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Liberté de conviction

Définition et portée de la liberté de confession

Die Liberté de confession est un droit fondamental central, reconnu notamment dans les États de droit démocratiques comme un mécanisme de protection de la liberté de conviction individuelle. Elle comprend le droit pour chaque personne de choisir librement une confession religieuse, philosophique ou sans confession, de l’exprimer, de la pratiquer ou de la rejeter. La liberté de confession est étroitement liée à l’interdiction de discrimination, à la liberté de religion et à la liberté de conscience.

Contexte historique

Le développement de la liberté de confession est étroitement lié à l’histoire des droits de l’homme et du siècle des Lumières. Au cours de l’histoire européenne, en particulier après les Réformes et les guerres de religion qui s’en sont suivies, le concept de liberté de confession a gagné en importance. Aux XIXᵉ et XXᵉ siècles, elle a été ancrée dans les constitutions nationales ainsi que dans les accords internationaux.

Bases juridiques de la liberté de confession

Liberté de confession dans la Loi fondamentale (Allemagne)

La liberté de confession est réglementée à l’ article 4 de la Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne (GG) :

  • Article 4, alinéa 1 GG : « La liberté de croyance, de conscience et la liberté de confession religieuse et philosophique sont inviolables. »
  • Article 4, alinéa 2 GG : « L’exercice ininterrompu de la religion est garanti. »

La liberté de confession est ainsi explicitement protégée et érigée en droit fondamental inaliénable. Elle est en outre largement protégée contre toute modification par la garantie d’éternité de l’article 79, alinéa 3 GG.

Signification constitutionnelle

Dans l’ordre constitutionnel allemand, la liberté de confession a le statut d’un droit fondamental garanti sans réserve. Les restrictions ne sont possibles que dans des limites très strictes et pour un intérêt constitutionnel impérieux, par exemple pour la protection de la sécurité publique ou d’autres biens protégés par la Constitution. Les restrictions prévues par la loi ordinaire doivent toujours passer par un examen strict de proportionnalité.

Bases juridiques internationales

Les sources juridiques internationales protègent également la liberté de confession, notamment :

  • Article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies (DUDH) : Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion.
  • Article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) : Comprend la protection de la liberté de pensée, de conscience et de religion, y compris la liberté de changer de religion ou de conviction ou d’en exprimer les convictions.

Ces dispositions internationales influencent le droit national et garantissent un standard minimum de protection.

Contenu et étendue de la liberté de confession

Liberté de confession positive et négative

La liberté de confession englobe deux dimensions essentielles :

Liberté de confession positive

Le droit de s’identifier activement à une confession religieuse ou à une vision du monde, d’en changer, de la pratiquer individuellement ou collectivement et de la manifester publiquement.

Liberté de confession négative

Le droit de n’appartenir à aucune religion ou doctrine, de ne pas la pratiquer et de refuser ou de garder secrète sa conviction vis-à-vis de tiers.

Portée personnelle et matérielle de la protection

Portée personnelle de la protection

La liberté de confession s’applique à toutes les personnes physiques, indépendamment de l’âge, de l’origine, de la nationalité ou d’autres caractéristiques. Les personnes morales de droit privé, notamment les communautés religieuses et idéologiques, peuvent également invoquer la liberté de confession.

Portée matérielle de la protection

Sont protégées les convictions portant sur la vision du monde ou la religiosité. Cela englobe non seulement l’attitude intérieure mais aussi l’expression et la diffusion publique des confessions, que ce soit par des mots, des écrits ou des actes symboliques.

Limites de la liberté de confession

Des limites existent notamment en cas de conflit avec d’autres droits fondamentaux ou d’intérêts légalement protégés, tels que la sécurité publique, la protection de la jeunesse ou les droits de tiers. Une restriction n’est admissible que dans le respect du principe de proportionnalité et de la garantie du contenu essentiel du droit.

Manifestations et domaines d’application

École et éducation

La liberté de confession joue un rôle prépondérant dans le secteur scolaire. Aucun élève ne peut être contraint de participer à des actes religieux ou d’adopter une conviction déterminée. Il en va de même pour les enseignants, à moins que l’enseignement religieux ne fasse partie intégrante de leurs fonctions.

Droit du travail

Les salariés ne peuvent être ni défavorisés ni favorisés en raison de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une confession ou une vision du monde, dans la mesure où les intérêts de l’entreprise ne s’y opposent pas. Des exceptions existent dans le cas d’entreprises de tendance, telles que les œuvres caritatives ou religieuses.

Nationalité et administration publique

Les dispositions relatives à la nationalité ou à l’accès à la fonction publique ne peuvent non plus discriminer une personne en raison de ses convictions religieuses ou philosophiques. Le principe de neutralité impose aux services publics une abstention religieuse et philosophique.

Jurisprudence sur la liberté de confession

Cour constitutionnelle fédérale

La Cour constitutionnelle fédérale a à plusieurs reprises souligné et élargi la protection de la liberté de confession. Elle considère la liberté de confession non seulement comme un droit individuel de défense contre l’intervention de l’État, mais également comme une base pour l’égalité de traitement dans la vie publique et privée.

Cour européenne des droits de l’homme (CEDH)

La CEDH examine régulièrement les recours concernant la violation de la liberté de confession. Sa jurisprudence souligne que les ingérences ne peuvent être proportionnées qu’en cas de besoin social impérieux.

Liberté de confession dans le contexte d’autres droits fondamentaux

La liberté de confession est étroitement liée à d’autres droits fondamentaux :

  • Liberté d’expression : L’expression de sa confession est également protégée par le droit à la liberté d’expression.
  • Interdiction de discrimination : Toute discrimination en raison d’une confession est interdite (art. 3 GG).
  • Liberté d’association : L’exercice collectif de la religion repose souvent sur la liberté d’association.

Conclusion et perspectives

La liberté de confession est un droit fondamental indispensable, qui protège tant la diversité des convictions religieuses et idéologiques que la coexistence pacifique dans une société moderne et pluraliste. Son interprétation et sa mise en œuvre sont soumises à une évolution constante de la société et à une adaptation continue par le législateur et la jurisprudence, notamment dans le contexte d’une diversité croissante.


Sources juridiques et bibliographiques :

  • Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne
  • Convention européenne des droits de l’homme
  • Déclaration universelle des droits de l’homme
  • Cour constitutionnelle fédérale (jurisprudence constante)
  • Commentaires et manuels récents sur le droit constitutionnel allemand et européen

Foire aux questions

Quels droits fondamentaux concrets garantissent la liberté de confession en Allemagne ?

En Allemagne, la liberté de confession est principalement protégée par l’article 4 de la Loi fondamentale (GG). Cet article couvre la liberté de croyance, de conscience et de confession ainsi que la liberté de conviction religieuse et philosophique. L’article 140 GG, en liaison avec les articles de la Constitution de Weimar (notamment l’art. 136 WRV), complète cette protection. Les dispositions correspondantes garantissent qu’aucune personne ne peut être favorisée ou défavorisée en raison de sa confession religieuse ou de sa conviction philosophique. De même, les associations dont l’objet ou les activités portent atteinte à la liberté de confession sont anticonstitutionnelles (§ 2 VereinsG).

Dans quelle mesure la liberté de confession est-elle pertinente dans le système scolaire allemand ?

Dans le domaine scolaire, la liberté de confession revêt une importance juridique particulière. L’article 7 GG prévoit la neutralité religieuse des écoles publiques tout en protégeant le droit des personnes exerçant l’autorité parentale de décider de l’éducation religieuse de leurs enfants (art. 6, 4 GG). L’enseignement religieux dans les écoles publiques est en principe une matière ordinaire, mais il doit être dispensé séparément selon les confessions et conformément aux principes de la communauté religieuse concernée. Les élèves peuvent se désinscrire de l’enseignement religieux pour des raisons de conscience. Pour les écoles sans confession (par ex. les écoles communautaires), la Loi fondamentale prévoit également qu’il n’y a pas d’instruction confessionnelle.

L’État peut-il demander ou enregistrer la confession religieuse ou philosophique d’un citoyen ?

En principe, selon l’art. 136, al. 3 WRV (en liaison avec l’art. 140 GG), l’État n’a pas le droit de contraindre qui que ce soit à révéler sa confession religieuse ou philosophique. Des exceptions existent uniquement lorsque des obligations légales le nécessitent, en particulier dans le contexte des lois fiscales (par ex. obligation de l’impôt ecclésiastique), des dispositions scolaires ou à des fins statistiques, dès lors qu’elles sont prévues par la loi. De telles données ne peuvent être recueillies et traitées que dans la mesure nécessaire à la réalisation du but déterminé. Une obligation générale de révéler la confession n’est pas permise.

Quelles restrictions à la liberté de confession sont juridiquement possibles ?

La liberté de confession, comme la majorité des droits fondamentaux, n’est pas garantie de manière illimitée. Les restrictions ne sont permises qu’en vertu de l’art. 4, al. 2 GG, par des droits constitutionnels concurrents, c’est-à-dire en conformité avec d’autres droits fondamentaux ou valeurs constitutionnelles telles que l’ordre public. Cela comprend par exemple l’interdiction d’associations anticonstitutionnelles ou le danger pour la sécurité publique. Toute restriction requiert une base légale et doit respecter le principe de proportionnalité. Des exigences élevées s’appliquent, car il s’agit d’un droit fondamental garanti sans réserve.

Comment la liberté de confession est-elle protégée dans la vie professionnelle ?

En droit du travail, la liberté de confession est notamment prise en compte dans la loi générale sur l’égalité de traitement (AGG). Les discriminations dues à la religion ou à la conviction sont en principe interdites. Des exceptions existent dans certains cas, notamment pour les entreprises de tendance (par ex. Églises et leurs institutions), qui peuvent exiger de leurs employés une appartenance religieuse ou une loyauté déterminée (§ 9 AGG). Cependant, ces exigences doivent elles aussi être proportionnées et ne doivent pas constituer une discrimination inadmissible. La jurisprudence de la Cour fédérale du travail et de la Cour de justice de l’Union européenne précise régulièrement l’admissibilité de telles exigences.

Existe-t-il des règles particulières concernant les symboles religieux dans l’espace public en raison de la liberté de confession ?

L’utilisation de symboles religieux dans l’espace public et notamment dans les institutions de l’État (par ex. administrations, tribunaux ou écoles) fait l’objet de controverses juridiques et de décisions judiciaires fréquentes. Le principe de base veut que l’État soit tenu à la neutralité philosophique et religieuse. La Cour constitutionnelle fédérale a jugé que les signes visibles dans les établissements publics, tels que le port du voile par les enseignants ou l’apposition de crucifix dans les salles de classe, nécessitent une pondération soigneuse entre la liberté individuelle de confession des intéressés et le principe de neutralité de l’État. En règle générale, les symboles religieux ne doivent pas conduire à ce que des personnes d’autres convictions ou sans conviction se sentent discriminées ou défavorisées.

Comment la liberté de confession se rapporte-t-elle au principe de neutralité de l’État ?

Le principe de neutralité impose à l’État allemand de se comporter de manière neutre en matière religieuse et philosophique. Cela signifie que l’État ne doit favoriser ni désavantager aucune direction religieuse ou philosophique. Ce principe vise à protéger la liberté de confession dans un État diversifié et ouvert. Il trouve notamment à s’appliquer dans le domaine éducatif, dans l’audiovisuel public et dans l’administration. Ce principe n’implique pas une séparation absolue entre l’État et la religion ; en effet, l’État coopère avec les communautés religieuses là où la loi le prévoit (par exemple impôt ecclésiastique, enseignement religieux), sans pour autant renoncer à la neutralité.