Définition et bases juridiques de l’artisanat dispensé d’autorisation
L’artisanat dispensé d’autorisation est une notion centrale du droit artisanal allemand et désigne des activités artisanales qui ne sont pas soumises à l’obligation d’inscription au registre de l’artisanat conformément au § 1 al. 2 en liaison avec le § 18 de la loi sur l’artisanat (HwO). La distinction avec les métiers soumis à autorisation selon l’annexe A de la HwO est déterminante pour la qualification juridique et les conditions d’exercice de certains corps de métier. Les métiers dispensés d’autorisation sont définis à l’annexe B section 1 de la loi sur l’artisanat. Des dispositions juridiques particulières leur sont applicables, comme exposé en détail ci-dessous.
Classement et distinction
Métiers artisanaux soumis à autorisation versus métiers artisanaux dispensés d’autorisation
La loi sur l’artisanat distingue fondamentalement entre les métiers artisanaux soumis à autorisation (annexe A), les métiers artisanaux dispensés d’autorisation (annexe B section 1) et les activités assimilées à l’artisanat (annexe B section 2).
- Métiers artisanaux soumis à autorisation sont soumis à l’obligation de détenir un brevet de maîtrise pour l’inscription au registre de l’artisanat.
- Métiers artisanaux dispensés d’autorisation peuvent à l’inverse être exercés de manière indépendante sans justificatif particulier de qualification artisanale.
- Activités assimilées à l’artisanat sont des activités qui, par leur nature, sont apparentées à l’artisanat d’un point de vue technique ou pratique, mais ne sont pas considérées comme artisanat au sens de la loi sur l’artisanat.
Annexe B Section 1 HwO : Métiers artisanaux dispensés d’autorisation
Les métiers artisanaux dispensés d’autorisation selon l’annexe B section 1 de la HwO comprennent notamment :
- Carreleur, poseur de dalles et de mosaïques
- Décorateur d’intérieur
- Agent d’entretien de bâtiments (depuis 2020 à nouveau soumis à autorisation)
- Photographes
La liste exacte est sujette à modifications ponctuelles par le législateur ou les règlements.
Conditions d’exercice d’un métier artisanal dispensé d’autorisation
Déclaration d’activité commerciale
L’exercice d’un métier artisanal dispensé d’autorisation ne requiert pas d’inscription au registre de l’artisanat, cependant, conformément au § 14 du code du commerce (GewO), une déclaration auprès de l’autorité compétente (bureau du commerce) est obligatoire.
Exigences de qualification
L’exercice indépendant d’un métier artisanal dispensé d’autorisation ne nécessite pas de justificatif de qualification formel, comme un brevet de maîtrise ou un certificat de compagnon. Néanmoins, il est interdit d’induire en erreur sur les qualifications, afin d’éviter toute tromperie des consommateurs (§ 3 alinéa 1 UWG – Loi contre la concurrence déloyale).
Affiliation obligatoire à la chambre des métiers
Malgré l’absence d’obligation d’inscription au registre de l’artisanat, l’exercice d’un métier artisanal dispensé d’autorisation entraîne, selon le § 90 HwO, l’obligation d’adhésion à la chambre régionale des métiers compétente. Ceci implique des droits et devoirs, en particulier le paiement des cotisations à la chambre.
Étendue des activités et droit d’exploitation
Exercice autonome et indépendant
Les métiers artisanaux dispensés d’autorisation peuvent être gérés de façon autonome et indépendante par le chef d’entreprise. Les personnes morales (par ex. GmbH ou AG) et les sociétés de personnes (par ex. OHG, KG) peuvent également en être titulaires.
Chef d’entreprise et direction technique
Il n’existe aucune obligation légale de nommer un directeur technique spécifique. Le chef d’entreprise peut donc assumer personnellement les tâches artisanales ou employer des salariés pour les exécuter.
Activités artisanales présentant des recoupements
Si une entreprise accomplit non seulement des activités relevant du métier dispensé d’autorisation, mais aussi des tâches rattachées à un métier soumis à autorisation, des exigences plus strictes s’appliquent à ces activités (ex. obligation de maîtrise). Il convient donc de délimiter clairement l’activité artisanale dispensée d’autorisation des activités soumises à autorisation. Les entreprises mixtes peuvent, dans certains cas, être soumises à l’obligation d’inscription.
Particularités dans les relations juridiques
Opportunités d’emploi et de formation
Dans un métier artisanal dispensé d’autorisation, les entrepreneurs peuvent employer directement des salariés. Cependant, la formation d’apprentis dans le cadre d’une formation professionnelle en alternance n’est pas possible sans inscription au registre de l’artisanat : la formation d’apprentis est réservée aux entreprises artisanales soumises à autorisation (§ 27 HwO).
Limitations juridiques et responsabilités
Quiconque enfreint les dispositions du droit de l’artisanat, par exemple en déclarant à tort un métier soumis à autorisation comme dispensé d’autorisation, commet une infraction administrative selon le § 117 HwO et encourt une amende. En outre, des mises en demeure à titre de droit de la concurrence peuvent être engagées.
Aspects fiscaux et sociaux
Toutes les obligations fiscales (impôt sur le revenu, TVA, éventuellement impôt sur les sociétés) ainsi que les dispositions sociales concernant la déclaration des salariés auprès des organismes de sécurité sociale s’appliquent aussi aux entreprises artisanales dispensées d’autorisation.
Procédures administratives
Obligation de preuve et de documentation
Bien que l’obligation d’inscription au registre de l’artisanat soit supprimée, il convient toutefois de respecter les obligations générales découlant du droit commercial, telles que la tenue régulière des documents comptables.
Modifications de l’activité commerciale
Si le domaine d’activité est modifié ou étendu à un métier soumis à autorisation, une nouvelle demande ou une déclaration de modification doit être faite. Ceci est impératif en cas de modification de l’orientation juridique de l’entreprise.
Textes de lois et annexes pertinents
Les principales bases juridiques applicables à l’artisanat dispensé d’autorisation sont :
- Loi sur l’artisanat (HwO)
- Code du commerce (GewO)
- Liste des métiers de l’annexe B de la loi sur l’artisanat
Résumé
Les métiers artisanaux dispensés d’autorisation permettent de gérer une entreprise artisanale sans brevet de maîtrise ou qualification équivalente. Le respect des obligations légales prévues par la HwO, la GewO ainsi que d’autres règlements applicables est une condition essentielle. La distinction entre métiers soumis à autorisation et métiers dispensés d’autorisation ou assimilés à l’artisanat entraîne des droits et devoirs spécifiques, notamment en ce qui concerne l’immatriculation, l’adhésion à la chambre des métiers et l’étendue des activités.
Liens web
- Loi sur l’artisanat (HwO)
- Code du commerce (GewO)
- Annexe B de la HwO – Métiers artisanaux dispensés d’autorisation et activités artisanales assimilées
Questions fréquemment posées
Quelles sont les conditions formelles requises pour exercer un métier artisanal dispensé d’autorisation ?
Pour exercer un métier artisanal dispensé d’autorisation selon l’annexe B section 1 de la loi sur l’artisanat (HwO), il n’est pas nécessaire de s’inscrire au registre de l’artisanat. À la place, l’entreprise doit être inscrite, conformément au § 18 HwO, sur la liste des métiers artisanaux dispensés d’autorisation auprès de la chambre des métiers compétente. Une qualification spécifique, telle que le titre de maître-artisan, n’est pas exigée. Toutefois, certaines activités peuvent, le cas échéant, nécessiter une déclaration auprès d’autres autorités (déclaration d’activité selon § 14 GewO), ainsi que le respect du droit professionnel, commercial et du droit de la construction, notamment en matière de protection des travailleurs et de la santé, de la consommation ou de l’environnement. De plus, des réglementations spécifiques d’accès à la profession peuvent s’appliquer à certaines activités, par exemple dans le domaine de la sécurité ou de la protection de l’environnement et doivent être respectées indépendamment de la loi sur l’artisanat. L’inscription correcte auprès de l’administration fiscale et la gestion sociale comme entreprise indépendante sont également obligatoires.
Quelles activités sont considérées juridiquement comme métiers artisanaux dispensés d’autorisation ?
Seules les activités figurant de manière exhaustive dans l’annexe B section 1 de la loi sur l’artisanat sont considérées comme métiers artisanaux dispensés d’autorisation. Cela inclut, entre autres, les carreleurs, agents d’entretien de bâtiments, photographes, ainsi que d’autres métiers qui, selon la qualification légale, ne sont ni soumis à autorisation (annexe A), ni considérés comme activités assimilées à l’artisanat (annexe B section 2). Il est déterminant que l’activité exercée corresponde effectivement, tant en substance qu’en volume, au profil professionnel visé par la HwO. Les limites avec les activités soumises à autorisation doivent être scrupuleusement observées, sous peine de contrevenir à la loi sur l’artisanat ou à d’autres règlementations.
Existe-t-il une obligation de formation continue ou de preuve de qualifications professionnelles ?
Contrairement aux métiers soumis à autorisation, la loi sur l’artisanat ne prévoit pas, pour les métiers artisanaux dispensés d’autorisation, d’obligation de formation continue ni de preuve formelle de qualifications spécifiques, comme le brevet de maîtrise. Toutefois, selon les principes généraux du droit civil et pénal, l’entrepreneur est tenu d’exercer ses activités de manière professionnelle, conforme et en respectant les normes techniques et légales en vigueur. En cas de dommage, le manque de savoir-faire peut entraîner des droits à garantie ou engager la responsabilité. Des lois spéciales par secteur ou activité (par ex. : loi sur les équipements électriques, règlement sur les substances dangereuses) peuvent prévoir, indépendamment, des exigences de qualification ou de preuve qui doivent également être respectées.
Quelles sont les conséquences juridiques d’une pratique illicite d’un métier soumis à autorisation sous couvert d’un métier dispensé d’autorisation ?
Quiconque exerce un métier soumis à autorisation sans l’inscription requise au registre de l’artisanat ou sans justificatif de qualification encourt une infraction administrative selon le § 117 al. 1 n°1 HwO pouvant être sanctionnée d’une amende allant jusqu’à 10 000 euros. En outre, des actions en cessation pour concurrence déloyale peuvent être engagées, par exemple par des concurrents ou des associations conformément au § 8 et suivants UWG. Il existe également un risque d’interdiction de poursuivre l’activité (§ 16 HwO) et, en cas de dommages, une responsabilité civile ou pénale. La distinction juridique entre activités soumises à autorisation et activités dispensées d’autorisation revêt donc une importance cruciale.
Des inscriptions au registre de l’artisanat ou dans d’autres registres sont-elles requises ?
Pour les métiers artisanaux dispensés d’autorisation, l’inscription au registre de l’artisanat (§ 7 HwO) n’est pas nécessaire. Cependant, conformément au § 18 HwO, il est requis de s’enregistrer sur la liste des métiers artisanaux dispensés d’autorisation auprès de la chambre des métiers compétente. La déclaration d’activité auprès du bureau du commerce est supplémentaire et indépendante de l’inscription à la chambre des métiers, visant principalement à contrôler l’uniformité de l’activité administrative au niveau communal. D’autres obligations d’inscription ne s’appliquent pas, sauf si des dispositions spécifiques du secteur ou de l’activité (par exemple en droit de l’environnement) exigent un enregistrement ou une déclaration supplémentaire.
Quelles obligations ou restrictions particulières s’appliquent aux entreprises artisanales dispensées d’autorisation par rapport à celles soumises à autorisation ?
Les entreprises artisanales dispensées d’autorisation sont soumises, en principe, aux mêmes obligations générales relevant du droit commercial, fiscal et du travail que les entreprises soumises à autorisation, notamment en ce qui concerne la comptabilité, la déclaration fiscale ou la sécurité sociale. Contrairement aux métiers soumis à autorisation, les conditions d’accès comme l’obligation de maîtrise sont supprimées, ce qui facilite l’entrée dans la profession. Il n’existe toutefois aucun privilège au regard de la responsabilité du produit, de la législation sur le temps de travail ou d’autres exigences générales. Si des justificatifs de compétence ou des formations sont exigés par des tiers (par ex. clients, assurances ou fournisseurs), cela peut indirectement constituer un obstacle à l’accès. Il est également impératif de respecter les obligations d’information et de protection des consommateurs, notamment dans les contrats avec les particuliers.
Quelles conséquences juridiques une déclaration ou enregistrement erroné de l’activité artisanale peut-elle entraîner ?
Une déclaration ou un enregistrement incorrect de l’activité réellement exercée auprès du bureau du commerce ou de la chambre des métiers peut avoir des conséquences juridiques considérables. Celles-ci incluent notamment la possibilité d’une interdiction ultérieure d’exercer, des procédures de sanction, des demandes de dommages et intérêts par des tiers ainsi que d’éventuels arriérés de cotisations aux chambres professionnelles et à la sécurité sociale. Par ailleurs, cela pourrait entraîner des conséquences fiscales et une modification de l’évaluation administrative (ex. fiabilité). Surtout en cas de déclaration intentionnellement inexacte, des poursuites pénales selon le § 263 du Code pénal (escroquerie) ou § 156 StGB (fausse déclaration sous serment) peuvent être envisagées.
Les métiers artisanaux dispensés d’autorisation sont-ils soumis à une assurance responsabilité professionnelle obligatoire ?
Le droit de l’artisanat ne prévoit pas d’obligation d’assurance responsabilité professionnelle pour les entreprises artisanales dispensées d’autorisation. L’obligation, le cas échéant, dépend d’autres réglementations, par exemple en droit de la construction, loi sur la responsabilité du fait des produits ou dispositions sectorielles. Néanmoins, il est fortement conseillé de souscrire une telle assurance pour se prémunir contre les risques, car même dispensés d’autorisation, les artisans demeurent pleinement responsables des dommages causés – indépendamment de toute obligation légale d’assurance.