Lexique juridique

Nomination

Notion et signification de la nomination

Die Nomination est un terme historique et juridiquement important qui désigne la désignation ou l’investiture formelle d’une personne à une fonction de droit public, généralement à une charge officielle. Cette notion est particulièrement usitée dans les systèmes juridiques allemand et autrichien ainsi que dans certains domaines administratifs spécifiques. La nomination constitue un acte administratif qui confère à une personne l’autorisation d’exercer une fonction publique ou d’assumer certaines missions d’autorité.

Évolution historique de la nomination

La nomination trouve son origine dans le droit du service médiéval. À l’origine, elle s’opposait à l’engagement libre et signifiait la transmission obligatoire d’une charge à vie ou pour une durée déterminée. Avec la bureaucratisation de l’État, la nomination a acquis une importance croissante pour la répartition des fonctions publiques.

Nomination au Moyen Âge et à l’époque moderne

Dès le Moyen Âge, les titulaires de hautes fonctions recevaient officiellement un acte de nomination lors d’une cérémonie d’investiture. Avec le développement des États modernes, la nomination est devenue un acte juridique indispensable afin de garantir le professionnalisme et la loyauté dans la fonction publique.

Fondements juridiques de la nomination

La nomination est soumise à différentes dispositions légales selon le poste, l’autorité et l’époque. Elle est encore aujourd’hui ancrée dans de nombreux codes de loi et instructions administratives.

Nomination dans le droit allemand

Droit de la fonction publique

En droit allemand de la fonction publique, la nomination est l’acte formel conférant la qualité de fonctionnaire. Elle repose sur la Loi fédérale sur la fonction publique (BBG) pour les fonctionnaires fédéraux ainsi que sur les lois équivalentes des Länder. La nomination est prononcée par la remise d’un acte d’investiture (§ 8 BBG). Celle-ci constitue la condition préalable à l’établissement du statut de fonctionnaire et donc à l’exercice des pouvoirs publics.

Droit du service public

En dehors du droit de la fonction publique classique, une nomination peut également être requise, par exemple pour d’autres fonctions de droit public dotées de missions particulières. Il s’agit notamment de certains membres des commissions d’examen, des notaires ou des huissiers de justice.

Nomination notariale

La nomination notariale constitue une forme particulière. Selon l’article 1 de la Loi fédérale sur le notariat (BNotO), seule peut porter le titre de notaire la personne qui a été nommée par un acte formel. La nomination au titre de notaire est un acte administratif qui confère l’habilitation à exercer des fonctions publiques.

Experts-comptables et commissaires aux comptes

Les experts-comptables et les commissaires aux comptes sont eux aussi autorisés à exercer leur profession par voie de nomination. L’acte de nomination atteste l’autorisation officielle et la transmission des droits et devoirs correspondants.

Nomination en droit autrichien

En Autriche, le terme nomination est également utilisé, notamment pour la désignation à des fonctions notariales ou de magistrature, ainsi que pour la remise d’actes judiciaires d’investiture.

Différence entre nomination et désignation

La nomination doit être distinguée de la désignation. Tandis que la désignation peut regrouper une procédure formelle ou informelle de nomination à un poste, la nomination implique toujours une procédure officielle et juridiquement contraignante, le plus souvent avec un acte émanant d’une autorité administrative.

Procédure d’une nomination

Demande et conditions préalables

En règle générale, une procédure de sélection et d’examen précède la nomination. La personne à désigner doit remplir les conditions de qualification personnelle et professionnelle, et réussir une procédure de sélection. Celle-ci est menée par l’autorité ou la chambre compétente.

Remise de l’acte

La nomination s’effectue par la remise d’un acte officiel, dans lequel la transmission du poste est constatée. Ce document contient généralement les informations relatives à la personne, au poste, ainsi qu’à la date d’entrée en vigueur de la nomination.

Prise de fonction

Avec l’acceptation de l’acte de nomination, l’investiture devient juridiquement effective. Un serment formel, appelé serment de prise de fonction, doit souvent être prêté.

Effets juridiques de la nomination

Droits et obligations

La nomination confère de nombreux droits et devoirs. Les titulaires du poste acquièrent le droit de porter le titre correspondant ainsi que d’exercer les fonctions d’autorité qui y sont liées ; en contrepartie, ils sont tenus au secret professionnel, doivent exercer leur charge avec impartialité et respecter les lois applicables.

Responsabilité et discipline

Les titulaires nommés sont en règle générale soumis à des règles particulières de discipline et de responsabilité, qui diffèrent notamment de celles des salariés de droit privé. Une mauvaise exécution de la fonction peut entraîner des mesures disciplinaires, ainsi que des conséquences pénales ou civiles.

Fin de la nomination

La nomination prend fin à l’expiration du mandat, par révocation, retrait, démission ou au décès. Les règles juridiques exactes concernant la cessation résultent de la loi applicable (par ex. BBG, BNotO).

Différentes formes de nomination

Limite temporelle et matérielle

Il existe des nominations à vie, à durée déterminée ou révocables. La forme et la durée de la nomination déterminent les droits du titulaire.

Nomination à titre bénévole

Il arrive qu’une nomination à titre bénévole soit effectuée, par exemple pour les membres de certaines commissions ou pour les délégués.

Importance dans le trafic juridique contemporain

La nomination garantit l’accomplissement de tâches d’autorité particulièrement sensibles et responsables. La procédure formelle assure la sécurité juridique et renforce la confiance du public dans les titulaires de fonctions publiques.

Bibliographie

  • Bundesbeamtengesetz (BBG)
  • Bundesnotarordnung (BNotO)
  • Deutsches Richtergesetz (DRiG)
  • Oestreicher : Droit constitutionnel. 2020.
  • Huber : Droit de la fonction publique. 2019.

Résumé

La nomination est une notion juridique centrale qui désigne l’investiture officielle à une fonction publique. En tant qu’acte administratif revêtant un effet juridique, elle fonde tant les droits que les obligations professionnelles des titulaires. Elle garantit l’objectivité et la fiabilité juridiques de la fonction publique et demeure un instrument indispensable de l’organisation étatique dans la pratique contemporaine.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conditions juridiques requises pour qu’une nomination devienne effective ?

L’effectivité d’une nomination dépend de diverses exigences légales, qui varient selon le type de nomination (par exemple notaire, huissier de justice, agent commercial ou expert assermenté d’utilité publique). En principe, la nomination est un acte administratif qui doit être délivré formellement par l’autorité compétente (par exemple administration de la justice, chambre de commerce ou d’industrie). Les conditions juridiques comprennent en règle générale l’aptitude personnelle et la fiabilité du candidat, la possession des qualifications requises et des justificatifs correspondants (examens réussis, preuve de compétences techniques et d’une expérience pratique, etc.), ainsi que, souvent, la justification d’une assurance de responsabilité civile professionnelle. S’y ajoute fréquemment l’exigence de limites d’âge ou de nationalité allemande. Ce n’est qu’avec la remise ou la notification de l’acte de nomination que celle-ci devient effective. Dans certains cas, la prestation d’un serment de service est exigée avant l’entrée en fonction.

Comment une nomination peut-elle être révoquée ou annulée sur le plan juridique ?

La révocation ou l’annulation d’une nomination a également lieu par acte administratif et requiert une base légale. Parmi les motifs de révocation figurent, entre autres, la perte ultérieure de l’aptitude personnelle (par exemple suite à une condamnation pénale, à de graves manquements), l’atteinte à une limite d’âge légale ou des infractions majeures aux obligations professionnelles. Les dispositions légales spécifiques (par exemple Bundesnotarordnung, Code de procédure civile pour les huissiers) réglementent le déroulement et les motifs admis de façon précise. Avant toute révocation, l’intéressé doit être régulièrement entendu, et il peut exercer un recours (opposition, recours administratif devant le tribunal administratif). Dans les cas graves, l’administration peut ordonner l’effet immédiat de la révocation.

Quelles sont les conséquences juridiques d’une nomination effective pour le statut de la personne concernée ?

Grâce à la nomination, la personne concernée acquiert des droits et obligations d’autorité définis par les lois spéciales. Cela signifie qu’elle exerce une fonction officielle assortie de tâches spécifiques, telles que huissier de justice, expert assermenté ou notaire. L’activité est soumise à de vastes devoirs professionnels et obligations de confidentialité. La personne nommée est fréquemment soumise à la surveillance particulière de l’autorité compétente et doit régulièrement suivre une formation professionnelle continue. En outre, elle engage sa responsabilité en cas d’infractions ou de fautes commises dans le cadre de son activité, parfois même directement vis-à-vis de tiers.

Dans quels domaines juridiques une nomination est-elle légalement prescrite ?

Une nomination est toujours requise par la loi lorsqu’une fonction officielle ou de droit public est formellement attribuée. Exemples typiques : désignation de notaires (Bundesnotarordnung), d’huissiers de justice (Code de procédure civile), d’administrateurs judiciaires (§ 56 InsO), de tuteurs (§ 1897 BGB), ou d’experts assermentés et agréés (§ 36 GewO). Certains agents commerciaux ou courtiers d’assurance nécessitent également une désignation par la chambre compétente. Les dispositions légales se trouvent en général dans des lois spécifiques ou dans le Code du commerce, le Code civil ou dans la législation des Länder.

Quel est le rôle de l’acte de nomination d’un point de vue juridique ?

L’acte de nomination est le document officiel qui confère à la nomination son effet juridique. Il atteste de la désignation et précise généralement les informations relatives à la personne, à la durée, ainsi que les conditions particulières ou restrictions de la nomination. Ce n’est qu’avec la remise ou la délivrance de l’acte que la nomination prend effet et que la personne peut exercer les fonctions correspondantes. L’acte peut servir de preuve dans le cadre de procédures administratives ou judiciaires, ce qui est particulièrement important en cas de litige sur la légalité de l’exercice de la fonction.

Comment le contrôle et la surveillance juridiques du nommé sont-ils organisés ?

Le contrôle et la surveillance des personnes nommées relèvent des autorités de tutelle publiques ou professionnelles compétentes. Celles-ci peuvent émettre des instructions, vérifier le respect des obligations légales et professionnelles, ordonner des mesures d’assurance qualité ou, en cas d’infractions, prendre des mesures disciplinaires pouvant aller jusqu’à la révocation de la nomination. Les modalités du contrôle sont régies par la législation sectorielle applicable et par les règlements d’application correspondants. Des obligations de rapport sont fréquentes, ainsi que l’obligation de suivre des formations et de tenir une documentation lors de l’exercice de l’activité.

Quels sont les recours juridiques contre le refus d’une nomination ?

Si une demande de nomination est rejetée par l’autorité compétente, le requérant peut en principe engager une procédure devant la juridiction administrative. Il peut d’abord former un recours dans le délai légalement imparti. Si ce recours n’aboutit pas, un recours contentieux devant le tribunal administratif est possible. Le tribunal vérifie alors si le refus était légal, notamment si les conditions exigées faisaient réellement défaut ou si l’autorité avait excédé son pouvoir d’appréciation. Jusqu’à décision judiciaire définitive, le refus demeure en principe en vigueur.