Lexique juridique

Mandat d’arrêt

Définition et qualification juridique de l’ordonnance de saisie conservatoire

Der Ordonnance de saisie conservatoire est un acte de souveraineté judiciaire en droit allemand de procédure civile, qui intervient dans le cadre de la procédure de sûreté prévue aux articles 916 et suivants du Code de procédure civile allemand (ZPO). L’objectif d’une ordonnance de saisie conservatoire est de garantir temporairement une créance par la mise en place rapide de mesures conservatoires, notamment pour prévenir le risque que l’exécution ultérieure d’un titre soit empêchée ou sensiblement compliquée.

Fondements juridiques de l’ordonnance de saisie conservatoire

La base légale principale est constituée par le Code de procédure civile allemand (ZPO), plus précisément aux articles 916 à 934 ZPO. Il existe également des dispositions complémentaires dans d’autres titres comme la réglementation relative à l’exécution forcée (ZPO §§ 928 sqq., 930 sqq.) et dans le Code civil allemand (BGB), pour autant qu’il s’agisse de questions de droit matériel.

Types de saisie conservatoire

On distingue en principe deux formes de saisie conservatoire :

  • Saisie conservatoire visant une créance pécuniaire (§ 916 ZPO) : vise à garantir des créances en argent.
  • Saisie réelle provisoire (§ 916 al. 2 ZPO) : concerne des mesures de sûreté qui ne portent pas sur des créances pécuniaires mais sur d’autres types de droits.

Conditions requises pour la délivrance d’une ordonnance de saisie conservatoire

La délivrance d’une ordonnance de saisie conservatoire requiert deux conditions fondamentales :

Créance (créance saisissable)

Le demandeur doit rendre vraisemblable l’existence d’une créance à l’encontre du défendeur. Il s’agit le plus souvent d’une créance de paiement d’une somme d’argent ou d’une créance indemnitaire future.

Motif de saisie conservatoire

Outre la créance, un motif de saisie doit également être rendu vraisemblable. Celui-ci existe lorsqu’il est à craindre que la réalisation de la créance soit compromise ou considérablement compliquée sans les mesures de sûreté ordonnées (§ 917 al. 2, § 918 ZPO). Les motifs typiques sont le risque d’un transfert d’actifs par le défendeur ou une insolvabilité menaçante.

Vraisemblance des allégations (§ 294 ZPO)

Les conditions ne doivent pas être strictement prouvées ; une simple vraisemblance suffit, par exemple au moyen d’affidavits ou d’autres documents.

Procédure de délivrance d’une ordonnance de saisie conservatoire

Dépôt de la demande

La procédure de saisie conservatoire débute par une requête adressée au tribunal compétent, dans laquelle le demandeur doit exposer et rendre vraisemblables les conditions susmentionnées.

Compétence

Le tribunal territorialement et matériellement compétent est en général celui du ressort dans lequel se trouve le patrimoine à garantir (§ 943 ZPO).

Décision du tribunal

L’ordonnance de saisie conservatoire peut, selon la situation, intervenir sans audience, voire, en cas d’urgence, sans que le défendeur ait été entendu, par décision (§ 922 al. 1 ZPO). Le tribunal procède à un examen sommaire et statue – à la différence d’un jugement – par ordonnance exécutoire.

Cautionnement

Le tribunal peut imposer au demandeur la fourniture d’une garantie afin d’exclure des dommages non justifiés pour le défendeur (§ 921 ZPO).

Effet et exécution de l’ordonnance de saisie conservatoire

Effet juridique

Dès la notification de l’ordonnance de saisie conservatoire, le créancier peut agir sur le patrimoine désigné dans la décision, par exemple en saisissant des comptes ou en procédant à la mise sous séquestre de biens mobiliers.

Exécution (§ 929 ZPO)

L’ordonnance de saisie conservatoire doit être exécutée, c’est-à-dire que les mesures de sûreté ordonnées doivent être mises en œuvre dans un délai d’un mois à compter de la notification. À défaut, la saisie perd son caractère conservatoire.

Durée et mainlevée

L’ordonnance de saisie conservatoire produit ses effets jusqu’à une décision contraire ou la disparition du motif de sûreté. Le défendeur peut demander la mainlevée ou la modification de l’ordonnance pour des raisons formelles ou matérielles, notamment en cas de disparition du motif (§ 924 ZPO).

Recours et protection juridique

Opposition et recours immédiat

Le défendeur dispose d’un droit d’opposition contre l’ordonnance de saisie conservatoire conformément à l’article 924 ZPO. Il est également possible de former un recours immédiat contre la décision, selon les articles 567 et suivants ZPO.

Risques de responsabilité du demandeur

Si la saisie se révèle par la suite injustifiée, le demandeur est responsable des dommages patrimoniaux subis par le défendeur (§ 945 ZPO). Ce risque de responsabilité sert de correctif aux requêtes abusives.

Relation avec d’autres mesures provisoires

L’ordonnance de saisie conservatoire fait partie des « mesures de protection provisoire », mais elle se distingue de l’ordonnance de référé (§§ 935 sqq. ZPO), qui vise la préservation de droits autres que les créances pécuniaires ou la régularisation d’un état de fait déterminé. La saisie conservatoire a principalement pour but la garantie de créances pécuniaires.

Ordonnance de saisie conservatoire en contexte international

Même dans les relations juridiques internationales, l’ordonnance de saisie conservatoire peut avoir de l’importance, notamment pour l’exécution de jugements étrangers ou pour des situations transfrontalières. La reconnaissance et l’exécution sont alors régies par les règlements européens ou des conventions bilatérales.

Résumé

L’ordonnance de saisie conservatoire constitue un instrument efficace de garantie temporaire des créances en droit civil allemand. Elle offre au créancier une protection juridictionnelle effective en sécurisant l’exécution forcée future, tout en tenant compte de la protection du débiteur grâce à des conditions strictes et à des règles de responsabilité.


Mots-clés complémentaires : Mesure conservatoire, Code de procédure civile, procédure de protection juridique, saisie, protection juridique provisoire, titre exécutoire, saisie conservatoire des biens.

Questions fréquemment posées

Comment demander une ordonnance de saisie conservatoire et qui est compétent ?

Une ordonnance de saisie conservatoire est généralement demandée dans le cadre d’une procédure civile, par exemple pour garantir une créance en argent (saisie conservatoire) ou la remise d’un bien déterminé (saisie sur un objet déterminé). L’instance compétente est le tribunal dans le ressort duquel se trouve l’objet de la saisie ou le tribunal de l’affaire principale, conformément aux art. 916 sqq. du Code de procédure civile allemand (ZPO). La demande de délivrance d’une ordonnance de saisie conservatoire peut être introduite par écrit ou consignée au greffe. Elle doit préciser le motif de la saisie, la créance invoquée ainsi qu’une présentation et une démonstration détaillées des circonstances justifiant la nécessité de la mesure. La décision est généralement rendue sans audience contradictoire, dans une procédure sommaire au cours de laquelle le tribunal vérifie notamment si la créance et le motif sont suffisamment rendus vraisemblables (par ex. risque d’échec ou de difficulté d’une exécution forcée ultérieure).

Quelles sont les conditions à réunir pour qu’une ordonnance de saisie conservatoire soit délivrée ?

Selon les art. 917 et 918 ZPO, deux conditions principales doivent être réunies cumulativement pour la délivrance d’une ordonnance de saisie conservatoire : d’une part, une créance saisissable (c’est-à-dire une créance existante et exécutoire du créancier contre le débiteur, généralement pour un paiement ou une remise), et d’autre part, un motif de saisie, soit le risque objectif que, sans la mesure, l’exécution ultérieure de la créance soit compromise ou sensiblement compliquée. Le demandeur n’a pas à prouver ces conditions de façon complète, il suffit de les rendre vraisemblables, notamment par la production de documents ou d’affidavits. Le tribunal procède à un examen particulièrement restrictif, car l’ordonnance de saisie constitue une mesure d’une grande gravité.

Quels recours peuvent être formés contre une ordonnance de saisie conservatoire ?

L’ordonnance de saisie conservatoire est un acte judiciaire par voie de décision provisoire. La partie concernée dispose notamment du recours de la plainte immédiate en vertu de l’article 793 ou 924 ZPO, lorsque l’ordonnance est rendue par décision. De plus, dans la procédure de saisie conservatoire, un contrôle a posteriori lors d’une audience orale est possible, le débiteur devant en principe bénéficier d’un droit d’être entendu (§ 922 al. 2 ZPO). Le tribunal statue alors à nouveau sur la saisie conservatoire. Une suppression ou une modification de l’ordonnance est également possible en cas de disparition des motifs ou d’un changement de circonstances.

Quelle est la différence entre une ordonnance de saisie conservatoire et une ordonnance de référé ?

Bien que les deux instruments servent à la protection juridique provisoire, ils diffèrent par leur objectif et leur champ d’application : la saisie conservatoire vise principalement la garantie de créances pécuniaires ou de certains biens et empêche l’échec ou l’entrave d’une future exécution forcée ; l’ordonnance de référé sert quant à elle à garantir des droits exigeant une action, une abstention ou une omission déterminée, notamment dans le domaine de la concurrence ou de la protection de la personnalité. Tandis que la saisie conservatoire tend à garantir l’exécution sur le patrimoine, l’ordonnance de référé vise à régler à court terme une situation juridique litigieuse.

Quels effets l’ordonnance de saisie conservatoire produit-elle à l’égard du débiteur et des tiers ?

L’ordonnance de saisie conservatoire limite le droit de disposer du débiteur sur les biens saisis. Selon la nature de la mesure, la saisie peut être réalisée civilement (par exemple par la saisie de biens mobiliers ou de comptes bancaires) ou par inscription au registre foncier (pour les immeubles). Les tiers, tels que les banques ou les déposi­taires, sont tenus de respecter la mesure à l’occasion de l’exécution sous peine d’être tenus pour responsables. Toutefois, l’ordonnance de saisie conservatoire n’ouvre pas encore un accès définitif au patrimoine ; cela n’est possible qu’avec un titre exécutoire correspondant. Par sa nature, la mesure n’est que conservatoire et non condamnatoire.

Comment s’effectue l’exécution d’une ordonnance de saisie conservatoire ?

Après sa délivrance, l’ordonnance de saisie conservatoire doit être exécutée dans un délai fixé par le tribunal (souvent un mois à compter du prononcé ou de la notification), faute de quoi elle perd son effet (§ 929 al. 2 ZPO). L’exécution consiste à garantir effectivement l’objet de la saisie, par exemple par la saisie de biens mobiliers par un huissier de justice ou la saisie de comptes auprès de la banque du débiteur. La mesure de sûreté proprement dite ne prend donc effet que par l’exécution, qui doit respecter la forme et les délais prévus. Si le créancier omet l’exécution, l’ordonnance de saisie conservatoire devient caduque et ne produit plus d’effets juridiques.

Le demandeur peut-il être tenu responsable de dommages résultant de l’ordonnance de saisie conservatoire ?

Le demandeur peut être tenu de verser des dommages et intérêts au défendeur si l’ordonnance de saisie conservatoire s’avère par la suite injustifiée dès le départ. Selon l’article 945 ZPO, le demandeur est alors responsable de tous les préjudices subis par le défendeur du fait de l’exécution de la saisie. Pour limiter le risque pour le défendeur, le tribunal exige fréquemment un cautionnement conformément à l’article 921 ZPO, destiné à compenser d’éventuels dommages. En cas de demande abusive ou légère de saisie, cette responsabilité peut avoir d’importantes conséquences financières pour le demandeur.