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Obligation de publication

Obligation de production : notion, bases juridiques et domaines d’application

Définition de l’obligation de production

L’obligation de production désigne, en droit processuel civil allemand, l’obligation juridique pour une partie ou un tiers de présenter, à la demande, un document ou un acte en leur possession matérielle ou juridique dans le cadre d’une procédure judiciaire. Elle vise à garantir un éclaircissement complet et véridique des faits et constitue un élément essentiel pour l’efficacité de l’administration de la preuve dans le procès civil.

Bases juridiques de l’obligation de production

Code de procédure civile (ZPO)

L’obligation de production est principalement régie par le Code de procédure civile (ZPO). Les dispositions centrales se trouvent aux §§ 421 et suivants ZPO. Selon ces dispositions, une partie qui justifie d’un intérêt juridique à la production d’un certain document peut exiger la production de ce document de l’autre partie ou d’un tiers.

§ 421 ZPO – Conditions de l’obligation de présentation :
La demande de production d’un document suppose que la partie rende vraisemblable quel document concret se trouve en possession de l’autre partie ou d’un tiers et que ce document est nécessaire pour l’administration de la preuve.

§ 422 ZPO – Documents de l’adversaire :
Celui qui se prévaut d’un document d’autrui, ou si l’autre partie doit, selon la loi, présenter le document, est tenu à la production.

§ 423 ZPO – Documents des tiers :
Des tiers peuvent également être tenus à la remise, à condition qu’ils détiennent le document pour la procédure judiciaire en fiducie ou de toute autre manière pour une partie.

Conséquences juridiques en cas de refus de production

Si une partie ou un tiers refuse sans motif juridique de présenter un document pertinent à la preuve, le tribunal peut considérer comme prouvés les faits pour lesquels ce document devait être présenté (§ 427 ZPO). En outre, une amende coercitive peut être prononcée à l’encontre des tiers conformément au § 888 ZPO.

Étendue et limites de l’obligation de production

Champ d’application personnel et matériel

L’obligation de production peut concerner aussi bien les parties à la procédure que les tiers. Elle s’étend cependant exclusivement aux actes et documents écrits. Les informations orales ou autres moyens de preuve immatériels ne peuvent pas être produits.

Limitations et exceptions

L’obligation de produire un document n’est pas sans limite. Des restrictions existent notamment du fait de :

  • Protection des secrets privés : Selon le § 383 ZPO, la déposition comme témoin et l’obligation de production peuvent être refusées si cela conduit à la révélation d’un secret protégé par la loi (par ex. secret médical, secret professionnel de l’avocat, secret de la confession).
  • Risque de poursuites pénales : Nul n’est obligé, en produisant un document, de s’exposer soi-même ou un proche parent au risque de poursuites pénales ou d’une procédure pour infraction administrative (§ 384 ZPO).
  • Caractère déraisonnable : La production peut être jugée déraisonnable, notamment en cas d’effort particulièrement important ou d’atteinte personnelle grave.

Obligation de production dans le domaine des entreprises

Dans le domaine des entreprises, l’obligation de production joue un rôle central dans le cadre des litiges commerciaux, notamment pour la production des livres comptables, bilans, contrats ou correspondances d’affaires. Des dispositions particulières figurent à ce sujet dans le § 257 du Code de commerce (HGB) et dans la loi sur les sociétés par actions (InsO) pour la production des actes sociaux.

Particularités pour les tiers

Les banques, notaires, autorités et autres institutions peuvent, eux aussi, être soumis à l’obligation de production, dès lors qu’elles détiennent des documents pertinents pour l’éclaircissement des faits dans une procédure. Pour eux s’appliquent cependant les restrictions générales et particulières prévues par la loi.

Lien avec l’obligation d’éclaircissement des faits

L’obligation de production s’inscrit dans le contexte de l’obligation du tribunal d’éclaircir les faits. Alors que les parties doivent en principe alléguer et prouver les faits en procès civil (principe de la présentation), l’obligation de production soutient l’accomplissement effectif de ces tâches procédurales.

Aspects internationaux de l’obligation de production

Dans les affaires internationales, telles que les litiges civils transfrontaliers, l’obligation de production relève du droit procédural national allemand, même lorsque des documents étrangers sont concernés. Des conventions internationales comme la Convention de La Haye sur l’obtention des preuves peuvent prévoir des modes spécifiques de transmission des documents.

Importance de l’obligation de production dans d’autres types de procédures

Procédure pénale

En procédure pénale, il existe des règles spécifiques concernant la production et la remise de documents (§§ 94 et suivants StPO), qui diffèrent parfois sensiblement, quant à leur portée et conditions, de l’obligation de production en procédure civile.

Procédures administratives

En procédure administrative également, des dispositions particulières concernant l’obligation de production ou de consultation des dossiers peuvent exister, notamment dans la loi sur la procédure administrative et dans les lois administratives des Länder.

Résumé

L’obligation de production est un instrument central de la manifestation de la vérité et de l’éclaircissement des faits en procédure civile. Elle oblige les parties et, dans certains cas, des tiers à présenter sur ordre judiciaire les documents et pièces en leur possession. L’étendue, les conditions et les limites de cette obligation sont définies en détail dans le code de procédure civile. En outre, il existe de nombreuses exceptions spécifiques ou protégées par le droit, par exemple pour la protection des secrets professionnels ou en cas de risque de poursuites pénales. En entreprise, dans les situations internationales ou dans d’autres types de procédures, d’autres particularités et restrictions spécifiques à l’obligation de production peuvent également s’appliquer.

Questions fréquentes

Quelles sont les bases juridiques régissant l’obligation de production ?

L’obligation de production est régie principalement par le Code de procédure civile (ZPO), en particulier par les §§ 142 et suivants ZPO. Ces dispositions obligent les parties et les tiers à présenter des actes ou documents électroniques si le tribunal l’estime nécessaire pour l’éclaircissement des faits. Ce principe est fondé sur le principe général d’investigation d’office, qui est toutefois limité en procédure civile allemande au profit de la responsabilité des parties. Néanmoins, selon le § 142 ZPO, le tribunal peut ordonner, d’office ou à la demande d’une partie, qu’une partie ou un tiers produise certains documents qui sont en leur possession et qui sont pertinents pour la procédure. Des dispositions particulières existent également pour la procédure prud’homale (§ 46 al. 2 ArbGG) ainsi qu’en procédure administrative, financière et sociale (cf. §§ 99 et suivants VwGO, § 82 FGO, § 118 SGG).

Dans quelles conditions existe-t-il une obligation de production ?

L’obligation de production suppose que le document concerné soit en possession de la partie concernée ou d’un tiers et que sa production soit pertinente pour la solution du litige. L’intérêt probatoire concret de la partie adverse ou du tribunal doit être clairement identifiable et suffisamment exposé. De plus, il ne doit exister aucun obstacle légal à la production, par exemple en raison du droit légal de refus de témoignage ou de déclaration, ou d’intérêts légitimes en matière de confidentialité (par exemple secrets personnels ou professionnels, protection des données). Il faut noter qu’une demande de production globale (« tous les documents concernant… ») est inadmissible ; le document doit toujours être désigné expressément ou au moins de façon suffisamment précise pour permettre sa localisation.

Quelles sont les conséquences juridiques d’une violation de l’obligation de production ?

Si l’obligation de production n’est pas respectée malgré l’ordonnance du tribunal, ce dernier peut prendre des mesures conformément aux §§ 427 et 444 ZPO. Pour les parties, un allègement de la charge de preuve en cas d’obstruction à la preuve est pertinent : le tribunal peut présumer, en faveur de l’adversaire, que le contenu du document retenu aurait été défavorable à la partie qui devait prouver. À l’encontre des tiers, la détention ou une amende coercitive peuvent être prononcées (§ 888 ZPO). Si le refus persiste, le tribunal ne peut généralement en tenir compte que dans le cadre de son appréciation libre des preuves. Des conséquences pénales ne sont envisagées qu’en cas de faux ou de fraude, et non pour le simple refus de présentation.

Qui peut être obligé à produire des documents ?

Peuvent être tenus à produire aussi bien les parties au procès que des tiers non impliqués. Les parties sont déjà, du fait de leur participation au procès, tenues de contribuer à l’éclaircissement des faits lorsque des documents sont requis. Les tiers peuvent être obligés à produire selon le § 142 ZPO, mais aussi selon les §§ 383, 384 ZPO (dans le cadre des obligations de témoins), toutefois avec des mécanismes de protection particuliers, par exemple pour les détenteurs de secrets professionnels (médecins, avocats, etc.) ou lorsque le tiers justifie d’un intérêt légitime à garder le document confidentiel.

Existe-t-il des exceptions à l’obligation de production ?

Oui, il existe des exceptions, notamment lorsque des intérêts légitimes y font obstacle. Cela inclut les droits légaux de refus de témoignage ou de déclaration (par ex. du conjoint, des détenteurs de secrets professionnels), des intérêts de confidentialité dignes de protection de tiers, les dispositions sur la protection des données selon le RGPD et la BDSG, ainsi que le principe de proportionnalité. Le risque d’auto-incrimination (principe nemo tenetur) peut également justifier une exception. De plus, ne doivent pas être produits les documents déjà présents au dossier ou manifestement sans pertinence pour la décision.

Comment l’ordonnance de production est-elle prise en justice ?

Le tribunal rend une décision explicite de production, dans laquelle le ou les documents doivent être décrits aussi précisément que possible. Le destinataire dispose d’un délai raisonnable pour produire le document. Durant ce délai, il doit soit présenter l’acte, soit justifier de l’absence de production, soit éventuellement soulever des objections. À défaut de motifs suffisants, le tribunal statue sur les conséquences juridiques annoncées et les met en œuvre si besoin, par des mesures coercitives ou l’inversion de la charge de la preuve. En tout état de cause, le droit d’être entendu doit être respecté ; les parties doivent pouvoir exposer les obstacles éventuels avant toute sanction.

Quel est le rapport entre l’obligation de production et le secret professionnel de l’avocat ?

En tant que détenteurs de secrets professionnels (§ 43a BRAO), les avocats sont soumis à une obligation de confidentialité étendue envers leurs clients. Dans le cadre de l’obligation de production, les Rechtsanwalt sont en principe autorisés à refuser la remise des documents qu’ils ont rédigés eux-mêmes ou de documents relatifs au contenu du mandat (§ 383 al. 1 n° 6 ZPO). Le tribunal ne peut imposer une ordonnance de remise à un Rechtsanwalt si elle concerne un contenu protégé. Cela vaut également pour les déclarations et documents confiés par les clients. Une obligation de remise ne s’applique, le cas échéant, qu’auprès de leur propre client, jamais envers des tiers ou le tribunal, tant que la levée du secret professionnel n’a pas été accordée.