Lexique juridique

Logiciel interdit

Définition et bases juridiques de la marchandise prohibée

Als Marchandise prohibée désignait à l’origine, dans les pays germanophones, des marchandises dont le commerce, l’importation ou l’exportation était interdit à certaines époques, dans certains lieux ou sous certaines conditions, ou bien réservés exclusivement à certaines personnes ou institutions. Ce terme provient du Moyen Âge et est étroitement lié au droit du ban, c’est-à-dire à une interdiction souveraine. Même à l’époque contemporaine, la notion reste utilisée, notamment dans les contextes historiques, d’histoire du droit et parfois dans le domaine douanier.

Évolution historique de la marchandise prohibée

Moyen Âge et début de l’époque moderne

Au Moyen Âge, la détermination des marchandises prohibées faisait partie du droit du marché et du commerce. Les seigneurs urbains, princes ou rois pouvaient exercer ce que l’on appelait le « droit de ban ». Cela comprenait le pouvoir de fixer quelles marchandises pouvaient être librement commercialisées dans un territoire donné et lesquelles étaient soumises, en tant que marchandises prohibées, à des restrictions commerciales. La notion de marchandise prohibée était souvent appliquée dans le contexte des moulins, du sel, des céréales, de la bière, du fer, du bétail et d’autres biens essentiels.

Il était caractéristique que certaines marchandises soient exclusivement produites, importées, exportées ou distribuées par le titulaire du droit de ban – généralement le souverain ou les autorités urbaines. Les particuliers ou d’autres commerçants ne pouvaient les échanger qu’avec une autorisation expresse ou après paiement de taxes, droits ou redevances.

Perte d’importance et survivance dans le droit moderne

Avec l’évolution du cadre juridique et économique, le concept de marchandise prohibée a perdu de son importance. Les régulations des marchés ont été libéralisées et le monopole commercial a été largement aboli. Toutefois, des vestiges subsistent dans certains domaines juridiques, tels que la législation douanière et la protection des monopoles commerciaux.

Marchandise prohibée en droit douanier et commerce extérieur

Notion et portée en droit douanier

En droit douanier actuel, le droit douanier considère la marchandise prohibée comme une marchandise dont l’importation, l’exportation ou le transit est légalement interdit ou restreint. Les règles correspondantes figurent notamment dans le code douanier allemand, la loi sur le commerce extérieur (AWG), le règlement sur le commerce extérieur (AWV) ainsi que dans les règlements européens pertinents.

Parmi les exemples de marchandises classées comme prohibées, on trouve notamment :

  • Armes de guerre et matériels militaires
  • Substances addictives et stupéfiants
  • Biens culturels d’une valeur nationale particulière
  • Espèces animales et végétales menacées (produits annexes CITES)

Les violations des dispositions relatives à la manipulation des marchandises prohibées entraînent régulièrement de lourdes sanctions juridiques.

Dispositions et sanctions applicables

Lois nationales

Les principales normes sont la Loi sur le commerce extérieur (AWG), qui réglemente l’exportation, l’importation, le transit ainsi que le commerce de marchandises prohibées ou interdites. Cela est précisé par le Règlement sur le commerce extérieur (AWV), qui énumère une liste de biens contrôlés et organise les exceptions, autorisations et interdictions.

Règles européennes

Au niveau européen, des restrictions et interdictions apparaissent dans le Code des douanes de l’Union ainsi que dans divers règlements relatifs, par exemple, aux embargos et mesures de sanction à l’encontre de certains États ou organisations.

Dispositions pénales et sanctions

Les infractions liées à la marchandise prohibée sont systématiquement passibles de sanctions pénales. Selon l’article 18 de l’AWG, une amende ou une peine de prison peut, par exemple, être appliquée en cas d’exportation, d’importation ou de transit illégaux de marchandises prohibées ou contrôlées. À cela s’ajoutent des mesures douanières telles que la confiscation des biens ainsi que de lourdes amendes.

Marchandise prohibée et monopoles commerciaux

Monopoles commerciaux historiques

Jusqu’au XIXe siècle, les monopoles commerciaux étaient largement répandus, comme le monopole du sel, le privilège de la monnaie ou le privilège des moulins. Le monopole sur les marchandises prohibées servait souvent des objectifs fiscaux ou d’ordre public : le souverain assurait des revenus via le monopole, tout en contrôlant l’approvisionnement de la population et les secteurs économiques stratégiques.

Suppression et signification actuelle

Avec la création des États-nations modernes et l’introduction de la liberté d’établissement commercial, de tels monopoles ont été progressivement abrogés. Aujourd’hui, le législateur ne recourt à des interdictions commerciales et à des mécanismes de protection qu’à titre exceptionnel, notamment pour la sécurité publique ou la préservation de biens culturels précieux.

Marchandise prohibée dans le contexte de la protection du consommateur et de l’environnement

Outre le droit commercial classique et le droit douanier, la notion de marchandise prohibée prend de l’importance dans le contexte de la protection du consommateur und protection de l’environnement . Les interdictions d’importation et d’exportation servent à protéger l’homme, l’animal, la plante ainsi que l’environnement contre des marchandises dangereuses. Parmi les exemples notables :

  • Interdictions d’importation d’espèces animales en voie de disparition et de l’ivoire
  • Interdiction de mise sur le marché de produits chimiques et de pesticides prohibés
  • Interdictions de commercialisation d’additifs alimentaires dangereux

Marchandise prohibée dans le contexte international

En droit international public comme en droit commercial international, l’interdiction d’usage de certaines marchandises est également consacrée. Elle intervient fréquemment dans le cadre d’embargos, de mesures de sanctions ou de restrictions commerciales à l’encontre de certains États.

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) ainsi que les Nations Unies exercent une influence déterminante sur la situation juridique des marchandises prohibées, notamment pour ce qui concerne les embargos, interdictions de livraison et mesures de contrainte économique.

Résumé

La notion de Marchandise prohibée désigne les marchandises exclues ou restreintes de l’importation, de l’exportation ou du transit pour des motifs réglementaires, politiques ou économiques. Issue à l’origine du Moyen Âge, la notion reste aujourd’hui principalement employée en droit douanier, du commerce extérieur et de l’environnement. Les bases juridiques regroupent une multitude de règles nationales et internationales, prévoyant parfois de sévères sanctions en cas d’infraction. La qualification d’une marchandise comme marchandise prohibée vise toujours un intérêt public, tel que la sécurité, l’ordre, la protection de l’environnement ou des consommateurs. En pratique, la connaissance et le respect scrupuleux des lois applicables sont indispensables pour éviter les risques juridiques liés au commerce de biens potentiellement prohibés.

Questions fréquemment posées

Quelles sont les conséquences juridiques en cas de violation de l’interdiction de marchandise prohibée ?

En cas de violation de l’interdiction relative aux marchandises prohibées, des sanctions pénales et administratives sont encourues. Très souvent, il s’agira d’une infraction à la loi sur le commerce extérieur (AWG) et au règlement sur le commerce extérieur (AWV). Selon l’article 18 AWG, une telle violation, notamment dans le contexte de l’importation ou de l’exportation de marchandises interdites (dites marchandises prohibées), peut être sanctionnée par une peine de prison allant jusqu’à cinq ans ou une amende. Dans les cas particulièrement graves – par exemple, si l’infraction crée un danger significatif pour la sécurité extérieure de la République fédérale d’Allemagne ou pour des intérêts majeurs de politique extérieure – la peine de prison encourue va de six mois à dix ans (§ 19 AWG). Outre les conséquences pénales, des amendes, le retrait d’autorisations, la confiscation ou la saisie des marchandises ainsi qu’une responsabilité civile peuvent également intervenir. De plus, une infraction peut entraîner une perte de réputation et des restrictions d’activité pour l’entreprise si elle se retrouve sur des listes de sanctions ou est signalée aux autorités.

Qui est, selon la loi, responsable du respect de l’interdiction relative aux marchandises prohibées ?

La responsabilité du respect de toutes les interdictions à l’export ou à l’import concernant les marchandises prohibées incombe en principe à celui qui exporte, importe, transporte ou soumet ces biens à une autre mesure relevant du droit du commerce extérieur. Il s’agit généralement de l’entreprise ou de la personne physique ou morale responsable du commerce extérieur. Si, au sein de l’entreprise, plusieurs personnes sont chargées des affaires de commerce extérieur, une responsabilité personnelle peut s’appliquer en vertu des règles générales relatives aux infractions (notamment l’article 9 de la loi sur les infractions administratives – OWiG). Les entreprises ont d’importantes obligations de diligence, notamment l’instauration de systèmes de conformité, la formation des collaborateurs et la mise en place de procédures de contrôle. La direction peut également voir sa responsabilité personnelle engagée en cas de manquement fautif à ses obligations d’organisation. En cas de négligence ou de violation délibérée, cela peut entraîner de lourdes conséquences pénales et administratives.

Les entreprises doivent-elles elles-mêmes contrôler si une marchandise est prohibée avant l’exportation ?

Oui, la loi impose aux entreprises l’obligation de vérifier de manière autonome si une exportation, importation ou un transit envisagé contrevient à une interdiction relative aux marchandises prohibées. Cela découle du principe d’auto-évaluation en droit du commerce extérieur. Les entreprises doivent donc s’assurer proactivement que l’opération concernée est soumise à une interdiction ou à une obligation d’autorisation. Pour cela, elles disposent notamment des numéros de tarif douanier, des listes de sanctions à jour, des prescriptions relatives aux embargos ainsi que des bases de données et listes d’exportation, par exemple des autorités allemandes ou européennes (ex : BAFA, portails de sanctions de l’UE). Les infractions résultant de l’ignorance ne sont généralement pas excusées, car les entreprises ont le devoir de mettre à jour régulièrement et d’appliquer leurs mécanismes de conformité. Les autorités douanières et les poursuites judiciaires vérifient, lors des contrôles à l’export, si cette obligation a été respectée.

Existe-t-il une possibilité d’obtenir une autorisation dérogatoire pour exporter des marchandises prohibées ?

Dans la plupart des cas, une autorisation d’exception pour les marchandises prohibées est légalement exclue, l’interdiction étant souvent absolue et impérative (par exemple en cas de restrictions commerciales vis-à-vis de pays sous embargo ou pour des objets présentant un risque important, telles que les armes ou les biens à double usage). Dans certains cas particuliers, toutefois, la législation prévoit certaines prérogatives permettant de délivrer des autorisations exceptionnelles, par exemple pour l’aide humanitaire, des projets scientifiques ou l’exécution d’obligations internationales. De telles exceptions sont strictement encadrées et accordées uniquement après examen approfondi et sous conditions strictes par les autorités compétentes, en particulier par l’Office fédéral pour l’économie et le contrôle des exportations (BAFA). Les modalités précises figurent dans les textes réglementaires pertinents (par exemple, le règlement sur le commerce extérieur, règlements de l’UE). Les demandes d’exception doivent impérativement être déposées de façon précoce et accompagnées de pièces justificatives complètes, une autorisation a posteriori étant en principe exclue.

Quelle est la différence juridique entre une marchandise prohibée et une marchandise soumise à autorisation ?

Sur le plan juridique, la différence fondamentale entre la marchandise prohibée et la marchandise soumise à autorisation réside dans le degré de restriction : la marchandise prohibée fait l’objet d’une interdiction absolue à l’import ou à l’export, qui ne peut être levée que dans des cas d’exception strictement prévus. L’exportation ou l’importation est donc en principe interdite. À l’inverse, la marchandise soumise à autorisation peut en principe être exportée ou importée mais nécessite une autorisation administrative, qui est délivrée dès lors que tous les critères sont satisfaits. La non-observation de cette obligation d’autorisation peut également être sanctionnée pénalement ou administrativement, mais à la différence des marchandises prohibées, il ne s’agit pas d’une interdiction absolue, mais d’un effet suspensif jusqu’à la délivrance de l’autorisation. Dans certains cas, la frontière entre les deux peut être floue, si bien qu’une analyse minutieuse du type de marchandise et du droit applicable demeure indispensable.

Quelles sont les obligations de documentation en lien avec les marchandises prohibées ?

Les sociétés exerçant une activité commerciale dans le commerce international de marchandises sont soumises à des obligations strictes de documentation. Pour la marchandise prohibée, il est impératif de conserver l’ensemble des documents commerciaux et de contrôle pertinents (par exemple, bons de livraison, factures, courriels, procès-verbaux) pendant la durée prévue par la loi – en général au moins cinq ans. Cette exigence sert tant à prouver la légalité de l’activité commerciale qu’à permettre un contrôle externe par les autorités douanières ou d’enquête. En cas de contrôle, toutes les étapes, notamment le contrôle des interdictions d’exportation et les mécanismes internes de contrôle, doivent être parfaitement traçables et vérifiables. Une documentation incomplète peut entraîner des sanctions supplémentaires, en particulier lorsqu’il subsiste un soupçon d’infraction ou de délit. Les exigences précises sont définies par le Code de commerce, le Code fiscal ainsi que par la réglementation spécifique au commerce extérieur.