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Jugement déclaratoire

Définition et importance du jugement déclaratoire

Das Jugement déclaratoire est un jugement régi par le droit allemand de la procédure civile, par lequel l’existence ou l’inexistence d’une relation juridique ou l’authenticité ou la fausseté d’un document sont établies. Contrairement au jugement de condamnation et au jugement constitutif, il n’impose aucune obligation d’agir ni ne modifie directement un droit, mais rend une décision contraignante sur l’existence ou l’inexistence d’une relation juridique. Le jugement déclaratoire apporte ainsi de la clarté juridique entre les parties et sert à prévenir d’autres litiges.

Nature juridique et caractéristiques du jugement déclaratoire

Distinction par rapport aux jugements de condamnation et constitutifs

Un jugement déclaratoire se différencie fondamentalement des autres types de jugements :

  • Ein Jugement de condamnation oblige le défendeur à accomplir un acte précis, à tolérer ou à s’abstenir, par exemple à payer une somme d’argent.
  • Ein Jugement constitutif provoque immédiatement une modification juridique, comme par exemple le divorce d’un mariage.
  • Das Jugement déclaratoire En revanche, il ne fait qu’apporter une clarification juridique sans entraîner directement une modification de droit ou l’exécution d’une obligation.

Force obligatoire et effets

Le jugement déclaratoire a un effet contraignant entre les parties (inter partes) et empêche tout nouveau litige concernant l’objet constaté (force de chose jugée – § 322 ZPO). Il constitue la base de futures actions en exécution ou permet de contrer des demandes infondées. Un jugement déclaratoire n’est pas exécutoire car il ne pose pas d’obligation de prestation.

Bases légales

Le jugement déclaratoire est prévu en particulier dans les §§ 256 et 620 du Code de procédure civile allemand (ZPO). Les conditions essentielles requises pour une action en constatation et, par conséquent, pour l’obtention d’un jugement déclaratoire, sont définies en détail par la loi.

§ 256 ZPO – Action en constatation

§ 256 alinéa 1 ZPO dispose :

« Une action en constatation de l’existence ou de l’inexistence d’une relation juridique… peut être intentée si le demandeur a un intérêt légitime à ce que la relation juridique … soit établie rapidement par décision judiciaire. »

Cette disposition limite l’action en constatation aux cas dans lesquels un intérêt à la constatation existe.

Conditions d’un jugement déclaratoire

Intérêt à la constatation

Un critère central est l’ Intérêt à la constatation intérêt à la constatation du demandeur. Cet intérêt existe lorsque le demandeur se trouve dans l’incertitude concernant la relation juridique et que le jugement déclaratoire lui apporte clarté et sécurité juridique. L’intérêt à la constatation fait notamment défaut lorsque le demandeur peut introduire une action en prestation et que cela lui est possible et raisonnablement exigible (prévalence de l’action en prestation).

Exemples d’intérêt à la constatation

  • Prescription imminente d’un droit
  • Persistance d’un danger ou d’un trouble causé par l’adversaire
  • Irrationalité économique d’une action en prestation dans un cas particulier
  • Incertitude quant à l’existence d’une relation juridique après exécution

Objet de la constatation

Peuvent uniquement être constatés l’existence ou l’inexistence d’une relation juridique ou l’authenticité/l’inauthenticité d’un document (§ 256 alinéa 1 ZPO). Une question de droit abstraite ou de simples faits ne peuvent pas faire l’objet d’un jugement déclaratoire. Par relations juridiques au sens de la loi, il s’agit de relations concrètes, réglementées juridiquement, entre personnes ou entre une personne et une chose.

Subsidiarité par rapport à l’action en prestation

Selon la jurisprudence constante, l’action en constatation – et donc le jugement déclaratoire – est subsidiaire, c’est-à-dire : si la revendication d’un droit à prestation est possible et raisonnablement exigible, c’est cette action qui doit être intentée. Ce n’est qu’à titre exceptionnel, notamment en cas de droits futurs ou conditionnels, qu’un jugement déclaratoire est admissible.

Recevabilité pour des relations juridiques futures

Même pour une relation juridique future mais déjà précisée, un jugement déclaratoire est admissible selon § 256 alinéa 2 ZPO, par exemple pour constater l’obligation d’indemnisation résultant d’un événement déjà survenu.

Domaines d’application du jugement déclaratoire

Procédure civile

En droit civil, les jugements déclaratoires sont fréquemment utilisés, notamment pour déterminer le principe d’une responsabilité (par exemple constater qu’un défendeur est responsable envers le demandeur d’un dommage particulier sans arrêter le montant du préjudice). Le jugement déclaratoire joue également un rôle central dans les cas de responsabilité médicale, d’accidents de la circulation et de délits.

Droit public et procédure administrative

Des jugements déclaratoires comparables existent également en droit de la procédure administrative (§ 43 VwGO) et dans d’autres règles de procédure, permettant une clarification juridique sans ordonnance de prestation.

Droit du travail

En droit du travail, le jugement déclaratoire sert notamment à établir l’existence ou l’inexistence d’un contrat de travail ou la reconnaissance de l’appartenance à l’entreprise.

Force de chose jugée et effets du jugement déclaratoire

Le jugement déclaratoire établit un constat contraignant entre les parties et est obligatoire dans les procédures ultérieures portant sur le même objet de litige (force de chose jugée matérielle, § 322 ZPO). Il fournit ainsi une base solide pour d’autres démarches juridiques, comme par exemple la revendication ultérieure de droits à prestation après la prise de décision.

Particularités et formes spéciales du jugement déclaratoire

Jugement déclaratoire partiel

Une forme spéciale est le Jugement déclaratoire partiel (§ 303 ZPO). Dans le cadre d’un procès en cours, il est alors statué sur l’existence ou non d’une relation juridique ou d’une question préalable, afin de former la base de décision pour la procédure pendante.

Constatation négative et positive

Le jugement déclaratoire peut intervenir sous la forme d’une constatation positive (« il existe quelque chose ») ou négative (« il n’existe pas quelque chose »). La constatation négative sert principalement à l’opposition à des prétentions injustifiées, notamment par le biais d’une action en constatation négative.

Limites et restrictions du jugement déclaratoire

Le jugement déclaratoire est irrecevable s’il n’existe pas d’intérêt digne de protection ou si la décision serait de nature abstraite ou hypothétique. L’action en constatation est également exclue si le demandeur peut raisonnablement et effectivement agir en prestação. De plus, l’étendue de la relation juridique à constater doit être précisément circonscrite ; une constatation de questions générales de droit n’est pas admissible.

Perspectives internationales

Dans d’autres systèmes juridiques, il existe parfois des institutions comparables, bien que sous d’autres terminologies, par exemple le declaratory judgment en droit anglo-américain. Néanmoins, il existe des différences dans le champ d’application, la force contraignante et les conditions de recevabilité.

Résumé

Le jugement déclaratoire joue un rôle important dans la procédure civile allemande pour la clarification définitive et revêtue de l’autorité de la chose jugée de relations juridiques contestées. Il permet la protection des parties grâce à la sécurité juridique précoce, notamment pour prévenir des conflits plus larges ou récurrents. Ses conditions, effets et conséquences juridiques sont définies précisément par la législation ainsi que par la jurisprudence. Le jugement déclaratoire est un élément central du système de protection juridique et sert au maintien de la paix juridique par la clarification contraignante des relations juridiques avant ou au préalable d’une action en prestation.

Questions fréquemment posées

Quelles conditions doivent être réunies pour intenter une action en constatation ?

Pour l’introduction d’une action en constatation selon § 256 alinéa 1 ZPO (Code de procédure civile), certaines conditions doivent être remplies. Il doit exister initialement un intérêt légitime à la constatation rapide de l’existence ou non d’une relation juridique. L’intérêt à la constatation suppose qu’il existe une relation juridique concrète entre les parties et dont la clarification est importante pour le demandeur. Cet intérêt fait défaut si le demandeur pourrait atteindre son but par le biais d’une action en prestation ou en modification (subsidiarité de l’action en constatation). Il est également requis que la question litigieuse soit encore ouverte, c’est-à-dire qu’il n’y ait incertitude ou doute sur la relation juridique, susceptible d’être levé par la constatation. Enfin, aucune autre action ne doit être prioritaire ; en particulier, une action en prestation ne doit pas être possible et raisonnablement exigible.

Dans quels cas une action en constatation est-elle irrecevable ?

Une action en constatation est irrecevable lorsqu’une action en prestation est possible et raisonnablement exigible pour le demandeur. Cela signifie, par exemple, que si un droit peut être satisfait par une action en paiement (par exemple une demande en paiement) et que cela est raisonnable, le demandeur doit choisir cette option. L’action en constatation est subsidiaire. Par ailleurs, elle est irrecevable en l’absence d’intérêt à la constatation – par exemple, si la relation juridique a déjà été définitivement réglée ou clarifiée, ou si l’issue du litige n’a plus de portée pratique pour les parties (par exemple, parce que la relation juridique a pris fin par l’écoulement du temps). Elle est également irrecevable si aucune incertitude pertinente juridiquement n’existe ou si l’on cherche uniquement à résoudre une question abstraite de droit sans lien avec une relation juridique concrète.

Le défendeur est-il lié par un jugement déclaratoire ?

Oui, tant le demandeur que le défendeur sont liés par un jugement déclaratoire rendu. Le jugement déclaratoire a une force contraignante (effet constitutif au sens large) entre les parties dans la mesure où la relation juridique constatée par le jugement est considérée comme obligatoire dans toute procédure ultérieure entre ces mêmes parties. La force de chose jugée matérielle (§ 322 ZPO) empêche que la question tranchée soit soumise à nouveau au juge entre les mêmes parties. Les tiers n’ayant pas été parties à la procédure ne sont pas concernés.

Comment le jugement déclaratoire affecte-t-il la prescription ?

L’introduction d’une action en constatation peut avoir une incidence sur la prescription. Selon § 204 alinéa 1 n°1 BGB, la saisine du tribunal par une action en constatation – comme toute action relative à un droit – interrompt la prescription du droit sur lequel porte la relation juridique à constater. Cette interruption n’intervient cependant qu’en présence d’un véritable intérêt à la constatation et si l’action est recevable. Elle prend fin avec la décision irrévocable ou la clôture de la procédure.

Les demandes de constatation négative sont-elles aussi possibles ?

Oui, la loi admet aussi bien des demandes de constatation positive que négative. Une demande de constatation négative vise à faire établir par le tribunal qu’une relation juridique ou qu’un droit n’existe pas (« Intérêt à la constatation négative »). De telles situations sont par exemple données lorsque le demandeur craint d’être poursuivi par le défendeur ou a déjà reçu une mise en demeure. La jurisprudence exige ici également un intérêt légitime à clarifier l’absence d’un droit ou d’une relation juridique avant toute action en prestation.

Quels effets un jugement déclaratoire produit-il à l’égard des tiers ?

En principe, un jugement déclaratoire ne produit d’effets qu’inter partes, c’est-à-dire uniquement entre les parties au procès. Les tiers qui n’ont pas participé à la procédure ne sont pas liés par la force de chose jugée du jugement et peuvent faire valoir leur propre position juridique différente. Ce n’est que dans des cas exceptionnels particuliers, tels que dans le cadre d’une indivision ou en cas de succession, que le jugement peut également avoir des effets sur des tiers.

Une action en prestation peut-elle être requalifiée en action en constatation ?

En principe, une action en prestation peut être requalifiée en action en constatation si les conditions de la requalification selon § 140 BGB sont remplies et que le droit à constater est suffisamment déterminé. Il faut, pour cela, que les faits de la cause et les prétentions résultant de l’exposé du demandeur permettent de conclure sans équivoque qu’il aurait aussi souhaité la simple constatation du droit s’il avait eu connaissance de l’irrecevabilité de son action en prestation. Le tribunal doit tenir compte lors de la requalification de l’intérêt du demandeur et ne peut adopter aucune décision plus défavorable pour lui.