs) sont entendues avant toute décision et peuvent présenter leurs observations. La procédure suit les principes de la procédure administrative, mais comporte des particularités comme l’exclusion du public (§ 26 JuSchG) et une certaine anonymisation lors du traitement. Si la BPjM conclut que le média est dangereux pour la jeunesse, il est inscrit sur la liste des médias dangereux pour la jeunesse (indexation), ce qui entraîne de nombreuses conséquences juridiques, dont des restrictions spécifiques en matière de distribution et de publicité.
Quels sont les recours possibles contre une décision de la Bundesprüfstelle ?
Les décisions de la Bundesprüfstelle sont des actes administratifs susceptibles de recours conformément au § 22 al. 4 JuSchG dans la juridiction administrative. Les parties concernées, le plus souvent les fabricants, distributeurs ou auteurs du média en cause, peuvent former un recours (Widerspruch) dans le mois suivant la notification de l’indexation. Si le recours n’est pas accepté, un recours en justice devant le tribunal administratif peut être exercé. En procédure accélérée, il est possible de demander la suspension de la mesure selon le § 80 al. 5 VwGO. L’unique juridiction compétente en dernière instance, après épuisement des voies de recours administratives, est en principe le Tribunal administratif fédéral, la Bundesprüfstelle étant une autorité fédérale supérieure. Le tribunal examine en particulier la régularité de la procédure d’indexation, l’évaluation du danger pour la jeunesse ainsi que le respect des garanties procédurales.
Quelles sont les bases légales régissant l’activité de la Bundesprüfstelle ?
Les bases légales essentielles pour l’activité de la BPjM sont la loi sur la protection de la jeunesse (JuSchG), notamment ses articles 18 et suivants, ainsi que, de manière complémentaire, la Loi générale sur la procédure administrative (VwVfG) et diverses instructions administratives. D’une importance particulière sont : les définitions des médias dangereux pour la jeunesse (§ 18 JuSchG), la procédure d’indexation (§§ 21, 22 JuSchG), ainsi que les restrictions qui s’ensuivent pour la gestion des médias indexés (§§ 24 et suivants). D’autres normes pertinentes figurent dans le Code pénal (par ex. sur l’incitation à la haine ou la représentation illicite de la violence), dans la Loi fondamentale (en particulier les art. 2, 5 et 12 GG relatifs à la liberté générale d’agir, à la liberté d’expression et à la liberté professionnelle), ainsi que dans la Loi sur les télémedias pour les offres numériques.
Qui sont les membres de la Bundesprüfstelle et comment sont-ils désignés ?
Les membres de la BPjM se composent d’une présidente ou d’un président permanent et de douze assesseurs, désignés conformément au § 20 JuSchG. La nomination est réalisée par le ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse. Les membres sont choisis pour leurs compétences en matière de protection de la jeunesse, pédagogie, sociologie, psychologie, journalisme ainsi que du fait de leurs connaissances juridiques. Des représentants des autorités de la jeunesse des Länder et des organismes reconnus d’aide indépendante à la jeunesse doivent également être inclus. Cette composition vise à garantir que toutes les disciplines pertinentes soient dûment représentées. La loi prévoit en outre la représentation d’intérêts publics et ecclésiastiques ainsi que de personnes ayant des compétences dans les médias.
Quelles sont les conséquences juridiques d’une indexation ?
En cas d’indexation, des restrictions étendues en matière de distribution et de publicité s’appliquent selon les §§ 24-27 JuSchG : Les médias indexés ne peuvent pas être publiquement promus, exposés, proposés, vendus à des mineurs ou autrement rendus accessibles à ces derniers. La vente par correspondance et la mise à disposition via Internet sont particulièrement réglementées. Les violations de ces interdictions sont des infractions administratives ou entraînent des sanctions pénales. Pour les médias en ligne, des sanctions peuvent aussi être prononcées par la Commission pour la protection des mineurs dans les médias (KJM). L’inscription sur la liste des médias dangereux pour la jeunesse est en outre publiée par écrit et numériquement, ce qui limite la diffusion des œuvres concernées dans le commerce et auprès du public.
Quel est le rapport de la Bundesprüfstelle avec les autres autorités ?
La BPjM est une autorité fédérale supérieure indépendante relevant du ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse (§ 18 JuSchG). Elle collabore dans certains cas avec d’autres organismes, tels que les offices de la jeunesse, la police, le parquet et la Commission pour la protection des mineurs dans les médias (KJM), cette dernière étant notamment compétente pour les télémedias. En matière de médias concernant le secteur audiovisuel, il existe des recoupements et une répartition des compétences avec la KJM et les autorités régionales des médias. Toutefois, la BPjM n’est pas un organe de censure au sens de la Loi fondamentale, mais une institution destinée à la protection de la jeunesse.
Dans quelle mesure l’indexation s’applique-t-elle également aux médias numériques et internationaux ?
Les exigences légales du JuSchG s’appliquent, quel que soit le mode de diffusion, aussi bien aux médias analogiques que numériques. Cela inclut les publications imprimées, supports sonores, vidéos, jeux vidéo et médias en ligne. Le droit allemand de la protection des mineurs est toutefois appliqué uniquement lorsque les médias sont accessibles ou distribués sur le territoire allemand (§ 3 JuSchG, principe de territorialité). La BPjM peut donc intervenir contre les prestataires situés en Allemagne. En ce qui concerne les prestataires étrangers, une coopération avec des organisations et autorités internationales a lieu, mais les mesures sont en pratique limitées au territoire juridique allemand. Pour Internet, l’indexation par la BPjM peut être accompagnée d’autres mesures, telles que des blocages ou la suppression de contenus en coopération avec la KJM ou les opérateurs de plateformes.