Notion et nature juridique de l’information sur les droits
Par une information sur les droits on entend, dans un contexte juridique, la communication formelle, souvent prescrite par la loi, de certaines informations ou indications à une personne, par laquelle celle-ci est informée de ses droits, obligations, procédures ou conséquences juridiques. Les informations sur les droits occupent une place centrale dans le droit allemand, en particulier dans les procédures pénales et administratives, où elles servent à la protection et à l’information des parties prenantes et constituent régulièrement une condition préalable à l’efficacité des actes d’autorité ou à la naissance de certaines conséquences juridiques.
Fondements juridiques de l’information sur les droits
L’obligation légale d’informer sur les droits se trouve dans différentes dispositions, selon la branche du droit, par exemple dans :
- Procédure pénale (§§ 55, 136, 163a StPO)
- Procédure pour infractions administratives (§§ 46, 55 OWiG)
- Procédure civile (par ex. § 141 ZPO)
- Procédure administrative (§ 28 VwVfG, § 25 SGB X)
- Droit du travail (par ex. § 2 Nachweisgesetz)
La forme précise et la portée de l’information dépendent de la disposition légale pertinente et de l’étape de la procédure concernée.
Types d’informations selon les branches du droit
Information en droit pénal
L’information sur les droits revêt une importance particulière dans la procédure pénale, notamment pour protéger les droits des personnes poursuivies, des témoins et des témoins à charge.
Information des personnes poursuivies
Selon l’article 136 alinéa 1 du Code de procédure pénale (StPO), une personne poursuivie doit, avant la première audition, être expressément informée :
- de l’accusation qui lui est faite
- qu’elle est libre de s’exprimer sur les faits ou de garder le silence
- qu’elle peut à tout moment consulter un avocat de la défense
- qu’elle a le droit de présenter des demandes de preuve
L’information sur les droits est une condition de procédure ; son omission entraîne généralement une interdiction de l’utilisation de la preuve.
Information des témoins
Les témoins doivent être informés de leur obligation de témoigner, de leurs droits à refuser de témoigner (§ 52 StPO), de leurs droits à refuser de répondre (§ 55 StPO), ainsi que des conséquences d’un faux témoignage (§ 153 StGB). Les exigences de forme et de contenu de l’information varient selon l’état de la procédure et le statut de la personne concernée.
Information sur les droits en droit administratif
Les procédures administratives exigent souvent que les parties soient informées de leurs droits avant toute décision ou mesure, ainsi que de leurs possibilités de participation à la procédure.
Information sur le droit d’être entendu
Conformément à l’article 28 de la Loi sur la procédure administrative (VwVfG), avant l’adoption d’un acte administratif défavorable, une occasion doit être donnée de faire valoir ses observations ; le citoyen doit être informé à ce sujet afin qu’il puisse s’exprimer de manière appropriée.
Information sur les voies de recours
Selon l’article 37, alinéa 6, VwVfG, un acte administratif écrit doit contenir une information sur les droits, précisant quel recours peut être formé contre lui, devant quelle instance et dans quel délai cela doit être fait. En l’absence de cette information, le délai pour exercer le recours est prolongé à un an conformément à l’article 58, alinéa 2, de la Loi sur la juridiction administrative (VwGO).
Information sur les droits en procédure civile
En procédure civile, conformément à l’article 139 ZPO, le tribunal doit attirer l’attention des parties sur certaines demandes ou aspects qu’elles pourraient avoir négligés et les informer en tant que de besoin. Une absence d’information peut affecter la décision dans le cadre d’un éventuel appel.
Autres informations importantes
En dehors des domaines fondamentaux mentionnés, il existe de nombreuses autres obligations d’informer, par exemple :
- Droit du travail : information sur les conditions contractuelles conformément à la loi sur la preuve (Nachweisgesetz)
- Droit social : information lors de la demande sur les obligations de coopération et les conséquences d’un défaut de coopération (§ 25, § 66 SGB I)
- Droit de la police : informations lors de la vérification d’identité ou en cas de privation de liberté
Forme, moment et validité de l’information sur les droits
Forme de l’information
En général, la loi n’exige pas explicitement qu’une information soit donnée oralement ou par écrit, mais des exigences résultent de l’objectif de la loi et souvent de la pratique administrative. Il est fréquent qu’une information orale soit complétée par une confirmation écrite (signature, procès-verbal) afin de prouver la conformité formelle.
Moment de l’information
En principe, l’information sur les droits doit être donnée vor avant l’acte pertinent (par ex. audition, participation), car sinon le but ne serait pas atteint. Une information ultérieure ne permet souvent pas de remédier à l’omission.
Conséquences d’une information inexistante ou erronée
Les conséquences varient selon la branche du droit et la fonction de l’information dans la procédure :
- En procédure pénale, une violation peut entraîner l’interdiction d’utiliser la preuve.
- En droit administratif, l’absence d’information sur les voies de recours peut entraîner la prolongation des délais (voir ci-dessus).
- En procédure civile, il existe la possibilité de formuler une objection et une correction en appel.
Fonction et objectif des informations sur les droits
Les informations sur les droits remplissent plusieurs fonctions juridiques :
- Protection juridique : elles garantissent aux parties la possibilité de faire valoir et de préserver leurs droits.
- Équité de la procédure : la transparence et l’information assurent le déroulement équitable de la procédure.
- Clarté juridique : les parties doivent être informées clairement et de façon compréhensible sur les conséquences juridiques et les obligations de coopération.
- Efficacité des mesures étatiques : la réalisation régulière des informations sur les droits est souvent une condition préalable à l’efficacité d’autres actes d’autorité.
Preuves, documentation et charge de la preuve
En cas de doute, il incombe à l’entité tenue d’informer de prouver que cela a été fait correctement. C’est pourquoi l’information est souvent documentée par écrit et signée par la personne concernée. Si cela est contesté, le tribunal doit statuer sur la crédibilité.
Conséquences juridiques d’une information inefficace
Selon la branche, la conséquence de l’inefficacité peut être très différente :
- Procédure pénale : inutilisabilité de la déclaration, voire éventuellement classement de la procédure
- Procédure administrative : prolongation des délais de recours, contestabilité de l’acte administratif
- Procédure civile : possibilité de régularisation en cours de procédure
Différence par rapport à d’autres informations et indications
Une information sur les droits doit être distinguée des indications ou informations générales, car elle repose généralement sur une obligation légale concrète et est souvent liée à certaines conséquences juridiques. Les informations sur les droits sont généralement indissociables d’un acte formel.
Références bibliographiques
- Löwe-Rosenberg, commentaire StPO
- Kopp/Ramsauer, commentaire VwVfG
- Musielak/Voit, commentaire ZPO
- Sodan/Ziekow, Code de la juridiction administrative
- Fischer, Code pénal
Remarque : cet article est à titre informatif et ne remplace pas un conseil juridique individuel.
Questions fréquemment posées
Quand une information sur les droits est-elle requise en droit ?
Une information sur les droits est requise dans un contexte juridique chaque fois qu’une disposition légale l’exige expressément, afin de protéger la personne concernée et de rendre compréhensible les conséquences juridiques d’une mesure pour celle-ci. Ceci concerne notamment les situations en droit pénal lorsque qu’une personne est auditionnée en tant que prévenu ou témoin (§§ 136, 163a StPO), en droit administratif (notamment lors d’une audition conformément à l’art. 28 VwVfG) ainsi qu’en droit du travail (par exemple dans le cadre d’un avertissement ou lors d’une information sur des obligations et conséquences particulières). L’obligation d’information a pour but d’informer la personne concernée sur ses droits (par exemple le droit au silence) et obligations ainsi que sur les circonstances essentielles et les conséquences possibles d’une mesure juridique. L’absence d’une information prescrite par la loi peut entraîner l’inefficacité de mesures, l’irrecevabilité de certaines preuves ou la nullité d’actes juridiques.
Quelles sont les conséquences de l’absence d’une information régulière ?
Si une information légalement prescrite fait défaut ou si elle est erronée, cela peut entraîner d’importantes conséquences juridiques. Par exemple, en procédure pénale, les déclarations d’un prévenu non informé correctement de son droit de se taire ne peuvent en principe pas être utilisées contre lui (irrecevabilité des preuves). En droit administratif, l’absence d’information peut entraîner l’illégalité de la mesure contestée ou l’ajournement du début des délais de recours. En droit du travail, il se peut que des mesures telles qu’un avertissement ou un licenciement soient invalides si l’obligation d’informer n’a pas été respectée. La conséquence juridique exacte dépend toujours de la branche et du texte législatif qui impose l’information.
Qui est chargé d’apporter l’information sur les droits ?
L’obligation d’informer incombe généralement aux entités ou personnes qui prennent une mesure d’autorité ou un acte juridique pertinent. En procédure pénale, ce sont en particulier les policiers, les procureurs et les juges. En droit administratif, l’obligation d’information relève de l’administration concernée qui édicte l’acte administratif. En droit du travail, c’est en général l’employeur ou la personne responsable qui est tenue de donner l’information. L’obligation respective découle des lois, règlements ou conventions collectives applicables. Parfois, des tiers comme les avocats ou les notaires sont également tenus d’informer, notamment lorsqu’ils agissent sur mandat.
Une information sur les droits doit-elle suivre une forme particulière ?
La forme requise pour l’information résulte des dispositions légales pertinentes ou des directives judiciaires et peut varier selon le contexte. Une information orale est souvent suffisante, néanmoins, pour des raisons de preuve, une documentation écrite est généralement recommandée ou exigée. Pour certains cas, comme l’information sur le droit de rétractation en droit de la consommation, la forme écrite est même obligatoire (§ 355 BGB). En procédure judiciaire et administrative, l’information doit fréquemment être complète et suffisamment claire pour que la personne concernée puisse en comprendre la portée. S’il manque des exigences de forme ou si l’information n’est pas compréhensible, cela peut entraîner son inefficacité.
Comment prouver qu’une information sur les droits a été donnée correctement ?
L’obligation de prouver qu’une information correcte a été donnée revient en règle générale à celui qui invoque son existence et son efficacité juridique. En procédure pénale, la preuve se fait par la mention dans le procès-verbal d’audition ou la signature de la personne informée. En procédure administrative, l’information est généralement consignée par écrit et jointe à l’acte administratif ou portée sur des formulaires officiels. Pour les relations de travail, il est recommandé de faire signer une confirmation écrite de la part du salarié pour éviter toute contestation ultérieure. Si l’information n’est donnée que verbalement, des témoins peuvent être appelés à la preuve.
Une information erronée peut-elle être régularisée a posteriori ?
Une information erronée ou omise peut, dans certaines conditions, être régularisée par la suite (« information complémentaire »), à condition que cela soit fait en temps utile et correctement. En procédure pénale, une information complémentaire est possible tant que les droits du prévenu n’ont pas encore été affectés et que les éléments acquis n’ont pas encore été introduits dans la procédure. En droit administratif, la régularisation de l’information peut permettre de valider l’acte administratif (§ 45 VwVfG). Dans d’autres domaines, en particulier en droit du travail et de la consommation, la possibilité de régularisation dépend du cas d’espèce et des dispositions légales applicables. Si l’information est régularisée tardivement ou de manière incomplète, cela peut toutefois conduire à l’inefficacité de la mesure entière.
Existe-t-il des exceptions à l’obligation d’informer ?
Oui, il existe des exceptions à l’obligation d’informer, qui doivent être expressément prévues par la loi concernée ou découler de l’objet et de la finalité des dispositions. Par exemple, l’information peut être omise si la personne concernée a déjà été informée de manière complète et prouvée de ses droits, ou si l’obligation d’informer disparaît en raison de la connaissance personnelle de l’intéressé. En cas d’urgence, de péril imminent ou si l’information risquerait de compromettre l’efficience de la mesure, des exceptions légales peuvent s’appliquer. Il convient alors d’examiner soigneusement le cas d’espèce et de se référer précisément à la législation applicable.