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Interdiction de discrimination en droit de la concurrence

Notion et portée de l’interdiction de discrimination en droit de la concurrence

Das Interdiction de discrimination en droit de la concurrence est un principe central visant à garantir l’égalité de traitement entre les acteurs du marché et à empêcher des pratiques anticoncurrentielles déloyales. Il oblige les entreprises et les opérateurs économiques à assurer l’égalité de traitement de leurs partenaires commerciaux et concurrents et à éviter toute discrimination injustifiée. L’interdiction de discrimination joue un rôle important tant dans le droit allemand que dans le droit européen de la concurrence. Elle s’applique à différents domaines juridiques, notamment le droit des ententes ainsi que la législation relative à la concurrence déloyale.


Fondements juridiques de l’interdiction de discrimination

Interdiction de discrimination dans le droit allemand des ententes

L’interdiction de discrimination est principalement consacrée dans la Loi contre les restrictions de concurrence (GWB) Les dispositions pertinentes se trouvent à l’article 19, alinéa 2, n° 1 du GWB. Il y est stipulé qu’une entreprise dominante ou une entreprise disposant d’une puissance de marché supérieure vis-à-vis des non-consommateurs ne doit pas imposer des « conditions inéquitables pour des prestations équivalentes à certaines entreprises, notamment des détaillants », à moins qu’il n’existe une justification objective à ces différences.

Protection des concurrents et liberté commerciale

L’interdiction de discrimination protège avant tout les concurrents en évitant que des entreprises individuelles ne soient désavantagées par des comportements abusifs sur le marché. Elle contribue également à l’ouverture structurelle du marché en garantissant la liberté du commerce et l’égalité des chances.

Interdiction de discrimination au niveau européen

Le droit européen de la concurrence contient également des dispositions similaires. L’article 102 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), qui interdit l’abus de position dominante, revêt ici une importance particulière. Selon l’art. 102, alinéa c TFUE, il est interdit d’« appliquer à l’égard de partenaires commerciaux des conditions inégales pour des prestations équivalentes et de les désavantager ainsi dans la concurrence ».


Champ d’application de l’interdiction de discrimination

Entreprises en position dominante

L’interdiction de discrimination vise en premier lieu les entreprises détenant une position dominante ainsi que les entreprises disposant d’un pouvoir de marché relatif ou supérieur. Ces entreprises sont tenues de traiter leurs partenaires commerciaux dans des conditions équivalentes, sauf si des raisons objectives justifient une différenciation.

Rapports avec des tiers et avec le consommateur final

L’interdiction de discrimination s’applique surtout dans les relations entre entreprises, notamment envers les concurrents directs ou indirects. Elle ne protège pas les intérêts strictement des consommateurs, mais vise principalement les concurrents et partenaires commerciaux dans les échanges commerciaux.


Conditions d’une discrimination illicite

Éléments constitutifs

Une discrimination interdite suppose que

  • une entreprise détienne une position dominante sur le marché ou une puissance de marché supérieure,
  • des partenaires contractuels équivalents soient traités différemment sans justification objective,
  • cette inégalité de traitement ait un effet préjudiciable pour les entreprises concernées et potentiellement sur la concurrence.

Justification objective

Il n’y a pas discrimination lorsque un motif objectif justifie la différence de traitement. De tels motifs peuvent être, par exemple, un volume de commande différent, la solvabilité, des structures de coûts différentes, des nécessités logistiques ou des particularités liées au produit. Une appréciation juridique et économique objective au cas par cas est toujours déterminante.


Sanctions et conséquences juridiques en cas d’infraction

Les violations de l’interdiction de discrimination entraînent des conséquences juridiques:

  • nullité des conditions contractuelles discriminatoires,
  • actions en cessation et en suppression au bénéfice des entreprises lésées,
  • actions en dommages et intérêts des parties concernées,
  • sanctions et amendes par les autorités de concurrence telles que l’Office fédéral allemand des ententes (Bundeskartellamt),
  • mesures procédurales, telles que l’obligation de modifier des pratiques discriminatoires.

Exemples dans la pratique

Parmi les exemples classiques d’infractions à l’interdiction de discrimination figurent :

  • Livraison sélective de certains produits à des distributeurs sans raison objective identifiable,
  • Différences de prix pour des prestations équivalentes sans justification objective,
  • Exclusion de certains acheteurs de programmes de bonus ou de remise,
  • Inégalité de traitement dans l’accès à des services de distribution ou de transport.

Rapport avec le principe général d’égalité de traitement

L’interdiction de discrimination en droit de la concurrence se distingue du principe général constitutionnel d’ égalité de traitement . Tandis que ce dernier vise la relation entre l’État et le citoyen (art. 3 GG), l’interdiction de discrimination en droit de la concurrence concerne avant tout les relations d’échange relevant du droit privé entre entreprises. Toutefois, les deux principes poursuivent le même objectif : empêcher des désavantages arbitraires et non objectivement justifiés.


Importance pour les entreprises publiques et les industries de réseau

L’interdiction de discrimination joue un rôle particulièrement important dans ce que l’on appelle les industries de réseau (approvisionnement en énergie, télécommunications, infrastructures ferroviaires) et chez les anciennes entreprises d’État disposant d’un monopole. Ici, les conditions d’accès à des infrastructures importantes sont souvent conçues de manière à éviter toute discrimination, afin de prévenir les distorsions de concurrence et de permettre l’accès au marché à de nouveaux opérateurs.


Aspects internationaux et harmonisation

Dans le cadre de l’internationalisation du droit de la concurrence l’harmonisation et la coopération transfrontalière entre autorités de concurrence prennent de l’importance. Des organisations internationales telles que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) édictent des normes et standards relatifs à la non-discrimination et à la transparence dans la concurrence.


Résumé et perspectives

L’interdiction de discrimination en droit de la concurrence est un instrument fondamental de régulation garantissant la liberté de la concurrence et l’égalité des chances sur les marchés. Elle empêche les désavantages abusifs causés par des entreprises puissantes sur le marché et contribue au bon fonctionnement de la concurrence. À la lumière de la digitalisation croissante, de l’essor des plateformes économiques et des spécificités sectorielles, l’application et l’interprétation différenciées de l’interdiction de discrimination prennent une importance croissante et témoignent d’une évolution constante de la législation et de la jurisprudence.

Questions fréquemment posées

Quel rôle joue l’interdiction de discrimination dans le droit européen de la concurrence ?

L’interdiction de discrimination constitue un principe fondamental du droit européen de la concurrence et se retrouve notamment à l’article 102 du TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne). Elle vise avant tout les entreprises en position dominante et leur interdit de traiter différemment leurs partenaires commerciaux pour des situations identiques. L’objectif est de s’assurer que les entreprises disposant d’un pouvoir de marché supérieur n’utilisent pas leur position pour désavantager indûment des concurrents ou d’autres acteurs du marché. L’interdiction de discrimination vise à garantir une concurrence fonctionnelle et non faussée en empêchant les entreprises de traiter leurs acheteurs ou fournisseurs de manière différenciée pour des raisons non objectives, notamment par des différences de prix, de conditions ou d’accès au marché. La Commission européenne et les autorités nationales de la concurrence sont chargées de faire respecter cette interdiction et peuvent, en cas d’infraction, imposer des amendes ou exiger la cessation de la discrimination.

Quelles formes de discrimination distingue le droit de la concurrence ?

En droit de la concurrence, on distingue la discrimination directe et indirecte. Une discrimination directe se produit lorsqu’une entreprise traite explicitement ses partenaires contractuels différemment, par exemple en appliquant des prix, des remises ou des conditions de livraison différents sans justification objective. En revanche, la discrimination indirecte résulte de mesures formulées de manière apparemment objective mais qui, en pratique, désavantagent certains acteurs du marché, par exemple par des critères en apparence neutres mais qui excluent délibérément certains concurrents. Dans les deux cas, il convient d’examiner si la différence de traitement est justifiée par un motif légitime, découlant d’impératifs objectifs liés à l’activité commerciale.

Dans quels cas une différence de traitement est-elle néanmoins admissible en concurrence ?

Toute différence de traitement ne constitue pas une discrimination interdite au sens juridique. Le droit européen de la concurrence admet des différenciations lorsqu’elles reposent sur des motifs objectifs. Il peut s’agir, par exemple, de quantités commandées différentes, de modalités de paiement, de risques de solvabilité ou d’autres circonstances pertinentes, qui sont vérifiables et objectivement fondées. L’essentiel est que l’inégalité de traitement soit proportionnelle et appropriée. Dans le cadre de l’article 102 TFUE, il appartient à l’entreprise en position dominante de démontrer que la différence de traitement est couverte par des motifs justificatifs objectifs.

Qui peut invoquer l’interdiction de discrimination ?

L’interdiction de discrimination protège en principe tous les acteurs du marché qui sont désavantagés par le comportement d’une entreprise en position dominante. Cela concerne principalement les concurrents mais aussi les fournisseurs et les clients (acheteurs). Ils peuvent saisir les autorités compétentes de la concurrence ou la justice pour faire examiner la situation. Dans le cadre du droit européen de la concurrence, tant les plaintes individuelles que les actions collectives sont envisageables ; la Commission et les autorités nationales pouvant agir d’office dès qu’elles ont connaissance d’indices de comportements discriminatoires.

Existe-t-il des particularités sectorielles de l’interdiction de discrimination ?

Oui, dans certains secteurs réglementés comme l’énergie, la poste, les télécommunications ou le transport ferroviaire, le droit de la concurrence prévoit des interdictions spécifiques de discrimination et des mécanismes d’application particuliers. Ceux-ci visent notamment à garantir un accès non discriminatoire aux réseaux et à offrir de réelles chances aux nouveaux entrants sur le marché. Dans ces secteurs, des autorités de régulation sectorielles sont souvent chargées du contrôle et de l’application des interdictions de discrimination, et des obligations supplémentaires de transparence et d’égalité de traitement s’appliquent en complément des règles générales du droit des ententes.

Quelles sont les conséquences juridiques potentielles d’une violation de l’interdiction de discrimination ?

Les violations de l’interdiction de discrimination peuvent avoir d’importantes conséquences. D’une part, les autorités compétentes peuvent infliger des amendes significatives. D’autre part, elles peuvent ordonner la cessation de la pratique discriminatoire et, si nécessaire, imposer des mesures structurelles. Les entreprises lésées peuvent également faire valoir des droits à réparation devant le juge civil et intenter des actions en cessation. Dans les cas graves, un comportement anticoncurrentiel peut même conduire au démantèlement d’une entente illicite.

Comment l’interdiction de discrimination est-elle appliquée ?

L’application de l’interdiction de discrimination relève à la fois de la Commission européenne et des autorités nationales de la concurrence. Celles-ci peuvent ouvrir des enquêtes de leur propre initiative ou à la suite d’une plainte. Dans le cadre des investigations, elles disposent de vastes pouvoirs, tels que la perquisition des locaux professionnels (dawn raids), la demande de documents et l’interrogation des employés et des dirigeants. Par ailleurs, les entreprises et personnes concernées peuvent recourir à la justice pour faire valoir des droits individuels à cessation ou à indemnisation. Dans certains domaines, des mécanismes alternatifs de résolution des litiges existent également.