Définition et notion de l’œuvre télévisuelle
Ein Œuvre télévisuelle est une œuvre indépendante protégée par le droit d’auteur, créée principalement pour la diffusion à la télévision. Ce terme est notamment ancré dans le droit d’auteur allemand et désigne les productions audiovisuelles telles que les téléfilms, séries, émissions, documentaires ou reportages présentant un caractère créatif et individuel. Les œuvres télévisuelles sont des œuvres au sens de l’article 2, alinéa 1, n° 6 de la loi sur le droit d’auteur (UrhG) et bénéficient ainsi de la protection globale de cette loi.
Protection du droit d’auteur des œuvres télévisuelles
Conditions de protection
Les œuvres télévisuelles bénéficient, comme toutes les œuvres selon la loi sur le droit d’auteur, d’une protection à condition qu’il s’agisse de créations intellectuelles personnelles (§ 2, al. 2 UrhG). Il n’est pas requis d’atteindre un certain niveau artistique, mais l’œuvre doit se distinguer par son individualité et son expression propre.
Co-création et participation
La réalisation d’une œuvre télévisuelle est en règle générale un processus collaboratif. Plusieurs personnes contribuent de manière créative à sa création, par exemple en tant que scénariste, réalisateur, chef opérateur ou monteur. Selon l’article 8 de la loi sur le droit d’auteur, une co-création existe en cas de contribution créative conjointe. Les co-auteurs forment une communauté à laquelle appartient le droit d’auteur. Les droits d’exploitation sont habituellement réglés par des accords contractuels.
Droits d’exploitation des œuvres télévisuelles
Octroi et transfert des droits d’utilisation
Les droits exclusifs et simples d’utilisation sur les œuvres télévisuelles sont exhaustivement réglementés (§§ 15 et suivants UrhG). Sont particulièrement importants le droit de mise à disposition du public (§ 19a UrhG), le droit de diffusion (§ 20 UrhG) et le droit de reproduction (§ 16 UrhG).
En pratique, ces droits sont souvent transférés à des diffuseurs, sociétés de production ou sociétés de gestion collective. Le transfert dépend du contenu, du territoire et de la durée tels que prévus par les accords contractuels entre les parties.
Particularités lors de la production cinématographique (règles spécifiques pour les œuvres télévisuelles)
Pour les œuvres cinématographiques, et donc aussi pour les œuvres télévisuelles, l’article 88 UrhG prévoit qu’en cas de doute, les droits exclusifs d’exploitation reviennent au producteur du film. Ce principe de la « fiction de transfert des droits » a pour but de permettre une exploitation économique complète de l’œuvre.
Droits voisins relatifs aux œuvres télévisuelles
En plus de la protection du droit d’auteur, la loi prévoit également des droits voisins pour d’autres participants. Cela concerne, par exemple, les artistes interprètes (acteurs), le producteur de phonogrammes (pour les contributions musicales), ainsi que le diffuseur. Les dispositions correspondantes se trouvent aux articles 73 et suivants UrhG. Ces droits existent indépendamment du vrai droit d’auteur sur l’œuvre et peuvent être exercés parallèlement.
Diffuseurs et droits sur les œuvres télévisuelles
Protection du diffuseur
Conformément à l’article 87 UrhG, les diffuseurs disposent de droits de protection sur leurs émissions et transmissions. Cela comprend à la fois la première diffusion, la diffusion en différé ainsi que l’exploitation secondaire dans d’autres médias.
Chaîne des droits et clarification des droits
La clarification des droits nécessaires est essentielle pour la production et la diffusion d’œuvres télévisuelles. Il convient de prêter une attention particulière à la chaîne des droits, par exemple en cas de coproductions ou lors de l’acquisition de droits pour des exploitations ultérieures (vidéos en streaming, médiathèques, licences internationales).
Origine et durée de la protection
Le droit d’auteur sur les œuvres télévisuelles naît lors de la création de l’œuvre. La durée de protection est en principe de 70 ans après le décès du dernier co-auteur survivant (§ 64 UrhG). Les droits voisins des artistes interprètes et producteurs ont une durée de protection distincte, souvent plus courte.
Œuvre télévisuelle et notions connexes
Distinction avec l’œuvre cinématographique
Le terme d’œuvre télévisuelle recoupe celui d’œuvre cinématographique (art. 2, al. 1, n° 6 UrhG), mais n’est pas identique. Alors que l’œuvre cinématographique englobe tous les œuvres cinématographiques, l’œuvre télévisuelle désigne spécifiquement les œuvres audiovisuelles produites pour la télévision.
Réglementations internationales
Des conventions internationales telles que la Convention de Berne et le « WIPO Copyright Treaty » garantissent la protection transfrontalière des œuvres télévisuelles, tout en adaptant les standards de protection aux exigences de chaque État membre.
Gestion collective des droits et sociétés de gestion
Les œuvres télévisuelles sont en général exploitées collectivement par des sociétés de gestion telles que la GEMA, la VG Bild-Kunst ou la GVL. Ces structures assurent la gestion des droits vis-à-vis des utilisateurs et veillent à la rémunération des auteurs et participants.
Questions pratiques et jurisprudence
Droit de citation et extraits d’utilisation
Le droit de citation (§ 51 UrhG) autorise l’utilisation d’extraits d’une œuvre télévisuelle à des fins de reportage, de recherche scientifique ou de critique, dès lors que certaines conditions sont remplies.
Obligation de rémunération et rémunération supplémentaire
Si plusieurs personnes participent à l’exploitation économique de l’œuvre télévisuelle, un droit à une rémunération appropriée ou à une rémunération supplémentaire peut exister dans certains cas (§ 32a UrhG).
Développements récents
Avec l’importance croissante des médiathèques et des services de streaming, de nouveaux modes d’utilisation gagnent en importance. La jurisprudence actuelle et la législation répondent à des évolutions telles que les premières diffusions en ligne, la ré-exploitation numérique et les nouveaux modes d’exploitation des œuvres télévisuelles.
Littérature, bases légales et références complémentaires
- Loi sur le droit d’auteur (UrhG)
- Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques
- WIPO Copyright Treaty (WCT)
- Cour fédérale de justice (BGH) : décisions fondamentales sur les œuvres cinématographiques et télévisuelles
- Sociétés de gestion : GEMA, VG Bild-Kunst, GVL
En raison de la complexité particulière des œuvres audiovisuelles et du nombre important de participants, l’œuvre télévisuelle occupe une place centrale dans le droit d’auteur allemand. La protection des œuvres télévisuelles contribue de manière essentielle à garantir l’exploitation créative et économique des productions audiovisuelles et à préserver les droits de tous les participants.
Questions fréquemment posées
Comment s’effectue la clarification des droits pour une œuvre télévisuelle ?
La clarification des droits pour une œuvre télévisuelle comprend plusieurs étapes et est indispensable pour une exploitation et une utilisation juridiquement sécurisées de l’œuvre. Il s’agit d’abord de clarifier les droits sur tous les contenus utilisés (par exemple, scénarios, musique, archives, matériel visuel). À cette fin, on obtient généralement des droits d’utilisation des auteurs, réalisateurs, chefs opérateurs, monteurs, compositeurs ainsi que des interprètes par contrat. Outre les auteurs, il convient le cas échéant de prendre en compte les droits voisins des artistes interprètes et autres participants (p. ex. doubleurs, chanteurs). S’il existe un contrat-cadre avec une société de gestion comme la GEMA ou la VG Bild-Kunst, il faut en respecter les conditions d’utilisation et verser les droits de licence. En cas de coproductions ou de productions sur commande, la chaîne des droits doit également être documentée avec précision afin de garantir un transfert régulier des droits. Le clearing n’est considéré comme finalisé que lorsque tous les consentements et autorisations ont été reçus et documentés, et que tous les droits de la personnalité et de marque de tiers ont été pris en compte et, le cas échéant, obtenus.
Quels droits d’utilisation sur une œuvre télévisuelle peuvent être transférés ?
En lien avec les œuvres télévisuelles, divers types de droits d’utilisation peuvent être transférés en fonction du contrat et de l’objectif visé. Cela inclut notamment le droit de diffusion (première diffusion, rediffusions), le droit de mise à disposition du public (par exemple, médiathèques, services de streaming), le droit d’adaptation (pour les montages ou adaptations), le droit de distribution (par exemple sur DVD/Blu-ray), ainsi que des droits visant une exploitation commerciale ou une ré-exploitation à l’étranger (droit d’exploitation internationale). Le transfert des droits s’effectue généralement par contrat, dans lequel l’étendue, la durée, le territoire et, le cas échéant, l’exclusivité ou les restrictions sont définis explicitement. Il est important de veiller au respect des limitations impératives du droit d’auteur, notamment en cas d’utilisation non prévue initialement, et aux éventuels droits à participation prévus par les articles 32, 32a UrhG (rémunération appropriée, clause « best-seller »).
Comment la titularité d’auteur d’une œuvre télévisuelle est-elle déterminée ?
La détermination de la titularité d’auteur d’une œuvre télévisuelle est régie par les dispositions de la loi sur le droit d’auteur (§ 7 UrhG). Est en principe considéré comme auteur quiconque contribue à la création de l’œuvre télévisuelle par une prestation personnelle et créative. Dans les productions télévisuelles, il s’agit généralement de « co-titularité d’auteur » (§ 8 UrhG), car de nombreux créatifs collaborent, notamment les scénaristes, réalisateurs, compositeurs de musique de film, éventuellement chefs opérateurs et monteurs. Quiconque n’apporte qu’une contribution technique ou organisationnelle n’acquiert pas de droit d’auteur. Les différents droits d’auteur doivent, le cas échéant, être regroupés dans des contrats complexes pour une exploitation ultérieure (agrégation des droits) et attribués sans équivoque à des ayants droit précis. En cas de doute, il est fréquent de se référer aux usages professionnels ainsi qu’aux barèmes d’honoraires en vigueur dans le secteur.
Quelles limitations du droit d’auteur s’appliquent à l’exploitation des œuvres télévisuelles ?
Pour l’exploitation des œuvres télévisuelles, différentes limitations légales du droit d’auteur permettent une utilisation même sans consentement exprès du titulaire des droits. Il s’agit notamment du droit de citation (§ 51 UrhG), du droit de communication publique dans les établissements d’enseignement (§ 60a et suivants UrhG), du droit de reportage sur les événements d’actualité (§ 50 UrhG) ainsi que de certains cas de copie privée (§ 53 UrhG). Les œuvres télévisuelles peuvent aussi, sous conditions strictes, être utilisées pour des parodies, des caricatures ou des pastiches conformément à l’article 51a UrhG. Les limites de chaque cas d’application et le respect des intérêts légitimes des auteurs, ainsi que la mention correcte des sources, sont essentiels. En cas de doute, il est recommandé d’examiner la situation au cas par cas à la lumière de la jurisprudence actuelle.
Quels aspects juridiques faut-il prendre en compte pour l’exploitation internationale d’une œuvre télévisuelle ?
L’exploitation internationale d’une œuvre télévisuelle exige de respecter différentes dispositions en matière de droit d’auteur, de droits voisins et, le cas échéant, de droit des médias des pays de destination. Il importe notamment de vérifier si les droits existants (par exemple, droit de diffusion, droit de streaming, droit de synchronisation) ont été concédés à titre territorialement suffisant et si des droits d’exploitation subséquents existent (p. ex. par des coproductions étrangères, diffuseurs, plateformes). Il convient aussi de tenir compte des conventions internationales telles que la Convention de Berne et du champ d’application des directives européennes sur le droit d’auteur (par exemple, directive DSM). Les différences concernant la durée de protection, la gestion des droits par les sociétés de gestion et les particularités dans l’exercice des droits (« copyright » vs « droit d’auteur ») doivent être expressément prévues dans les contrats de licence internationaux et les risques de responsabilité potentiels évalués.
Quel rôle jouent les sociétés de gestion collective dans la licence des œuvres télévisuelles ?
Les sociétés de gestion collective jouent un rôle central dans la concession de licences et la gestion collective des droits sur les œuvres télévisuelles et leurs éléments, notamment dans le domaine musical (comme la GEMA pour la musique), mais aussi dans les arts visuels (VG Bild-Kunst) ou les droits voisins (GVL). Elles concluent avec les diffuseurs, plateformes de streaming et autres utilisateurs des contrats-cadres afin de concéder les droits d’utilisation nécessaires moyennant paiement de droits de licence. Souvent, des droits accessoires (par exemple pour la ré-exploitation secondaire ou tertiaire, l’exploitation en ligne) sont également transférés à ces sociétés. Pour les producteurs et diffuseurs, la déclaration correcte des œuvres et le paiement des droits dus sont des conditions indispensables pour se prémunir contre d’éventuelles réclamations des auteurs et titulaires de droits.
Qui est responsable en cas de violation du droit d’auteur lors de la diffusion d’une œuvre télévisuelle ?
En cas de violation du droit d’auteur lors de la diffusion d’une œuvre télévisuelle, la responsabilité incombe en premier lieu au diffuseur ou à la société de production responsable, en tant que « contrevenant principal ». Toutefois, les personnes impliquées qui, malgré la connaissance d’un défaut de clarification des droits, fournissent du contenu (par exemple, musique ou documents d’archives non licenciés), peuvent également engager leur responsabilité civile, voire pénale. Selon les circonstances, une responsabilité solidaire de plusieurs participants peut être envisagée, notamment lorsqu’une infraction a été facilitée ou n’a pas été empêchée de manière fautive. En particulier dans le cadre de chaînes de licences, il convient de prêter attention aux clauses d’exonération, d’exclusion de responsabilité et à une due diligence approfondie. Les droits du titulaire comprennent l’injonction de cessation, l’information, la réparation du préjudice et, le cas échéant, la restitution des bénéfices.