Lexique juridique

Magie

Notion et origines du terme « Magic » dans le contexte juridique

Le terme « Magic » (en allemand : « Magie ») est généralement associé dans le langage courant à des miracles, de la sorcellerie, des illusions ou des pouvoirs surnaturels. Dans un contexte juridique, « Magic » prend une signification spécifique, notamment en lien avec les représentations commerciales, les formes artistiques, la propriété intellectuelle, ainsi que son application au droit des médias et des contrats. Il convient de souligner que l’expression « Magic » n’est pas considérée comme un terme fixe dans la doctrine juridique allemande ou internationale, mais revêt des significations et des réglementations différentes selon les branches du droit concernées.


Qualification juridique des activités et représentations magiques

Droit commercial et droit des manifestations

L’exercice de représentations magiques, telles que les spectacles de magie, les illusions et les divertissements, est, d’un point de vue juridique, généralement considéré comme une activité commerciale. Leur exercice est donc soumis aux réglementations nationales relatives aux entreprises. Une déclaration officielle d’activité commerciale est souvent requise, par exemple conformément à l’article 14 de la GewO (Code du commerce) en Allemagne. Les organisateurs et les artistes doivent par ailleurs s’assurer que toutes les autorisations administratives sont obtenues, comme une déclaration de manifestation selon la réglementation sur les lieux de rassemblement ou la loi sur la restauration, ainsi que le respect des exigences relatives à la protection des mineurs, à l’obligation d’information et aux règles de sécurité.

Aspects fiscaux

Les représentations magiques sont soumises à l’imposition en tant que revenus d’activité indépendante ou commerciale. La qualification fiscale dépend de la nature de la manifestation et du mode d’obtention des revenus. Aux fins de la TVA, cette activité ne relève généralement pas des exceptions artistiques visées à l’article 4 n° 20 UStG, sauf si la prestation est reconnue à des fins éducatives ou fait l’objet d’une reconnaissance artistique particulière. Les revenus doivent être déclarés dans la déclaration d’impôt sur le revenu et les dépenses professionnelles éventuelles peuvent être déduites.


Protection des œuvres magiques par le droit d’auteur

Domaine de protection de la propriété intellectuelle

Les œuvres magiques, les tours ou les illusions sont examinés au titre du droit d’auteur sous la catégorie des œuvres de l’art scénique (§ 2, al. 1 n° 4 de la Loi sur le droit d’auteur). La protection nécessite qu’il s’agisse d’une création personnelle présentant un certain niveau d’originalité. Les routines, méthodes et simples idées d’un tour ne bénéficient en principe d’aucune protection par le droit d’auteur. En revanche, une chorégraphie concrètement élaborée, la séquence artistique ou des spectacles mis en scène peuvent être protégés en tant qu’œuvres. La distinction s’effectue au cas par cas. De plus, les enregistrements audio, vidéo ou multimédias de performances magiques peuvent également être protégés de façon indépendante en tant qu’œuvres audiovisuelles.

Droits voisins et protection du secret professionnel

Les représentations magiques peuvent également être protégées au moyen de droits voisins, notamment conformément à l’article 73 UrhG (artiste-interprète). C’est ici l’exploitation économique de la prestation propre qui est protégée. S’y ajoute une protection de fait par le secret des méthodes, éventuellement en lien avec des accords de confidentialité et le droit de la concurrence (voir ci-dessous).


Aspects de droit de la concurrence et de droit des marques

Droit de la concurrence et protection contre l’imitation

En droit de la concurrence, la protection des tours magiques et des présentations est notamment possible grâce à la Loi contre la concurrence déloyale (UWG). Une imitation déloyale (§ 4 n° 3 UWG) peut être reconnue lorsqu’une routine magique présente un caractère concurrentiel particulier et qu’elle est intentionnellement copiée ou exploitée. L’adoption de méthodes secrètes ou de présentations de tiers peut constituer une infraction au droit de la concurrence, ainsi que leur divulgation auprès d’un large public dans les médias ou sur internet. Le mécanisme de protection est cependant limité à des cas exceptionnels restreints.

Protection des marques et termes magiques

Au regard du droit des marques, « Magic » lui-même ou ses variantes peuvent être protégés en tant que marque si le signe sert à distinguer un service ou un produit (§ 3 de la Loi sur les marques). L’enregistrement requiert un caractère distinctif et l’absence de caractère descriptif ; toutefois, le terme « Magic » est souvent considéré comme un slogan publicitaire générique, ce qui complique ou exclut parfois la protection par marque. Les marques combinées ou graphiques (logos, marques verbales et figuratives) peuvent, dans certains cas, offrir une protection plus large.


Droit de la protection des données et droits de la personnalité liés à Magic

Enregistrement, publication et exploitation de représentations

La représentation de personnes dans le cadre de prestations magiques est soumise au droit à l’image (§§ 22, 23 KunstUrhG). La publication de photos ou d’enregistrements audio sans consentement peut porter atteinte aux droits de la personnalité. Le consentement doit – en particulier pour les shows enregistrés ou diffusés en streaming – être systématiquement obtenu. Des mesures de protection particulières s’appliquent en cas de mineurs.

Traitement des données à caractère personnel lors des shows

Lors d’événements ou de spectacles où des données personnelles des participants sont collectées (par exemple jeux-concours, interaction avec le public), le Règlement général sur la protection des données (RGPD) s’applique. Il faut respecter les fondements juridiques, la transparence et les mesures de sécurisation des données.


Principes contractuels dans le secteur de la magie

Conclusion de contrat et transfert de droits

La réalisation de spectacles magiques repose en général sur des contrats d’entreprise ou de prestation de services. L’accord contractuel conclu entre les artistes, les organisateurs ou les entreprises de production audiovisuelle définit les droits et obligations des parties, notamment quant à la rémunération, aux droits de représentation, aux questions de dates et de responsabilité, ainsi qu’au transfert éventuel des droits d’exploitation.

Accords de confidentialité

Notamment dans le cadre de collaborations, de développements ou d’échanges de routines magiques, des accords de confidentialité distincts sont souvent conclus. Ces accords imposent la non-divulgation des détails techniques, des méthodes et présentations et servent à protéger les intérêts commerciaux. Les infractions peuvent entraîner des conséquences civiles et, le cas échéant, pénales.


Aspects de droit pénal et de droit des médias

Soupçon de fraude et distinction avec l’art magique

L’exercice de prestations magiques reste licite tant qu’il n’y a pas de tromperie au sens juridique du terme – par exemple fraude selon l’article 263 du Code pénal – dans l’intention de causer un préjudice. La présentation artistique de capacités surnaturelles est permise dans le cadre de spectacles ou d’activités de divertissement, pourvu que le public en perçoive le caractère récréatif. En revanche, celui qui utilise des pratiques magiques pour tromper sur des faits réels et déplacer des patrimoines (par exemple prédictions avec intention frauduleuse) peut se rendre pénalement coupable.

Obligations relatives au droit de la radiodiffusion

La radiodiffusion publique et les fournisseurs de médias diffusant des contenus magiques sont soumis aux dispositions du Traité sur les médias ainsi qu’à la réglementation sur la protection des mineurs. Les contenus inadaptés aux enfants et aux jeunes doivent être classés et protégés en conséquence. Les mises en scène en direct et les diffusions sur les plateformes de streaming doivent prendre en compte les droits de la personnalité des personnes concernées.


Conclusion

La classification juridique du terme « Magic » va de sa signification en tant qu’élément de la culture du divertissement à des œuvres protégées, à des domaines de droit de la personnalité ainsi qu’à des intérêts en matière de marque. Les domaines juridiques concernés incluent la réglementation commerciale, le droit d’auteur et des marques, le droit de la concurrence et de la protection des données, ainsi que les aspects de droit pénal et de droit des médias. L’analyse différenciée de chaque situation particulière est indispensable afin de permettre une évaluation juridique adéquate et de mettre en place les mécanismes de protection adaptés pour les spectacles magiques et leurs acteurs.

Questions fréquemment posées

Qui est responsable en cas de dommages ou d’accidents lors d’un événement de magie ?

Les organisateurs d’événements de magie, de spectacles de magie ou d’événements similaires sont soumis à une obligation particulière de sécurité. Ils ont légalement l’obligation de prendre toutes les mesures raisonnablement exigibles afin d’éviter tout danger pour les visiteurs, les participants et les tiers. En cas d’accident, une responsabilité peut être engagée sur la base de l’article 823 du BGB (responsabilité délictuelle) si le dommage résulte d’un manquement à l’obligation de sécurité. S’ajoutent à cela des dispositions pénales et réglementaires, telles que les règles relatives aux lieux de rassemblement des Länder. Les magiciens doivent eux-mêmes veiller à ce que leurs représentations ne constituent pas un danger pour le public ou le personnel de scène, notamment en cas d’utilisation d’accessoires dangereux, de pyrotechnie ou d’animaux dangereux. En l’absence de mesures de sécurité adéquates ou en cas de négligence, l’organisateur (et éventuellement l’artiste lui-même) peut voir sa responsabilité engagée à titre personnel. Il est donc fortement recommandé de souscrire une assurance responsabilité civile organisateur.

Un magicien a-t-il le droit d’utiliser des marques ou logos protégés dans ses tours ?

L’utilisation de marques, logos ou designs protégés est soumise au droit des marques (MarkenG) et au droit d’auteur. Les magiciens ne sont généralement pas autorisés à utiliser des signes protégés à des fins commerciales sans l’accord du titulaire des droits, notamment dans le cadre de spectacles accessibles au public ou à but lucratif. Des exceptions peuvent résulter du droit de citation (§ 51 UrhG) ou de la parodie (§ 24, al. 1 UrhG a.F.), cependant ces exceptions doivent être interprétées de façon stricte et, en cas de doute, une procédure judiciaire peut être nécessaire. L’usage illicite peut entraîner des injonctions, des demandes de dommages-intérêts, ainsi que des mises en demeure payantes. Celui qui manipule, par exemple, une célèbre canette de boisson ou des cartes à jouer protégées par le droit des marques doit clarifier ses droits d’utilisation ou opter pour des accessoires neutres.

Comment la protection des mineurs est-elle réglementée lors des spectacles de magie ?

Lors des spectacles de magie, il convient de respecter la Loi sur la protection de la jeunesse (JuSchG) ainsi que, le cas échéant, le Traité interétatique sur la protection des mineurs dans les médias (JMStV). Les spectacles accessibles aux enfants et adolescents ne doivent comporter aucun contenu préjudiciable pour la jeunesse. Cela concerne notamment les contenus violents, sexuels ou autres susceptibles de nuire au développement des mineurs. Lors de la présentation de tours ou d’illusions à risques (par exemple, tours d’évasion, manipulations du feu), il faut également veiller à ce qu’il n’y ait pas de risque d’imitation pour les mineurs présents parmi le public. Il peut s’avérer nécessaire d’obtenir à l’avance une classification par âge ou d’effectuer un étiquetage approprié. Pour les événements dans les théâtres, les fêtes foraines ou les établissements de restauration, des règles spécifiques quant à la présence des mineurs s’appliquent en outre.

Quelles sont les possibilités juridiques de protéger ses propres tours de magie ?

Les tours de magie en tant qu’idées ou concepts ne sont en principe pas protégés par le droit d’auteur en Allemagne, puisque ce droit ne porte, conformément à l’article 2 de la UrhG, que sur des créations intellectuelles personnelles (par ex. œuvres concrètes, textes, musiques, chorégraphies). La protection peut intervenir si le secret du tour fait partie d’une chorégraphie protégée, d’une mise en scène particulièrement créative, d’un texte ou d’un décor de scène. Il est aussi possible de protéger un secret de magie comme secret d’affaires selon la Loi sur la protection des secrets d’affaires (GeschGehG), à condition que des mesures de confidentialité adéquates soient prises. Les brevets ou modèles déposés sont rares, car les conditions (nouveauté, application industrielle, inventivité) sont rarement remplies. Une protection contractuelle vis-à-vis de partenaires commerciaux, assistants ou commanditaires est possible au moyen de clauses de confidentialité.

Ai-je le droit de me produire en tant que magicien de rue ou ai-je besoin d’une autorisation ?

La magie de rue est, dans de nombreuses communes, considérée comme une utilisation spéciale de l’espace public et nécessite une autorisation. Selon les lois sur les routes et chemins des Länder et les règlements locaux, toute forme de spectacle, attroupement ou représentation ne relevant pas de l’usage commun nécessite un permis d’utilisation spéciale. Celui-ci doit généralement être demandé auprès de l’autorité locale compétente. Les infractions sont passibles d’amendes. Le droit d’auteur (par ex. pour les accompagnements musicaux), le droit de réunion ainsi que le droit commercial (en cas de vente d’objets, par ex. accessoires) doivent également être pris en compte. Dans les zones piétonnes, les places publiques ou parcs, d’autres restrictions spécifiques peuvent en outre exister (par exemple concernant le bruit, le flux des piétons, la durée et les horaires des représentations).

Quelles assurances sont recommandées pour les magiciens ?

Les magiciens devraient notamment souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle qui couvre les demandes d’indemnisation liées à l’exercice de leur activité (par exemple, dommages corporels ou matériels liés aux tours, accessoires ou installations de scène). Une assurance responsabilité civile organisateur peut également être pertinente si l’artiste agit aussi en tant qu’organisateur. Les magiciens itinérants peuvent en outre souscrire une assurance transport pour protéger leurs accessoires et équipements de valeur. Ceux qui emploient des collaborateurs ou des assistants doivent également s’acquitter des cotisations sociales légales (assurance accidents, maladie, retraite) et, éventuellement, souscrire des polices complémentaires pour couvrir les risques professionnels élargis. Selon la portée du spectacle et les risques réputationnels, une assurance protection juridique peut aussi être conseillée afin de se défendre contre des réclamations infondées ou des litiges.

Quelle est la législation sur la photographie ou le tournage des spectacles de magie ?

La réalisation et la publication de photos ou de vidéos pendant un spectacle de magie doivent être appréciées juridiquement au cas par cas. En principe, les droits d’auteur de l’artiste sur son œuvre (par exemple, mise en scène, décor, musique) et le droit à l’image des personnes présentes sur scène peuvent être concernés (§ 22 KUG). C’est pourquoi, dans la majorité des cas, les artistes interdisent explicitement la prise de photos ou de vidéos durant le spectacle afin de protéger leurs intérêts intellectuels et économiques sur le secret des tours. De plus, des interdictions correspondantes peuvent être stipulées dans les conditions générales (CGV) ou par des avertissements sur le lieu de la représentation. La publication d’images ou d’enregistrements (notamment sur les réseaux sociaux ou numériques) sans l’accord de l’artiste constitue, dans la plupart des cas, une atteinte au droit à la personnalité et au droit d’auteur, exposant l’auteur à des demandes en justice (interdiction, dommages-intérêts). Pour toute captation professionnelle ou diffusion en direct, un accord contractuel préalable est toujours nécessaire.