Définition et qualification juridique du jugement additionnel
Das Jugement additionnel est une décision particulière du juge dans la procédure civile allemande. Il est rendu lorsqu’un tribunal a déjà statué par un jugement (principal) sur une partie de l’objet du litige et qu’il doit se prononcer ultérieurement sur une autre partie jusqu’alors omise ou négligée. Le jugement additionnel vise en particulier à statuer sur des demandes qui n’ont pas été prises en compte dans le jugement initial, comme par exemple la décision sur les frais ou la force exécutoire provisoire. La base juridique du jugement additionnel se trouve à l’article 321 du Code de procédure civile (ZPO).
Conditions et champ d’application
Conditions matérielles
Un jugement additionnel n’est envisageable que si, lors du prononcé d’un jugement (principal), le tribunal n’a pas statué sur une part non négligeable de l’objet du procès – en particulier sur certaines demandes. Cela peut notamment se produire dans les cas suivants :
- Le tribunal omet, sans intention, de statuer sur certaines demandes (par exemple, l’omission de demandes accessoires – telles que la prise en charge des frais ou le paiement d’intérêts).
- Le dispositif du jugement omet une déclaration qui aurait été nécessaire (absence de décision sur la force exécutoire provisoire).
- Des décisions accessoires non autonomes ou d’autres questions procédurales n’ont pas été prises en compte par erreur.
Le jugement additionnel complète donc le jugement déjà rendu et remédie à son incomplétude.
Base juridique
La base juridique du jugement additionnel est l’article 321 ZPO. Le texte légal est le suivant :
« Si le tribunal n’a pas statué dans son jugement sur une partie non négligeable de l’objet du litige, il peut, sur requête, se prononcer ultérieurement par un jugement complémentaire sur cette partie. »
De plus, l’article 329, alinéa 2 ZPO prévoit expressément que les juridictions d’appel peuvent également rendre un jugement additionnel.
Procédure de délivrance d’un jugement additionnel
Droit à la demande et délai de présentation
Le jugement additionnel n’est rendu que sur demande d’une partie. Sans une telle demande, le tribunal n’agit pas d’office. Le délai pour présenter la demande est fixé à l’article 321, alinéa 2 ZPO et est de deux semaines à compter de la signification du jugement d’origine. La demande de délivrance d’un jugement additionnel doit être déposée dans ce délai.
Contenu et forme du jugement additionnel
Le jugement additionnel présente essentiellement la même structure formelle qu’un « jugement ordinaire » : il se compose de l’en-tête, du dispositif, de l’exposé des faits, des motifs et de la signature des juges compétents. Il doit permettre d’identifier les points restés sans décision dans le jugement d’origine auxquels il se rapporte. Au dispositif, il faut statuer entièrement sur les demandes jusque-là négligées.
Distinction d’avec d’autres décisions judiciaires
Le jugement additionnel doit être distingué des autres décisions judiciaires ultérieures :
- Jugement complémentaire (§ 321 ZPO) : Les termes « jugement complémentaire » et « jugement additionnel » sont souvent employés comme synonymes. Cependant, dans le langage précis, le jugement additionnel vise de manière générale la décision sur des demandes jusque-là non traitées, tandis que le jugement complémentaire porte notamment sur la décision ultérieure concernant des décisions accessoires (par ex. frais, exécution).
- Rectification selon l’article 319 ZPO : Vise à corriger des erreurs de rédaction ou de calcul, mais non à compléter des décisions omises.
- Rectification d’office du jugement : Le tribunal peut corriger de sa propre initiative des erreurs sur les faits ou dans la rédaction, mais les demandes omises ne peuvent être traitées que par un jugement additionnel.
Effets juridiques et importance du jugement additionnel
Effet obligatoire
Un jugement additionnel complète le jugement initial de sorte que les deux jugements sont considérés comme un tout. L’autorité de la chose jugée s’étend, après la délivrance du jugement additionnel, à toutes les parties tranchées par le jugement d’origine et par le jugement additionnel.
Possibilité de recours
Le jugement additionnel peut, comme tout jugement, faire l’objet des voies de recours légales. Les délais ordinaires pour l’appel ou le recours s’appliquent à compter de la signification du jugement additionnel, pour autant que le recours ne concerne que l’objet du jugement additionnel. Si une partie attaque à la fois le jugement initial et le jugement additionnel, chacun doit être attaqué par le recours approprié.
Importance pratique et cas typiques d’application
Exemples d’application fréquents
Le jugement additionnel joue notamment un rôle en pratique judiciaire lorsque :
- Des demandes relatives aux frais n’ont pas été tranchées.
- La décision sur la force exécutoire provisoire manque dans le jugement principal.
- L’objet du litige a été seulement partiellement tranché par un jugement partiel, le reste étant omis par inadvertance.
- Aucun jugement n’a été rendu sur une compensation subsidiaire.
Importance pour les parties
Pour les parties à un litige, le jugement additionnel assure que toutes les demandes formulées en cours de procédure soient entièrement tranchées et garantit ainsi une pleine clarté juridique. Il sert également à la protection effective des droits, en permettant de corriger a posteriori les lacunes dans la procédure de décision.
Cas particuliers et spécificités du jugement additionnel
Jugement additionnel en appel
Conformément à l’article 329, alinéa 2 ZPO, la juridiction d’appel peut également rendre un jugement additionnel lorsqu’elle n’a pas tranché sur certaines parties de l’objet du litige lors de sa décision sur l’appel. Les règles de procédure correspondent essentiellement à celles applicables en première instance.
Lien avec le jugement principal
Le jugement additionnel ne doit pas remettre en cause ni modifier la substance du jugement initial. Il sert uniquement à statuer ultérieurement sur des points jusque-là non tranchés. Une modification matérielle du jugement de première instance n’est pas permise par le biais du jugement additionnel.
Références bibliographiques et sources complémentaires
- Zöller, ZPO, § 321 n° 1 et s.
- Musielak/Voit, ZPO, § 321 n° 1 et s.
- Thomas/Putzo, ZPO, § 321 n° 1 et s.
- BGH, arrêt du 10.07.2014 – IX ZR 360/13
- Code de procédure civile (ZPO), § 321
Résumé
Le jugement additionnel est un instrument important pour compléter les décisions judiciaires en procédure civile. Il garantit que toutes les demandes et objets de la procédure sont entièrement tranchés. Ses fondements juridiques se trouvent principalement à l’article 321 ZPO. Le jugement additionnel contribue de manière significative à la sécurité juridique et à l’efficacité de la protection juridique, en complétant a posteriori les points de décision omis.
Questions fréquemment posées
Dans quels cas un jugement additionnel peut-il être rendu ?
Un jugement additionnel est toujours envisageable lorsqu’un jugement n’a pas statué, en tout ou en partie, sur la créance revendiquée ou sur un aspect accessoire de la procédure – comme les frais ou la force exécutoire – ou ne l’a pas fait de façon expresse. La condition est qu’il s’agisse à cet égard d’une « décision restée en suspens », c’est-à-dire qu’il ne s’agisse pas d’un rejet implicite de la demande. Les cas typiques sont, par exemple, l’omission par inadvertance d’une demande subsidiaire, l’absence de fixation des frais ou de décision concernant les intérêts. Le jugement additionnel permet de combler cette lacune sans annuler ni modifier le dispositif déjà prononcé. Toutefois, il n’est possible de rendre un jugement additionnel que tant que le jugement principal n’est pas devenu définitif, car une fois la force de chose jugée acquise, compléter les décisions est en principe exclu.
Quelle différence entre jugement additionnel et jugement complémentaire ?
Le droit allemand de la procédure civile distingue le jugement additionnel du jugement complémentaire. Tandis que le jugement additionnel, conformément à l’article 321 ZPO (Code de procédure civile), comble un défaut de décision sur un point matériellement invoqué mais négligé, le jugement complémentaire vise à combler un oubli concernant la décision sur les frais. En pratique, les termes sont toutefois souvent employés indifféremment, ce qui n’est pas techniquement correct. Il est important également de noter que le jugement complémentaire a généralement une portée plus large et ne touche pas uniquement les décisions accessoires ; le jugement additionnel peut, quant à lui, porter à la fois sur la demande principale non tranchée et sur des décisions accessoires.
La demande de jugement additionnel est-elle soumise à un délai ?
La demande de délivrance d’un jugement additionnel est en principe soumise à un délai. Selon l’article 321, alinéa 2 ZPO, la demande ne peut être déposée que dans les deux semaines suivant la signification du jugement complet. Ce délai de deux semaines vise l’accélération de la procédure et la sécurité juridique. Si la partie omet ce délai, la demande de jugement additionnel est irrecevable, sauf s’il y a faute non imputable ou si le tribunal statue sur rectification d’office. Il est également possible, en appel ou en révision, d’invoquer l’omission d’une décision non tranchée, à condition que le jugement principal ne soit pas encore définitif.
Quels sont les effets du jugement additionnel sur le jugement initial ?
Le jugement additionnel complète uniquement le jugement déjà rendu en ajoutant la décision manquante, sans affecter les autres constatations déjà faites. Il a un effet rétroactif, c’est-à-dire que l’acquisition de l’autorité de la chose jugée s’applique à la date du jugement initial. Cela évite toute contradiction entre les décisions. Les voies de recours contre le jugement principal s’étendent, en raison de leur lien, également au jugement additionnel, tant que la question litigieuse n’est pas définitivement tranchée. Il convient également de noter que le délai d’appel peut s’en trouver affecté, notamment si la décision complète sur l’objet du litige n’intervient qu’avec le jugement additionnel.
Dans quelle mesure le jugement additionnel est-il conditionné par l’autorité de la chose jugée ?
Le jugement additionnel, comme le jugement principal, peut faire l’objet d’un appel et n’acquiert pas automatiquement force de chose jugée dès lors que le jugement principal est exécutoire. En réalité, la régularisation d’une décision omise par jugement additionnel n’est possible que tant que le jugement principal, sur le point concerné, n’est pas encore définitif. Une fois l’autorité de la chose jugée acquise sur l’objet du litige concerné, la voie du jugement additionnel est fermée. Cela garantit la sécurité juridique et prévient une insécurité juridique durable sur la valeur des décisions judiciaires.
Le jugement additionnel peut-il également corriger des erreurs matérielles du jugement initial ?
Non, le jugement additionnel ne permet que de compléter une décision omise. Les erreurs matérielles du jugement initial, telles qu’une mauvaise interprétation des faits ou des normes, ne peuvent pas être corrigées au moyen d’un jugement additionnel. Seuls les recours ordinaires tels que l’appel, la révision ou la contestation pour déni d’audition sont alors ouverts. Le jugement additionnel est purement complémentaire et ne permet pas de réévaluer intégralement ou de modifier les décisions déjà rendues.
Quels recours sont ouverts contre un jugement additionnel ?
En principe, les mêmes voies de recours sont ouvertes contre le jugement additionnel que contre le jugement principal. Il s’agit en général de l’appel ou – sous certaines conditions de valeur ou d’autorisation – de la révision ou du recours en plainte. En outre, des erreurs commises lors du prononcé du jugement additionnel, par exemple lorsqu’une affaire définitivement jugée a été illégalement tranchée une nouvelle fois, peuvent être contestées par une contestation pour déni d’audition (§ 321a ZPO) ou, dans des cas particuliers, par le recours immédiat. Les délais des voies de recours sont en principe calculés à compter de la signification formelle du jugement additionnel et sont indépendants de ceux du jugement principal.