Notion et définition générale du nom d’emprunt
Ein Nom d’emprunt (aussi : alias, nom de couverture ou pseudonyme) désigne une appellation différente de l’identité réelle, attribuée régulièrement à une personne physique ou morale dans le but de dissimuler ou de rendre méconnaissable la véritable identité vis-à-vis de tiers. Les noms d’emprunt sont utilisés dans de nombreux domaines sociaux, économiques et étatiques, et sont particulièrement connus dans les contextes policiers, de renseignement et militaires.
Distinction par rapport à des notions voisines
Le nom d’emprunt se distingue du simple pseudonyme, qui est le plus souvent utilisé dans des contextes artistiques, littéraires ou médiatiques, tandis que les noms d’emprunt sont davantage liés à la protection de l’identité, de la personnalité ou à des exigences particulières de confidentialité. Le terme « nom de couverture » est utilisé comme synonyme, tout en soulignant l’aspect protection. Sur le plan juridique, la détermination précise de l’objectif du changement de nom est également pertinente, le nom d’emprunt revêtant une importance particulière en droit de la police et de la sécurité, en droit de la protection des données ainsi qu’en droit des noms.
Situation juridique (Allemagne)
Droit policier et des services de renseignement
Utilisation et bases légales
Dans le domaine de la poursuite pénale et de la prévention des dangers, l’utilisation du nom d’emprunt est régie juridiquement par différentes lois. Selon l’article 69 de la Loi fédérale sur la police des frontières (BPolG) ainsi que les dispositions correspondantes des lois de police des Länder, les agents peuvent utiliser des noms d’emprunt pour dissimuler leur identité, notamment lors d’enquêtes secrètes (§ 110a du Code de procédure pénale [StPO]) ou pour le recours à des personnes de confiance. Il en va de même pour l’utilisation d’agents infiltrés ou d’indics dans le domaine du renseignement selon les dispositions de la Loi sur la protection de la Constitution (BVerfSchG) et des lois des Länder concernées.
Protection de l’identité et obligations de révélation
L’utilisation des noms d’emprunt vise à protéger l’identité des personnes impliquées. La révélation de la véritable identité est légalement limitée et n’est autorisée qu’exceptionnellement – par exemple sur ordre du tribunal en cas de menace grave pour les droits fondamentaux ou d’intérêt public particulier (§ 110b al. 3 StPO). Le respect des obligations de secret en vertu des §§ 53, 54 StPO doit être assuré en permanence.
Aspects de droit civil et droit des noms
Admissibilité et limites
En droit civil, selon l’article 12 du Code civil allemand (BGB), le principe est que chaque personne a le droit de porter son nom civil. L’utilisation d’un nom d’emprunt dans la sphère privée est en principe permise, à condition que cela ne porte pas atteinte aux droits de tiers et qu’il n’y ait ni tromperie ni abus (par exemple, usurpation d’identité selon § 263 StGB ou faux en écriture § 269 StGB). Les violations du droit des noms peuvent entraîner des actions en cessation et en dommages-intérêts.
Nom d’artiste et nom d’emprunt
Le nom d’artiste (application analogique de l’article 12 BGB) est protégé en tant que nom adopté spécifiquement dans le cadre d’une activité artistique, à condition qu’il ait acquis une reconnaissance dans la vie sociale. À l’inverse, le nom d’emprunt vise principalement la confidentialité et la protection, et n’est pas reconnu au sens du droit public, à moins que des circonstances particulières – par exemple en droit des registres selon l’article 4 de la Loi fédérale sur les registres de population (BMG) – ne justifient une inscription.
Considérations liées à la protection des données
L’utilisation de noms d’emprunt relève directement du droit de la protection des données. Il s’agit de données à caractère personnel si, par le biais du nom d’emprunt, un lien peut être établi avec une personne identifiable (art. 4 n°1 RGPD). En particulier, dans le cadre d’enquêtes administratives ou de mesures de protection des données (par exemple, pour les lanceurs d’alerte conformément à la Loi sur la protection des lanceurs d’alerte), le traitement et la conservation des noms d’emprunt sont protégés juridiquement. Une divulgation n’est admissible que sous les conditions strictes prévues à l’article 6 RGPD (licéité du traitement).
Risques pénaux et abus des noms d’emprunt
Dissimulation d’identité et tromperie
Si un nom d’emprunt est utilisé pour tromper dans les transactions juridiques ou pour dissimuler des faits, des risques pénaux peuvent survenir, comme le faux en écriture (§ 267 StGB), l’escroquerie (§ 263 StGB) et le faux indirect (§ 271 StGB). La frontière entre l’anonymat légitime et la dissimulation punissable doit être appréciée au cas par cas.
Utilisation sur Internet
Dans le domaine des communications électroniques et numériques, l’utilisation de noms d’emprunt est très répandue (par exemple, pseudonymes dans les forums ou alias pour les e-mails). La Loi sur les télémédias (TMG) autorise dans certains cas l’usage des pseudonymes, tout en imposant aux prestataires d’apprécier le risque d’atteinte aux droits via des utilisateurs anonymes ou pseudonymes.
Nom d’emprunt en droit international
Dispositions comparables
D’autres systèmes juridiques prévoient également des dispositions similaires relatives à la protection des personnes agissant pour le compte de l’État sous fausse identité. Les différences se situent notamment au niveau de l’étendue de la protection, des possibilités de contrôle judiciaire et de l’admissibilité à révéler la véritable identité.
Coopérations et enquêtes internationales
Dans le cadre d’Europol, d’Interpol ou d’enquêtes communes, des noms d’emprunt peuvent être utilisés au-delà des frontières. Dans ce cas, il convient de respecter les accords internationaux et les règles de protection des données applicables à l’international.
Évaluation entre confidentialité et sécurité juridique
La mise à disposition et l’utilisation de noms d’emprunt doivent faire l’objet d’un équilibre entre le besoin de protection de la personne concernée (ex.: enquêteur, témoin, lanceur d’alerte) et le principe de l’État de droit – en particulier le droit à une défense effective et à être entendu légalement. Il convient d’apprécier, dans chaque cas, si l’intérêt à la confidentialité de la personne concernée l’emporte sur l’intérêt à la révélation, surtout en présence d’atteintes graves aux droits fondamentaux.
Résumé
Le terme Nom d’emprunt couvre une multitude d’aspects juridiques, allant du droit des noms au droit de la police, au droit de la protection des données, au droit pénal, jusqu’aux relations juridiques internationales. Il est légal de porter un nom d’emprunt, à condition que cela ne donne pas lieu à une tromperie illicite, une atteinte aux droits de tiers ou un abus. Les dispositions légales protègent les intérêts de l’État, des personnes privées et du public, sous réserve du principe de proportionnalité et des objectifs de protection. Un abus de nom d’emprunt peut entraîner de lourdes conséquences juridiques.
Questions fréquentes
L’utilisation d’un nom d’emprunt dans des documents juridiques est-elle autorisée ?
En règle générale, l’utilisation d’un nom d’emprunt dans des documents officiels et juridiques n’est pas autorisée en Allemagne. Le Code civil ainsi que les lois relatives à l’état civil prévoient que seul le nom civil doit être utilisé dans les transactions juridiques afin d’assurer une identification claire. Dans les contrats, documents administratifs ou pièces d’identité officielles, seul le nom inscrit au registre d’état civil doit être employé. Les cas d’exception permettant l’usage légal d’un nom d’emprunt sont rares et doivent être expressément prévus par la loi ou autorisés par une décision administrative, par exemple pour le programme de protection des témoins ou dans le cadre d’enquêtes.
Quelles sont les conséquences pénales d’une utilisation abusive d’un nom d’emprunt ?
Quiconque utilise un nom d’emprunt dans les transactions juridiques pour se faire passer pour une autre personne ou pour dissimuler sciemment des informations s’expose à des poursuites pénales. Cela peut constituer des infractions telles que le faux en écriture (§ 267 StGB), le faux indirect (§ 271 StGB) ou l’escroquerie (§ 263 StGB). En particulier, si la mention d’un faux nom entraîne un préjudice économique ou induit l’État ou des tiers en erreur, la loi prévoit des sanctions sévères allant jusqu’à l’emprisonnement. Même l’utilisation d’un pseudonyme sans intention de tromper peut engendrer des conséquences civiles, telles que la nullité des contrats.
Dans quelles circonstances la police ou le parquet peuvent-ils utiliser des noms d’emprunt ?
Les autorités allemandes de poursuite pénale peuvent utiliser des noms d’emprunt dans le cadre de réglementations juridiques spéciales. Cela concerne notamment les enquêtes sous couverture, les programmes de protection des témoins et les surveillances (§ 110a et suivants StPO). Dans ces cas, des noms d’emprunt sont attribués aux enquêteurs ou aux témoins afin de protéger leur identité et leur sécurité. La base juridique découle le plus souvent de dispositions du droit de la procédure pénale, de la loi sur l’Office fédéral de police criminelle ou des lois de protection policière des Länder. L’utilisation est toujours strictement encadrée et nécessite une documentation interne, de sorte que l’identité réelle puisse être retracée à tout moment si nécessaire.
L’usage d’un nom d’emprunt dans le secteur professionnel est-il juridiquement possible ?
Dans le milieu professionnel, il est possible d’adopter un « nom d’artiste » ou une dénomination commerciale, à condition qu’il n’y ait ni tromperie, ni confusion, et que le nom civil puisse toujours être révélé. L’immatriculation d’une entreprise (comme raison sociale au registre du commerce) est soumise aux règles du Code de commerce (HGB), qui impose la transparence de l’identité du propriétaire. Les artistes, auteurs ou journalistes sont autorisés à utiliser des pseudonymes dans la sphère professionnelle, tout en étant susceptibles de devoir révéler leur identité réelle au cocontractant si nécessaire. Le droit fiscal impose par ailleurs des exigences strictes d’identification pour éviter la fraude fiscale et le blanchiment d’argent.
Comment la loi sur l’enregistrement des résidents traite-t-elle les noms d’emprunt ?
La Loi fédérale sur l’enregistrement des résidents (BMG) n’autorise pas l’inscription de noms d’emprunt ou de pseudonymes au registre. Selon ses dispositions, l’enregistrement ou le changement d’adresse doit se faire exclusivement sous le nom officiel reconnu. La seule exception concerne les changements de nom légalement approuvés, par exemple dans le cadre d’un programme de protection des témoins, qui requiert cependant une décision administrative ou judiciaire. Indiquer un nom d’emprunt aux autorités est généralement constitutif d’une infraction administrative, voire d’une infraction pénale, notamment en cas d’intention frauduleuse.
Peut-on utiliser des noms d’emprunt sur Internet et quelles sont les considérations juridiques ?
Sur Internet, l’utilisation d’un nom d’emprunt – tel qu’un nom d’utilisateur, un pseudo ou un pseudonyme – est en principe permise tant qu’elle ne porte pas atteinte aux droits de tiers et qu’il n’existe aucune obligation de révéler l’identité réelle. Dans certains cas, notamment pour les sites professionnels, les dispositions de la Loi sur les télémédias (TMG) s’appliquent, obligeant l’exploitant à mentionner une adresse physique et le vrai nom dans les mentions légales. Les données d’identité doivent aussi pouvoir être conservées pour les besoins de la justice pénale. De plus, l’usage d’un nom d’emprunt est interdit s’il sert à tromper, diffamer ou réaliser des actes répréhensibles.
Existe-t-il un droit au nom d’emprunt ?
En Allemagne, il n’existe pas de droit général à porter un nom d’emprunt. Les cas particuliers, tels que l’admission administrative d’un pseudonyme dans le cadre de la loi sur le changement de nom ou pour la protection de personnes menacées (par ex. programme de protection des témoins), sont réglés individuellement et soumis à des conditions strictement légales. Les noms d’artiste peuvent être enregistrés auprès de l’administration, mais ne remplacent pas le nom civil : ils s’y ajoutent simplement. Il n’existe pas de droit opposable à l’inscription ou à la reconnaissance d’un nom d’emprunt dans les relations juridiques.