Lexique juridique

Wiki»Legal Lexikon»Installations soumises à surveillance

Installations soumises à surveillance

Définition et bases juridiques des installations soumises à surveillance

Les installations soumises à surveillance sont des dispositifs technologiques qui, en raison de leur potentiel particulier de danger pour la vie, la santé ou les biens, sont soumis à une surveillance légale accrue et à des contrôles périodiques. Ce contrôle systématique vise à protéger les travailleurs, les tiers et l’environnement. La terminologie ainsi que les exigences relatives à ces installations sont majoritairement définies par le droit allemand, notamment dans la loi sur la sécurité des produits (ProdSG), l’ordonnance sur la sécurité d’exploitation (BetrSichV) ainsi que dans divers règlements techniques.

Définition légale et distinctions

Les installations soumises à surveillance sont principalement définies légalement à l’article 2 numéro 30 de l’ordonnance sur la sécurité d’exploitation (BetrSichV). Selon cette dernière, il s’agit d’installations et d’équipements dont l’utilisation peut présenter un danger important et dont la surveillance est donc exigée légalement par les autorités ou des organismes désignés. Il s’agit notamment des installations sous pression, des ascenseurs et des installations dans les zones à risque d’explosion.

Évolution historique et objectifs des réglementations

L’obligation de surveillance découle des expériences de graves accidents, tels que les explosions de chaudières à vapeur au 19e siècle ou des sinistres dans l’industrie. Les réglementations légales poursuivent l’objectif d’identifier et de prévenir à temps les risques systémiques. L’obligation de surveillance fait partie intégrante de la protection préventive contre les dangers dans le cadre de la sécurité technique au travail ainsi que dans la sécurité publique et l’ordre public.

Systématique et champ d’application

Types d’installations et exemples d’application

Selon l’ordonnance sur la sécurité d’exploitation, on peut différencier les installations soumises à surveillance comme suit :

Installations sous pression

  • Exemple : réservoirs sous pression, chaudières à vapeur, tuyauteries, réservoirs de gaz sous pression
  • Prescriptions applicables : BetrSichV, ordonnance sur les réservoirs sous pression (abrogée, mais contenu repris)

Installations d’ascenseurs

  • Exemple : ascenseurs dans les immeubles d’habitation et commerciaux, monte-charges
  • Prescriptions applicables : BetrSichV, ordonnance sur les ascenseurs (abrogée, contenu pertinent repris dans la BetrSichV)

Installations en zones à risque d’explosion

  • Exemple : stations-service, entreprises chimiques utilisant des gaz/vapeurs inflammables
  • Prescriptions applicables : BetrSichV, ordonnance sur les substances dangereuses, ordonnance sur la protection contre les explosions

Autres installations

Selon le Land ou la finalité d’utilisation, d’autres types d’installations peuvent s’y ajouter, comme les téléphériques, silos de stockage, attractions foraines ou certaines installations électriques.

Obligations des exploitants

Les exploitants d’installations soumises à surveillance sont tenus de les faire contrôler avant leur mise en service, puis régulièrement en cours d’exploitation, par des organismes de contrôle agréés. Les obligations de contrôle portent notamment sur :

  • Contrôle initial (avant la première mise en service)
  • Contrôles périodiques (dépendant des échéances)
  • Contrôle après réparation ou modification
  • Obligations de documentation et d’archivage

Le type, l’étendue et la périodicité des contrôles dépendent de l’installation, des conditions d’exploitation et de l’évaluation des risques. Les intervalles de contrôle sont déterminés dans la BetrSichV et peuvent être précisés par des règles techniques complémentaires telles que les TRBS (Règles Techniques de Sécurité d’Exploitation).

Compétences et surveillance

Autorités compétentes et organismes de surveillance

La surveillance technique relève en Allemagne généralement des organismes agréés de contrôle (ZÜS). Ceux-ci sont, conformément à l’article 39 BetrSichV, des institutions officiellement accréditées, désignées par l’État, qui doivent disposer de personnel qualifié et de moyens techniques adaptés. Parmi les exemples connus figurent des organismes de contrôle tels que le TÜV ou DEKRA.

Surveillance administrative et sanctions

En plus du contrôle technique par les organismes de surveillance, les autorités détiennent des compétences de surveillance et d’intervention spécifiques. Les manquements aux obligations de surveillance constituent des infractions au sens de l’article 25 BetrSichV et peuvent donner lieu à des amendes. En cas d’infractions graves, l’immobilisation de l’installation ou éventuellement des poursuites pénales sont également possibles.

Exigences techniques et organisationnelles

Objets et modalités des contrôles

Les examens prescrits par la BetrSichV comprennent des inspections visuelles, des tests fonctionnels et – selon le type d’installation – des examens non destructifs des matériaux ou des preuves spécifiques de sécurité. Sont par exemple contrôlés :

  • Intégrité et sécurité des réservoirs sous pression (état des matériaux, soudures)
  • Dispositifs d’alarme et systèmes de commande dans les ascenseurs
  • Mesures de protection contre les explosions dans les zones à risque
  • Respect de la documentation technique et de la justification de conformité

Évaluation des risques

Avant la mise en service de toute installation soumise à surveillance, une évaluation écrite des risques selon l’article 3 BetrSichV est requise. Celle-ci comprend l’identification des sources potentielles de danger, l’évaluation des risques spécifiques et la détermination des mesures techniques et organisationnelles de protection. L’évaluation des risques constitue la base du choix des intervalles et du type de contrôle.

Règles techniques et normes

En plus des prescriptions légales, il convient de respecter de nombreuses règles techniques, normes DIN-EN et directives européennes. Les TRBS, la directive 2014/68/UE sur les équipements sous pression ou la directive 2014/33/UE sur les ascenseurs occupent une place centrale.

Contexte européen et spécificités

Harmonisation au niveau de l’UE

Sur le marché intérieur européen, des règles harmonisées s’appliquent au-delà des transpositions nationales, notamment dans le cadre des directives européennes mentionnées. Celles-ci exigent des procédures d’évaluation de la conformité (par exemple le marquage CE) et couvrent les exigences relatives à la conception, l’exploitation, la maintenance et la surveillance des installations soumises à surveillance. Les dispositions nationales ne doivent pas entraver la libre circulation des marchandises, sous réserve du respect des normes minimales de l’UE.

Distinction avec d’autres domaines juridiques

Outre la réglementation sur la sécurité au travail, d’autres lois peuvent s’appliquer à certains types d’installations, tels que le droit de la protection de l’environnement, le droit de la construction ou la législation sur l’énergie.

Littérature et sources complémentaires

  • Ordonnance sur la sécurité d’exploitation (BetrSichV)
  • Loi sur la sécurité des produits (ProdSG)
  • Règles techniques pour la sécurité d’exploitation (TRBS)
  • Directive européenne sur les équipements sous pression (2014/68/UE)
  • Directive européenne sur les ascenseurs (2014/33/UE)
  • Institut fédéral pour la sécurité au travail et la médecine du travail (BAuA) : portail d’information sur les installations soumises à surveillance

Résumé

Les installations soumises à surveillance constituent un élément central de la prévention technique des risques en Allemagne. Elles sont soumises à des réglementations légales étendues afin de minimiser les risques pour l’homme et l’environnement lors de l’utilisation de systèmes techniques. Le respect des prescriptions et la réalisation régulière des contrôles assurent non seulement la sécurité de fonctionnement, mais aussi la conformité juridique de ces installations dans le domaine économique et privé.

Questions fréquemment posées

Qui est légalement responsable de la surveillance et du contrôle des installations soumises à surveillance ?

Dans le contexte juridique, l’exploitant de l’installation soumise à surveillance est en principe responsable de son exploitation conforme et du respect de toutes les prescriptions légales. L’exploitant doit veiller à ce que tous les contrôles soient effectués dans les délais, notamment par des organismes de contrôle agréés (ZÜS), et à corriger immédiatement les éventuelles anomalies. Les obligations de surveillance découlent principalement de la BetrSichV, qui comporte de nombreuses exigences spécifiques concernant l’organisation, la réalisation et la documentation des contrôles. De plus, l’exploitant doit conserver tous les documents pertinents, tels que les registres de contrôle et les procès-verbaux de résultats, et les présenter à la demande des autorités compétentes. Toute violation de ces obligations peut entraîner des mesures administratives, des amendes, voire l’arrêt de l’installation.

Quels sont les intervalles de contrôle légaux applicables aux installations soumises à surveillance ?

Les intervalles de contrôle légaux pour les installations soumises à surveillance sont principalement fixés dans l’ordonnance sur la sécurité d’exploitation (BetrSichV), mais aussi dans des réglementations sectorielles spécifiques et dans les règles techniques (TRBS). Les intervalles dépendent du type d’installation : pour les réservoirs sous pression, les ascenseurs ou les chaudières à vapeur, il existe différentes prescriptions distinguant contrôle périodique, contrôle interne et contrôle externe. Par exemple, les ascenseurs doivent faire l’objet d’un contrôle périodique annuel au minimum par un ZÜS, conformément à l’article 16 de la BetrSichV, tandis que les réservoirs sous pression présentent des échéances différentes allant d’un à cinq ans selon le risque. Le non-respect de ces délais constitue une infraction qui peut avoir de lourdes conséquences pour l’exploitant.

Quelles sont les conséquences juridiques en cas de non-respect des obligations liées aux installations soumises à surveillance ?

Si les exigences légales applicables aux installations soumises à surveillance ne sont pas respectées, diverses sanctions peuvent s’appliquer. L’ordonnance sur la sécurité d’exploitation prévoit des amendes lorsque les contrôles ne sont pas effectués dans les délais, lorsqu’aucune maintenance appropriée n’est réalisée ou lorsque des personnes non qualifiées effectuent les contrôles. En cas de danger concret pour les employés ou des tiers, les autorités de contrôle peuvent arrêter temporairement l’exploitation, interdire l’usage ou ordonner la suppression des défauts constatés. Dans des cas particulièrement graves, comme en cas de dommage causé par négligence, des poursuites pénales peuvent être engagées, conformément aux articles 222, 229 du Code pénal (homicide ou blessures par négligence). Sur le plan de la responsabilité civile, l’exploitant peut également être poursuivi si un tiers subit un dommage du fait d’un manque de surveillance.

Quel rôle jouent les organismes de contrôle agréés (ZÜS) dans le processus légal de surveillance ?

Les organismes de contrôle agréés (ZÜS) occupent un rôle central dans le système de surveillance, en tant que structures indépendantes et investies d’une mission d’autorité. Selon l’article 14 BetrSichV, les contrôles des installations soumises à surveillance ne peuvent être effectués que par des organismes ou des experts agréés, régulièrement qualifiés et indépendants. Les ZÜS ont pour mission de réaliser des évaluations objectives et compétentes, de rédiger des rapports de contrôle et de transmettre les résultats aux autorités compétentes. Ils sont également responsables en cas de faute grave lors du contrôle, mais peuvent couvrir leur responsabilité par une assurance. La coopération entre l’exploitant, les ZÜS et les autorités est strictement encadrée par la loi et fait l’objet de supervisions et d’accréditations régulières.

Quelles sont les obligations de déclaration et de documentation applicables, d’un point de vue juridique, aux installations soumises à surveillance ?

Les exploitants sont tenus de déclarer automatiquement la mise en service des installations soumises à surveillance auprès de l’autorité compétente – généralement l’inspection du travail ou une autorité régionale – (article 15 BetrSichV). Il existe en outre une obligation complète de documentation : les registres de contrôle, attestations de contrôle, procès-verbaux de maintenance et, le cas échéant, déclarations d’incidents ou d’accidents doivent être archivés de manière exhaustive sur une période déterminée (en règle générale au moins cinq ans, parfois plus). Pour les contrôles réalisés par les ZÜS, les procès-verbaux doivent être transmis rapidement aux autorités. Ces documents servent de preuve auprès des autorités et constituent la base d’éventuelles contre-expertises ou enquêtes en cas de dommages.

Qui contrôle le respect des prescriptions légales pour les installations soumises à surveillance ?

La supervision et le contrôle administratif sont assurés par les instances compétentes pour la sécurité au travail et la sécurité technique, le plus souvent les inspections du travail, mais parfois aussi les organismes d’assurance accidents ou les services de l’urbanisme. Celles-ci procèdent à des inspections ciblées et/ou aléatoires, examinent les rapports de contrôle, réalisent des visites d’établissement et peuvent, en cas de suspicion, ouvrir des enquêtes. Les autorités disposent de larges pouvoirs, notamment pour consulter des documents, interroger le personnel ou ordonner des contrôles supplémentaires. En cas d’infraction, les sanctions susmentionnées s’appliquent.

Quelles sont les particularités juridiques applicables en cas de modifications ou de modernisations d’installations soumises à surveillance ?

En cas de modification, d’extension ou de modernisation substantielle d’une installation soumise à surveillance, des obligations juridiques spécifiques s’appliquent conformément aux articles 15 et 16 BetrSichV. Toute modification substantielle doit faire l’objet d’un nouveau contrôle par un ZÜS avant la remise en service. L’exploitant doit prendre l’initiative d’organiser ces contrôles dans les délais et de signaler les travaux à l’autorité. Il convient par ailleurs de noter que la modernisation peut entraîner l’application de nouvelles exigences de sécurité aux installations existantes (la protection des installations existantes peut alors expirer). Le non-respect de ces règles peut également entraîner la mise à l’arrêt de l’installation, des amendes ou d’autres sanctions.