Lexique juridique

Messager explicatif

Notion et qualification juridique du porte-parole de déclaration

Der Porte-parole de déclaration est une notion du droit civil allemand, qui joue un rôle central notamment dans le contexte des manifestations de volonté. Un porte-parole de déclaration est une personne qui transmet, sur ordre du déclarant, une manifestation de volonté à une autre personne. Contrairement au « porte-parole du destinataire », le porte-parole de déclaration agit exclusivement comme messager dans l’intérêt du déclarant et ne formule pas la déclaration de manière autonome, mais uniquement comme le « porte-voix » de l’expéditeur. La distinction juridique précise entre le porte-parole de déclaration et le porte-parole du destinataire est essentielle pour déterminer la réception et l’efficacité des manifestations de volonté.


Distinction : Porte-parole de déclaration et porte-parole du destinataire

Porte-parole de déclaration

Le porte-parole de déclaration n’agit que sur ordre du déclarant et a pour mission de transmettre au destinataire une manifestation de volonté émise par ce dernier ou imputable à lui. Le porte-parole de déclaration n’a pas le pouvoir d’émettre une propre manifestation de volonté. Il se distingue du représentant en ce qu’il n’agit pas en son propre nom pour le compte d’autrui, mais se limite à transmettre une déclaration émanant d’autrui.

Porte-parole du destinataire

En face se trouve le porte-parole du destinataire, qui – se trouvant dans la sphère du destinataire – reçoit des déclarations pour celui-ci. La distinction doit être faite selon les circonstances générales de la vie ; le critère décisif est de savoir qui, d’après les usages et les appréciations du trafic juridique, le déclarant pouvait raisonnablement considérer comme apte à transmettre ou recevoir la déclaration.


Bases juridiques et conséquences de droit

Fondement légal

Le Code civil allemand (BGB) ne réglemente pas explicitement la figure du porte-parole de déclaration. Cependant, la jurisprudence et la doctrine juridique ont développé et reconnu cette figure. Les principales dispositions juridiques concernant le traitement légal se trouvent dans les règles relatives aux manifestations de volonté (§§ 116 et suivants BGB) ainsi qu’à leur réception (§ 130 al. 1 BGB).

Réception de la manifestation de volonté par le porte-parole de déclaration

La réception d’une manifestation de volonté est fondamentale pour son efficacité. Si un porte-parole de déclaration transmet une manifestation de volonté, celle-ci n’est généralement considérée comme reçue qu’à l’arrivée auprès du destinataire. La remise au porte-parole de déclaration ne constitue pas encore une réception – c’est le déclarant qui assume le risque d’une arrivée correcte de la déclaration. Les éventuelles erreurs de transmission ou retards par le porte-parole de déclaration sont, en principe, à la charge du déclarant.

Imputation des erreurs de transmission

En cas d’erreurs lors de la transmission par le porte-parole de déclaration, par exemple si le messager se trompe en transmettant oralement ou s’il transmet incorrectement une déclaration écrite, ces erreurs sont imputées au déclarant. Il s’agit ici de l’erreur de porte-parole selon § 120 BGB, selon laquelle celui dont la déclaration a été transmise de manière incorrecte peut l’annuler. Les conséquences d’une transmission tardive ou omise incombent également au déclarant.

Distinction d’avec le représentant

La différence essentielle entre le porte-parole de déclaration et le représentant réside dans le fait que le représentant agit juridiquement en son propre nom mais pour le compte d’autrui, alors que le porte-parole de déclaration ne fait que transmettre la déclaration de volonté d’autrui, sans agir juridiquement en son propre nom. Le représentant est expressément réglementé dans le Code civil allemand aux §§ 164 et suivants BGB.


Conditions et choix du porte-parole de déclaration

Capacité juridique du messager

Le porte-parole de déclaration n’a pas besoin d’être pleinement capable juridiquement, puisqu’il ne fait pas lui-même de manifestation de volonté, mais agit seulement comme transmetteur. Même les personnes partiellement capables ou incapables peuvent agir comme messager. Il est cependant fondamental que le messager puisse transmettre la déclaration de façon fiable et soit en mesure de la restituer correctement.

Choix du messager

Le choix d’un porte-parole de déclaration peut, dans chaque cas particulier, avoir des conséquences en matière de responsabilité, surtout si le déclarant choisit un messager inadapté et qu’une erreur de transmission en découle. L’acceptabilité et l’aptitude du messager dépendent des circonstances propres à chaque cas.


Cas d’application typiques et exemples pratiques

Transmission orale

Le porte-parole de déclaration intervient souvent pour des transmissions orales, par exemple lorsqu’un employé demande à un collègue de transmettre à un tiers un message déterminé contenant une manifestation de volonté (par exemple une offre de contrat).

Transmission écrite

Même lors d’une transmission écrite, par exemple lorsque l’on remet à un tiers un document contractuel signé avec demande de remise au destinataire, la personne qui effectue la remise est considérée comme un messager, et non comme un représentant.


Conséquences juridiques en cas de transmission erronée

Erreur lors de la transmission (erreur de messager)

La transmission erronée, incomplète ou fautive d’une déclaration par le messager est imputée au déclarant en vertu des principes de l’art. 120 BGB. Dans ce cas, le déclarant dispose d’un droit de contestation de la manifestation de volonté, l’adversaire à la contestation étant le destinataire de la déclaration.

Responsabilité pour les erreurs de transmission

Les erreurs de transmission (telles que l’omission de remise, le retard ou une transmission incorrecte) ont pour conséquence que le déclarant en supporte le risque. Une déclaration arrivée en retard ou non parvenue au destinataire ne produit aucun effet juridique.


Résumé et importance dans la pratique juridique

Le porte-parole de déclaration est une figure importante du droit civil allemand dans le cadre de la transmission des manifestations de volonté. La distinction conceptuelle et juridique d’avec le porte-parole du destinataire et le représentant est essentielle pour l’évaluation de la validité, du moment de la réception et de l’imputation des erreurs de transmission. Sur le plan juridique, il convient de souligner que seule la réception par le destinataire détermine la réussite de la transmission par le porte-parole de déclaration et que les erreurs ou retards éventuels sont à la charge du déclarant. En pratique juridique, le choix du messager ainsi que la formulation de la manifestation de volonté revêtent donc une importance centrale.


Bibliographie :

  • Palandt, Bürgerliches Gesetzbuch, édition actuelle, § 130 Rn. 5 et suiv.
  • Brox/Walker, Partie générale du BGB, chapitre Manifestations de volonté
  • Medicus/Petersen, Droit civil allemand, § 5 Manifestations de volonté

Termes complémentaires :

  • Manifestation de volonté
  • Réception des manifestations de volonté
  • Porte-parole du destinataire
  • Représentant
  • Erreur de porte-parole

Cet article propose une explication juridique complète et une présentation différenciée de la figure du porte-parole de déclaration dans la dogmatique du droit civil allemand.

Questions fréquemment posées

Qui supporte le risque en cas de transmission erronée par le porte-parole de déclaration ?

Le risque d’une transmission erronée d’une manifestation de volonté par un porte-parole de déclaration incombe en principe à la personne qui a choisi le messager et l’a chargé de la transmission (soi-disant « maître du messager »). Si, par exemple, le porte-parole de déclaration transmet une manifestation de volonté avec un contenu erroné ou ne transmet pas du tout la déclaration, celle-ci est juridiquement imputée au destinataire telle qu’elle a effectivement été transmise par le messager. Celui qui a recours au messager doit donc répondre d’éventuelles erreurs de transmission (§ 120 BGB par analogie). Si la déclaration est perdue, transmise tardivement ou modifiée quant au contenu, c’est l’expéditeur qui en est responsable et non le destinataire ou le messager lui-même, sauf si ce dernier a agi intentionnellement ou avec une faute lourde. Dans de tels cas, une responsabilité du messager à l’égard du maître du messager pourrait être envisagée, selon les règles générales du contrat de mandat (§§ 662 et suiv. BGB). Pour l’opération juridique entre l’expéditeur et le destinataire, ce qui importe, c’est ce qui a effectivement été déclaré.

Le destinataire peut-il se prévaloir de la bonne foi quant à l’exactitude de la déclaration du porte-parole de déclaration ?

Le destinataire d’une manifestation de volonté transmise par un porte-parole de déclaration n’est en principe pas tenu de vérifier l’exactitude ou l’exhaustivité de la déclaration. Il ne bénéficie toutefois d’aucune protection particulière de la bonne foi. En cas d’erreur ou d’altération lors de la transmission, seule la déclaration effectivement reçue par le destinataire fait foi. Si, en raison des circonstances — par exemple en cas de doutes sur l’autorisation du messager — il existe un motif d’interroger, le destinataire peut se voir imputer une faute contributive (§ 254 BGB). Cela ne se produit cependant que dans des situations particulières, par exemple en cas d’écarts flagrants ou d’erreurs manifestes dans le contenu de la déclaration.

Le choix du porte-parole de déclaration est-il soumis à des exigences particulières ?

La personne du porte-parole de déclaration est en principe librement choisie par le déclarant. Il n’existe pas d’exigences légales particulières à ce choix tant que le messager est suffisamment capable de comprendre et de transmettre la déclaration (pour les déclarations simples, une aptitude réduite suffit). Toutefois, si le déclarant choisit une personne pour laquelle des erreurs de transmission sont manifestement à craindre (ex. : un très jeune enfant pour des documents écrits complexes), il pourrait voir sa responsabilité engagée le cas échéant. En outre, le déclarant assume en principe le risque si le messager choisi ne transmet pas la déclaration ou la transmet incorrectement.

Un porte-parole de déclaration peut-il également être une personne morale ?

D’un point de vue juridique, toute personne physique ou morale peut, en principe, endosser le rôle de porte-parole de déclaration, pour autant qu’elle soit effectivement apte et autorisée à transmettre la manifestation de volonté de manière fiable. En pratique néanmoins, ce sont le plus souvent des personnes physiques qui sont choisies. Dans le cas d’une personne morale (par exemple une entreprise, un service de messagerie), c’est un employé qui agit comme transmetteur effectif de la déclaration. Là encore, la manifestation de volonté est imputée à l’expéditeur selon les règles générales, telle qu’elle a été transmise au destinataire.

Dans quelle mesure le porte-parole de déclaration est-il témoin ou partie au procès en cas de litige ?

En procédure civile, le porte-parole de déclaration peut être entendu comme témoin, notamment concernant le contenu, le moment et les circonstances de la déclaration transmise (§ 373 ZPO). Il ne constitue pas lui-même une partie au contrat, mais agit comme intermédiaire de la déclaration. Son témoignage peut être décisif pour clarifier ce qui a effectivement été déclaré. Si les parties font des affirmations contradictoires, la déposition du messager revêt alors souvent une importance probante déterminante.

Quelles sont les conséquences juridiques si le porte-parole de déclaration ne transmet pas du tout ou tardivement une manifestation de volonté ?

Si la transmission est omise ou tardive, la manifestation de volonté est considérée comme non parvenue ou non parvenue à temps au destinataire. L’opération juridique envisagée n’a pas lieu ou est retardée en conséquence. L’expéditeur supporte alors le risque de la non-transmission, ce qui peut l’obliger, le cas échéant, à refaire ou transmettre la déclaration autrement, à condition que sa volonté de s’engager juridiquement subsiste. Un éventuel dommage résultant de la transmission tardive ou manquante peut, en droit interne, être imputé au messager si une faute lui est imputable.

En quoi la responsabilité du porte-parole de déclaration diffère-t-elle de celle du porte-parole du destinataire ?

Le porte-parole de déclaration intervient dans l’intérêt de l’expéditeur et transmet sa déclaration ; le porte-parole du destinataire reçoit une déclaration pour le compte du destinataire. En cas d’erreur de transmission par le porte-parole de déclaration, c’est en principe l’expéditeur qui en est responsable, alors qu’en cas d’erreur du porte-parole du destinataire, le risque d’une transmission non réussie incombe au destinataire. Les effets juridiques sont ainsi symétriques : les fautes de transmission sont supportées par le « maître » respectif du messager. Une transmission manquante, tardive ou modifiée dans son contenu par le porte-parole du destinataire est donc à la charge du destinataire.