Notion et définition du management
Le management est une notion centrale de la gestion d’entreprise et du droit. Il désigne la direction ciblée, planifiée, organisée, dirigée et contrôlée d’organisations, en particulier des entreprises. Dans un contexte juridique, le management désigne l’exercice de fonctions dirigeantes résultant de dispositions légales, contractuelles ou de droit des sociétés. Par conséquent, le management englobe la responsabilité juridique et la prise en charge des obligations lors de la gestion de processus économiques, de ressources humaines et organisationnels.
Fondements juridiques du management
Qualification en droit des sociétés
En droit des sociétés, le management est principalement déterminé par l’organisation légale de chaque forme de société. La direction d’une entreprise est réglementée différemment selon la forme sociale :
Management dans la société de capitaux
Dans une société à responsabilité limitée (GmbH) ou une société anonyme (AG), le management relève de la gérance ou du directoire. Cela entraîne notamment les obligations juridiques suivantes :
- Obligations des organes : Les membres des organes de direction et de surveillance doivent représenter la société à l’extérieur et la gérer en interne (§ 35 GmbHG, § 76 ss. AktG).
- Principe de légalité : Le management doit veiller au respect de toutes les dispositions légales.
- Obligations de diligence : Des critères particuliers de diligence s’appliquent pour un gestionnaire prudent et consciencieux (§ 43 GmbHG, § 93 AktG).
- Prévention des conflits d’intérêts : Les managers ne doivent pas poursuivre d’intérêts personnels entrant en conflit avec ceux de la société.
Management dans la société de personnes
Dans des sociétés de personnes telles que la société en nom collectif (OHG) ou la société en commandite (KG), le management est généralement assuré par les associés gérants. Ici, le management est surtout défini juridiquement par les règles du Code de commerce allemand (HGB) et par le contrat de société.
Cadre de droit du travail du management
Outre leur position en droit des sociétés, les managers sont en règle générale liés par un contrat de travail. L’application du droit du travail est pertinente en particulier pour les gérants salariés. Parmi les aspects importants, on note notamment :
- Contrat de travail : Le contrat fixe les droits et obligations, la rémunération, les primes, le droit aux congés et les modalités de résiliation.
- Lien de subordination : Selon leur fonction d’organe, les managers peuvent être soumis à diverses formes d’autorité hiérarchique.
- Protection contre le licenciement : En règle générale, les gérants et les membres du directoire des sociétés de capitaux ne bénéficient pas de la protection contre le licenciement prévue par la loi.
Responsabilité et obligations du management
Le management assume une lourde responsabilité civile, pénale et administrative :
Responsabilité civile
- Responsabilité interne : Les dommages causés à la société par une faute engagent la responsabilité personnelle du manager (§ 43 al. 2 GmbHG, § 93 al. 2 AktG).
- Responsabilité externe : Dans des cas exceptionnels, les managers peuvent engager leur responsabilité vis-à-vis de tiers, par exemple en cas d’actes illicites ou de violation d’obligations liées à l’insolvabilité.
Responsabilité pénale
Les managers peuvent être pénalement responsables en cas d’action ou d’omission fautive. Les infractions typiques comprennent la fraude, l’abus de confiance, les infractions en matière d’insolvabilité, ainsi que les violations des règles de sécurité au travail et de protection de l’environnement.
Infractions administratives et droit administratif
Outre des sanctions civiles et pénales, des amendes et des mesures prises par les autorités de contrôle peuvent également être infligées au management, par exemple par l’Autorité fédérale de surveillance financière (BaFin).
Droits de codécision et d’information
Le management doit respecter en Allemagne les droits de participation des salariés. Les principales normes à observer sont :
- Loi sur la constitution d’entreprise (BetrVG) : Elle régit la collaboration avec le comité d’entreprise. Le management doit informer, consulter le comité d’entreprise et, dans certains cas, obtenir son accord.
- Lois sur la codétermination : Dans les grandes entreprises, les managers doivent garantir une composition paritaire des conseils de surveillance et associer les représentants des salariés.
Conformité (compliance) et gouvernance d’entreprise (corporate governance)
Un management efficace et conforme suppose le respect des règles internes et des dispositions légales de l’entreprise :
- Systèmes de gestion de la conformité : Ils assurent systématiquement le respect des règles juridiques et des directives internes de l’entreprise.
- Gouvernance d’entreprise : Désigne l’ensemble des principes de direction et de contrôle d’entreprise, qui garantissent la transparence, la responsabilité et le contrôle ainsi qu’une prise en compte équilibrée des intérêts de toutes les parties prenantes (stakeholders).
Conclusion et portée juridique du management
Le management, au sens juridique, est un domaine d’activité complexe et multidimensionnel dans lequel la responsabilité juridique, la diligence, les obligations de contrôle ainsi que les cadres en droit du travail et en droit des sociétés jouent un rôle central. Les bases légales définissent le cadre dans lequel le management agit en tant que porteur d’organe, salarié ou associé. Les violations des obligations légales et contractuelles peuvent entraîner des risques de responsabilité considérables, des poursuites pénales et des mesures administratives. Un management conforme et diligent est donc indispensable pour assurer le succès durable et la pérennité de l’organisation.
Dispositions pertinentes :
- § 35, § 43 GmbHG (Direction, obligations de diligence)
- § 76 ss., § 93 AktG (Directoire, diligence, responsabilité)
- HGB (Code de commerce allemand : dispositions relatives à la représentation et à la direction des affaires)
- Loi sur la constitution d’entreprise (BetrVG)
- Lois sur la codétermination
- dispositions pertinentes du droit du travail
Cet article offre une vue d’ensemble complète du concept de management dans le cadre du droit économique et des sociétés allemand.
Questions fréquemment posées
Quelles obligations juridiques le management d’une société doit-il respecter en Allemagne ?
Le management, en particulier les membres de la direction ou du directoire, sont soumis en Allemagne à de nombreuses obligations légales. Parmi celles-ci figurent notamment l’obligation de diligence (§ 43 GmbHG, § 93 AktG), selon laquelle ils doivent faire preuve de la diligence d’un gestionnaire prudent et consciencieux dans la gestion de la société. D’autres obligations découlent de dispositions légales particulières, notamment le HGB, l’AO ou le BGB. Il convient également de respecter l’obligation de tenue comptable régulière (§§ 238 ss. HGB), les obligations d’information et de rapport envers les associés ou le conseil de surveillance, ainsi que le respect de l’ensemble de la législation fiscale. La violation de ces obligations peut entraîner des demandes de dommages et intérêts à l’encontre du management, une responsabilité personnelle, voire des conséquences pénales. Les obligations en matière d’insolvabilité revêtent également une importance particulière : ainsi, en cas de survenance d’un motif d’insolvabilité (cessation de paiement ou surendettement), le management doit déposer une demande d’ouverture de procédure d’insolvabilité dans un délai maximum de trois semaines (§ 15a InsO). L’omission de cette déclaration emporte des conséquences civiles et pénales.
Dans quelle mesure le management est-il responsable en cas de manquement à ses obligations ?
En cas de manquement à ses obligations, le management est en principe solidairement responsable envers la société de l’indemnisation du préjudice subi (§ 43 al. 2 GmbHG ou § 93 al. 2 AktG). Une faute suffit, même légère. La société peut réclamer des dommages et intérêts ; en cas d’insolvabilité, ce droit appartient à l’administrateur judiciaire. La responsabilité porte principalement sur les dommages patrimoniaux, mais elle peut aussi avoir des conséquences pénales, par exemple en cas d’abus de confiance (§ 266 StGB). Contrairement à la rémunération des dirigeants, la responsabilité ne peut être limitée par les statuts ou les contrats que s’il existe des exonérations juridiquement irréprochables. Des risques de responsabilité existent également vis-à-vis des tiers, notamment en cas d’actes illicites ou de violation des lois sur la protection de l’environnement ou du travail.
Quelles sont les exigences légales en matière de gouvernance d’entreprise ?
La gouvernance d’entreprise recouvre l’ensemble des règles légales et réglementaires relatives à une bonne gestion d’entreprise. En Allemagne, les principales exigences découlent de la loi sur les sociétés anonymes (AktG), du Code de commerce allemand (HGB) et, pour les sociétés cotées, en particulier du Code allemand de gouvernance d’entreprise (DCGK). Le respect du DCGK n’est pas légalement obligatoire, mais s’applique le principe « comply or explain », c’est-à-dire que toute dérogation doit être justifiée (§ 161 AktG). En revanche, les exigences relatives à la transparence, au contrôle et à la surveillance par des organes de contrôle, ainsi qu’à la convocation et à la tenue régulière des assemblées générales ou d’associés, sont impératives. Les violations peuvent entraîner des sanctions des autorités de surveillance ou des recours civils.
Quelle est l’importance des systèmes de conformité pour le management du point de vue juridique ?
Les systèmes de conformité permettent de garantir le respect de toutes les exigences légales, sociétaires et réglementaires. Le management est tenu légalement de mettre en place et de surveiller un système de compliance efficace, sous peine d’engager sa responsabilité (§ 93 al. 1 AktG). Les sociétés cotées sont expressément tenues de mettre en place des systèmes de contrôle et de gestion des risques adaptés et d’en rendre compte dans la déclaration sur la gestion d’entreprise (§ 289f HGB). L’absence de système de compliance peut constituer une faute organisationnelle, ce qui expose le management à l’obligation de réparer les préjudices résultant de comportements illégaux de collaborateurs ou à une action en régression à titre personnel. De plus, l’absence de structures de conformité peut entraîner des amendes ou des mesures administratives.
Quels droits de participation les salariés détiennent-ils vis-à-vis du management ?
La législation allemande prévoit, pour certaines formes de sociétés – notamment les sociétés de capitaux et les grandes entreprises – des droits de codétermination sociale et entrepreneuriale des salariés. Ces droits reposent principalement sur la loi sur la constitution d’entreprise (BetrVG) et sur la loi sur la codétermination (MitbestG). Ainsi, les salariés participent aux décisions d’entreprise via le comité d’entreprise (par exemple sur les mesures individuelles, les plans sociaux ou les conditions générales de travail). Dans les entreprises de plus de 2 000 salariés, la codétermination paritaire existe au sein du conseil de surveillance, qui supervise les décisions stratégiques et nomme ou révoque le management. Le management doit respecter ce droit de codétermination et informer régulièrement le comité d’entreprise ; en cas de manquement, des recours contentieux, des procédures judiciaires ou des revendications d’indemnisation peuvent être engagés.
Comment le management doit-il gérer les conflits d’intérêts ?
Les dirigeants ont, selon le droit des sociétés allemand, un devoir de loyauté envers la société. Ils doivent subordonner leurs intérêts personnels à ceux de la société et révéler tout conflit d’intérêts. Par exemple, l’article 88 AktG prévoit une interdiction de concurrence pour les membres du directoire. Les opérations avec soi-même ou avec des personnes proches sont soit interdites, soit strictement encadrées par des exigences de transparence et nécessitent l’approbation des associés (§ 181 BGB, §§ 112, 114 AktG). Les infractions peuvent entraîner la nullité ou l’annulation des actes et des demandes de dommages et intérêts de la part de la société. La révélation et la documentation des conflits d’intérêts sont essentielles pour éviter tout soupçon d’abus de confiance ou de manquement à l’obligation de diligence.
Quelles obligations de publication incombent au management ?
Le management est tenu, en vertu du droit commercial et des sociétés, de publier certaines informations. Cela contient notamment la publication des comptes annuels au Bundesanzeiger (§ 325 HGB) dans des délais impartis. Pour les sociétés cotées, s’ajoutent les obligations de publication immédiate d’informations privilégiées (§ 17 MAR en liaison avec § 26 WpHG), exigeant la communication sans délai de faits susceptibles d’influencer le cours en bourse. Les publications erronées, incomplètes ou tardives peuvent entraîner d’importantes amendes et des risques de responsabilités civiles. Il existe en outre des obligations de publication spécifiques à certains secteurs ou à la fiscalité, dont la méconnaissance est passible de sanctions pénales ou financières. Le management en est personnellement responsable et ne peut invoquer la faute d’échelons subalternes.