Définition et signification de la somme d’appel
La somme d’appel est un terme du droit allemand de la procédure civile. Elle détermine la valeur minimale du litige à partir de laquelle un jugement rendu par un tribunal d’instance peut être contesté, par la voie de l’appel, devant une juridiction supérieure – généralement le tribunal régional. La somme d’appel s’applique aussi bien aux litiges en première instance devant les tribunaux d’instance qu’aux procédures administratives, du travail, sociales et fiscales, avec parfois des seuils spécifiques.
Bases légales
Réglementation ZPO
En procédure civile, la réglementation essentielle concernant la somme d’appel découle du § 511 alinéa 2 n° 1 du Code de procédure civile (ZPO). Ce texte fixe le montant minimal de la valeur de la contestation que le jugement doit dépasser pour que l’appel soit recevable. Outre la somme d’appel, d’autres conditions de recevabilité de l’appel y sont également prévues.
Pertinence en droit procédural allemand
La somme d’appel sert de mécanisme de filtrage afin de décharger les juridictions d’appel des affaires de faible importance et de réserver la seconde instance aux litiges d’une valeur suffisante. Elle contribue également à la sécurité juridique et à l’économie de procédure, car toutes les décisions ne peuvent pas être soumises à un contrôle dans les instances supérieures.
Montant de la somme d’appel
La somme d’appel actuelle s’élève, en droit de la procédure civile selon le § 511 alinéa 2 n° 1 du ZPO, en général à 600 euros. Ce montant correspond à la « contestation » (Beschwer), c’est-à-dire à l’intérêt économique affecté, selon le jugement, pour la partie perdante.
Calcul de la somme d’appel
Valeur déterminante
Pour le calcul de la somme d’appel, la valeur de la contestation (« Beschwer ») est déterminante, cela signifie la différence entre la situation de la partie perdante avant et après le jugement de première instance. Cela peut correspondre à la totalité de la valeur litigieuse ou seulement à une partie, par exemple lorsqu’une demande est partiellement admise ou rejetée.
Détermination de la contestation au cas par cas
La contestation concrète découle du dispositif du jugement. Elle peut correspondre à la demande de la partie, mais aussi être inférieure ou être composée de plusieurs éléments si plusieurs prétentions sont en jeu. Il incombe au tribunal de première instance de préciser la contestation, ou du moins de rendre évident dans quelle mesure un appel serait recevable.
Exemples
- Si une action en paiement de 1 000 euros est rejetée, la contestation de la partie demanderesse s’élève à 1 000 euros.
- Si une demande à hauteur de 400 euros est acceptée, mais 200 euros sont rejetés, la contestation du demandeur est de 200 euros.
- En cas de plusieurs objets du litige, les montants de contestation doivent être calculés séparément, sauf s’ils sont économiquement liés.
Particularités en cas de litisconsortium et d’intervention de tiers
En cas de litisconsorts (plusieurs demandeurs ou défendeurs), la contestation doit être déterminée pour chaque partie séparément. Elle peut différer selon les parties. En présence de plusieurs objets du litige, ceux-ci sont additionnés, dès lors qu’ils sont économiquement indépendants les uns des autres.
Somme d’appel en dehors de la juridiction civile
Juridiction du travail
Dans la juridiction du travail également, il existe une valeur minimale pour l’admission de l’appel, fixée par le § 64 al. 2 ArbGG. L’appel est recevable lorsque la valeur de la contestation dépasse 600 euros ou lorsque le tribunal de première instance admet expressément l’appel dans le jugement.
Juridiction administrative
Selon le § 124a VwGO, l’appel devant les tribunaux administratifs n’est en principe recevable que s’il a été autorisé. Il n’existe cependant pas de valeur fixe d’appel comme dans la ZPO.
Juridiction sociale et fiscale
Des règlements similaires existent en droit social (§ 144 SGG, somme d’appel 750 euros) et en droit fiscal (§ 115 FGO, somme d’appel 750 euros). Le législateur fixe ici, parfois, une valeur plus élevée avant qu’un appel ou une révision ne soit possible.
Questions procédurales particulières
Admission de l’appel malgré le non-atteinte de la somme d’appel
Indépendamment de l’atteinte de la somme d’appel, un appel peut être expressément admis par le tribunal de première instance pour la clarification d’une question juridique fondamentale ou pour assurer l’uniformité de la jurisprudence. Dans ces cas, l’atteinte de la somme d’appel n’est pas requise.
Litige sur la somme d’appel
En cas de litige sur le calcul ou la fixation de la contestation, une décision séparée du tribunal d’appel est en principe possible. La décision du premier tribunal n’est alors pas contraignante à cet égard.
Voies de recours en cas de dépassement/non atteinte
Si la somme d’appel n’est pas atteinte, il ne reste que la possibilité d’admission par le tribunal de première instance. Dans le cas contraire, le jugement n’est pas susceptible d’appel ; selon le déroulement de la procédure, seules la voie du recours en non-admission ou éventuellement celle du recours constitutionnel restent ouvertes.
Contexte de politique juridique et évolution
La revalorisation ou la diminution de la somme d’appel fait partie des considérations de politique juridique visant à décharger les juridictions supérieures. Avec la réforme du ZPO de 2002, elle a été portée de 800 DM (env. 410 euros) à 600 euros. L’objectif est de permettre le règlement définitif des litiges de faible valeur en une seule instance. La réglementation répond au principe d’économie de la procédure et soulage les juridictions des recours de faible valeur en seconde instance.
Résumé
La somme d’appel est un élément central du droit procédural allemand, qui définit à partir de quelle valeur les jugements du tribunal d’instance peuvent faire l’objet d’un recours par la voie de l’appel. Elle est fixée, en droit civil, à 600 euros ; d’autres valeurs s’appliquent aux autres branches de la justice. La somme d’appel sert à gérer efficacement les recours et favorise à la fois le désengorgement des juridictions et la sécurité juridique. Sa définition légale et son calcul correct constituent dans chaque cas d’espèce un critère central pour la recevabilité de l’appel.
Questions fréquemment posées
Quel rôle la somme d’appel joue-t-elle en procédure civile ?
La somme d’appel détermine, en procédure civile, si une décision d’un tribunal de première instance peut être contestée par la voie de l’appel. En droit allemand de la procédure civile, selon le § 511 al. 2 n° 1 ZPO, un appel contre les jugements des tribunaux d’instance n’est recevable que si la valeur de la contestation – c’est-à-dire la somme d’appel – dépasse 600 euros. La somme d’appel agit ainsi comme un critère de sélection pour limiter l’appel aux affaires d’une certaine importance et décharger en même temps les tribunaux. En conséquence, si la somme d’appel n’est pas atteinte, un contrôle par le tribunal supérieur n’est possible qu’avec l’admission expresse du tribunal initial ou dans des cas exceptionnels.
Comment la somme d’appel est-elle calculée au cas par cas ?
La somme d’appel se fonde en principe sur la valeur dite de contestation, c’est-à-dire la valeur pour laquelle l’appelant s’estime lésé par le jugement attaqué. Il s’agit généralement de la différence entre ce qui a été demandé et ce que le tribunal a accordé. Pour les demandes pécuniaires, le calcul est généralement simple ; pour d’autres objets du litige – par exemple les actions en statut, les actions en cessation ou les actions en constatation – la valeur est fixée par le tribunal selon le § 3 ZPO à son entière discrétion. En principe, chaque position sur laquelle porte la contestation est comptée séparément pour la somme d’appel, à condition qu’elle soit effectivement contestée ; ne sont pas prises en compte les demandes accessoires telles que les intérêts ou les frais.
Qui détermine et vérifie la somme d’appel ?
La détermination de la somme d’appel incombe en premier lieu à l’appelant, qui doit aussi l’évaluer et la justifier précisément en cas de doute. Le tribunal d’appel vérifie toutefois d’office, dans le cadre du contrôle de recevabilité, si la somme d’appel est atteinte. Si le tribunal constate que la contestation minimale n’est pas présente, l’appel est déclaré irrecevable. Le tribunal de première instance peut également, à la demande des parties ou d’office, fixer formellement la valeur de la somme d’appel ; contre cette fixation, un contrôle ultérieur devant le tribunal d’appel est également possible.
Quels sont les effets si la somme d’appel n’est pas atteinte ?
Si la somme d’appel requise – actuellement de plus de 600 euros – n’est pas atteinte, un appel est irrecevable, sauf admission expresse du tribunal initial dans des cas exceptionnels. Il en résulte que le jugement de première instance devient définitif et ne peut plus être réexaminé. Une nouvelle procédure judiciaire n’est alors en principe possible que par d’autres voies de recours, telles que la réclamation pour non-respect du droit d’être entendu ou le recours constitutionnel ; ces voies sont toutefois soumises à des conditions strictes.
Existe-t-il des exceptions à la somme d’appel ?
Oui, des exceptions sont expressément prévues par la loi. Ainsi, selon le § 511 al. 2 n° 2 ZPO, la somme d’appel ne joue aucun rôle lorsque le tribunal de première instance admet expressément l’appel dans le jugement, par exemple en raison de l’importance fondamentale de l’affaire ou d’un besoin de clarification pour le développement de la jurisprudence. En droit de la famille et dans certains cas de la juridiction gracieuse, la somme d’appel est également réduite ou supprimée selon des dispositions spéciales.
Les parties peuvent-elles influencer la somme d’appel ?
Les parties peuvent influencer la somme d’appel en formulant leurs conclusions et en choisissant les points qu’elles souhaitent contester. Par exemple, en limitant l’appel à certaines parties du jugement, la somme d’appel peut être réduite de façon ciblée. Inversement, elle peut être augmentée si l’appel porte sur d’autres positions contestées. Cependant, toute manipulation évidente, comme l’ajout artificiel de demandes accessoires qui ne sont pas prises en compte dans la somme d’appel selon la ZPO, est interdite.
La somme d’appel a-t-elle une influence sur la décision relative aux frais ?
La somme d’appel est principalement déterminante pour la recevabilité de l’appel ; elle joue cependant également un rôle accessoire dans le calcul des frais. Les frais de justice et la rémunération des avocats dans la procédure d’appel sont basés sur la valeur du litige, laquelle est souvent corrélée mais pas nécessairement identique à la somme d’appel. Si l’appel irrecevable n’est pas admis, l’appelant supporte l’intégralité des frais de la procédure d’appel. Un intérêt d’appel non atteint peut également avoir un impact lors de la procédure de fixation des frais, notamment sur la question de savoir si l’appel a été introduit de manière abusive ou insensée.